Ce que les syndicats ont dit à la conférence de presse du 7 novembre



Le 7 novembre, les représentants de nombreux syndicats ontariens et nationaux ont tenu une conférence de presse pour annoncer une intensification de l'opposition à la Loi de 2022 visant à garder les élèves en classe. Cependant, plus tôt dans la journée, le gouvernement s'est engagé par écrit à abroger la loi dans son intégralité et, en fait, à considérer qu'elle n'a jamais été adoptée et n'a jamais eu force de loi. Cet engagement à abroger la législation a été abordé par les intervenants.

Mark Hancock, président national du SCFP, ouvre la conférence de presse du 7 novembre 2022.

Mark Hancock, président national du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), a ouvert la conférence de presse en indiquant qu'il était accompagné de dirigeants du SCFP de tout le pays, notamment les présidents du SCFP de l'Ontario et du Conseil des syndicats des commissions scolaires de l'Ontario (CSCSO).

Se sont également joints à lui des dirigeants du Congrès du travail du Canada (CTC), de la Fédération du travail de l'Ontario, du Syndicat uni du transport (SUT), de la Fédération des enseignantes et enseignants de l'élémentaire de l'Ontario (FEEO), de l'Ontario English Catholic Teachers' Association, de la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l'Ontario, de l'International Alliance of Theatrical Stage Employees, de l'Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens, du syndicat des Métallos, des Travailleurs et travailleuses unis de l'alimentation et du commerce, Unifor, du Syndicat des métiers de la construction de l'Ontario, de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, de l'Association unie des plombiers et des tuyauteurs, de l'Association internationale des travailleurs du métal en feuille, du Syndicat national des employées et employés généraux et du secteur public, de UNITE HERE ! , de l'Alliance de la fonction publique du Canada, du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, du Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO), de l'Association des infirmières et infirmiers de l'Ontario, de l'Union internationale des employés des services – soins de santé, du Syndicat canadien des employées et employés professionnels et de bureau, de la Société des professionnels unis et du Conseil du travail de Toronto et de la région de York.

Il s'agissait d'une force puissante représentant des millions de travailleurs des secteurs privé et public à travers le pays et Ford avait clairement reçu le message que les syndicats ne reculeraient pas.

Mark Hancock a déclaré qu'il s'agissait d'un rassemblement sans précédent en raison de l'attaque contre les droits des travailleurs. La Loi 28 était une menace directe pour les travailleurs de tout le pays et pour les droits garantis par la Charte à tous les Canadiens, ce qui, a-t-il dit, a uni le mouvement syndical comme jamais auparavant. La décision de Doug Ford d'abroger la loi a démontré le pouvoir de la solidarité des syndicats des secteurs privé et public. « Lorsque nos droits sont attaqués, nous nous défendons les uns les autres », a-t-il déclaré.

La présidente du CSCSO, Laura Walton, a ensuite remercié les travailleurs de l'éducation actuellement sur les lignes de piquetage. Elle a réaffirmé que son syndicat n'avait jamais quitté la table des négociations, ce sur quoi le gouvernement a maintes fois trompé le public. Elle a ensuite annoncé officiellement que Doug Ford avait été forcé de s'engager par écrit à ce que son gouvernement abroge la loi de manière à ce qu'elle soit considérée comme n'ayant jamais existé en Ontario.

Cette déclaration a été accueillie par des applaudissements retentissants. En guise de geste de bonne foi, a-t-elle ajouté, le syndicat va démanteler les lignes de piquetage à partir de mardi et est prêt à négocier immédiatement avec le gouvernement. Elle a précisé que le syndicat ne renonçait pas à son droit de grève à l'avenir si le gouvernement ne négociait pas de manière sérieuse pour répondre aux besoins des travailleurs.

Lorsqu'on lui a demandé quand le gouvernement abrogera la loi, un représentant du SCFP a indiqué qu'aucune date n'avait été fixée mais que Doug Ford avait parlé avec le NPD pour obtenir un accord pour rappeler l'assemblée législative.

Laura Walton a déclaré que les protestations ont commencé parce que le gouvernement Ford ne voulait pas payer un salaire décent aux travailleurs les moins bien payés, parce que « nous connaissons la réalité dans nos écoles. Elles sont tout sauf normales et stables en raison du sous-financement constant et du manque d'investissement dans les services directs dont les élèves ont besoin pour être en sécurité et réussir. » Les travailleurs de l'éducation ont été réduits à la pauvreté par la loi et ont utilisé leur pouvoir pour se défendre, a-t-elle dit. Ce sont les actions des travailleurs qui ont forcé le gouvernement à faire marche arrière. Avec cette lutte, a-t-elle dit, les gens reconnaissent qu'ils ont une voix et qu'ils ne doivent pas accepter d'être réduits au silence.

