Inde

Des millions de travailleurs se joignent à la grève nationale

– J. Singh –


Grève nationale, 28-29 mars 2022, à Patna, au Bihar

Des millions de travailleurs ont participé à une grève nationale les 28 et 29 mars pour obtenir satisfaction à leurs revendications économiques et sociales. La grève a été lancée par un forum de syndicats nationaux et a été soutenue par les fermiers de toute l'Inde. Les revendications portent sur l'abolition des codes du travail, la fin de toute forme de privatisation, l'arrêt du projet de monétisation nationale (NMP), l'augmentation des salaires alloués dans le cadre de la Loi Mahatma Gandhi sur la garantie de l'emploi rural (NREGA) et la régularisation des travailleurs contractuels.

L'année dernière, 250 millions de personnes se sont unies pour fermer le pays. Aujourd'hui, de nombreux travailleurs et fermiers demandent aux centaines de millions de personnes qui dirigent tout et produisent tout, pourquoi ne prenons-nous pas en charge l'administration au niveau local et national ? Pourquoi restons-nous en mode mendicité ? Qu'est-ce qui nous manque ? La Morchas des fermiers a montré que les travailleurs peuvent tout gérer, alors pourquoi mendier auprès de l'élite dirigeante ? Combien de temps allons-nous continuer à nous limiter à protester ?

Ce sont les signes des temps à venir.

Comme prévu, après avoir consulté de faux fermiers qui ont rapporté que 80 % des fermiers en Inde soutiennent le gouvernement central sur les lois et les politiques agricoles, la Cour suprême a nommé un comité sur les demandes des fermiers. C'est une blague cruelle de l'élite dirigeante pour donner une légitimité à ses lois anti-fermiers. Le Sanyukta Kisan Morcha (SKM) s'est opposé à ce comité lorsqu'il a été constitué et s'oppose maintenant à son rapport.

Le 25 mars, le SKM a organisé un rassemblement à Chandigarh et des caravanes de tracteurs au Pendjab pour mettre en lumière les demandes des fermiers et du Pendjab. Ils ont demandé au nouveau gouvernement du Pendjab de s'attaquer aux problèmes du prix minimum des produits (MSP), de l'électricité, de l'eau, de la santé, de l'éducation et d'autres questions, comme il avait promis de le faire pendant les élections.



Rassemblement des fermiers à Chandigarh, 25 mars 2022

Une réunion du SKM est convoquée pour établir ses plans pour les mois à venir. Des comités de fermiers de toute l'Inde vont rencontrer tous les ministres en chef dans le cadre de leur mouvement de protestation. Les fermiers ont également averti la population du Pendjab et de l'Haryana que l'élite au pouvoir tente de diviser l'unité des peuples du Pendjab et de l'Haryana et les ont appelés à rester vigilants.

Selon les médias, une commission parlementaire a constaté que le gouvernement de l'Union avait promis de doubler les revenus des fermiers entre 2015 et 2022, mais qu'à mi-parcours, les exploitations agricoles d'au moins quatre États avaient des revenus inférieurs à ceux promis. Dans le Jharkhand, le revenu moyen d'une famille de fermiers est passé de 7 068 à 4 895 roupies ; dans le Madhya Pradesh, il est passé de 9 740 à 8 339 roupies ; dans le Nagaland, de 11 428 à 9 877 roupies et dans l'Odisha, il est passé de 5 274 à 5 112 roupies.

Le nouveau ministre en chef du Pendjab a rencontré le premier ministre Modi et lui a demandé une enveloppe de 1 000 000 de roupies pour le Pendjab afin de tenir ses promesses électorales de « développement ». Son parti, le parti Aam Aadmi (AAP), s'est fixé pour objectif de blâmer le gouvernement central pour ses échecs et de dissimuler le fait qu'il n'a aucun intérêt à se battre pour le Pendjab et ses droits qui ont été usurpés par le gouvernement central et la constitution coloniale. La constitution coloniale concentre tout le pouvoir à Delhi.

C'est la position adoptée par plusieurs gouvernements d'Etat pour dissimuler le fait qu'ils ne s'occupent pas des problèmes auxquels le peuple est confronté, notamment la manière de traiter avec le gouvernement central et de renouveler la constitution. Le nouveau premier ministre du Pendjab a promis que son gouvernement ne serait pas dirigé depuis Delhi, mais il mendie des fonds à Delhi. C'est la répétition du vieil adage « qui paie l'orchestre choisit la musique ». La bataille pour savoir où réside le siège du pouvoir au Pendjab se poursuit..

Un autre problème grave qui persiste se manifeste dans les tentatives de soulever la diversion que les problèmes du Pendjab proviennent du Pakistan. Les habitants du Pendjab ont besoin de relations amicales avec le Pakistan. Ils ont besoin d'ouvrir les échanges commerciaux et les passages frontaliers entre l'ouest du Pendjab et le Pakistan.

Le nouveau premier ministre a annoncé l'installation de compteurs d'électricité prépayés, mettant fin aux subventions pour l'électricité accordées aux fermiers et les remettant à des entreprises privées appartenant aux familles oligarchiques Adani et Ambani. Les fermiers ont annoncé qu'ils ne permettront pas l'installation de ces compteurs.

On rapporte également que le nouveau gouvernement a doublé la quantité d'eau du Pendjab destinée à Delhi sans en informer qui que ce soit au Pendjab. Amit Shah, le ministre indien de l'Intérieur, a annoncé des mesures qui concentrent davantage le contrôle de Chandigarh entre les mains de Delhi. L'AAP, qui a les yeux rivés sur les élections dans l'Himachal Pradesh et le Gujarat, ne dit rien des droits et des revendications du Pendjab contre Delhi. Il sert les mêmes plans de longue date visant à concentrer le pouvoir à Delhi et à servir l'élite dirigeante.

Photos de la grève nationale des 28 et 29 mars






(Photos : H.S. Sangha, D. Sandhu, V. Vast, AIKS, M. Biswas, Labour Start, IFTUS, Industriall)


Cet article est paru dans
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Volume 52 Numéro 4 - 3 avril 2022

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