Forum d'Halifax sur la sécurité internationale

Bannissons la conférence guerrière d'Halifax! Faisons du Canada une zone de paix!

– Philip Fernandez –

Du 18 au 20 novembre, le 14e Forum sur la sécurité internationale d'Halifax (FSIH), aussi appelé Conférence de guerre d'Halifax, servira de plateforme pour le bellicisme et l'édification de l'empire de l'impérialisme américain et du bloc de l'OTAN, dans lequel le Canada est totalement compromis.

Le Canada s'est soumis corps et âme à la dangereuse concoction impérialiste selon laquelle les États-Unis sont la « nation indispensable » à laquelle tous les pays doivent se soumettre sous peine de guerre et de destruction. Les États-Unis, par le biais de leur belliciste Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), ont créé le FSIH en tant que forum pour les gouvernements, les industries de guerre, les médias et les groupes de réflexion afin d'élaborer des plans pour l'utilisation des pouvoirs de police et la politique de « la force fait le droit » pour imposer leur loi aux pays et peuples du monde, en violation de la Charte des Nations unies et des lois internationales en toute impunité.

Ce forum est le plus grand rassemblement annuel où ces forces réactionnaires et dangereuses planifient leurs prochaines actions. Depuis 2009, le Canada a dépensé des dizaines de millions de dollars de fonds publics pour le subventionner. Cela montre à quel point le Canada est profondément intégré à la machine de guerre américaine.

Ce n'est pas un événement canadien – et encore moins un événement d'Halifax. Il s'agit d'un événement du bloc États-Unis/OTAN organisé directement à partir de Washington par une entité maintenant appelée HFX. Le site Web du Forum indique : « Grâce au soutien généreux du gouvernement canadien, le Forum de Halifax sur la sécurité internationale a été fondé en 2009 dans le cadre du German Marshall Fund des États-Unis. Il est devenu une organisation indépendante en 2011. » Après être devenu « indépendant », il a été rejoint par le magazine Foreign Affairs (revue du Conseil américain des relations étrangères) en tant que partenaire média, puis par le magazine Foreign Policy et Politico, qui a été racheté en août 2021 pour plus d'un milliard de dollars par le monopole allemand Springer. Il organise également des forums à Londres et à Taipei et opère depuis l'Ukraine.

Cette organisation mène toutes ses activités criminelles, bellicistes et de destruction nationale sous l'enseigne de la paix, de la démocratie et des droits humains.

Le 11 mars dernier, Peter Van Praagh, président du Forum de Halifax, a annoncé :

« Le Forum est le principal rassemblement en matière d'affaires internationales et de sécurité pour les dirigeants attachés aux principes démocratiques, y compris les hauts responsables de la politique, de l'armée, des médias et des affaires. La coopération stratégique entre les nations démocratiques n'a jamais été aussi urgente, et nous sommes impatients de faire avancer cet impératif vital avec les dirigeants démocratiques à Halifax en novembre prochain. »

Une fois de plus, la guerre que les États-Unis et l'OTAN mènent contre la Russie « jusqu'au dernier Ukrainien » est imputée à la Russie.

« Le combat courageux de l'Ukraine pour défendre sa démocratie contre l'invasion de Vladimir Poutine est un rappel salutaire que le monde peut changer à une vitesse vertigineuse et que les démocraties doivent faire front commun pour relever des défis aussi cruciaux. »

L'objectif général est de criminaliser et d'isoler la Russie en la rendant responsable de tous les problèmes auxquels le monde est confronté et d'obtenir un soutien financier, militaire et politique pour cette guerre par procuration menée par les États-Unis, l'OTAN et leurs alliés contre la Russie. Cela inclut une campagne visant à recueillir 10 millions de dollars américains pour le « Fonds de la victoire ukrainienne », résultat d'un appel direct du président ukrainien Volodymyr Zelensky au Forum d'Halifax. C'est une somme dérisoire étant donné que l'Ukraine a besoin d'une subvention de 5 milliards de dollars par mois pour se maintenir. Selon le matériel de promotion, l'argent sera utilisé par l'Ukraine « pour acheter sa propre Constellation de satellites dédiés (DSC) avec de multiples satellites à haute résolution enregistrés sous le drapeau ukrainien ».

Il s'agit d'un « changement stratégique qui permettra à l'Ukraine de tout suivre, du mouvement des soldats russes à l'identification des voies d'évacuation pour des millions de réfugiés ».

La collecte de fonds pour cette pièce de matériel militaire illustre le rôle du Forum de Halifax dans la militarisation de la vie. Elle est menée par le Club HFX, un « groupe d'affaires prodémocratie » associé au forum, dont l'objectif déclaré est :

« [L]a création d'un environnement productif permettant une éducation significative entre le gouvernement et l'industrie qui, à son tour, conduit à la coopération, à l'action et aux résultats sur des questions d'intérêt mondial. » Les membres du Club HFX s'accordent à dire que « lorsque l'industrie responsable et les gouvernements démocratiques travaillent ensemble, il en résulte une politique publique améliorée qui conduit à une prospérité accrue et à une plus grande sécurité internationale. »

Parmi les entreprises membres du Club HFX figurent Boeing, constructeur d'avions militaires, le fonds spéculatif ACTO et OYAK, un fonds de pension détenu par les forces armées turques. Il reste à voir combien d'entreprises locales sont ciblées pour coopérer sous peine d'être exclues de ce qui devrait leur appartenir de droit – faire des affaires à Halifax.

