Du 6 au 18 novembre

Ouverture du Sommet sur la mise en oeuvre des engagements climatiques de la COP27 à Charm le-Cheikh


Bangladesh, 4 novembre 2022

Le Sommet sur la mise en oeuvre des engagements en matière de climat se tient à Charm le-Cheikh, en Égypte, du 6 au 18 novembre. L'ordre du jour des 7 et 8 novembre comprend la « vision de la présidence » qui déclare que le temps est venu de :

1. « Passer des engagements à la mise en oeuvre à l'échelle et dans les délais, sur la base des axes de travail convenus à Paris et de l'ambition reflétée jusqu'à et pendant Glasgow, il est temps d'accélérer, d'élargir, de reproduire les réussites et de mettre en oeuvre les bons mécanismes » ;

2. « ... [un] programme d'adaptation transformateur est nécessaire dès maintenant... ;

3. « Une action visant à clarifier le soutien aux pertes et dommages, avec les impacts croissants des événements météorologiques extrêmes plus fréquents et l'accélération des événements à déclenchement lent... ;

4. « Faire des flux de financement une réalité, ... des flux de financement convenables ;

5. « Assurer une transition gérée et juste, sur la base des principes convenus dans la Convention et son Accord de Paris, pour assurer la transition convenue vers un modèle économique fondé sur un développement à faibles émissions et résilient au climat, comme envisagé dans l'Accord de Paris et l'action renforcée définie à Glasgow. »


Action de Somali Youth Climate Justice, le 2 novembre 2022

Le sommet de cette année a été précédé d'une COP27 des peuples le 1er novembre, en virtuel. La COP27 des peuples déclare :

« Les personnes les plus touchées par le réchauffement de notre planète sont exclues des négociations qui détermineront l'avenir de notre planète. L'action mondiale contre le changement climatique n'est pas assez rapide.

« Les plus grandes réunions multinationales organisées pour discuter de la réponse collective de l'humanité à la crise climatique sont les conférences des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques – les COP sur le climat – qui en sont maintenant à leur 27e année.

« Alors que le monde se réchauffe, les voix de ceux qui sont les premiers et les plus touchés par la crise climatique ne sont pas écoutées dans les salles climatisées de ces conférences. Les délégués de la COP27 de cette année doivent écouter les personnes qui vivent déjà avec les graves conséquences du réchauffement de notre monde. »

Ce fossé croissant entre la société dite civile et ceux qui détiennent le pouvoir politique, ainsi que l'espace limité dont disposent les peuples pour exprimer leurs demandes lors de la COP, se reflètent dans les récentes remarques de la militante suédoise pour le climat, Greta Thunberg. S'exprimant lors d'un événement à Londres, en Angleterre, à la fin d'octobre, elle a déclaré qu'elle ne participerait pas à la COP de cette année, qu'elle a qualifiée d'occasion pour « les personnes au pouvoir... de [recourir] à écoblanchiment, au mensonge et à la tricherie ». Elle a ajouté : « L'espace pour la société civile cette année est extrêmement limité. [...] Il est important de laisser de la place à ceux qui ont besoin d'être là. Il sera difficile pour les militants de faire entendre leur voix. »

Les manifestations de masse qui ont eu lieu autour des travaux de la COP26 à Glasgow l'année dernière ne sont pas attendues pour le sommet de cette année. Les agences de presse indiquent qu'une zone de protestation désignée a été mise en place dans un endroit isolé, loin du centre de conférence.

La promesse d'action faite avec beaucoup de désespoir il y a sept ans lors de la COP21 à Paris et réitérée lors du sommet COP26 de Glasgow l'année dernière ne s'est jamais concrétisée. Aucune intervention des fonds spéculatifs ni le fait qu'ils aient désormais un représentant direct dans le bureau du premier ministre britannique, ainsi qu'un roi britannique qui prétend avoir toutes les réponses en main pour payer les riches pour écologiser l'économie, ne sont qu'illusions, car les peuples savent que ce qu'il faut, c'est humaniser l'environnement naturel et social. Ce qui manque, c'est de mettre l'être humain au premier plan.

Les fonds spéculatifs font la queue pour faire le coup d'argent promis, mais les producteurs d'armements, les spéculateurs du pétrole et du gaz et les oligopoles qui contrôlent l'agroalimentaire, les produits pharmaceutiques, l'immobilier et la construction ainsi que les mines et d'autres secteurs semblables des économies néolibérales se disputent également les fonds d'investissement. Dans le même temps, les peuples du monde luttent contre l'utilisation du pouvoir de l'État pour payer les riches, précipiter les masses de travailleurs dans la pauvreté et les peuples du monde dans les famines, les sécheresses et les épidémies.


Manchester, le 4 novembre 2022

(Photos : J. Hannu, E.N. Forngwa, Somali Youth for Climate Justice, Debt Justice MCR, Climate Justice UK)


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Volume 52 Numéro 55 - 7 novembre 2022

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