Des Torontois se rassemblent pour marquer le 50e anniversaire de la dictature de Marcos

Plus de 200 personnes de la minorité nationale philippine de Toronto, ainsi que des amis et alliés, ont commémoré la Journée internationale des droits de l'homme le 10 décembre en évoquant le 50e anniversaire de la déclaration de la loi martiale en 1972 par le président Ferdinand Marcos, parrainé par les États-Unis. Ils ont également rendu hommage à tous ceux qui ont été tués, emprisonnés, torturés et disparus entre les années 1972 et 1986, lorsque des soulèvements de masse, le mouvement « pouvoir populaire », ont contraint le dictateur et sa famille à fuir aux États-Unis.

L'événement, qui s'est déroulé au Innis College de l'Université de Toronto, était organisé par un certain nombre d'organisations progressistes et patriotiques de la communauté philippine. Le thème principal de l'événement était d'affirmer la lutte pour les droits humains dans les Philippines d'aujourd'hui. Sous la présidence de Ferdinand Marcos fils, la corruption, la violence d'État contre les peuples autochtones et les forces progressistes, et les violations généralisées des droits humains sont monnaie courante. Il convient de noter que des manifestations contre le président Marcos fils ont également eu lieu lors de la Journée internationale des droits de l'homme à Manille.

L'événement principal du programme à Innis College a été la projection du film primé Katips. Ce film, réalisé par le scénariste, acteur et réalisateur philippin Vincent Tañada, raconte l'histoire d'un groupe d'étudiants militants du quartier Katipunan de Quezon City, dans la région métropolitaine de Manille, qui se sont regroupés pour se battre aux côtés des travailleurs contre l'imposition de la loi martiale dans tout le pays en 1972. La projection de ce film avait également pour but de recueillir des fonds pour la crise humanitaire provoquée par l'État à Himamaylan City, où plus de 15 000 personnes ont été déplacées en raisons des attaques de l'armée philippine perpétrées au hasard contre des civils sous prétexte de combattre la Nouvelle armée populaire. Les bombardements, les tirs au canon et les fusillades ont fait que des dizaines de milliers de personnes ont perdu leur maison, leur ferme et leur bétail dans cette campagne de terreur.

Après le film, Ed Muyot, Rick Esguerra et Agnes Manasan, trois survivants de la dictature de Marcos qui vivent maintenant au Canada, dont deux ont été torturés et emprisonnés, ont parlé de leurs expériences de jeunesse à l'époque de la loi martiale. Ed Muyot a souligné qu'il y a un monument aux victimes de la dictature de Marcos père près de l'Université des Philippines et que chaque fois qu'il le voit, il est envahi par le souvenir de ses pairs qui sont morts en défiant le régime. Les intervenants ont dit que pendant la dictature de Marcos, 3 257 exécutions extrajudiciaires ont été recensées, 35 000 cas de torture documentés, 77 personnes ont disparu et 70 000 personnes ont été incarcérées.

Les intervenants ont noté que le combat pour la justice, la paix et les droits humains aux Philippines est loin d'être terminé et qu'aujourd'hui une nouvelle génération a repris le combat. Ils ont également parlé de la nécessité d'informer les Canadiens des événements qui se déroulent aux Philippines et de lutter contre le racisme et les maltraitances commises par l'État canadien à l'encontre des travailleurs migrants philippins et autres.


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Volume 52 Numéro 77 - 19 décembre 2022

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