Les travailleurs de l'éducation ne baissent pas la garde
Manifestation politique à Queen's Park le 7 novembre 2022, le
jour où le gouvernement Ford a annoncé qu'il abrogerait la Loi
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Depuis que le gouvernement de l'Ontario a annoncé le 7 novembre 2022 qu'il abrogeait la Loi visant à garder les élèves en classe, et de nouveau après son abrogation par l'Assemblée législative de l'Ontario le 14 novembre, les travailleurs de l'éducation du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et leurs dirigeants ont clairement indiqué qu'ils ne renoncent pas à leur droit de grève ni à leurs actions pour défendre leurs droits pendant qu'ils tentent de négocier avec le gouvernement. Le gouvernement a procédé à l'abrogation de la loi le 14 novembre, lorsque l'Assemblée législative a repris ses travaux après une semaine de relâche.
Déjà, le 9 novembre, le gouvernement avait officiellement demandé que sa demande visant à faire déclarer illégale la grève, déposée par le ministre de l'Éducation auprès de la Commission des relations de travail de l'Ontario (CRTO), soit retirée. Le président de la commission, Brian O'Byrne, a accepté la demande et mis fin à la requête. Le SCFP avait clairement indiqué qu'il était prêt à poursuivre ses manifestations même si elles étaient déclarées illégales par la CRTO, alors que le gouvernement cherchait à forcer la CRTO à se plier à ses exigences en approuvant sans discussion la convention qu'il avait imposée comme légale, malgré son illégitimité. En ce sens, le retrait de la requête, comme autant « l'abrogation du projet de loi », a sauvé le gouvernement d'une contestation politique ouverte de sa légitimité sous la forme de manifestations de masse et d'un défi à son recours à la disposition de dérogation dans la Constitution.
Malgré l'abrogation du projet de loi et le retrait de sa requête à la CRTO, le gouvernement de l'Ontario n'a rien fait pour reconnaître que le recours à la disposition de dérogation était erroné. Il est clair que le gouvernement tentera d'obtenir le résultat qu'il souhaite par d'autres moyens.
En même temps, des reportages ont circulé selon lesquels la médiation entre le SCFP et le gouvernement a débuté le mardi 8 novembre. Le 9 novembre, le SCFP a annoncé qu'il s'engageait à limiter ses commentaires dans les médias afin de « mieux orienter [...] les efforts vers la conclusion d'une entente librement négociée et a demandé au gouvernement de faire de même afin de se concentrer sur la conclusion d'une entente ». Cette déclaration fait suite à une conférence de presse du gouvernement, le 8 novembre, au cours de laquelle le premier ministre Doug Ford a tenté de diviser les travailleurs de l'éducation face à une unité croissante. Selon Doug Ford, son plan pour humilier le SCFP ne consistait pas à briser les syndicats et à utiliser les fonds de l'éducation publique pour payer les riches, mais plutôt à protéger les fonds publics d'une entente qui établirait un modèle pour les enseignants et les autres travailleurs du secteur public. Il a soutenu qu'il voulait vraiment s'occuper des travailleurs les moins bien payés.
Lors de sa conférence de presse, Doug Ford a déclaré que les augmentations pour le SCFP pourraient entraîner des « dizaines de milliards de dollars » d'augmentations pour les enseignants et qu'il doit surveiller le bilan financier de l'Ontario. « C'est de l'argent dont nous avons besoin pour les écoles, les soins de santé, le transport en commun et les infrastructure, a déclaré Doug Ford. C'est de l'argent dont nous avons besoin pour les services vitaux sur lesquels comptent les travailleurs acharnés de cette province. »
Ces tentatives de couper le soutien des enseignants et de tous les Ontariens aux justes revendications des travailleurs les moins bien payés de l'Ontario pour les salaires et les conditions de travail dont ils ont besoin sont méprisables. La population de l'Ontario les rejettent, mais l'échange d'informations et la consultation avec les travailleurs de l'éducation de la base et les enseignants restent de la plus haute importance et une exigence de la base.
Si une entente est conclue à la table de négociation, une
question importante est le processus permettant aux membres du
SCFP de décider de l'entente. La structure du Conseil des
syndicats des conseils scolaires de l'Ontario du SCFP exige un
vote à simple majorité plus un. Les autres syndicats de
l'éducation qui ont établi des processus de vote pour les
ententes de principe qui exigent qu'une majorité des membres
individuels du syndicat provincial et une majorité des sections
locales ou des districts du syndicat provincial votent en faveur
d'une entente.
