Le Groupe consultatif prévoit la réaction des militaires
Le préambule du rapport du Groupe consultatif de la ministre de la Défense est intitulé « Il est temps de regarder les choses en face ». Le préambule commence par rappeler l'examen sur l'inconduite et le harcèlement sexuel dans les Forces armées mené en 2015 par la juge Marie Deschamps de la Cour suprême et les excuses présentées par le chef d'état-major de la Défense en 2020, qui a déclaré qu'« il faut agir de manière appropriée maintenant ». Tout en suggérant que « beaucoup a été fait », il souligne que l'inconduite sexuelle est « un symptôme d'un mal plus grand : un environnement toxique dans les milieux de travail militaires et civils ».
Le Groupe consultatif prédit que si « cette toxicité n'est pas rapidement maîtrisée et éliminée », cela va « repousser » les Canadiens à s'engager dans les forces. « C'est déjà le cas », indique le rapport, qui relève « de nombreux témoignages ... qui ont mis en évidence des obstacles systémiques : discrimination raciale persistante pour les membres noirs et racisés, harcèlement des femmes et des membres de la communauté LGBTQ2+, manque de soutien médical éclairé aux personnes transgenres qui vivent des transformations, négligence des personnes handicapées et mépris de l'importance d'un partenariat avec les peuples autochtones ».
Non seulement les gens seront-ils repoussés à l'idée de se joindre, le rapport indique que les victimes de discrimination vont quitter « parce que le prix qu'ils et qu'elles auraient eu à payer pour y persévérer serait inconcevable ». Il indique que « pour que la diversité et l'inclusion s'épanouissent », l'Équipe de la Défense devra comprendre ce que « sacrifier » leur « identité personnelle » signifie pour les victimes « pour en devenir des membres appréciés ». Cette « identité personnelle, indique le rapport, représente les choses mêmes qui rendront l'Équipe de la défense « plus forte, plus équitable, plus opérationnelle et plus polyvalente ».
Ce caractère « malaisant » dont parle le préambule est décrit comme suit (les caractères en gras sont de l'original) :
« Certains membres de l'Équipe de la Défense vont quitter l'Équipe. Certaines personnes ne sont pas prêtes à travailler pour en arriver à une société plus inclusive. Certains membres de l'Équipe de la Défense s'opposeront à ces changements culturels. Ces personnes représentent parfois les voix les plus fortes de l'organisation et leur influence est déterminante. Si ces influenceurs et influenceuses ne sont pas ouverts à une culture d'inclusion, ils n'ont pas leur place dans l'équipe. L'organisation ne peut pas risquer la perpétuation d'un environnement toxique par ceux et celles qui ne voient pas l'intérêt de créer une Équipe de la Défense plus inclusive. Certains membres de l'Équipe de la Défense vont 'se taire et tolérer'. Ce sont les personnes qui ne sont pas d'accord avec les changements et qui y résisteront en silence. Sous le couvert de leur inaction, elles appuieront et maintiendront le statu quo de sorte à perpétuer un environnement malsain pour les membres de l'Équipe de la Défense.
« De nombreux membres de l'Équipe de la Défense vont tenter de s'adapter à ce nouvel environnement. Ces membres peuvent parfois éprouver de la gêne ou témoigner de la maladresse, mais ils et elles jouent un rôle clé au sein de l'Équipe de la Défense, étant motivés pour faire ce qu'il faut. Parfois, ces personnes ne sauront pas comment faire. Étant empêtrées dans un système discriminatoire depuis si longtemps, elles commettront des erreurs, et beaucoup n'en mesurent pas toute l'ampleur par manque de connaissances. Elles méritent d'être encadrées, éduquées et guidées dans la bonne direction. Tant qu'elles essaient de faire ce qui est juste, elles méritent compassion, patience et soutien. »
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 6 - 24 mai 2022
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