La présidente du CTC, Bea Bruske, a déclaré que Doug Ford a pris une décision dangereuse avec la Loi 28 et que les travailleurs ne permettront en aucun cas à un premier ministre d'enlever les droits des travailleurs. Elle a ajouté que Ford a pris cette décision en sachant à quel point l'économie est en mauvaise posture et que les parents et les étudiants seraient dans une situation difficile.

Elle a souligné le fait que la réponse des travailleurs de l'Ontario a été égalée par les travailleurs de tout le pays qui ont dit « Non, il n'en est pas question ! ». Les syndicats du Canada sont prêts à se mobiliser une fois de plus et à faire ce qu'il faut pour que cela se fasse, a-t-elle ajouté.

La présidente de la FEEO, Karen Brown, a déclaré : « Qu'il n'y ait aucun doute, nous ne resterons pas les bras croisés et ne laisserons pas ce gouvernement nous priver de nos droits protégés par la Constitution parce qu'il veut éviter les inconvénients des négociations. » Cette loi est une attaque sans précédent, a-t-elle dit, ajoutant que « nos membres et la population de l'Ontario tiendront Doug Ford responsable de sa promesse d'abroger la Loi 28 ».

La présidente d'Unifor, Lana Payne, a félicité les travailleurs de l'éducation pour leur coeur, leur courage et leur résolution et a remercié Laura Walton pour son leadership résolu et déterminé. « La table de négociation est le seul endroit où cela sera réglé, a-t-elle déclaré. La Loi 28 représente une attaque scandaleuse et sans précédent contre les droits des travailleurs et les libertés syndicales et, en tant que mouvement syndical, nous étions prêts à réagir avec une réponse sans précédent, car si les droits fondamentaux peuvent être retirés aux travailleurs du secteur public sans recours, les droits de personne ne sont pas à l'abri. » Elle a souligné que cette mesure pourrait être utilisée de nouveau en Ontario et dans d'autres provinces, où d'autres premiers ministres conservateurs surveillent de près la situation, et elle a conclu que « les travailleurs ont clairement indiqué qu'ils ne toléreront pas que la clause dérogatoire soit utilisée comme arme pour nous priver de nos droits en vertu de la Charte. Ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais ». Elle a également informé que la veille, le conseil exécutif national d'Unifor a décidé de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire échec à la Loi 28. Maintenant, Unifor sera avec les travailleurs de l'éducation à chaque étape, a-t-elle dit.

La présidente du SEFPO, JP Hornick, a déclaré que l'abrogation de la loi était une bonne chose, mais que les 180 000 membres du SEFPO ne baissent pas leur garde, ils se tiennent prêts. « Nous veillerons à ce que cette promesse soit tenue. Les membres d'OPSEU/SEFPO sont dans cette lutte avec les travailleurs de l'éducation du SCFP, avec tous les travailleurs, jusqu'à ce qu'un accord équitable soit conclu pour les travailleurs de l'éducation du SCFP, pour nos propres travailleurs de l'éducation, pour les enseignants et pour les travailleurs de toute la province, y compris nos camarades du SUT. » Elle faisait référence aux travailleurs de GO Transit qui ont entamé une grève à Toronto le même jour.

L'importance de l'union des syndicats des secteurs privé et public tient au fait que la Loi 28 est une attaque contre les travailleurs et la démocratie et que tous les Ontariens devraient se joindre aux syndicats pour demander des comptes au gouvernement Ford, a-t-elle dit. Elle a ajouté que le gouvernement continuera à essayer de diviser les travailleurs pour mieux régner, comme lors de la conférence de presse de Doug Ford ce matin-là, au cours de laquelle le gouvernement a blâmé le syndicat pour son propre échec à négocier en suggérant que c'est le syndicat qui a quitté les négociations. « Mais nous sommes la majorité. Nous sommes là où réside le pouvoir dans la province. Quand vous vous en prenez à l'un d'entre nous, vous vous en prenez à nous tous. Les travailleurs, unis, fermeront la province chaque fois que nous en aurons besoin », a-t-elle déclaré.

Pendant la période de questions, certains membres des médias ont tenté d'imposer des divisions en demandant que les syndicats qui avaient soutenu Doug Ford pendant les élections provinciales interviennent sur ce sujet. Ni Hancock ni Walton n'ont permis que cette discussion ait lieu en disant que pendant les élections, les gens font des choses, mais ce qui est important, c'est que lorsque le SCFP a eu besoin d'eux, ils sont venus. Cela a donné un ton unificateur pour les batailles à venir.


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Volume 52 Numéro 56 - 8 novembre 2022

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