Réponse du conseil exécutif de l'Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l'éducation de l'UQAM
Nous reproduisons ci-dessous la réponse du conseil exécutif de l'Association des étudiantes et des étudiants des sciences de l'éducation de l'UQAM (ADEESE-UQAM) émise le 19 novembre pour dénoncer la décision du conseil d'administration de l'UQAM de punir, pénaliser et criminaliser les étudiants de la Faculté des sciences de l'éducation.
Hier, le Conseil d'administration de l'UQAM a décidé de punir les étudiant.e.s de la Faculté des sciences de l'éducation pour avoir osé revendiquer des conditions de stage ACCEPTABLES. En effet, en validant les recommandations de la Commission des études, iels sont prêt.e.s à pénaliser la session et l'obtention du brevet d'enseignement de plusieurs étudiant.e.s de 2e, 3e et 4e année. Cela représente environ 750 étudiant.e.s qui seront pénalisé.e.s dans leur parcours académique en leur attribuant un abandon à leur stage et à leurs cours intensifs. Le Conseil d'administration nous impose des modalités de reprise qui contraignent les étudiant.e.s à retourner sur les bancs d'école et à se taire.
Au courant de la dernière année, nous avons tenté de revendiquer des améliorations concernant nos conditions de stage dans les comités de programme, lors de nos rencontres périodiques avec le doyen, en votant une semaine grève lors de la session d'hiver 2021 et en envoyant une lettre ouverte à la faculté qui fut signée par plus de 1100 étudiant.e.s. ! Nous sommes resté.e.s sans réponse. Ainsi, la grève a été proposée en réaction à la mauvaise foi de l'UQAM sur ce dossier. Après avoir laissé macérer le conflit pendant 5 semaines, l'UQAM veut maintenant nous punir d'avoir fait la grève alors qu'elle est responsable de sa durée et de son existence.
Lors des commissions des études du 15 et du 18 novembre, certain.e.s commissaires professeur.e.s ont énoncé de façon claire et directe que la répression des étudiant.e.s en éducation servira d'exemple pour empêcher la tenue de prochaines grèves. Par le passé, les grèves étudiantes n'ont pas été menacées d'annulation des cours par abandon. Cette mesure brisant le contrat social est un précédent qui aura de lourds impacts sur notre société démocratique. Rappelons que les grèves étudiantes sont responsables de bien des changements sociaux ayant permis, entre autres, l'accès aux études supérieures à la majorité de la population québécoise. Elles sont un outil qui doit continuer d'exister pour nous permettre de gagner des luttes importantes, dont la salarisation des stages. Tenter de les empêcher est une grave atteinte à nos droits démocratiques, et nous ne pouvons pas rester inactif.ve.s devant cette attaque.
Ainsi, en concordance avec les mandats des dernières assemblées générales, l'ADEESE tiendra une assemblée générale d'urgence dont le seul point sera celui de grève. L'administration de l'UQAM essaie de nous diviser pour mieux régner en créant un fossé entre les étudiant.e.s pénalisé.e.s et les autres. Les membres se sont battus sur des principes de solidarité; il est important de continuer à le faire pour protéger les membres dont la session est en jeu. Rappelons qu'il est inimaginable pour l'UQAM de retarder la session de 5200 étudiant.e.s.
Nous soumettons la proposition suivante à la Commission des études de l'UQAM :
- Attendu que les conditions de retour de grève recommandées par la commission des études depuis 20 ans ont établi une norme non punitive pour les étudiantes (voir les exemples en : 2005, 2007, 2009 [grève des professeures], 2012 et 2015), 2018;
- Que la date de remise de travaux (dont les travaux de stage) de session d'automne 2022 soit reportée au 9 janvier 2023, soit au début de la session d'hiver 2023;
- Que des mesures d'accommodements soient mises en place pour les cours intensifs afin que personne n'obtienne une mention d'abandon, et que les personnes enseignantes puissent octroyer une mention d'incomplet;
- Que, pour les autres cours, aucune séance de reprise ne soit imposée en présentiel, ni en mode synchrone, ni en asynchrone;
- Que les dossiers des étudiant.e.s ayant fait la grève des stages soient analysés par un comité où un.e étudiant.e y siège pour déterminer la réussite du stage nonobstant le nombre de journées manquées;
- Que l'UQAM prenne un engagement afin qu'aucun.e étudiant.e ayant fait la grève n'obtienne un incomplet pour l'unique raison d'avoir fait la grève.
L'exécutif de l'ADEESE continue à travailler activement . Nous comptons sur la solidarité étudiante pour militer tous.tes ensemble afin de terminer notre session. Ne laissons pas l'UQAM instaurer un climat de peur et mettre fin à la démocratie étudiante !
Avec rage et amour, merci,
L'exécutif de l'ADEESE
Des stagiaires uni.es jamais ne seront vaincu.es.
(Photo: ADEESE)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 62 - 22 novembre 2022
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