Toutes ces questions et bien d'autres ont été soulevées entre le 8 et le 10 novembre, lorsque le SCFP, rejoint par d'autres syndicats de l'éducation, a organisé différentes réunions de masse en ligne et en personne à travers l'Ontario pour aborder la situation en cours. Bon nombre de ces réunions avaient été convoquées à l'origine pour annoncer et planifier la fermeture des écoles dans toute la province qui était en préparation si Doug Ford n'avait pas accepté d'abroger la Loi 28, Loi visant à garder les élèves en classe. Malgré le retrait du gouvernement de cette loi, de nombreux syndicats ont poursuivi ces réunions. Pour le SCFP, les réunions ont permis d'informer les membres de ce qui s'était passé, des plans pour la semaine suivante et de souligner que le syndicat ne renonçait pas à son droit de grève.
Dans d'autres syndicats de l'éducation, les réunions ont permis aux membres de se tenir au courant de ce qui s'était passé au cours de la fin de semaine et de la manière dont les différents syndicats s'étaient unis pour soutenir le SCFP et exiger l'abrogation de la Loi 28. Dans plusieurs de ces réunions, les membres ont donné leur avis et posé des questions sur la direction que prennent les choses et sur ce qui devrait être fait. L'une des préoccupations de beaucoup était de savoir comment construire une solidarité pratique entre les enseignants et les travailleurs de l'éducation avant que le gouvernement Ford ne tente de briser l'unité qui a été établie. Une autre préoccupation était comment certains conseils scolaires qui ont fermé des écoles pendant les manifestations se sont rapidement tournés vers l'apprentissage en ligne pour assurer le fonctionnement des écoles. Nombreux sont ceux qui ont soulevé cette question afin de s'assurer que l'apprentissage en ligne à distance ne soit pas utilisé pour poursuivre les activités habituelles pendant les grèves ou les manifestations politiques.
D'autres ont demandé que l'on s'oppose aux affirmations frauduleuses du gouvernement selon lesquelles les fonds sont limités, ce qui serait un moyen de briser l'unité des enseignants et des travailleurs de l'éducation en les dressant les uns contre les autres, en présentant la situation comme une lutte de tous pour une plus grande part d'un gâteau limité. La question de savoir qui établit le budget en premier lieu et détermine la taille du gâteau est devenue une question centrale et tous les stratagèmes pour payer les riches sont camouflés, puis des idées erronées sont lancées, comme la prétendue nécessité pour les gens de payer plus d'impôts pour financer l'éducation et les programmes sociaux.
Dans l'ensemble, ce que les échanges avec les enseignants et les travailleurs de l'éducation de la base ont révélé, c'est que les membres des différents syndicats de l'éducation veulent l'unité la plus large possible de tous les enseignants et travailleurs de l'éducation et ne pas permettre à quiconque d'être isolé ou ciblé par le gouvernement, comme le gouvernement l'a fait en ciblant le SCFP avec le recours à la disposition de dérogation.
Les dirigeants élus au niveau local ont dit clairement qu'ils se sont également exprimés dans les organisations provinciales pour bâtir cette unité de façon permanente. Cela s'est avéré le seul pouvoir réel que les travailleurs possèdent, comme l'a démontré le soutien aux manifestations qui ont forcé le gouvernement Ford à retirer la loi antiouvrière.
Pour compléter les événements précédant l'abrogation de la Loi
58 antiouvrière, le SCFP a organisé au cours de la fin de
semaine du 12 au 13 novembre des actions régionales devant les
bureaux de certains ministres et secrétaires parlementaires à
travers la province et des appels téléphoniques en simultané
pour maintenir la pression sur le gouvernement.
Toronto, au bureau du premier ministre Doug Ford
King City, au bureau du ministre de l'Éducation, Stephen Lecce
Barrie, au bureau du député Doug Downey
Hamilton, au bureau du député Neil Lumsden
Beamsville, au bureau du député Sam Oosterhof
Strathroy, au bureau du ministre du Travail, Monte McNaughton
North Bay, au bureau du député Vic Fedeli
Napanee, au bureau du député Ric Bresee
Ottawa, au bureau de la députée Lisa MacLeod
Sarnia, au bureau du député Robert Bailey
(Photos : LML, SCFP ON, SCFP 4400, SCFP 1358, SCFP 7575, FEEO, BDLC, HDLC, Parents Action Network, F. Hahn, P. Coates, B. Nesbitt, P. Reinio, J. Parker, M. Pomfret, C. Pasma, C. Nadon)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 59 - 15 novembre 2022
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