Non à toute intervention militaire étrangère en Haïti
La dignité du peuple haïtien ne peut être piétinée
« Non à l'intervention militaire étrangère en Haïti ! », « Non au Core Group ! », « Liberté, liberté, liberté pour les Haïtiens ! », a scandé une des organisatrices de la marche le samedi 22 octobre à Montréal. Rassemblés devant le bureau de Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Canada, les manifestants ont dénoncé le plan ourdi par les pays étrangers, dont le Canada et les États-Unis, d'envahir Haïti sous le prétexte d'y apporter de l'aide.
Tour à tour, dans un feu roulant, les intervenants ont rappelé pendant près d'une heure leur triste expérience de la présence des forces militaires étrangères dans leur pays. Les crimes commis par celles-ci sous le diktat des États-Unis, du Canada, de la France et de l'ONU contre le peuple haïtien sous occupation militaire sont frais dans leur mémoire : les viols de femmes, de jeunes filles et d'enfants, la traite d'êtres humains, la MINUSTAH qui a introduit le choléra qui revient aujourd'hui, le pillage des maisons et tant d'autres crimes.
Les intervenants ont dénoncé la fraude des discours du gouvernement Trudeau qui parle des droits de la personne, qui est promue ici et qu'ont appris à connaître les Haïtiens venus vivre au Québec et au Canada. La fraude se voit dans le fait que le Canada nie ces droits au peuple haïtien en Haïti. Les Haïtiens sont aussi des êtres humains à part entière comme les Canadiens, ont-ils dit. Ils ont rendu hommage à leurs ancêtres et au héros national Dessalines qui a établi un Haïti libre où les êtres humains sont égaux, mettant fin à l'esclavage.
Ils ont dénoncé également la corruption et le financement des gangs de rue par de riches familles haïtiennes et d'autres qui maintiennent le chaos dans le pays. Ils ont réitéré leur demande pour la fin de toute intervention militaire avec ou sans l'ONU et affirmé le droit inaliénable du peuple haïtien de défendre sa souveraineté et son droit de décider de sa destinée.
Pendant près de 2 heures les manifestants ont poursuivi leur action
en marchant dans les rues de Montréal scandant des slogans en appui à la
juste lutte de résistance du peuple haïtien : « Non à la corruption !
Non au Core Group ! Non à toute intervention étrangère ! Non à
l'occupation ! Assez,
c'est assez ! » et bien d'autres dénonçant le sale rôle du gouvernement
canadien. Ils se sont rendus devant les bureaux du premier ministre
Justin Trudeau où ils ont rapporté que des manifestations similaires se
sont tenues aux États-Unis, en Martinique, au Bénin et en Haïti. Ils ont
ensuite repris
leur marche de retour vers le bureau de Mélanie Joly où les
organisateurs ont annoncé qu'ils poursuivraient leurs actions dans les
prochaines semaines.
(Photos ; LML)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 49 - 27 octobre 2022
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