Tentatives éhontées d'embrigader les femmes dans la guerre au nom de la paix et de la sécurité

– Barbara Biley –

Dans le cadre de ses efforts pour soutenir la quête de domination des États-Unis et l'intégration de l'économie du Canada à l'économie de guerre des États-Unis, le gouvernement Trudeau prétend avoir une « politique étrangère féministe » et que la participation d'un plus grand nombre de femmes dans les forces armées fera avancer la cause de la paix et de la sécurité. Le fait que la politique étrangère du Canada soit dictée par les États-Unis et serve leurs objectifs est dissimulé sous des expressions telles que « intervention humanitaire » et « responsabilité de protéger ». Le Canada a même une ambassadrice pour la paix et la sécurité des femmes et maintenant des femmes ministres de la Défense, des Affaires étrangères et des Finances. Rien de tout cela n'a permis de répondre à la nécessité de mettre fin aux mauvais traitements infligés aux femmes au sein des forces armées et de police du Canada ou de l'ensemble de ses institutions démocratiques dites libérales, qui sont de toute façon dysfonctionnelles, et encore moins de renverser la tendance des gouvernements à intégrer toujours plus solidement le Canada à la machine de guerre des États-Unis.

Il y a cinq ans, la Conférence d'Halifax sur la sécurité internationale a créé le programme « Peace With Women Fellowship » (paix avec les femmes), qui réunit « des femmes officiers supérieures en service actif des pays membres et partenaires de l'OTAN ». Chaque année, un groupe de boursières sélectionnées participe à un programme de trois semaines de rencontres avec « des responsables gouvernementaux, des chefs militaires et des experts de divers domaines, alors qu'elles voyagent dans les capitales politiques et technologiques des États-Unis et du Canada » pour « approfondir leur compréhension des défis stratégiques de l'OTAN, ainsi que des technologies de pointe qui transforment les réalités de la sécurité nationale ». Cette année, pour la première fois, il y a eu deux groupes de ce type, l'un en mars et l'autre en novembre. Des boursières des deux promotions ainsi que des anciens élèves participent également au Forum d'Halifax 2022.

Le fait que Chrystia Freeland, qui a été formée par l'OTAN, est l'une des personnes pressenties pour devenir la nouvelle secrétaire générale de l'OTAN, la première femme qu'une faction de la classe dirigeante américaine pourrait pousser à occuper ce poste, n'est pas non plus passé inaperçu.

L'objectif de la bourse « Paix avec les femmes » est de promouvoir les femmes cheffes militaires dans les hauts rangs des forces armées de l'OTAN et de ses partenaires, ainsi que dans les structures politiques de l'OTAN. Il s'agit d'une société d'admiration réciproque et d'un groupe de soutien pour les femmes chefs militaires, dont l'objectif serait d'être aussi bonnes que leurs homologues masculins pour porter la bannière belliciste de l'OTAN. Après avoir rencontré les boursières de Paix avec les femmes qui participent au Forum de Halifax le 16 novembre, la ministre de la Défense Anita Anand a écrit sur Twitter : « J'ai rencontré aujourd'hui ces remarquables leaders pour discuter des questions de sécurité mondiale et de l'importance de recruter davantage de femmes leaders dans nos forces armées. »

Voilà le véritable objectif du « Peace With Women Fellowship », un objectif hostile aux intérêts des peuples du Canada et du monde. Ce n'est pas un hasard si, chaque année, les « femmes dirigeantes » des pays de l'OTAN et des agences de renseignement du Groupe des cinq, qui établissent l'ordre du jour des gouvernements complices de leurs objectifs néfastes, se déplacent aux États-Unis et au Canada pour rencontrer les gouvernements et les industries de guerre afin « d'approfondir leur compréhension des défis stratégiques de l'OTAN », synonymes de la volonté d'hégémonie mondiale des États-Unis.

Les Canadiennes ont une fière histoire d'opposition à la guerre impérialiste et de mobilisation pour que le Canada se retire de l'OTAN et du NORAD, et contre l'ingérence du Canada sur ordre des États-Unis et pour les intérêts des sociétés minières canadiennes et autres dans les affaires internes d'Haïti, du Venezuela et d'autres pays. Elles ont pris la tête de l'opposition à la participation du Canada aux guerres d'agression des États-Unis en Afghanistan, en Irak, en Syrie et en Libye, entre autres.

Le « Peace With Women Fellowship » n'a rien à voir avec la paix et la sécurité et tout à voir avec l'utilisation du désir des femmes pour la paix et la sécurité pour elles-mêmes, leurs familles et toute l'humanité dans le but de recruter des femmes dans les forces armées et utiliser les femmes dans des postes de direction pour donner un visage humain, plus doux, aux crimes commis contre les peuples. Plus ça va, plus se révèle le visage anti-femmes et anti-canadien des femmes qui rejoignent ce club exclusif.


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Volume 52 Numéro 61 - 18 novembre 2022

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