Cuba présente un rapport sur l'impact du blocus des États-Unis contre Cuba

« Le monde serait mieux sans blocus à Cuba », déclare le ministre des Relations

extérieures de Cuba


Présentation à la presse nationale et étrangère du Rapport actualisé par le ministre des Relations extérieures de la République de Cuba, Bruno Rodríguez

Les 2 et 3 novembre, l'Assemblée générale des Nations unies (AGNU) examinera pour la trentième fois le point de l'ordre du jour intitulé « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d'Amérique ».

Comme chaque année depuis 1962, Cuba présentera son Rapport actualisé concernant la Résolution 75/289 de l'Assemblée générale des Nations Unies intitulée : « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d'Amérique » (période août 2021-février 2022). Lors du 29e vote, qui a eu lieu le 23 juin 2021, 184 pays ont voté en faveur de la résolution, deux seulement ont voté contre (États-Unis et Israël) et trois se sont abstenus (Brésil, Colombie et Ukraine).

Le 19 octobre, le ministre des Relations extérieures de la République de Cuba, Bruno Rodríguez Parrilla, a présenté au corps diplomatique du pays, ainsi qu'à la presse nationale et étrangère, le rapport actualisé que Cuba présentera à l'AGNU.

Bruno Rodríguez a souligné que le débat de cette année à l'ONU se déroule dans un contexte particulier, marqué par les effets dévastateurs de l'ouragan Ian, par les retombées d'une crise mondiale multidimensionnelle qui comprend une crise économique internationale et une menace imminente de récession mondiale, une crise alimentaire, une crise énergétique, une crise sanitaire, etc. Il survient également à un moment de durcissement sans précédent du blocus, à partir du second semestre de 2019, basé sur la politique du précédent gouvernement républicain des États-Unis d'asphyxie économique, de guerre économique, de recherche délibérée de l'effondrement de l'économie cubaine et du pays, sans mesurer les graves conséquences humanitaires ou les retombées de cet objectif, qui ne sera jamais atteint, a-t-il dit, mais qui entraînera sans aucun doute des conséquences imprévisibles.

Bruno Rodríguez a déclaré que les pertes causées par le blocus entre août 2021 et février 2022 étaient de l'ordre de 3,8 milliards de dollars, un montant record pour une si courte période de temps. Le produit intérieur brut de Cuba, selon des données très conservatrices, aurait pu augmenter, malgré les circonstances défavorables auxquelles l'économie est confrontée, de 4,5 % au cours de cette période si ces mesures n'avaient pas été appliquées.

En 60 ans, aux prix actuels, a-t-il dit, les dommages accumulés s'élèvent à 154,2 milliards de dollars. C'est un chiffre exorbitant pour une petite économie comme celle de Cuba, sans grandes ressources naturelles, insulaire, sous-développée, a-t-il dit. Mais lorsque l'on quantifie les dommages en tenant compte du prix du dollar américain par rapport à la valeur de l'or sur le marché international, le montant s'élève à plus de 1,391 trillion de dollars.

Voici d'autres faits que le ministre des Relations extérieures a présentés :

- Cuba ne peut acheter nulle part et d'aucune manière des technologies, des équipements, des parties, des pièces, des technologies numériques ou des logiciels qui contiennent 10 % de composantes des États-Unis, ce qui a des retombées directes, aussi graves que la carence de devises pour pouvoir garantir des approvisionnements.

- Des dizaines et des dizaines de banques refusent leurs services à Cuba par peur des sanctions des États-Unis. Entre janvier 2021 et février 2022, les banques étrangères ont signalé 642 refus de service à Cuba à cet égard. Des dizaines de missions diplomatiques, d'ambassades de Cuba manquent aujourd'hui de services bancaires.

- Au plus fort de la pandémie, les États-Unis ont accordé des exemptions temporaires de leurs mesures coercitives unilatérales à des dizaines de pays sanctionnés, ce qui leur a permis d'acheter des vaccins, de l'oxygène médical et des ventilateurs pulmonaires. Aucune exemption de ce type n'a été accordée à Cuba.

