Les travailleurs de la construction du Québec défendent
la prévention sur les chantiers

Les représentants en santé et sécurité entrent en fonction le 1er janvier prochain coûte que coûte, disent les travailleurs

Le 13 décembre, plus de 200 travailleurs et travailleuses de la construction ont participé à un rassemblement devant les bureaux de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) pour avertir que, quoi qu'il arrive, les représentants en santé et en sécurité élus et formés par les travailleurs, entrent en fonction sur l'ensemble des chantiers de construction le 1er janvier.

Des membres des cinq syndicats de la construction du Québec étaient présents au rassemblement : la FTQ-Construction, le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction, de la CSD-Construction, de la CSN-Construction et du Syndicat québécois de la construction. L'occasion était l'entrée en vigueur des mécanismes de prévention prévues dans la Loi sur la santé et la sécurité du travail qui n'ont jamais été promulgués depuis l'adoption de cette loi en 1979. Ces mécanismes comprennent les comités paritaires de chantier, les programmes de prévention et les représentants à la prévention, aujourd'hui appelés représentants en santé et sécurité (RSS). La loi a été modifiée par la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail qui a été adoptée par le gouvernement du Québec en octobre 2021, laquelle édicte les mécanismes de prévention dans le domaine de la construction à partir du 1er janvier 2023 mais les laisse entre les mains des employeurs.

Par leur lutte, les travailleurs ont réussi à obtenir que certains de ces mécanismes s'appliquent sur les plus gros chantiers, mais le climat de répression et de silence imposé aux travailleurs par les entreprises de la construction et le gouvernement rend très difficile la prévention sur les chantiers, d'autant plus qu'il n'y a pas de sécurité d'emploi dans l'industrie. Les travailleurs mettent l'accent sur l'entrée en fonction des RSS comme une façon de fournir une voix aux travailleurs et d'effectuer un changement drastique dans les conditions de travail, qui demeurent les plus dévastatrices au Québec en ce qui a trait aux décès et aux lésions professionnelles.

Après les remarques initiales de la présidente de la CSN, un représentant de chaque syndicat de la construction a pris la parole. Ils ont dénoncé les organisations patronales qui s'opposent à l'entrée en fonction des RSS et tiennent des négociations avec le gouvernement dans le dos des travailleurs. Un des représentants a été vigoureusement applaudi lorsqu'il a dit que la santé et la sécurité des travailleurs ne se négocie pas, que ce n'est pas comme une convention collective. C'est une question de respect de la vie humaine, et elle ne peut pas non plus être réduite à une question de coûts pour l'industrie.

Un autre représentant a dit, sous de forts applaudissements, que santé et sécurité et sécurité d'emploi vont de pair, parce que l'absence de sécurité d'emploi dans l'industrie met à risque les travailleurs qui osent parler, ce qui rend encore plus essentiel le travail des RSS.

Un autre encore a dit que la voix des travailleurs est essentielle à la prise en charge par le milieu de la question de la santé et sécurité et a dénoncé les associations patronales qui disent que la présence des RSS va nuire aux travaux et va même constituer un danger sur les chantiers.

Tous ont fait remarquer que la santé et la sécurité ne sont pas une affaire de l'affiliation syndicale de chacun et que les travailleurs doivent utiliser la force de leur nombre et de leur solidarité comme fil conducteur pour éliminer les dangers sur les chantiers.

Le rassemblement a été bref et combatif, une déclaration que la situation de santé et sécurité dans l'industrie doit être changée de façon drastique et que les travailleurs sont déterminés à prendre les mesures nécessaires pour que cela se produise.


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Volume 52 Numéro 78 - 20 décembre 2022

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