Nations unies

La Chine et la Russie bloquent les pressions américaines pour des sanctions plus sévères contre la RPDC

En réponse au test de lancement du Hwasong-17 par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), un nouveau missile balistique intercontinental qui place l'ensemble du territoire des États-Unis à portée de ses missiles, les États-Unis ont exhorté, le 25 mars, les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU à discuter du renforcement des sanctions contre la RPDC afin de contrer son « escalade flagrante et non provoquée ».

La dernière réunion ouverte du Conseil de sécurité de l'ONU concernant le programme nucléaire et de missiles de la RPDC s'est tenue en décembre 2019. Linda Thomas-Greenfield, l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, a déclaré lors de la réunion ouverte du 25 mars que « nous ne pouvons pas non plus rester les bras croisés face aux violations répétées des résolutions de sécurité [par la Corée du nord] », ajoutant que les États-Unis présenteront une résolution pour « mettre à jour et renforcer le régime de sanctions » contre Pyongyang.

Les États-Unis ont dit que des sanctions supplémentaires contre la Corée du nord devraient automatiquement être adoptées dans la situation actuelle, conformément à la résolution 2397 du Conseil de sécurité qui a été introduite en réponse au test du missile Hwasong-15 par Pyongyang. Adoptée à l'unanimité à la fin décembre 2017, cette résolution limitait les livraisons de pétrole brut à la RPDC à 4 millions de barils par année et les livraisons de pétrole raffiné à ce pays à 500 000 barils par an. La résolution comprenait également une « clause de déclenchement » qui stipulait que « si [la Corée du nord] procède à un nouvel essai nucléaire ou au lancement d'un système de missiles balistiques, [...le Conseil de sécurité prendra des mesures pour restreindre encore plus l'exportation de pétrole [à la Corée du nord]. »

Linda Thomas-Greenfield a dit « qu'un lancement d'un système de missiles balistiques » est « précisément ce qui s'est produit ». « C'est le moment maintenant de prendre cette mesure », a-t-elle ajouté.

Cho Hyun, l'ambassadeur de la Corée du sud aux Nations unies, a exprimé le soutien de son pays au plan américain de présenter une nouvelle résolution. Le Royaume-Uni et d''autres pays ont également exprimé leur soutien à des sanctions supplémentaires.

Par contre, la Chine et la Russie ont clairement indiqué qu'elles ne coopéreraient pas avec les États-Unis. Déclarant « qu'aucune partie ne doit prendre des mesures susceptibles d'accroître les tensions », l'ambassadeur chinois aux Nations unies, Zhang Jun, a déclaré que « les États-Unis ne doivent pas continuer à ignorer les demandes légitimes [de la RPDC] » et doivent « offrir une proposition attrayante pour ouvrir la voie à une reprise rapide du dialogue ».

De façon similaire, Anna Evstigneeva, l'ambassadrice adjointe de la Russie auprès des Nations unies, a souligné que l'ajout de sanctions « exposera la population de la Corée du nord à des risques de turbulences socio-économiques et humanitaires inadmissibles ».

La Chine et la Russie plaident pour l'assouplissement des sanctions contre la RPDC depuis avril 2018, lorsque le pays a commencé à dialoguer avec la Corée du sud et les États-Unis et a même déclaré un moratoire sur les essais d'armes et de missiles nucléaires.

« La Chine et la Russie ayant expressément rejeté l'appel à l'action des États-Unis, il est devenu très improbable que des sanctions supplémentaires contre Pyongyang, au niveau du Conseil de sécurité, soient mises en oeuvre », écrit le journal Hankyoreh publié en Corée du sud. « Selon les observateurs, les deux pays, la Chine et la Russie, ont fait preuve d'une attitude permissive à l'égard de la Corée du nord et de son comportement dépassant la 'ligne rouge' en raison du fossé qu'ils ont creusé au sein du Conseil de sécurité ces cinq dernières années en tant que membres permanents ».

Dans le même ordre d'idées, le 25 mars, le représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires de la péninsule coréenne, Liu Xiaoming, a rencontré le vice-ministre russe des affaires étrangères, Igor Morgulov, à Moscou. Les deux parties ont échangé leurs points de vue sur la situation dans la péninsule coréenne.

Liu Xiaoming et Igor Morgulov se sont dits préoccupés par la situation actuelle dans la péninsule et ont convenu que toutes les parties devaient rester calmes et faire preuve de retenue, éviter toute action susceptible de provoquer une nouvelle détérioration et travailler ensemble pour maintenir la paix et la stabilité dans la péninsule. Ils ont appelé les parties concernées à s'en tenir au dialogue et à rechercher des solutions efficaces et équilibrées à leurs préoccupations respectives. Ils ont convenu de rester en étroite communication et coordination et de jouer un rôle constructif pour promouvoir le règlement politique de la question de la péninsule.

Au cours de sa visite en Russie, le représentant spécial Liu Xiaoming a également rencontré le recteur de l'Académie diplomatique du ministère des Affaires étrangères de Russie, Alexander Yakovenko, et a eu une discussion approfondie sur la question de la péninsule avec des universitaires de l'Institut d'études extrême-orientales de l'Académie des sciences de Russie.

(Lee Bon-young, correspondant de Hankyoreh à Washington, ministère des Affaires étrangères, République populaire de Chine)


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Volume 52 Numéro 4 - 3 avril 2022

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