Un nouveau Groupe d'action est créé avec les Premières Nations pour aller de l'avant avec des projets de batteries de véhicules électriques

Le 15 septembre, le gouvernement de l'Ontario a annoncé qu'il avait conclu un accord pour créer le Groupe d'action Trois Feux-Ontario pour l'infrastructure et les perspectives économiques dans le Sud-Ouest de l'Ontario avec les nations Three Fires. Les nations suivantes en font partie : la Première Nation des Aamjiwnaang, la Première Nation des Bkejwanong (Walpole Island), la Première Nation Caldwell, la Première nation des Chippewas de la Thames, la Première Nation chippewa des pointes Kettle et Stony dans le sud-ouest de l'Ontario.

La création de cette structure est liée aux projets du gouvernement de faire de l'Ontario une source de minéraux critiques et de construire une grande usine de batteries pour véhicules électriques à Windsor. De nombreuses Premières Nations du nouveau groupe d'action avaient immédiatement exprimé des inquiétudes après les élections ontariennes, lorsque le maire de Windsor avait rapidement demandé l'intervention du ministre pour « accélérer » le rezonage de certaines parcelles de terrain que la ville avait rassemblées pour construire la nouvelle usine de batteries de Stellantis-LG Energy Solution. Les Premières Nations de la région n'avaient pas été consultées dans le cadre du processus comme cela était exigé[1].

Avec la création de ce groupe d'action, le gouvernement affirme qu'il « fera avancer des milliards de dollars en infrastructures essentielles, en investissements transformationnels et en projets d'énergie propre dans la région, tout en créant un espace pour un dialogue, une collaboration et un partenariat significatifs entre les dirigeants des Premières Nations et la province. ». Il affirme également que l'accord « permettra d'améliorer la collaboration entre le gouvernement de l'Ontario et les dirigeants des Premières Nations de la région ».

Apparemment, l'accord « favorisera la multiplication des occasions pour les fournisseurs qualifiés des Premières Nations d'appuyer l'approvisionnement en biens et services dans toute la province et de renforcer davantage l'économie ontarienne ».

De toute évidence, le gouvernement et les municipalités estiment avoir le feu vert pour aller de l'avant, s'étant engagés à « un dialogue, une collaboration et un partenariat significatifs » avec les Premières Nations.

« Nous avons pour mission de bâtir cette province, et la création de ce groupe des possibilités économiques changera la donne pour les habitants du sud-ouest de l'Ontario », a déclaré le premier ministre Doug Ford. « Nous allons nous tenir côte à côte avec nos partenaires des Premières Nations pour faire avancer les projets d'infrastructure essentiels et veiller à ce que tout le monde profite des possibilités qu'offre l'Ontario. En travaillant ensemble, nous bâtirons un meilleur Ontario pour les générations qui nous suivront. »

Ce n'est pas parce qu'on prétend que cela « profitera à tout le monde » que c'est vrai. Le fait de payer les grandes entreprises pour qu'elles arrachent les minéraux des terres autochtones du Nord et les expédient vers le Sud le long de corridors contrôlés pour les vendre aux États-Unis et à d'autres marchés est conforme à l'objectif de bâtir une économie non durable. Elle ne profite ni aux travailleurs ni aux Premières Nations de l'Ontario.

Ce n'est que lorsque les Premières Nations sont intervenues pour affirmer qu'elles devaient être impliquées qu'un nouveau « Groupe d'action » a été mis en place. Plus de bureaucratie ne résoudra pas les vrais problèmes. Ceux qui sont touchés par les décisions n'en bénéficient pas, mais sont laissés pour compte. C'est ce qui s'est produit jusqu'à présent et cela ne fait qu'empirer, car les opérations minières dans le nord de l'Ontario continuent d'empoisonner la terre et l'eau en arrachant des quantités massives de valeur que les intérêts privés exproprient. Les résidents de Grassy Narrows continuent de se battre pour que la destruction de leur santé soit reconnue, sans parler de la restauration de leurs terres et de leurs vies. Les arguments concernant « l'écologisation de l'économie » avec une chaîne d'approvisionnement de véhicules électriques dans tout l'Ontario qui commence par des minéraux extraits de cette manière dans des territoires principalement autochtones soulèvent des questions : quel est le but et qui en profite ?

Qu'adviendra-t-il des discours sur la collaboration et la solidarité lorsque les Premières Nations n'accepteront pas de donner leur consentement et exigeront des mesures qui protègent la Terre Mère et leur donnent, ainsi qu'à leurs communautés, des réparations significatives ?

Ce château de cartes va s'écrouler - encore une fois.

Note

1. Le maire de Windsor demande une intervention ministérielle, Empower Yourself Now, 15 juin 2022.

(Tous les articles sur l'Ontario de ce  LML :  empoweryourselfnow.ca)


Cet article est paru dans
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Volume 52 Numéro 32 - 29 septembre 2022

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