Opposition au serment d'allégeance à Charles III

Les trois députés du Parti québécois ont prêté serment au peuple québécois

Le vendredi 21 octobre, les trois députés du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti et député de Camille-Laurin, Pascal Bérubé, deputé de Matane-Matapédia, et Joël Arseneau, deputé des Îles-de-la-Madeleine, ont prêté serment d'allégeance au peuple québécois, mais pas au roi Charles III, dans le Salon rouge de l'Assemblée nationale.

Le lundi 17 octobre, Paul St-Pierre Plamondon avait invité les députés de tous les partis à ne pas prêter serment d'allégeance au roi disant qu'on ne peut pas servir deux maîtres lorsqu'on sait qu'ils représentent des intérêts contradictoires. Le lendemain, les 90 députés de la Coalition avenir Québec ont prêté serment au peuple québécois et au roi d'Angleterre. Ils ont été suivis mercredi par les 21 députés du Parti libéral du Québec qui ont fait de même. Le même jour, les 11 députés de Québec solidaire ont prêté un seul serment, celui au peuple québécois.

Le premier ministre François Legault et le Parti libéral disent tous deux qu'ils n'aiment pas prêter serment d'allégeance au roi, mais que ce n'est pas une priorité de changer cette exigence pour le moment. Ils disent être disposés à le faire « au bon moment », mais sans dire ce serait quoi le « bon moment ».

La même semaine, le premier ministre a décidé de reporter de deux semaines le début des travaux de l'Assemblée nationale, soit du mardi 15 novembre au mardi 29 novembre.

Le chef du Parti québécois a tenu une conférence de presse à la suite de l'assermentation des trois députés. Il a rappelé que dans toute l'histoire du Québec, depuis la confédération, il n'y a jamais eu consentement à prêter serment à la monarchie. « Sans les armes, sans la violence et sans la conquête, il n'y aurait pas au Québec de roi ni de serment », a-t-il dit.

En même temps que se déroulait l'assermentation des députés du Parti québécois, une centaine de personnes se sont rassemblées devant l'Assemblée nationale en appui à leur geste. Le rassemblement était appelé par le Rassemblement pour un pays souverain et des militants arboraient des pancartes sur lesquelles étaient écrits : « Non à la monarchie, allégeance qu'au peuple québécois ». En appui aux députés du Parti québécois, ils ont récité un acte d'abjuration :

« Moi, ... je nie toute allégeance, toute soumission à Charles III, roi déclaré du Canada. À lui, ses héritiers, successeurs et représentants, je ne reconnais aucune souveraineté sur le Québec. »

Ils ont ensuite récité cet acte d'allégeance : « Moi, ..., je jure que je serai loyal à la nation québécoise, à sa langue, à sa culture et que je servirai fidèlement la République du Québec en toute amitié avec les peuples autochtones. » Plusieurs personnes ont pris la parole pour appuyer ce geste. Le chef du Parti Québécois est allé les rejoindre pour les saluer après la cérémonie.

(Photos : Rassemblement pour un pays souverain, R. Ricard)


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Volume 52 Numéro 47 - 25 octobre 2022

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