Appel aux travailleurs et aux jeunes à rejeter le mensonge selon lequel les augmentations de salaires contribuent à l'inflation des prix

Une crise grave se profile déjà à l'horizon

– Pauline Easton –

L'élite dirigeante et ses médias répandent la désinformation qui dit que les augmentations de salaires contribuent à l'inflation des prix. Ceux qui possèdent et contrôlent l'économie et qui contrôlent en grande partie le discours officiel tentent de détruire l'opinion publique. Leur désinformation vise à faire en sorte que les travailleurs ne s'unissent pas pour défendre les réclamations qu'ils sont en droit de faire à la richesse sociale qu'ils produisent et qu'ils restent sur la défensive sur la question des revendications salariales. Qu'en est-il exactement ?

La semaine dernière, la Banque du Canada a augmenté de trois quarts de point de pourcentage de ce qu'on appelle son taux d'intérêt directeur. Les médias parlent d'une mesure prise par la banque centrale « dans le cadre de sa mission de freiner l'inflation galopante ». Le taux de la banque a des répercussions sur les taux que les consommateurs et les entreprises obtiennent de leurs banques sur des éléments comme les hypothèques, les marges de crédit et les comptes d'épargne. Le taux est maintenant fixé à 3,25 %. Il s'agit du niveau le plus élevé de la Banque du Canada depuis le début de 2008, avant la crise financière.

Les interventions de la banque centrale dans l'économie sont les mesures les plus carrément au service des riches, pour s'assurer que les riches sortent indemnes de la crise ou même qu'ils en sortent avec encore plus d'argent. Au diable ce qui arrive au peuple et à la société. D'abord, la banque a réduit son taux à près de zéro en 2020 au nom de la stimulation de l'économie dans les premiers jours de la pandémie. Maintenant, les reportages disent que « la banque centrale du Canada a pris des mesures agressives pour augmenter les taux de prêt pour tenter de calmer l'inflation brûlante, qui a atteint son plus haut niveau depuis des décennies ». Il faut donc croire que c'est le peuple qui doit souffrir pour ralentir « l'inflation galopante ».

Bien que le taux d'inflation au Canada ait quelque peu diminué le mois dernier par rapport à son niveau le plus élevé en 30 ans, soit 8,1 %, la banque a noté dans sa décision que cette baisse est en majeure partie attribuable aux prix de l'essence, alors que le reste de l'économie a encore connu « un nouvel élargissement des pressions sur les prix, en particulier dans les services ».

Cette pression inflationniste sous-jacente et persistante est l'une des raisons principales pour lesquelles « le taux directeur devra encore être relevé », déclare la Banque du Canada, notant qu'elle « reste résolue dans son engagement en faveur de la stabilité des prix et continuera de prendre les mesures nécessaires pour atteindre l'objectif de 2 % d'inflation ».

Pendant ce temps, l'élite dirigeante et ses médias de masse diffusent la désinformation que les augmentations de salaires contribuent à l'inflation des prix.

Sous couvert d'un discours traitant de l'inflation galopante, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a demandé aux employeurs de ne pas augmenter les salaires de leurs employés. Beaucoup se demandent pourquoi un gouverneur de la Banque du Canada s'attaquerait ouvertement et si effrontément aux revendications de la classe ouvrière alors qu'il est censé s'occuper de l'inflation et des autres problèmes de l'économie.

Ceux qui possèdent et contrôlent l'économie et qui dictent une grande partie du discours officiel tentent de détruire l'opinion publique. Leur désinformation vise à faire en sorte que les travailleurs ne s'unissent pas pour défendre leurs réclamations à la richesse sociale qu'ils produisent et qu'ils restent sur la défensive en ce qui concerne leurs revendications salaires.

Loin de prendre l'attitude défensive ou de s'excuser pour tout, la lutte des classes pour défendre ce qui appartient de droit aux travailleurs est cruciale non seulement pour leur propre bien-être, mais aussi pour celui de la société dans son ensemble. En défendant collectivement leurs salaires, leurs avantages sociaux et leurs conditions de travail, les travailleurs peuvent également faire avancer la lutte pour de nouvelles relations entre humains et entre les humains et la nature.

Une analyse concrète des conditions concrètes révèle une conjoncture historique qui appelle les travailleurs à fixer une nouvelle direction pour l'économie et la société dans son ensemble. Les transformations du processus de production résultant de la révolution scientifique et technique ont échappé aux forces productives, malgré la manie des intérêts privés étroits de créer des gouvernements de pouvoirs de police pour essayer de tout contrôler. Cela a donné lieu à une nouvelle situation dans laquelle l'ordre et les formes constitutionnels du passé ne fonctionnent plus, tandis que les nouvelles formes restent à être créées par la classe ouvrière et le peuple. Les développements attestent du fait que les forces productives humaines ne peuvent plus contrôler leurs propres pouvoirs productifs.

Ce qui est nécessaire aujourd'hui, c'est le travail de transformation de l'ensemble de la société en un autre ensemble – un ensemble de la société humaine digne de l'espèce humaine. La classe capitaliste est devenue superflue. La société fondée sur la défense de la propriété privée a perdu ses amarres parce que la propriété privée elle-même est détruite à un rythme de plus en plus rapide par ceux qui sont déterminés à détruire tout ce qu'ils ne peuvent pas contrôler. Une des réussites des transformations du processus de production résultant de la révolution scientifique et technique est qu'elles ont rendu obsolète la conception même de la propriété privée.

Les conditions matérielles permettant à l'élite dirigeante de fonctionner dans les limites de l'ancien ordre constitutionnel n'existent plus. La lutte pour le maintien d'un état de droit national dont le but est de défendre les relations fondées sur la préservation de la propriété privée à l'intérieur des frontières et d'un état de droit international et d'institutions internationales qui défendent cet ordre au niveau international est devenue irrationnelle à une époque où les intérêts privés opèrent à l'échelle mondiale et où leur mission est de dominer quoi qu'il arrive ou de détruire ce qu'ils ne peuvent pas contrôler.

C'est ce que la désinformation de la classe dirigeante et de ses partisans cherche à dissimuler. Plus la crise s'aggravera, plus ils s'attaqueront aux travailleurs, les accuseront de leur propre incapacité à contrôler les forces productives et poursuivront leurs stratagèmes pour payer les riches au nom de grands idéaux.

Les travailleurs qui s'organisent sur la base de leur propre politique indépendante, en élaborant leurs propres points de vue dans chaque situation, peuvent retourner la situation en leur faveur. En fait, c'est à la classe ouvrière de rallier le peuple pour humaniser l'environnement social et naturel d'une manière qui lui soit favorable. Face aux assauts dont ils font l'objet dans le cadre de la grave crise économique actuelle, la situation les appelle à défendre les réclamations qu'ils sont en droit de faire à la valeur nouvelle qu'ils produisent.

C'est un élément nécessaire de la préparation du peuple dans son ensemble pour changer les conditions économiques, politiques et sociales afin de répondre à la nécessité à placer les forces productives socialisées sous son contrôle. La désinformation selon laquelle l'augmentation des salaires et des avantages sociaux des travailleurs crée une inflation des prix vise à désorganiser la classe ouvrière et à l'empêcher de défendre ses revendications et ses droits, et de s'engager dans « le travail de transformation de l'ensemble de la société » pour répondre à l'appel de l'histoire.


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Volume 52 Numéro 30 - 26 septembre 2022

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