Arrêtez l'expulsion des travailleurs sans papiers! Laissez Danilo De Leon rester au Canada!
Une mesure de renvoi contre le président de Migrante Canada Danilo De Leon a été reportée à la suite aux actions organisées partout au pays. Dans une déclaration annonçant le report de son expulsion qui devait avoir lieu le 29 août, Migrante Canada explique : « La mesure de renvoi a été reportée 'jusqu'à la décision finale de la Cour fédérale responsable du cas de Danilo sur la demande d'autorisation et de contrôle judiciaire déposés par Danilo' ». La menace d'expulsion pèse toujours sur lui.
Danilo est un membre fondateur de Migrante Alberta et a été un fervent défenseur des droits des travailleurs migrants en Alberta et au Canada. Il est un membre respecté de la communauté, ayant apporté une importante contribution à la défense des droits de tous et toutes et en tant que défenseur des droits et du bien-être des travailleurs migrants. Il est venu au Canada en 2009 comme travailleur étranger temporaire et a travaillé pour un service d'entretien ménager en sous-traitance à l'Université de l'Alberta. Il vit et travaille à Edmonton depuis.
En 2010, il a aidé à organiser la campagne « Justice pour les travailleurs de l'entretien » à son travail, à l'Université de l'Alberta, et a aidé à former un syndicat. Il est ancré dans la communauté et y contribue de plusieurs façons, entre autres en tant que travailleur essentiel, par son bénévolat communautaire et comme fervent défenseur des droits des migrants. Il s'est battu pour soutenir sa famille dans l'espoir que ses filles puissent venir le retrouver et que sa famille puisse être réunie. La demande de Danilo de prolongement de permis de travail ouvert a été rejetée en 2017. N'ayant pas de statut, il risque l'expulsion comme des milliers d'autres travailleurs migrants.
Danilo a représenté Migrante Canada dans diverses initiatives locales, nationales et internationales à la défense des droits et du bien-être des migrants philippins.
« Sa vie et son expérience en tant que travailleur étranger temporaire lui ont permis de parler des luttes et des expériences vécues par les travailleurs migrants vulnérables et précaires. Cela a bien été reflété dans le documentaire The End of Immigration ? (La fin de l'immigration ?) sorti en 2012 », souligne Migrante.
Les milliers de travailleurs migrants sans papiers au Canada n'ont aucun moyen d'obtenir la résidence permanente, peu ou pas d'accès aux services gouvernementaux tels que les soins de santé et se voient refuser leurs droits fondamentaux. Le ministre de l'Immigration Sean Fraser a depuis un certain temps manifesté son intention de mettre en place des voies d'accès à la résidence permanente pour les travailleurs migrants qui vivent et travaillent au Canada mais, entretemps, l'Agence des services frontaliers du Canada accélère le rythme des expulsions des travailleurs sans papiers. Cela doit cesser !
La position de Migrante Canada est que Danilo De Leon doit être autorisé à rester au Canada puisqu'il est sérieusement menacé de persécution politique, d'arrestation et de détention et que sa vie et sa sécurité sont menacées par le gouvernement et l'armée des Philippines, y compris le Groupe de travail pour mettre fin au conflit armé communiste (NTF-ELCAC) en raison de ses activités au Canada en tant que militant pour les droits des migrants qui dénonce ouvertement les atteintes systématiques aux droits humains aux Philippines. La Loi antiterroriste des Philippines adoptée en juin 2020, fortement critiquée par les groupes internationaux des droits humains, pourrait s'appliquer dans le cas de la défense des droits des migrants de Danilo. La loi s'applique aussi aux Philippins qui vivent et travaillent à l'étranger et qui sont souvent étiquetés comme étant des « terroristes » tout simplement parce qu'ils prennent la parole sur les questions se rapportant aux Philippines. Puisque Danilo défend résolument les droits des migrants, lui et sa famille sont en danger. Son expulsion est d'autant plus inadmissible.
Danilo a demandé un examen des risques avant renvoi (ERAR) à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). IRCC affirme sur son site web que l'ERAR est utilisé pour éviter que des gens soient renvoyés dans leur pays où ils risquent d'être soumis à la torture, d'être percécuté, où leur vie est menacée et où ils risquent de subir des traitements ou des peines cruels ou inusités. Tous ces facteurs doivent être pris en compte avant qu'il y ait renvoi[1]. À la lumière de la persécution d'État et des assassinats extrajudiciaires sanctionnés par l'État aux Philippines de défenseurs des droits, la responsabilité du gouvernement canadien est claire : il doit s'assurer que Danilo ne sera pas expulsé.
Les travailleurs migrants sont une partie intégrante de la classe ouvrière canadienne. Leurs intérêts sont courageusement représentés par des organisations comme Migrante Canada et des individus comme Danilo De Leon qui se battent pour le droit des travailleurs migrants, y compris les travailleurs sans papiers, au statut de résidence permanente au Canada.
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) appelle les Canadiens à se faire entendre et à soutenir les travailleurs migrants qui mènent une lutte militante à la défense de leurs droits. Appelez le ministre de l'Immigration et exigez qu'il arrête l'expulsion de Danilo, qu'il mette fin à toutes les expulsions et qu'il accorde la résidence permanente à tous les travailleurs sans papier sur la base d'un statut pour toutes et tous !
Pour de l'information sur comment appuyer la campagne de Migrante Canada pour arrêter l'expulsion de Danilo De Leon et d'autres travailleurs sans papiers et pour un programme de régularisation qui contribuera à accorder un statut permanent à tous les travailleurs sans papiers au Canada, cliquer ici.
Note
1. Lorsque la demande ERAR est acceptée, le demandeur devient alors une personne protégée et peut demander la résidence permanente. Si la demande est rejetée, la personne doit quitter le Canada. Elle peut aussi demander à la cour une suspension temporaire des renvois. Si la demande d'une suspension temporaire est rejetée, elle doit quitter le Canada en attendant que la cour se penche sur la décision.
(Photos : Migrante Alberta)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 27 - 16 septembre 2022
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