Le problème auquel est confronté le Forum de Halifax cette année est que la guerre par procuration menée par les États-Unis en Ukraine ne donne pas les résultats que souhaite désespérément une faction de la classe dirigeante américaine. Cela donnera un air de désespoir à l'ensemble des travaux du forum cette année et rendra ses décisions d'autant plus dangereuses qu'elles sont au service des profiteurs de guerre et de tous les fonds spéculatifs associés et des intérêts privés étroits qui en bénéficient.

Les sessions « informelles » relatives à l'Ukraine aborderont des sujets tels que « Les leçons des héros invisibles de l'Ukraine » ; « La victoire absolue de l'Ukraine » ; « L'arme merveilleuse : les femmes d'Ukraine » ; et « Entière, libre et en paix : l'Ukraine après la guerre ».

Cette année, le Forum continuera de parler du « découplage » de la Chine. Il s'agit d'un euphémisme utilisé dans le jargon de guerre qui sert à diriger l'hostilité contre la Chine en plus de la campagne contre la Russie. Un des sujets qui seront abordés dans les sessions « non officielles » est : « Le découplage : La Russie, oui. La Chine, ensuite ».

La Chine est très en avance sur les États-Unis dans l'utilisation de sources alternatives d'énergie et de communication. Où aboutirait un « découplage », c'est-à-dire de couper la Russie et la Chine de l'économie des États-Unis et de leurs alliés, y compris le Canada ? Les organisateurs ne le disent pas.

Il n'y a rien d'honorable dans la façon dont les libéraux de Trudeau financent et promeuvent le Forum de Halifax. Non seulement tout ce qui touche aux relations étrangères est une prérogative du pouvoir sur laquelle le peuple n'a absolument pas son mot à dire, mais la soumission du Canada révèle de plus en plus la nécessité que la classe ouvrière se constitue en la nation et investisse le peuple du pouvoir souverain. La situation actuelle, qui fait que le ministère de la Défense et les forces armées du Canada sont directement subordonnés au commandant en chef des États-Unis par l'intermédiaire des structures de commandement de l'OTAN et de NORAD, est vraiment dangereuse.

La « sécurité » sur laquelle se fonde cette conférence est un concept de « sécurité collective » datant de la guerre froide qui ne répond pas aux besoins de défense du Canada ni à la demande des peuples du monde pour la paix et la résolution pacifique des conflits au sein des nations et entre elles. Elle répond plutôt aux demandes des impérialistes américains, de leur alliance belliciste de l'OTAN, des plus grands monopoles de l'armement et d'autres intérêts privés étroits, qui veulent augmenter les dépenses militaires, intensifier les préparatifs de guerre et détruire tous les intérêts qui entrent en conflit avec les leurs.

Conformément au modus operandi du gouvernement libéral, la participation du Canada au Forum de Halifax et au lancement de guerres est présentée comme un facteur pour un « monde plus stable et plus pacifique » et un « ordre international fondé sur des règles ». Ce n'est pas le cas. La grande insécurité ressentie par les peuples du monde aujourd'hui, la destruction de nombreux pays et de leurs infrastructures, le déplacement d'êtres humains et la crise des réfugiés dans le monde sont autant d'indices que les êtres humains sont devenus des choses dispensables. Les guerres impérialistes menées par les États-Unis ont ravagé ou menacé de ravager des pays et des régions entières et continuent de le faire. C'est certainement le cas en Ukraine où la Russie est accusée de tous les maux, alors que ce sont les États-Unis, la Grande-Bretagne et leurs laquais canadiens qui utilisent le peuple ukrainien comme chair à canon dans leur guerre par procuration contre la Russie.

Le Forum de Halifax est un obstacle à la résolution pacifique des conflits, augmentant le danger d'une guerre mondiale catastrophique. Son ordre du jour est une provocation contre la lutte des peuples pour la paix, ici au Canada et dans le monde, qui est la condition indispensable au bien-être de tous. Les participants au Forum de Halifax sont des ennemis de l'humanité qui réclame la reconnaissance des droits de tous comme point de départ à l'humanisation de l'environnement social et naturel à l'échelle mondiale.

Les forces de la paix au Canada exigent le démantèlement du Forum de Halifax. Le Canada doit sortir de l'OTAN et de NORAD. L'économie doit être démilitarisée et orientée dans une direction prosociale afin que les ressources financières allouées à l'énorme budget militaire puissent être utilisées pour répondre aux besoins fondamentaux des peuples en matière de sécurité et de bien-être. Ce sont là des étapes importantes pour établir un gouvernement antiguerre au Canada et faire du Canada une zone de paix.


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Volume 52 Numéro 61 - 18 novembre 2022

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