La réunion des premiers ministres sur la santé

Les chicanes sur le financement de la santé

L'état du système des soins de santé est un sujet de grande préoccupation pour les Canadiens et les Québécois. Au début du mois de novembre, les pourparlers entre le gouvernement fédéral, le Québec et les provinces au sujet du financement des soins de santé se sont terminées dans le désordre. Tous les paliers de gouvernement essayaient de faire de la surenchère avec le système de santé pour éviter de soulever la nécessité d'une nouvelle direction pour l'économie et la réforme du système de santé afin qu'il réponde aux besoins de la population et de la société. Les premiers ministres provinciaux ont blâmé le gouvernement Trudeau pour l'impasse, tandis que le Parti libéral au pouvoir a reproché aux premiers ministres provinciaux d'avoir donné à leurs négociateurs « l'ordre » de cesser de négocier.

Au lieu de s'attaquer à la nécessité d'une nouvelle direction du système de santé et de résoudre les problèmes tels qu'ils se présentent, les dirigeants politiques ont montré qu'ils ont autre chose en tête. Aucun d'entre eux n'a le courage de se libérer de l'emprise des intérêts privés mondiaux qui contrôlent l'industrie des soins de santé et de résoudre la question fondamentale de savoir comment concrétiser et faire reconnaître le droit de toutes et de tous aux soins de santé.

Les premiers ministres se sont livrés à des querelles mesquines, se donnant en spectacle pour laisser croire que ce sont eux qui devraient être aux commandes. Ils cherchent ainsi à détourner l'opinion publique de la concrétisation du droit de tous aux soins de santé.

En même temps, les uns après les autres, ceux qui se disent les dirigeants se livrent à de véritables attaques contre les travailleurs de la santé et refusent d'augmenter les investissements dans les programmes sociaux. L'Ontario et le Québec cherchent à dicter les conditions d'emploi des travailleurs de la santé et entraînent de plus en plus toute l'industrie dans le bourbier antisocial du profit privé. Leurs prétendues solutions consistent à attaquer les personnes qui font le travail et à remettre la valeur sociale que ces travailleurs créent à l'entreprise privée mondiale. Ce ne sont pas du tout des solutions, mais simplement des variantes des mêmes vieux stratagèmes pour payer les riches et exploiter la classe ouvrière. L'industrie de la santé et l'ensemble de l'économie exigent une nouvelle direction prosociale au service du peuple qui tienne compte de sa nature sociale moderne et du rôle central et des droits des travailleurs dans toutes les affaires.

Le ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, Adrian Dix, qui a co-présidé avec le ministre fédéral Jean-Yves Duclos, la deuxième journée de la réunion le 3 novembre, a déclaré que le gouvernement fédéral s'est retiré en catastrophe d'une déclaration conjointe sur les négociations et s'est exclu d'une conférence de presse.

La Presse Canadienne écrit : « Les premiers ministres ont exprimé leur déception face au manque de réponses fédérales à la demande des provinces et des territoires pour que le financement d'Ottawa passe de 22 % à 35 % de leurs dépenses en santé.

« M. Duclos a refusé de dire si le gouvernement fédéral 'est venu à la table avec plus d'argent' et a plutôt accusé les premiers ministres de ne pas vouloir que leurs ministres de la Santé acceptent des conditions, comme fournir des données sur la main-d'oeuvre en soins de santé.

« Malgré le geste d'ouverture posé hier (lundi), les collègues ministres provinciaux et territoriaux ont reçu l'ordre de leur premier ministre de ne pas faire de progrès additionnel. Par conséquent, les premiers ministres nous ont empêchés de prendre des mesures concrètes et tangibles qui feraient et feront une différence immédiate dans la vie quotidienne des travailleurs de la santé et des patients », a déclaré Jean-Yves Duclos.

La Presse Canadienne écrit encore : « La Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et infirmiers et l'Association des infirmières et infirmiers du Canada ont déclaré que le manque de résultats ainsi que 'le fait de pointer du doigt' n'est pas ce qu'ils attendaient des réunions. 'Les infirmières et infirmiers de tout le Canada sont épuisés et subissent un stress important, tout en faisant face à des pressions sans précédent qui les ont poussés au-delà du point de rupture', ont déclaré les deux organisations dans une déclaration commune.

« Le premier ministre Trudeau lui-même a jeté de l'huile sur le feu en dénonçant les provinces qui exigent d'Ottawa plus d'argent dans les transferts en santé alors qu' elles 'se retournent et donnent des baisses d'impôt aux plus riches. Je pense que les citoyens des provinces qui voient les gouvernements provinciaux dire qu'ils n'ont plus d'argent à investir dans la santé et qu'ils ont donc besoin de l'argent du gouvernement fédéral tout en accordant des baisses d'impôt aux plus riches - ces citoyens peuvent se poser des questions', a déclaré M. Trudeau aux journalistes lors d'une conférence de presse au Nouveau-Brunswick lundi. 'Nous allons être là avec plus d'argent, quant à savoir comment le gouvernement provincial choisit de dépenser son argent ou d'investir l'argent des gens dans des baisses d'impôts pour les plus riches, c'est une question à laquelle les citoyens de la province doivent réfléchir.'

« M.Trudeau a décrié les allégements fiscaux provinciaux pour les plus riches qu'il a décrits comme une 'économie de ruissellement' alors que les provinces - dont la plupart sont actuellement dirigées par des premiers ministres conservateurs - supplient le gouvernement fédéral de leur accorder plus d'argent pour les soins de santé.

« Jeter de l'argent dans un 'système brisé' n'est pas la solution, a déclaré M. Trudeau. 'Si les provinces continuent de ne pas réformer ou d'améliorer leurs services de santé, il n'est pas surprenant que les Canadiens soient de plus en plus frustrés', a-t-il dit. 'Oui, le gouvernement fédéral sera là avec plus d'argent, mais nous savons aussi que les provinces ont beaucoup d'argent qu'elles pourraient investir dans les soins de santé.'


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Volume 52 Numéro 71 - 7 décembre 2022

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