Les travailleurs accidentés de l'Ontario réitèrent leurs revendications
L'indemnisation des travailleurs est un droit !
Le Réseau ontarien des groupes de travailleurs accidentés (ONIWG) a tenu un rassemblement le 12 décembre devant les bureaux du ministère du Travail à Toronto pour réitérer fermement au gouvernement de l'Ontario les principales revendications des travailleurs accidentés.
Les membres de l'ONIWG ont été rejoints dans cette action par un grand nombre de leurs alliés, dont des membres du Syndicat des Métallos, des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce, de la Fédération du travail de l'Ontario, du Conseil du travail de la région de Toronto et de York, et un contingent du Centre ouvrier du PCCM-L).
Wayne Harris, vice-président exécutif d'ONIWG et travailleur accidenté d'un métier de la construction, a pris la parole au nom de l'organisation. Il a parlé de sa propre expérience de travailleur accidenté et de ses rapports avec la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) pour réaffirmer les principales demandes de la campagne « L'indemnisation des travailleurs est un droit ! » d'ONIWG. Il a parlé en particulier de la revendication selon laquelle la CSPAAT doit écouter les médecins traitants des travailleurs blessés. Les « médecins sur papier » utilisés par la CSPAAT pour évaluer les demandes des travailleurs, qui n'ont même pas rencontré les travailleurs, ne peuvent pas remplir le devoir de soins que les médecins sont tenus de fournir, a-t-il noté. Il a également parlé de la nécessité de mettre fin à la pratique de la CSPAAT qui consiste à réduire les prestations des travailleurs accidentés sur la base de la « présomption » qu'ils reçoivent des revenus d'un emploi qu'ils n'ont pas.
Wayne a annoncé que le 13 décembre, l'ONIWG allait entamer une action en justice pour contester le mauvais calcul de la CSPAAT en ce qui concerne l'ajustement au coût de la vie que les travailleurs recevront cette année. La commission a calculé que l'ajustement doit être de 2,2 % alors qu'en fait il doit être de 4,7 %. De plus, les travailleurs accidentés exigent que le gouvernement Ford respecte son engagement, pris lors de l'élection de 2022, d'augmenter les prestations pour perte de revenus des travailleurs accidentés à 90 % de leur revenu avant l'accident.
Janice Folk-Dawson, vice-présidente exécutive de la Fédération du travail de l'Ontario (FTO), a transmis les salutations de l'organisation au rassemblement. Elle a souligné que les travailleurs ne peuvent pas compter sur le gouvernement ou la CSPAAT pour régler les problèmes du système d'indemnisation et qu'ils doivent plutôt compter sur leur propre travail et leur mobilisation. Elle a annoncé que la FTO lance une campagne intitulée « Assez, c'est assez ! » qui, entre autres choses, exige des augmentations du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées et d'Ontario au travail, et demande aux entreprises et aux banques de « payer leur dû ».
Les participants ont également entendu des représentants du Conseil du travail de la région de Toronto et de York et du Syndicat des Métallos. Le député provincial Wayne Gates a parlé de son projet de loi émanant d'un député (projet de loi 57) qui demande la fin de la présomption, qui vient d'être réintroduit à l'assemblée législative.
Le dernier orateur de la journée a été Mohamed, un travailleur migrant, qui a parlé au nom du groupe Les travailleurs accidentés en action pour la justice. Il a dit que les travailleurs migrants sont venus au Canada pour faire un travail dur, sale et dangereux, et qu'ils ont continué à faire ce travail tout au long de la pandémie. Alors que d'autres travailleurs ont reçu des primes ou des augmentations pendant la pandémie en raison des conditions dangereuses dans lesquelles ils travaillaient, les travailleurs migrants ont continué à toucher le salaire minimum. Citant son propre exemple, il a dit qu'il a travaillé ici pendant plus de cinq ans sans voir sa famille, il a parlé de la situation très difficile à laquelle sont confrontés les travailleurs migrants et du fardeau que cela représente pour leurs familles, situation qui devient encore plus diffcile si le travailleur est blessé au travail. Si un travailleur migrant est blessé au travail, il est renvoyé chez lui. Ici, nous travaillons pour nous nourrir, dit-il, mais si nous sommes blessés, nous n'avons pas les moyens de nous nourrir et de nourrir nos familles. La situation des travailleurs migrants rend la politique de présomption de la CSPAAT d'autant plus ignoble et grotesque lorsqu'elle réduit les prestations de la CSPAAT d'un travailleur sur la base d'un travail qu'il est censé faire en Ontario, alors qu'en fait il est chez lui en Jamaïque. « Nous exigeons que le gouvernement prenne ses responsabilités envers les travailleurs accidentés - une justice complète, pas de demi-mesures », a-t-il conclu.
Le rassemblement s'est terminé par une performance de la troupe de sketchs d'ONIWG, les Malingerers, sur le refus de la CSPAAT d'écouter les médecins traitants des travailleurs accidentés et les difficultés que cela entraîne, car les travailleurs sont obligés de continuer à travailler sans traitement approprié pour leur blessure.
Les organisateurs ont encouragé les participants à se joindre à l'action contre la privatisation des soins de santé qui avait lieu tout près après le rassemblement, très conscients de l'importance du système public de soins de santé pour les travailleurs accidentés, comme pour tout le monde en Ontario.
Après le rassemblement, Wayne Harris a remis au sous-ministre
du travail par intérim des centaines de lettres signées par des
travailleurs blessés et leurs alliés, réitérant les demandes
d'action fondamentales d'ONIWG.
(Photos: LML)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 76 - 16 décembre 2022
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