Nouvelle destruction des systèmes de gestion de l'offre du Canada
Depuis de nombreuses années, les forces réactionnaires aux États-Unis et au Canada tentent de démanteler le système canadien de gestion de l'offre des produits agricoles, comme le lait, afin d'ouvrir des possibilités de profits pour les monopoles privés au Canada, aux États-Unis et ailleurs. Cette attaque contre les agriculteurs et les travailleurs canadiens aura des conséquences désastreuses sur leur façon de gagner leur vie et sur les communautés qu'ils approvisionnent en produits et services.
De très nombreux produits agricoles sont soumis au système de gestion de l'offre au Canada. Les produits laitiers n'en sont qu'un exemple. Au début des années 1970, les produits laitiers sont devenus la première denrée au Canada à être soumise à un système national de gestion de l'offre, géré par la Commission canadienne du lait. Le secteur laitier a fait l'objet de nombreuses attaques dans les médias monopolisés ces derniers temps, alors que divers porte-parole de l'industrie privée ont affirmé, sans l'ombre d'une preuve, que le système de gestion de l'offre est la cause de la hausse des prix des produits laitiers. La solution ? La privatisation, bien sûr !
Ce sont les producteurs agricoles eux-mêmes qui ont créé le système de gestion de l'offre. Les organisations d'agriculteurs ont fait pression sur les gouvernements provinciaux pour qu'ils créent les offices de commercialisation qui représentent les producteurs. Les offices sont contrôlés et financés principalement par les producteurs au moyen de cotisations obligatoires, qui ne peuvent être modifiées que par un vote majoritaire des producteurs autorisés. Les offices financent la recherche, les nouvelles initiatives et l'éducation nutritionnelle et s'efforcent de fournir aux producteurs des informations et des commentaires précis et opportuns concernant l'industrie.
Les commissions agricoles et les offices de commercialisation provinciaux du Canada ont été créés pour répondre aux besoins des producteurs canadiens, et non à ceux des monopoles étrangers. Ils rendent des comptes aux véritables producteurs en ce qui concerne le prix qui est mis sur la valeur qu'ils ont produite. Ils s'opposent au dogme des cercles dirigeants selon lequel un mystérieux « marché libre » peut fixer des prix « équitables », alors que chaque secteur de l'économie est dominé par des monopoles, comme Nestlé, qui manipulent les prix pour satisfaire leurs intérêts étroits.
Loin de provoquer des hausses de prix, les systèmes de gestion de l'offre ont depuis longtemps permis de maintenir des prix stables et cohérents pour les producteurs, les transformateurs et les consommateurs, et d'assurer un approvisionnement constant et certain en produits de qualité et d'éliminer la dépendance aux subventions. Par exemple, depuis février 2001, 100 % des revenus des producteurs laitiers de l'Alberta proviennent du marché. En Alberta, on estime que l'industrie laitière soutient une activité économique de plus de 2,5 milliards de dollars.
Les produits agricoles commercialisés par le biais des systèmes de gestion de l'offre jouent un rôle important dans la vie des gens. Plus de 10 000 Albertains tirent leur subsistance du lait, notamment des producteurs laitiers, des vétérinaires, des nutritionnistes, des chercheurs, des consultants, des fonctionnaires, des vendeurs d'équipement, des conducteurs de camions de lait et de nombreux travailleurs de la transformation et de la vente au détail.
En fait, le secteur laitier est un contributeur dynamique et constant dans chaque province canadienne. La contribution du secteur au PIB était de 19,9 milliards de dollars en 2016.
Les dommages qui seraient causés par l'élimination des systèmes de gestion des approvisionnements agricoles du Canada pour le lait et les autres produits sont incalculables. Ils seraient probablement à l'image des dommages causés par le démantèlement en 2012 par Stephen Harper de la Commission canadienne du blé (CCB) à guichet unique. Les restes de la CCB appartiennent maintenant au monopole privé américain Bunge et à l'Arabie saoudite, violatrice en série des droits humains. Comme c'était le cas avant la création de la CCB en 1935, les monopoles de l'agro-alimentaire tels que celui de Richardson contrôlent à nouveau le marché du blé canadien.
Tout comme la destruction de la CCB, la destruction de l'un ou l'autre des systèmes de gestion de l'offre du Canada serait clairement un autre coup majeur contre la pensée, la conscience sociale et le progrès humain.
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 10 - 17 juillet 2022
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