La « diplomatie coercitive » du Canada envers la Russie
Il est connu que ce sont les États-Unis qui définissent la politique étrangère du Canada. Une partie méprisable de cette politique étrangère consiste à mener ce qui est appelé sans honte la « diplomatie coercitive » pour imposer le diktat des États-Unis aux autres pays.
En conséquence, le Canada a mis en place des sanctions contre la Russie depuis le 17 mars 2014, à la suite du coup d'État de la place Maïdan orchestré par les États-Unis, dans lequel le Canada a joué un rôle très important. Ces sanctions, appelées Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie, ont été modifiées en 2015, 2016, 2019, 2021 et plus récemment les 24 et 28 février de cette année.
Comme les États-Unis, le Canada n'a pas reconnu les préoccupations de la Russie en matière de sécurité en annonçant ses dernières sanctions, ni comment les sanctions vont résoudre ces problèmes. Au contraire, la ministre des Finances et vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland, ne manque pas une occasion de cracher son venin contre la Russie et d'exprimer son désir de la voir « écrasée ».
En plus d'être conscients du rôle honteux du Canada dans son appui aux sanctions des États-Unis, il est important que les travailleurs du Canada et du Québec prennent note de l'esprit revanchard dans lequel la Russie est menacée par des sanctions et qui profère ces menaces.
Lors de la réunion du G20 le 17 février, en sa qualité de vice-première ministre, Chrystia Freeland a menacé : « Et à nos homologues russes qui s'efforcent aujourd'hui vainement de soutenir un rouble en chute libre, permettez-moi de dire : vous aviez été avertis. J'ai prévenu que les sanctions économiques de l'Occident seraient rapides, coordonnées, durables et dévastatrices. »
En annonçant de nouvelles sanctions après une réunion du G7 le 1er mars, Chrystia Freeland a pleinement affiché son arrogance et son esprit revanchard. « La Russie n'est pas l'Union soviétique. La Russie est une économie et une société qui est profondément intégrée à l'Occident et profondément intégrée à l'économie mondiale. Ce que nous voyons ici de la part de Vladimir Poutine, c'est une tentative d'avoir le beurre et l'argent du beurre. Il veut se comporter comme un dictateur communiste », a-t-elle déclaré. Puis d'un air supérieur elle a dit : « Vous n'avez pas le droit de faire ça. Si vous faites la guerre à un ordre international fondé sur des règles, nous allons vous exclure de l'économie mondiale. »
Dans un communiqué du Cabinet du premier ministre du 24 février, Chrystia Freeland est citée comme disant :
« Aujourd'hui, nous nous sommes réveillés dans un monde différent. La Russie a lancé une attaque brutale et non provoquée contre la souveraineté de l'Ukraine, un pays de plus de 40 millions d'habitants qui ne recherchent que la paix et la liberté. Le Canada comprend ce qui est en jeu. Nous savons que les Ukrainiens, qui luttent pour leur vie et leur souveraineté, se battent également pour nous. Ils se battent pour la démocratie, et nous sommes à leurs côtés. »
Le premier ministre Justin Trudeau et plusieurs autres ministres sont cités dans le même communiqué de presse et parlent de la même manière arrogante, hautaine et menaçante que Chrystia Freeland.
Lors de la manifestation de Toronto du 27 février, où Chrystia Freeland a défilé avec l'archi-réactionnaire Congrès ukrainien canadien (CUC), elle a déclaré : « Je pense que nous tous aujourd'hui devrions faire savoir au peuple ukrainien, aux dirigeants ukrainiens, combien nous les admirons, que nous savons qu'ils se battent pour nous tous. » Elle a menacé la Russie en disant qu'elle devait mettre fin à « cette guerre barbare » ou en subir les conséquences. « L'Occident est implacable et nous allons couper l'économie russe de tout contact avec la nôtre », a-t-elle déclaré. C'est à cet événement que Chrystia Freeland s'est tenue derrière une bannière arborant le slogan fasciste « Slava Ukraini » (Gloire à l'Ukraine), qui portait également les couleurs des collaborateurs nazis ukrainiens.
Il n'est donc pas surprenant que les archi-réactionnaires du CUC fassent l'éloge du régime de sanctions contre la Russie imposé par les États-Unis et qu'on leur donne un siège à la table d'honneur.
Le directeur général du CUC, Ihor Michalchyshyn, a déclaré le 23 février que le conseil d'administration du CUC a participé à une téléconférence à laquelle participaient le premier ministre Justin Trudeau, la vice-première ministre Chrystia Freeland, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, la ministre de la Défense Anita Anand, le ministre du Développement international Harjit Sajjan et le ministre de l'Immigration Sean Fraser. Il a déclaré au Globe and Mail : « Il a été question de sanctions, d'aide humanitaire et de désinformation. Compte tenu de l'ampleur des sanctions, du travail accompli et de la façon dont le gouvernement le communique, la vice-première ministre Freeland est à l'avant-garde, en mobilisant ses collègues du Cabinet. »
L'affirmation de Ihor Michalchyshyn selon laquelle son
organisme a un « haut niveau d'accès » au gouvernement libéral
et que les discussions avec le gouvernement se sont intensifiées
depuis novembre 2021 ne prouve en rien que les sanctions sont
favorables au peuple ukrainien. Au contraire, le CUC est le
représentant des Ukrainiens les plus réactionnaires qui ont été
autorisés à entrer au Canada après la Deuxième Guerre mondiale
pour échapper à la justice des forces antifascistes pour les
crimes qu'ils ont commis pendant la guerre.
(Photos:
Popular Resistance, Minneapolis Anti-War Ctte)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 3 - 7 mars 2022
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