Des actions nationales à la défense des droits des migrants
Des actions de fin d'année pour réclamer justice et un statut pour 1,7 million de personnes
Toronto, 16 décembre 2022
Il y a eu des actions dans plusieurs villes canadiennes du 16 au 19 décembre pour exiger des libéraux de Justin Trudeau qu'ils respectent l'engagement pris par le premier ministre Justin Trudeau il y a exactement un an de régulariser le statut de tous les migrants au Canada. Des actions ont eu lieu le 16 décembre à Toronto et à Shediac, au Nouveau-Brunswick, le 18 décembre à Vancouver et dans divers endroits en Alberta et le 19 décembre à Montréal. Elles ont été appelées par l'Alliance des travailleurs migrants pour le changement et ses alliés.
À Toronto, les travailleurs migrants et sans papiers et leurs alliés se sont rassemblés devant le bureau de circonscription du ministre de la Sécurité publique Marco Mendecino, puisque c'est sous son autorité que l'Agence des services frontaliers du Canada expulse en moyenne 31 personnes par jour parce qu'elles seraient « illégales » au Canada.
Lors de l'action à Toronto, Abu Hena Mostafa Kamal, de Thunder Bay, s'est adressé aux participants par conférence téléphonique. Étudiant international du Bangladesh qui risque d'être expulsé le 1er janvier, il a dit : « En tant qu'étudiant migrant, j'étais forcé d'accepter des emplois dont les conditions de travail étaient mauvaises, mais je ne pouvais pas les dénoncer à cause de mon statut. Sans statut permanent, je constate que les immigrants comme moi ont une laisse au cou, nous sommes des travailleurs jetables avec une date de péremption. Je parle pour tous les autres. Je veux arrêter mon expulsion. Ma vie est ici. J'ai de la famille et des amis ici. Je veux que le premier ministre respecte son engagement de l'an passé et qu'il instaure un programme de régularisation sans plafonnements et sans exclusions. Nous avons besoin d'un statut pour tous. »
Fatumah Najjuma, une réfugiée ougandaise, mère monoparentale d'une fille née au Canada, qui travaille en tant que préposée aux services de soutien personnel, a pris la parole également. Elle risque l'expulsion parce que sa demande d'asile a été rejetée. Elle a demandé pourquoi elle est persécutée par le gouvernement canadien. « Pourquoi le gouvernement canadien essaie-t-il de me séparer de ma fille canadienne, moi, son unique parent vivant ? Je suis ici aujourd'hui pour joindre ma voix à celles des 60 000 personnes qui ont signé la pétition demandant au gouvernement de faire en sorte que je puisse rester ici au Canada et pour que toute personne sans papiers puisse obtenir une résidence permanente. »
Une autre travailleuse migrante ougandaise, Jane, qui risque aussi l'expulsion, a raconté comment les travailleurs migrants sont traités de manière injuste au Canada. Elle a expliqué comment les travailleurs migrants et sans papiers qui ont travaillé pendant la pandémie et contribué au Canada n'ont pas droit à des services de base comme des soins de santé et comment ils vivent chaque jour sous la menace d'être arrêtés par les autorités de l'immigration. Elle a appelé le Canada à faire ce qui est juste, d'accorder la résidence permanente aux 1,7 millions de personnes vivant au Canada et qui, pour diverses raisons, se retrouvent sans statut et qui méritent de vivre dans la dignité.
Après les interventions, une pétition avec plus de 63 000 signatures demandant un statut plein et permanent pour tous a été livrée au bureau du ministre Mendecino pendant que les participants au rassemblement scandaient : « Arrêtez les déportations, un statut pour tous et toutes ! », « Personne n'est illégal » et d'autres slogans.
À la fin de l'action, tout le monde présent s'est engagé à continuer de faire pression sur le gouvernement Trudeau pour qu'il respecte son engagement de régulariser le statut de 1,7 million de personnes. Les étudiants internationaux, les travailleurs migrants, les réfugiés et les personnes sans papiers ont besoin d'un statut complet en tant que droit qui leur appartient du fait qu'ils sont des êtres humains, pour qu'ils puissent vivre dans la dignité, avoir accès aux services et aux protections sociales de base et avoir une vie stable et une tranquillité d'esprit, tout en continuant de contribuer au Canada.
Des travailleurs migrants remettent une lettre au bureau de
circonscription de Dominic LeBlanc,
ministre des Affaires intergouvernementales, de l'Infrastructure
et des Collectivités, Shediac, Nouveau-Brunswick, 16 décembre
2022.
Discussion publique à Montréal, le 19 décembre 2022
(Photos: LML, MWAC Canada, M. Jess.)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 79 - 21 décembre 2022
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