La réalité ne se conforme pas aux souhaits des États-Unis
de contrôler le monde

Soutenons résolument le dialogue et les négociations qui produisent les résultats souhaités et une résolution pacifique du conflit ukrainien

– Pauline Easton –

La nécessité de soutenir le dialogue et les négociations qui produisent les résultats souhaités et une résolution pacifique du conflit ukrainien est urgente, mais les forces des États-Unis et de l'OTAN ne permettront pas qu'un tel dialogue et de telles négociations aient lieu. Plus la réalité de la vie les démasque, plus leurs mensonges, leur désinformation et leur bellicisme deviennent  plus frénétiques. Cela montre clairement qu'elles ne veulent pas d'une résolution pacifique qui favorise les peuples d'Ukraine, de Russie, du reste de l'Europe ou du monde.

https://cpcml.ca/images2017/Antiwar/170409-Montreal-Syrie-20.jpgDans cette veine, le sommet extraordinaire de l'OTAN qui s'est tenu à Bruxelles le 24 mars a été l'occasion de présenter les forces des États-Unis et de l'OTAN comme étant toutes-puissantes et les forces réactionnaires en Ukraine comme ayant gagné contre les Russes. Les médias et les experts des États-Unis et des pays de l'OTAN abondent en opinions selon lesquelles la Russie s'est enlisée, qu'elle n'a pas obtenu la victoire de 72 heures qu'elle prétendait rechercher, que ses jeunes soldats ne sauraient pas pourquoi ils sont là, qu'ils ne seraient pas adéquatement ravitaillés, etc. Depuis, ils continuent de raconter que la Russie commet des crimes de guerre, que la Russie est sur le point d'être vaincue « par la résistance ukrainienne » et/ou qu'elle ne peut pas gagner cette guerre. En même temps, ils intensifient leur campagne d'envoi d'armes mortelles en Ukraine et de formation des Ukrainiens à leur utilisation.

À la veille du sommet de l'OTAN, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a annoncé que « le gouvernement américain estime que des membres des forces russes ont commis des crimes de guerre en Ukraine ». Le président américain Biden a qualifié le président russe Poutine de criminel de guerre. Les États-Unis et leurs porte-parole font ces affirmations sur la Russie et Vladimir Poutine depuis 2014, malgré les preuves qui montrent que les crimes sont commis par les bataillons néonazis au sein et aux côtés des forces spéciales ukrainiennes formées par le Canada, en particulier dans la région du Donbass.

Le coup d'État de 2014 dirigé par les États-Unis, dans lequel le Canada a joué un rôle majeur, a amené des néonazis à des postes au sein des forces armées et des forces spéciales. Les États-Unis, qui dictent au gouvernement de l'Ukraine qu'ils ont installé, ont entériné les actions violentes et les crimes -- par le gouvernement et ces bataillons néonazis, comme le bataillon Azov – contre la population du Donbass, à Odessa et ailleurs.

Ces néonazis ont été armés et formés au combat par les États-Unis, le Canada et l'OTAN. Leur salut nazi, Gloire à l'Ukraine, Gloire aux héros a été repris par les cercles officiels canadiens et américains, promu par le sénateur Marco Rubio et la sous-secrétaire d'État aux affaires politiques Victoria Nuland, qui est directement impliquée aujourd'hui et a participé, avec Joe Biden, au coup d'État de 2014. La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a également fait la promotion du salut nazi le 16 mars lorsque le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pris la parole en mode virtuel devant le Congrès et a demandé plus d'armes et d'avions.

Avec toute la promotion de l'« échec » de la Russie, tout est fait pour détourner l'attention des crimes des États-Unis et de l'OTAN et du fait que les États-Unis utilisent l'OTAN pour s'assurer qu'il n'y a pas de règlement du conflit en Ukraine. Il est devenu évident que le plan des États-Unis et de l'OTAN est de créer une situation sans fin de « ni guerre, ni paix », alors que ce qu'il faut, c'est un dialogue et des négociations qui produisent les résultats souhaités et une résolution politique pacifique.

Une situation de « ni guerre, ni paix » pourrait se poursuivre indéfiniment, comme en Palestine par exemple, où la politique de destruction des États-Unis et des sionistes ne permet aucune solution politique, tandis qu'Israël s'en tire sans être accusé  de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. La fraude de l'histoire, promue par les États-Unis, consiste à invoquer un prétendu droit d'Israël à l'autodéfense afin qu'Israël ne soit pas tenu de rendre compte de ses devoirs en tant que puissance occupante, devoirs qu'il n'a jamais respectés. Israël a piétiné dans la boue toutes les exigences pour sa fondation en 1948, et pourtant les États-Unis le présentent comme un pays démocratique agissant en état de légitime défense, alors que le droit au retour des Palestiniens est dénigré et ignoré.


