Soutien massif aux travailleurs de l'éducation de l'Ontario

Une manifestation militante dénonce le gouvernement Ford

Plus de trois mille travailleurs et jeunes se sont rassemblés le 1er novembre devant le ministère du Travail à Toronto pour dénoncer la loi du gouvernement Ford qui criminalise les travailleurs de l'éducation de l'Ontario. Le 30 octobre, leur syndicat, le Syndicat canadien de la fonction publique-Conseil des syndicats des conseils scolaires de l'Ontario (SCFP-CSCSO), avait signifié un avis, conformément au droit du travail, selon lequel ils feraient grève le 4 novembre si les négociations en vue d'une nouvelle convention collective n'aboutissaient pas. En réponse, le gouvernement a déposé le 31 octobre un projet de loi qui impose un contrat de quatre ans et prive les travailleurs de leur droit de grève pour la durée de la convention collective. Comme une telle mesure antiouvrière ne résisterait pas à une contestation judiciaire, le gouvernement a également invoqué la disposition de dérogation de la Charte des droits et libertés.

Des travailleurs de l'éducation, des enseignants, des travailleurs de la santé, des infirmières, des fonctionnaires et des travailleurs industriels se sont joints au rassemblement pour écouter les discours des dirigeants de la Fédération du travail de l'Ontario, du Congrès du travail du Canada, du Syndicat canadien de la fonction publique, des travailleurs de l'éducation du SCFP, des syndicats d'enseignants de l'Ontario, des organisateurs communautaires et du vice-président canadien de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale qui a parlé au nom des travailleurs industriels.

Tous les intervenants ont condamné la loi et se sont engagés à appuyer la décision des travailleurs de l'éducation du SCFP de quitter le travail le 4 novembre si aucune entente négociée n'est conclue. Un appel a été lancé aux travailleurs de tous les secteurs pour qu'ils se joignent aux actions organisées ce jour-là et par la suite, pour qu'ils parlent à leurs collègues, leurs familles et leurs amis de ce qui se passe et pour que les parents gardent leurs enfants à la maison ce jour-là en appui aux travailleurs.

Il a été souligné à plusieurs reprises que l'attaque du gouvernement contre les travailleurs de l'éducation du SCFP est une attaque contre tous les travailleurs de l'Ontario et plus encore, ce qui sera observé par les gouvernements provinciaux à travers le pays. Lors des élections, a dit un intervenant, Doug Ford a fait tout un plat pour courtiser les travailleurs de l'industrie en promettant de bons emplois bien rémunérés, mais cette loi montre la véritable attitude du gouvernement à l'égard des droits des travailleurs et montre que tous les travailleurs de l'Ontario doivent appuyer vigoureusement les travailleurs du SCFP dans leur lutte contre cette loi.

Plusieurs ont fait remarquer qu'en invoquant la disposition de dérogation, le premier ministre Ford et le ministre de l'Éducation, Stephen Lecce, disaient à tous les travailleurs de l'Ontario qu'ils sont parfaitement conscients que la loi viole les droits des travailleurs garantis par la Charte et les droits humains et qu'ils sont déterminés à faire en sorte qu'aucun tribunal ne les arrête, et que les travailleurs devraient simplement s'y habituer parce que le gouvernement Ford a le pouvoir de faire ce qui lui plaît.

Les discours ont été suivis d'une marche vers Queen's Park, où la séance de l'Assemblée législative de la journée avait pris fin. Des slogans dénonçant Doug Ford et Stephen Lecce ainsi que la loi et exprimant la détermination des travailleurs à défendre leurs droits ont retenti tout au long du parcours et à Queens' Park où des orateurs du Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario, de l'Association des infirmières et infirmiers de l'Ontario et du chef intérimaire et porte-parole en matière de travail du NPD ont condamné la loi et promis leur soutien aux travailleurs.

L'esprit du rassemblement et de la marche était celui du défi à une loi injuste contre les travailleurs et à un gouvernement qui utilise les pouvoirs de police pour bafouer les droits. Tout le monde est appelé à se joindre aux actions organisées le 4 novembre par les travailleurs de l'éducation du SCFP et en appui à eux.

L'appui aux travailleurs de l'éducation en grève continude grandir

Alors que la médiation s'est terminée le 3 novembre sans qu'un accord soit négocié, le gouvernement ayant refusé de négocier, le soutien aux travailleurs de l'éducation du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l'Ontario continue de grandir.

Le 3 novembre, le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario a annoncé que ses 8 000 travailleurs de l'éducation débrayeront vendredi en solidarité avec les 55 000 travailleurs de l'éducation du Syndicat canadien de la fonction publique qui participeront à une manifestation politique demain le 4 novembre. Le SEFPO représente près de 8 000 membres qui travaillent dans des conseils scolaires à titre d'adjoints à l'enseignement, de travailleurs auprès des enfants et des jeunes, d'éducateurs désignés de la petite enfance, de travailleurs de soutien aux autistes, d'intervenants auprès des sourds et des aveugles, de moniteurs de repas, d'éducateurs de la petite enfance, de personnel de bureau, de spécialistes des TI, de responsables des Cours de langue pour les immigrants au Canada (CLIC) et de l'ALS, entre autres.

Une lettre du président du SEFPO, JP Hornick, envoyée aux membres, stipule ce qui suit : « Nous soutiendrons tous les travailleurs de l'éducation du SEFPO/OPAS qui ne se rendront pas au travail ce vendredi. Si vous ne vous rendez pas au travail, rejoignez le piquet de grève du SCFP le plus proche, si vous le pouvez. »

« Votre syndicat vous soutiendra. Vous n'aurez pas à payer d'amende. Et vous aurez toute la force de l'OPSEU/SEFPO derrière vous si votre employeur tente de prendre des mesures disciplinaires.

« Nous avons 8 000 travailleurs de l'éducation dans notre syndicat. Si vous sortez tous ensemble vendredi, le nombre est un gage de sécurité. Parlez à vos collègues. Faites des plans avec eux pour assister ensemble à un rassemblement du SCFP à proximité.

« Vous n'avez pas demandé à être en première ligne de ce combat, mais vous êtes forts. Et nous vous soutiendrons lorsque vous sortirez vendredi. »

(Photos : LML, SCFP Ontario, section locale 4400 du SCFP, AIIO, L. Meskine, C-L Paul)


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Volume 52 Numéro 53 - 3 novembre 2022

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