Les Haïtiens disent non à toute nouvelle intervention militaire
Les Haïtiens manifestent dans les rues depuis plus de deux mois,
exigeant la démission d'Ariel Henry, le premier ministre de
facto installé par l'étranger et la fin de toute ingérence
étrangère dans leur pays, notamment celle qui se fait par le
biais du diktat du Fonds monétaire international. Cette semaine,
leurs actions se sont intensifiées, des milliers de personnes
ayant descendu dans les rues pour protester contre l'arrivée à
Port-au-Prince, le week-end du 15 octobre, d'avions américains
et canadiens transportant des véhicules blindés, des armes et
des équipements tactiques destinés aux forces policières qui
attaquent leurs manifestations. Les manifestants dénoncent
également les plans présentement débattus au Conseil de sécurité
des Nations unies pour qu'une « force d'action rapide »
étrangère suive les fournitures militaires, prétendument pour
améliorer la sécurité dans le pays en combattant les «
gangs » qui ont déclenché une crise humanitaire.
Le Conseil de sécurité s'est réuni lundi le 17 octobre pour discuter de l'application de sanctions à l'encontre de certains individus en Haïti considérés comme responsables de la « violence des gangs », ainsi que de l'envoi d'une force d'intervention armée multinationale à la demande du secrétaire général de l'ONU, des États-Unis et du régime fantoche du « premier ministre » Henry. Le Mexique travaillerait avec les États-Unis pour préparer des résolutions sur ces deux questions, dont les États-Unis sont clairement le moteur, comme l'a montré le discours de l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, à la réunion de lundi. Elle a appelé à l'envoi d'une « mission d'aide à la sécurité non onusienne » en Haïti, dirigée par un « pays partenaire » qui n'a pas encore été nommé mais qui possède « l'expérience approfondie et nécessaire pour qu'un tel effort soit efficace ».
Des vidéos de manifestants dans les rues de Port-au-Prince cette semaine montrent clairement qu'ils dénoncent les États-Unis et le Canada et les plans en cours pour une nouvelle occupation militaire qui, au nom de la lutte contre les « gangs », vise à écraser la résistance des Haïtiens à la domination étrangère et à la démocratie des escadrons de la mort que ces mêmes pays leur ont imposée par l'intermédiaire de l'ONU depuis qu'ils ont orchestré le renversement du dernier gouvernement démocratiquement élu du pays en 2004.
Sur les photos des manifestations on peut voir des drapeaux
russes et chinois pour appeler la Russie et la Chine à opposer
leur veto à toute résolution du Conseil de sécurité autorisant
ou approuvant toute intervention militaire étrangère en Haïti,
onusienne ou non.
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(Avec des informations de Global News. Photos : TeleSUR)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 44 - 19 octobre 2022
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