Bombardement israélien de la Palestine, 14 avril 2021

En maintenant délibérément une situation de « ni guerre, ni paix » en Israël, à tout moment une guerre ouverte peut éclater sous la forme d'un nouvel assaut destructeur contre le peuple palestinien, alors que quotidiennement le siège de Gaza, les colonies illégales, les arrestations et l'emprisonnement de personnes sans accusation ont lieu. Les Palestiniens sont contraints de vivre dans des morceaux toujours plus petits de la Palestine occupée, tandis qu'Israël, soutenu par les États-Unis, reste impuni pour ses crimes.

Une situation de « ni guerre, ni paix » sert également les conditions dans lesquelles les États-Unis lancent et soutiennent des guerres de destruction. De telles guerres n'ont pas d'objectifs politiques. Elles ne sont pas de la politique par d'autres moyens, c'est pourquoi il n'y a pas de négociations pour parvenir à un accord de paix. L'objectif n'est pas de négocier pour régler les différends, mais de détruire ceux qui ne peuvent être forcés à se soumettre. Leurs tactiques incluent des bombardements « choc et effroi » de villes, comme cela a été fait contre l'Irak et l'Afghanistan, ainsi que des atrocités contre des civils qu'ils appellent dommages collatéraux.

C'est la politique de destruction qui conduit à la perpétration de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et d'accusations de génocide, car elle ne vise pas principalement des cibles militaires mais des civils et des infrastructures civiles. Les nombreux exemples de bombardements massifs ainsi que les attaques de drones ciblant des mariages et des maisons civiles en sont la preuve, souvent en utilisant l'excuse que les victimes étaient utilisées comme « boucliers humains ». Le bombardement de la Yougoslavie par les États-Unis et l'OTAN est un autre exemple, tout comme la Libye et le bombardement du Yémen par l'Arabie saoudite, soutenu par les États-Unis. La notion de « guerres sans fin » se développe en partie parce que les guerres de destruction ne font que détruire ; elles ne cherchent pas à négocier et à résoudre pacifiquement les conflits. Les forces des États-Unis et de l'OTAN n'acceptent pas d'avoir à rendre des comptes et s'en tiennent à la poursuite d'intérêts privés étroits comme bon leur semble, et appellent cela un « ordre international fondé sur des règles ».

Dans la situation actuelle, la Russie a fait connaître très clairement ses objectifs politiques : dénazifier et démilitariser l'Ukraine. C'est pourquoi ses forces ont encerclé Marioupol, par exemple, une base principale des forces néonazies, mais elles n'ont pas bombardé les zones résidentielles où les forces néonazies se sont retranchées, utilisant la population comme boucliers humains, torturant et tuant quiconque ne coopérait pas. Ce ne sont pas les Russes qui ont commis des crimes de guerre à Marioupol. Leur objectif est de dénazifier l'Ukraine, pas de l'occuper. Le colonel Douglas Macgregor, ancien conseiller à la sécurité de l'administration Trump, a déclaré que les preuves corroborent l'accusation de la Russie selon laquelle, à Marioupol, c'est le bataillon néonazi Azov, et non les forces russes, qui refusait de laisser partir les civils par les couloirs humanitaires établis.

Pour démilitariser, la Russie a ciblé les installations militaires et n'a pas eu recours à une campagne massive de bombardements aériens, la méthode de prédilection des États-Unis, car elle ne veut pas voir l'Ukraine, sa population et ses infrastructures détruites. Elle veut éliminer les néonazis et mettre fin à la militarisation continue du pays par les États-Unis et l'OTAN.

La Russie a des objectifs politiques et cherche à négocier, comme elle l'a montré dans la pratique. L'Ukraine, sous le diktat des forces des États-Unis et de l'OTAN, n'est jusqu'à présent pas sérieuse dans la poursuite des négociations. Les actions des États-Unis et de l'OTAN sont guidées par la destruction et non par la politique, et en envoyant des armes plus mortelles, en encerclant la Russie avec des navires de guerre et des troupes supplémentaires, ils agissent pour bloquer les négociations et prolonger le conflit.

Les États-Unis, cependant, sont devenus notoires pour leur incapacité à prédire les résultats avec précision et, tôt ou tard, ils subiront les conséquences de leurs erreurs de calcul en ce qui concerne le désir des Ukrainiens et des Européens d'un règlement pacifique du conflit ukrainien. La grande majorité des réfugiés ukrainiens veulent rentrer chez eux, et non s'exiler. Ce sont eux qui souffrent le plus et paient le prix de la guerre prolongée des États-Unis et de leur équation de « ni guerre, ni paix »

Les peuples du monde peuvent facilement voir qui paie le prix de la lutte des oligopoles et des profiteurs de guerre américains de l'emporter. Leur but d'encercler, d'isoler et d'écraser la Russie sous couvert de grands idéaux n'a rien d'honorable. Pour les peuples du Canada et du Québec, ce que les forces des États-Unis et de l'OTAN sont en train de faire est un appel clair à s'opposer à l'intégration du Canada dans la machine de guerre des États-Unis et à démanteler l'OTAN, à démanteler NORAD et à soutenir le dialogue et les négociations qui produisent les résultats souhaités et une résolution pacifique des problèmes en Ukraine.

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Volume 52 Numéro 4 - 3 avril 2022

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