43e législature de l'Assemblée nationale du Québec

L'ordre du jour du gouvernement Legault

La première session de la 43e législature de l'Assemblée nationale du Québec s'est ouverte le 29 novembre.

Le 20 novembre, le Parti marxiste-léniniste du Québec (PMLQ) a tenu une deuxième rencontre de discussion et d'échange sur les résultats des élections québécoises et sur l'ordre du jour du gouvernement Legault.

Cette rencontre très instructive a couvert un éventail de préoccupations d'intérêt pour la classe ouvrière et le peuple du Québec, qui réclament leurs droits et le rétablissement des programmes sociaux et s'opposent à la violence et à la discrimination de l'État envers les peuples autochtones, les immigrants, les travailleurs migrants et les réfugiés, ainsi qu'aux politiques pro-guerre et anti-Haïti du Canada, entre autres politiques canadiennes.

Le refus des députés du Parti québécois de prêter le serment d'allégeance au roi Charles III d'Angleterre comme condition pour siéger à l'Assemblée nationale a également été abordé.

En ce qui concerne l'ordre du jour du premier ministre François Legault, la directrice du PMLQ, Christine Dandenault, a noté la nature de son prétendu nationalisme, soulignant qu'un nationalisme sans contenu social et qui n'investit pas le peuple du pouvoir de décision est inacceptable. Dans ses remarques d'introduction, elle a également placé l'ordre du jour du gouvernement Legault dans le contexte des développements actuels au Canada, aux États-Unis et dans le monde.

L'offensive néolibérale antisociale est en crise profonde en conséquence de l'usurpation des pouvoirs de l'État par des intérêts privés étroits et supranationaux. Des intérêts privés supranationaux, comme McKinsey, gèrent les dépenses gouvernementales, tandis que les agences de renseignement des États-Unis et l'armée américaine dictent les politiques et les besoins en infrastructures en fonction d'une économie qui sert la production de guerre et la quête de domination mondiale des États-Unis. Les oligopoles regroupés en cartels et coalitions ont usurpé le pouvoir de décision. Les corps législatifs ont perdu leur raison de représentants de toute souveraineté nationale, laquelle, à toutes fins utiles, n'existe plus.

Des informations ont été présentées sur les stratagèmes et les méthodes utilisés pour payer les riches et détruire l'éducation, privatiser la santé, brader les ressources du Québec et payer les riches pour les infrastructures. Des informations ont également été présentées sur les mesures mises en place pour que l'armée américaine puisse prendre le contrôle des mines et des usines canadiennes et québécoises au nom de la sécurisation des chaînes d'approvisionnement, des transports, des communications, de l'énergie et des corridors de sécurité. Pour ce faire, les gouvernements s'arment de pouvoirs de police illimités, qui font tous par ailleurs partie de ce qu'on appelle « la démocratie du roi », inscrite dans la Loi constitutionnelle de 1867 et la Loi constitutionnelle de 1982.

Ce qui se passe au Canada et dans le monde est vraiment alarmant, a souligné Christine dans son introduction. Mais, a-t-elle poursuivi, le plus important est de ne pas perdre de vue le rôle que jouent la classe ouvrière et les peuples lorsqu'ils luttent pour l'affirmation des réclamations qu'ils sont en droit de faire à la société. Notre avenir est dans la lutte pour les droits de toutes et tous, et non dans l'entretien de faux espoirs dans des politiciens corrompus et des institutions politiques anachroniques, qui servent tous des intérêts de classe étrangers et antinationaux, a-t-elle dit, soulignant une fois de plus que le peuple doit compter sur sa propre sagesse, sa créativité et sa capacité à faire naître de nouvelles formes qui le servent.

La représentante du PMLQ a ensuite parlé du nationalisme de François Legault. Elle a souligné que c'est un nationalisme centré sur des intérêts commerciaux étroits et dépourvu de contenu social. Il est basé sur l'utilisation des pouvoirs de police pour imposer les décisions prises par ces intérêts privés étroits supranationaux qui se sont emparés du pouvoir politique et les agences de renseignement au service des États-Unis, qui visent à établir leur hégémonie sur le monde entier. C'est un ordre du jour qui prétend frauduleusement défendre les droits humains, les droits des femmes et les droits des peuples autochtones, mais qui vise plutôt à préserver les valeurs et institutions coloniales racistes basées sur le « fardeau de l'homme blanc », la notion des États-Unis en tant que « nation indispensable » et la supériorité des institutions anglo-américaines prétendument démocratiques devenues dysfonctionnelles.

Dans le nouveau normal des gouvernements de pouvoirs de police, les êtres humains sont des choses à utiliser et à jeter. Tout souvenir d'édification nationale est oublié et abandonné. Un nationalisme québécois sans contenu social et sans représentation du peuple en l'investissant du pouvoir de décider est inacceptable, a souligné Christine.

La thèse avancée par le PMLQ est qu'aujourd'hui la classe ouvrière doit devenir la nation et investir le peuple du pouvoir souverain, a-t-elle dit. Elle a présenté un bref aperçu de la façon dont la question nationale s'est posée aux gouvernements fédéral et québécois dans le passé pour illustrer la faillite de la soi-disant position nationaliste du gouvernement Legault aujourd'hui. Le compte-rendu met en évidence comment la lutte du peuple pour les droits s'est posée à chaque tournant et qu'aujourd'hui les droits ne sont pas une abstraction, basée sur une fausse interprétation de valeurs coloniales présentées comme éternelles. Aujourd'hui la défense des droits de toutes et tous est une question d'affirmation du droit d'être.

Après cette introduction, des intervenants représentant la classe ouvrière du Québec ont fait des présentations qui illustrent l'ordre du jour que poursuit le gouvernement Legault. Ces présentations seront publiées dans Le Marxiste-Léniniste dans les prochains jours afin d'attirer l'attention des lecteurs sur la direction que prend le gouvernement Legault au Québec. Il faut changer la direction de l'économie et faire respecter les droits de toutes et tous en travaillant pour un renouveau démocratique et un ordre constitutionnel qui placent l'être humain au centre de ses préoccupations.


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Volume 52 Numéro 66 - 1er décembre 2022

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