Un exemple de ce à quoi ressemble la monarchie constitutionnelle
L'opposition du ministre de l'Éducation de l'Ontario à la juste position du Conseil scolaire du district de York qui donnait des instructions aux enseignants et aux éducateurs de sa juridiction sur la façon d'aborder la signification de la reine Elizabeth II à l'occasion de son décès, est un bon exemple de ce à quoi ressemble l'ordre constitutionnel qui prévaut au Canada.
Le 9 septembre, le Conseil scolaire du district de York, le troisième plus grand de l'Ontario, a publié une note de service à l'intention de ses enseignants pour les guider sur la façon d'aborder le décès de la reine dans les écoles relevant de sa compétence. La note indiquait : « Nous demandons au personnel scolaire de s'abstenir d'élaborer des hommages ou des activités pour commémorer le décès de la reine, ainsi que d'exposer des objets associés à la reine à des fins de commémoration. Pour certains, le décès de la reine est un élément déclencheur. »
Il a également été demandé aux écoles de ne pas faire jouer le God Save the Queen, de ne pas diffuser en direct les événements liés aux funérailles et d'offrir aux élèves un espace neutre « pour qu'ils puissent faire une pause après avoir été exposés à des médias potentiellement déclencheurs ».
En réponse, le ministre de l'Éducation Stephen Lecce a utilisé ses pouvoirs de prérogative en tant que ministre de la Couronne, à laquelle il a prêté serment d'allégeance, pour ordonner au conseil scolaire et par extension à ses enseignants d'« honorer la reine à la date de ses funérailles (lundi 19 septembre) ».
Précisant que cette directive s'adresse à tous les conseils scolaires de la province, il a dit : « Nous avons clairement indiqué notre directive selon laquelle toutes les écoles doivent reconnaître l'impact profond du dévouement indéfectible de la reine Elizabeth II au service public tout au long de sa vie. »
« J'ai ordonné à ce conseil de mettre en oeuvre l'attente de la province, d'honorer la reine à la date de ses funérailles et d'enrichir les élèves d'une solide compréhension des valeurs et de l'héritage durable de la démocratie constitutionnelle du Canada. »
Un porte-parole du gouvernement a déclaré que le ministre Lecce a également parlé à tous les présidents, directeurs et dirigeants de conseils scolaires et a partagé l'attente que « toutes les écoles participent au moment de silence ».
L'écart entre les valeurs de la grande majorité des Canadiens
et celles de la classe dirigeante, que l'on dit être des «
valeurs canadiennes » auxquelles chacun doit prêter
allégeance, grandit à vue d'oeil. Pour les enseignants et les
éducateurs, la protection du bien-être des élèves, et des
enseignants et des éducateurs, est un devoir fondamental.
Recevoir l'ordre de chanter des hosannas au symbole de
l'asservissement, de l'oppression et même du génocide de
millions de personnes dans le monde, c'est nier le droit de
toute la population à sa conscience. Les élèves du primaire et
du secondaire sont particulièrement sensibles aux histoires
qu'ils connaissent maintenant bien et qui concernent les
pensionnats, l'esclavage, la répression des rébellions du peuple
québécois contre la domination britannique, des mouvements de
rébellion de l'Ontario contre la domination britannique, des
Métis, des actes de guerre et des actions policières secrètes en
Irlande et dans les pays d'Afrique, d'Asie et des Caraïbes, etc.
Pour beaucoup, l'idée d'avoir un roi qui « les gouverne »
est un anathème. C'est ce que représente l'ordre constitutionnel
au Canada.
Un grand nombre de jeunes ont participé à des actions condamnant
le traitement génocidaire des enfants autochtones dans les
pensionnats. Action ci-dessus le 1er juillet 2021 à Toronto.
L'Ontario n'a pas déclaré le 19 septembre comme un jour férié pour les écoles et autres lieux de travail, mais a plutôt déclaré qu'il s'agissait d'un jour de deuil provincial et qu'un moment de silence serait observé à 13 h. Cela signifie que de nombreux parents permettront à leurs enfants de rester assis, de quitter la pièce ou simplement de ne pas aller à l'école ce jour-là. Ce n'est que le début de la crise constitutionnelle que la classe dirigeante devra affronter à l'avenir si elle persiste à dicter la conscience que le peuple peut ou ne peut pas avoir.
(Empower Yourself Now avec des informations de Global News)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 28 - 19 septembre 2022
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