Vigile et point de presse pour arrêter l'expulsion de Mamadou Konaté
Arrêtons l'expulsion de Mamadou Konaté
L'Agence des services frontaliers du Canada a entrepris des procédures pour l'expulsion de Mamadou Konaté, prévue pour le vendredi 30 septembre.
Mamadou est au Québec depuis 2016, après avoir fui son pays d'origine, la Côte d'Ivoire où sa vie était menacée, dans le contexte d'une guerre civile qui fait rage.
Le Canada utilise le très controversé article 34 de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, déposée par le gouvernement libéral de Jean Chrétien quelques semaines après le 11 Septembre, intitulé « Sécurité », pour lui refuser l'admissibilité au Canada. Cette loi avait été préparée avant les événements du 11 septembre, ce qui signifie que le gouvernement avait déjà prévu de réprimer la dissidence dans certains pays où le Canada et d'autres soi-disant démocraties occidentales ont des intérêts précis, se donnant ainsi le droit de refuser l'asile à certains, peu importe le caractère antidémocratique ou dictatorial du gouvernement d'un pays. Probablement qu'en vertu de ces dispositions, même Nelson Mandela aurait pu être refusé.
La Côte d'Ivoire est un pays riche en diamants, or, fer, manganèse, bauxite, nickel, cuivre, gaz naturel et pétrole, dont l'exploitation n'en est qu'à ses débuts. De nombreuses entreprises étrangères y sont présentes, notamment des sociétés minières canadiennes. En 2014, le gouvernement ivoirien a adopté un nouveau code minier très lucratif pour elles.
Plus récemment, le 24 septembre, Abdoulaye Maïga, premier ministre par intérim de la République du Mali, limitrophe de la Côte d'Ivoire, dans son discours au débat général de la 77e session de l'Assemblée générale des Nations unies, a accusé la France d'avoir violé l'espace aérien du Mali « plus d'une cinquantaine de fois en envoyant des avions comme des drones, des hélicoptères militaires et des avions de chasse, apportant des renseignements, des armes et munitions aux groupes terroristes » [1].
Le ministre a également condamné la réponse internationale à l'arrestation de 46 soldats de la Côte d'Ivoire voisine qui sont entrés au Mali en juillet. « Nous demandons à ceux qui réfutent notre version de nous demander s'ils accepteraient que des militaires aient caché leur identité en disant sur leur passeport qu'ils étaient peintres ou maçons, arrivent avec des armes dans leur aéroport sans que le pays de destination ait été informé au préalable, avec l'idée de déstabiliser le pays », a-t-il déclaré.
Au Québec, trois pétitions ont été signées par près de 45 000
personnes qui demandent que Mamadou puisse rester au Québec : la
première présentée à l'Assemblée nationale du Québec, la
deuxième à la Chambre des communes et la troisième, qui peut
encore être signée, sur change.org.
Actuellement, Amnistie Internationale Canada francophone a entrepris une campagne d'envoi de lettres aux ministres de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté et de la Sécurité publique, leur demandant d'arrêter les procédures d'expulsion contre Mamadou Konaté. La lettre exprime une « profonde inquiétude » quant à l'issue du cas de M. Konaté et demande au gouvernement du Canada d'agir rapidement pour mettre fin à cette situation.
La lettre souligne : « Le Canada doit respecter ses obligations internationales, en particulier la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ratifiée en 1987. L'article 3.1 de cette Convention stipule que « Aucun État partie n'expulsera, ne refoulera, ni n'extradera une personne vers un autre État où il y a des motifs sérieux de croire qu'elle risque d'être soumise à la torture. »
Amnistie Internationale Canada francophone a fait une
traduction en anglais de la lettre avec un lien sur son site
web, que les gens peuvent lire et ensuite retourner sur son site
web pour signer ici.
Nous appelons tous les Québécois et les Canadiens à signer la pétition en cours et la lettre aux ministres, dans le cadre de notre responsabilité envers Mamadou afin qu'il puisse rester au Québec et pour s'assurer qu'aucune autre injustice ne soit commise contre lui.
Joignez-vous au mouvement contre l'expulsion de Mamadou en agissant maintenant et en appelant tous vos collègues, amis et famille à faire de même.
Ensemble, nous pouvons y arriver.
Note
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 31 - 28 septembre 2022
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