La visite du «jubilé» de la famille royale

Il est grand temps que les Canadiens renoncent à la monarchie et à tout ce qu'elle représente


La statue de la reine Victoria, symbole de la domination coloniale, a été renversée devant l'assemblée législative du Manitoba lors de l'action d'annulation de la fête du Canada, le 1er juillet 2021. Une statue de la reine Élizabeth a également été renversée.

Le Jubilé de platine et la brève tournée du Canada par les deux représentants officiels de la famille royale que sont Charles, que les élites dirigeantes présentent comme le futur roi du Canada, et son épouse Camilla, ont montré qu'il est grand temps que les Canadiens renoncent à la monarchie et à tout ce qu'elle signifie.

Cela commence par le rejet de la Constitution de 1867, également appelée Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867. Cet acte du parlement britannique appliqué au Canada il y a 155 ans a été rédigé au château de Highclere dans le Hamphire, en Angleterre. C'est le château qui a été utilisé pour le tournage de l'émission Downton Abbey et les deux films du même nom. Les archives du château de Highclere contiennent une correspondance presque quotidienne entre le quatrième comte de Carnarvon et Sir John A. Macdonald sur les éléments devant servir de base à la Constitution du Canada.

« Le château de Highclere fut une figure centrale des discussions entourant le projet de loi sur l'Amérique du Nord britannique et sa rédaction, écrit l'actuelle Lady Carnavron sur son blogue. En effet, c'est le quatrième comte lui-même qui a présenté l'Acte de l'Amérique du Nord britannique au Parlement (britannique) en 1867, ce qui a conduit à la création du Dominion du Canada le 1er juillet de la même année. »

Les principes et les structures contenus dans l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 sont demeurés essentiellement intacts jusqu'à ce jour, malgré l'ajout d'une formule d'amendement et de la Charte canadienne des droits et libertés en 1982. Avec l'adoption du document appelé Constitution du Canada, dans laquelle les peuples du Canada n'ont pas eu voix au chapitre, le Canada demeure un « dominion » moyennant quelques modifications, comme le fait que les Canadiens devaient dorénavant payer pour la défense du Canada et pour leur propre déploiement comme chair à canon dans les guerres de l'empire. L'élément fondateur important est que ce document est basé sur la théorie du contrat social formulée par Thomas Hobbes après la guerre civile de 1660 en Angleterre. Il impose au Canada une structure qui érige une personne fictive comme chef d'État, un monarque étranger dans le cas du Canada. Les institutions créées pour perpétuer le pouvoir des élites établissent des relations entre gouvernés et gouvernants fondées sur une hiérarchie qui maintient le peuple sans pouvoir et sans recours.

Aujourd'hui encore, le système repose sur la notion médiévale que les droits sont des privilèges pouvant être accordés ou retirés en fonction de ce que les dirigeants déclarent être légal ou illégal, valable dans certaines conditions et sujet à des limites dites « raisonnables », le tout défini en fonction de ce qui sert les intérêts privés dominants. À ce jour, toutes les assemblées législatives, tous les députés et toutes les institutions officielles doivent faire le serment d'allégeance au monarque étranger qui détient également des pouvoirs de prérogative et des privilèges, dont le droit de décider sur les questions relatives à la guerre et à la paix, y compris la conception de la justice, l'état de droit et qui et quelles opinions sont légitimes et lesquelles ne le sont pas.

Les immigrants qui demandent la citoyenneté doivent également faire le serment d'allégeance au monarque étranger et les peuples autochtones sont considérés comme des pupilles de l'État. La couronne britannique extorque des millions de livres sterling aux citoyens de Grande-Bretagne et impose un énorme tribut aux citoyens de pays comme le Canada où perdurent les institutions anachroniques liées à la monarchie. Tout cet argent devrait être donné aux peuples autochtones, ne serait-ce qu'à titre de réparation partielle du génocide commis à leur endroit par les crimes passés et présents.


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Volume 52 Numéro 5 - 22 mai 2022

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