Le message donné à la reine lors de sa visite à Terre-Neuve en 1997
Comme on le sait, à Terre-Neuve, le génocide des Indiens Béothuks s'est produit à cause de la traite des esclaves et des traitements brutaux infligés par les puissances coloniales, dont les Anglais ont établi le modèle, et les peuples autochtones ont soulevé cette question à de nombreuses reprises. La reine Élizabeth II s'est rendue au Labrador en 1997 pour marquer le 500e anniversaire de la « découverte » de Terre-Neuve par le Vénitien John Cabot (Giovanni Caboto), qui agissait sous les ordres d'Henri VII d'Angleterre. À Sheshatshiu, le 26 juin 1997, les dirigeants de la communauté innue lui ont remis une lettre dont voici un extrait :
« L'histoire de la colonisation ici a été lamentable et a gravement démoralisé notre peuple. Il se tourne maintenant vers l'alcool et l'autodestruction. Nous avons le taux de suicide le plus élevé d'Amérique du Nord. Des enfants d'à peine 12 ans se sont suicidés récemment. Nous nous sentons impuissants à empêcher les projets miniers massifs qui sont planifiés en ce moment et beaucoup d'entre nous sommes poussés à discuter d'une simple compensation financière alors que nous savons que les mines et les barrages hydroélectriques détruiront notre terre et notre culture et que l'argent ne nous sauvera pas.
« La partie du Nitassinan située au Labrador a été revendiquée comme terre britannique jusqu'à très récemment (1949), lorsque sans nous consulter, votre gouvernement l'a cédée au Canada. Nous n'avons cependant jamais signé de traité, que ce soit avec la Grande-Bretagne ou le Canada. Nous n'avons jamais non plus renoncé à notre droit à l'autodétermination.
« Le fait que nous soyons devenus financièrement dépendants de l'État qui viole nos droits est un reflet de nos circonstances désespérées. Cela ne signifie pas que nous acquiesçons à ces violations.
« Nous avons été traités comme un peuple inexistant, n'ayant pas plus de droits que les caribous dont nous dépendons et qui sont maintenant eux-mêmes menacés par les exercices de guerre de l'OTAN et le soi-disant développement. Malgré cela, nous demeurons un peuple dans le sens le plus complet du terme. Nous n'avons pas abandonné, et nous cherchons maintenant à reconstruire notre fierté et notre estime de soi. »
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 5 - 22 mai 2022
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