Le Rapport actualisé explique qu'en maintenant Cuba sur leur liste des États soutenant le terrorisme, les États-Unis ont renforcé l'impact dissuasif et intimidant du blocus et les difficultés de Cuba à s'engager dans le commerce international et les opérations financières de toutes sortes. Cela représente « des coûts et des conséquences incalculables » pour le peuple et l'économie cubains.

Un autre facteur aggravant mentionné dans le Rapport actualisé de cette année est qu'en plus de sa guerre économique, le gouvernement des États-Unis a lancé une campagne médiatique pernicieuse dans le but de déstabiliser le pays. Les mensonges, les calomnies, la manipulation des données, les images et une foule d'autres méthodes de guerre non conventionnelles ont été utilisés dans l'espoir qu'ils conduisent à un « changement de régime », ce qu'il qualifie de violation manifeste du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays :

« Ils ont placé nos enfants, nos jeunes et nos artistes au centre du barrage médiatique. Ils ont promu des dirigeants artificiels, fabriqué des prétextes pour la répétition d'une intervention humanitaire, encouragé la migration irrégulière et affiché un récit trompeur afin de positionner la fausse image d'un gouvernement en crise, répressif et instable, incapable de répondre aux demandes de sa population. »

Le ministre des Relations extérieures de Cuba, Bruno Rodríguez, a déclaré : « Face à cette adversité, face à l'hostilité de l'administration étasunienne, notre pays ne s'arrête pas ni ne cesse de se rénover. Cuba change tous les jours et continuera de changer. Cuba se rénove constamment. Ce qui ne change pas, ce qui ne se rénove pas, ce qui est ancré dans le passé, c'est la politique de blocus. »

Comme exemples des transformations en cours à Cuba, le ministre des Relations extérieures a souligné l'expansion et l'enregistrement de milliers de nouvelles micro, petites et moyennes entreprises, tant publiques que privées, ainsi que les nouvelles opportunités d'investissements étrangers. Il a également évoqué le développement de la science, de la technologie et de l'innovation comme un pilier de la gestion du gouvernement révolutionnaire. Il a mentionné le nouveau Code de la famille, adopté par référendum le 25 septembre, comme un autre exemple du principe auquel Cuba adhère de « changer tout ce qui doit être changé, et en vue de progresser vers un socialisme plus juste, plus humain, plus démocratique pour tout notre peuple ».

Bruno Rodríguez a tenu à préciser que le rejet du blocus a été l'un des sujets les plus discutés dans les discours des chefs d'État et de gouvernement lors de la session de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies fin septembre, 40 d'entre eux ont réclamé la fin de cette politique. Il a dit : « Certains ont aussi réclamé que Cuba soit retirée de la liste arbitraire, injuste, capricieuse, immorale et illégale que dresse l'administration étasunienne au sujet des États censément commanditaires du terrorisme. D'autres ont remercié Cuba de la coopération internationale, surtout médicale, qu'elle prête de manière modeste et silencieuse. »

Tout cela montre, a déclaré Bruno Rodriguez, que le blocus ne mène qu'à l'isolement et au discrédit du gouvernement des États-Unis. La majorité de ceux qui vivent aux États-Unis s'y opposent, la majorité des Cubains résidant aux États-Unis et dans d'autres pays s'y opposent et il est rejeté pratiquement à l'unanimité par la communauté internationale.

Bruno Rodriguez a conclu ses remarques en déclarant : « Cuba a le droit de vivre sans blocus, Cuba a le droit de vivre en paix. Cuba serait mieux sans blocus. Nous serions tous mieux sans blocus. Les Etats-Unis seraient un meilleur pays sans blocus contre Cuba. Le monde serait mieux sans blocus à Cuba. »

La transcription complète des remarques du ministre Bruno Rodriguez se trouve ici.


Présentation au corps diplomatique le 19 octobre 2022

(Avec des informations de Cubadebate, Minrex)


Cet article est paru dans
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Volume 52 Numéro 50 - 28 octobre 2022

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