Le Canada a besoin d'un gouvernement anti-guerre
pour faire du Canada une zone de paix !

Le premier ministre Trudeau se joint au secrétaire général de l'OTAN pour promouvoir l'expansion dans l'Arctique canadien

– Steve Rutchinski –

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Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a effectué une visite au Canada les 24 et 25 août au cours de laquelle il a visité des installations militaires à Edmonton, Cambridge Bay (Nunavut) et Cold Lake (Alberta). Cette visite avait pour but d'ouvrir la voie à la militarisation du Grand Nord canadien par les États-Unis et leur alliance agressive de l'OTAN. Elle souligne non seulement les objectifs agressifs des États-Unis contre la Russie et la Chine mais aussi contre la souveraineté du Canada dans l'Arctique.

Le premier ministre Trudeau a accompagné le secrétaire général de l'OTAN lors de ce voyage. Justin Trudeau a tenté de détourner l'attention de ce qui se prépare en disant qu'il n'y a eu « aucun changement profond » dans la politique canadienne en ce qui concerne l'implication de l'OTAN dans l'Arctique. En même temps, il a confirmé ce que lui et son gouvernement planifient réellement. Justin Trudeau a déclaré que l'« agression russe » a rendu « opportun » de « partager avec l'OTAN » ses efforts pour protéger la région arctique.

Ce n'est pas partout que Jens Stoltenberg va qu'il peut écrire un article d'opinion dans le principal média d'information monopolisé du pays. Dans ce cas, le 24 août, le Globe and Mail a publié son article d'opinion pour donner le ton de la visite. Il s'agissait d'un article sur le bellicisme habituel de l'OTAN, qui qualifie tout ce qui ne correspond pas aux intérêts des États-Unis, d'abord et avant tout avec leur bloc impérialiste, de menace à laquelle il faut répondre par la force brutale.

Jens Stoltenberg a profité de l'occasion pour affirmer que si l'Arctique « a traditionnellement été une zone de faibles tensions », cette période touche rapidement à sa fin. Il a désigné « la capacité de la Russie à perturber les renforts alliés dans l'Atlantique Nord » comme « un défi stratégique pour l'Alliance ». Il a également pointé du doigt le projet chinois de « route polaire de la soie », une route commerciale qui relierait la Chine et l'Europe via l'Arctique, comme une menace « qui porte atteinte à nos valeurs et à nos intérêts ».

Le Canada craint depuis longtemps que de telles activités et une telle présence ne sapent sa revendication de souveraineté dans le Grand Nord, par exemple sa revendication du passage du Nord-Ouest qui n'est pas reconnue par les États-Unis et plusieurs autres membres de l'OTAN qui suivent l'exemple américain. Lors d'une conférence de presse, en réponse à une question, Justin Trudeau a explicitement déclaré que le passage du Nord-Ouest est un territoire canadien. Mais ses paroles ne sont pas suivies d'actes lorsque le Canada prend des mesures pour partager la responsabilité de « protéger l'Arctique » avec l'OTAN et NORAD. Il s'agit clairement d'un changement.

Justin Trudeau a hésité à s'engager ouvertement en faveur d'exercices majeurs dirigés par l'OTAN sur le sol canadien dans le Grand Nord. Toutefois, la ministre de la Défense, Anita Anand, a déclaré que la participation des alliés aux exercices militaires nationaux canadiens serait la bienvenue.

La Presse canadienne a rapporté le 24 août que les « experts » canadiens s'accordent à dire que « la visite de Stoltenberg semble représenter un assouplissement de la réticence passée d'Ottawa à travailler avec l'OTAN dans l'Arctique, même si le Canada n'ouvre pas complètement la porte »..

Dans les années 1980, les Inuits affirment
leur souveraineté sur leurs terres, Ntesinan,
et s'opposent aux vols de l'OTAN au-dessus de celles-ci. 

Radio-Canada a pour sa part donné la parole à Yves Brodeur, ancien ambassadeur canadien à l'OTAN, qui demande ouvertement que les forces militaires de l'OTAN s'entraînent dans l'Arctique canadien. « Ce serait une bonne chose » a déclaré Brodeur à Radio-Canada en entrevue. « Avoir des troupes de l'OTAN des pays de l'OTAN avec le Canada s'exerçant dans le Grand Nord serait, pour autant en ce qui me concerne, un gros atout pour l'organisation, pour l'OTAN. »

Du début à la fin de la visite, il s'agissait d'un assaut sous forme d'opérations de psychologie et de propagande de l'OTAN contre les convictions des Canadiens pour ouvrir la voie à la militarisation du Nord, aux exercices militaires de l'OTAN et peut-être même au stationnement de forces de l'OTAN dans le Grand Nord canadien.

Cela a des conséquences désastreuses pour les peuples autochtones du Nord et pour les Canadiens, ainsi que pour les peuples et l'environnement fragile de la région polaire et la capacité des nations à exercer leur souveraineté. Elle justifie une opposition ferme des gens épris de paix de ce pays.


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Volume 52 Numéro 39 - 7 octobre 2022

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