Haïti main dans la main avec Maman Afrique
Une manifestation a eu lieu à Ottawa le vendredi 21 octobre dans l'après-midi devant l'ambassade de France au Canada où les revendications nettement anti-impérialistes et anticolonialistes se sont fait entendre. Le rassemblement a été appelé pour appuyer les luttes des peuples, plus particulièrement des peuples d'Afrique contre le néocolonialisme français et contre toute ingérence étrangère en Haïti. Les gens présents ont scandé leur opposition à la présence française en Afrique et ont exigé que les forces militaires françaises quittent leurs pays, que cessent le pillage de leurs ressources naturelles ainsi que le maintien de mercenaires et de groupes terroristes. Le sentiment exprimé tant pour l'Afrique que pour Haïti était que ce sont les peuples qui sont souverains, qu'ils doivent être les décideurs, qu'ils doivent prendre le contrôle de leur destin et qu'ils le feront.
Les
manifestants ont dénoncé les récents développements en Haïti, où des
forces internationales, dont le Canada et les États-Unis, s'ingèrent à
nouveau sous prétexte qu'ils ont été invités par Ariel Henry et que le
but serait de combattre les gangs qui sévissent en Haïti, alors que le
but premier
est de réprimer le mouvement du peuple haïtien qui manifeste massivement
depuis plusieurs semaines contre la pauvreté, l'insécurité alimentaire,
l'inflation galopante, les pénuries de combustible, les enlèvements et
les tueries. Il a été souligné que si les gangs et les armes existent en
Haïti,
c'est grâce aux États-Unis. Il y a eu recrudescence du mouvement
populaire le 10 octobre suite à l'appel du gouvernement à l'intervention
étrangère, alors que le peuple exige la démission du premier ministre Ariel Henry imposé par l'étranger et
s'oppose à toute intervention étrangère. Des propositions concrètes sont
mises de l'avant dont
celle de former un gouvernement de transition permettant de trouver des
solutions à la crise politique qui secoue le pays, des solutions qui
sont favorables au peuple.
Un représentant du PCC(M-L) a pris la parole devant l'ambassade de
France. Il a salué les luttes des peuples du monde, en particulier le
courage et la ténacité du peuple haïtien à trouver des solutions à la
crise qui sévit, en commençant par le départ d'Ariel Henry et la fin de
toute ingérence
étrangère dans les affaires d'Haïti. Il a condamné le rôle accru du
gouvernement canadien au service des États-Unis, comme son rôle au sein
du Groupe de Lima qui cherche à mobiliser les pays de l'Amérique latine
contre le Venezuela. À l'ONU, le premier ministre du Canada a été le
premier à se faire
le porte-parole d'une nouvelle intervention militaire en Haïti, au nom
de « la stabilité, la sécurité et la prospérité », en dépit du fait
qu'en 2004 le gouvernement canadien a joué un rôle de premier plan dans
l'enlèvement de Jean-Bertrand Aristide, le président dûment élu par le
peuple haïtien, et
dans les élections frauduleuses qui ont suivi alors que le parti Fanmi
Lavalas d'Aristide a été interdit.
Après avoir manifesté devant l'ambassade française pendant deux
heures, tout le monde s'est rendu à la Colline parlementaire, en passant
par l'ambassade des États-Unis.
(Photos: Afrikayita)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 49 - 27 octobre 2022
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