La nécessité d'une définition moderne du droit à la liberté d'expression

https://www.cpcml.ca/images2017/Rights/170705-Montreal-PiquetC59-10cr.jpg

Dans leur tentative désespérée de se maintenir à flot, le président américain Joe Biden et l'élite dirigeante canadienne parlent de la nécessité de protéger « les médias libres et indépendants ». Lors du « Sommet pour la démocratie » qu'il a convoqué à Washington les 9 et 10 décembre 2021, Joe Biden a dit que les médias libres et indépendants sont le « fondement de la démocratie », qui garantit que le public reste informé et « que les gouvernements sont tenus de rendre des comptes ». Tout cela ne sert qu'à justifier le recours de plus en plus fréquent aux pouvoirs de police, aux pouvoirs exécutifs, pour maintenir en place les médias qui doivent leur allégeance à la présidence et réduire au silence ceux qui ne peuvent pas être contrôlés.

La reddition de comptes est l'une des plus importantes préoccupations soulevées par les gens au Canada, aux États-Unis et partout dans le monde, les peuples étant de plus en plus confrontés à la réalité qu'il n'y a aucun moyen d'exiger des comptes aux gouvernements dits représentatifs. Aux États-Unis, le président ne peut pas être accusé de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité. Même les efforts actuels pour accuser le gouvernement de génocide doivent d'abord être acceptés comme légitimes par les tribunaux dont l'existence a la même source que la présidence et le système lui-même. De même, au Canada, le premier ministre peut présenter des excuses sans fin pour les crimes commis contre les peuples autochtones dans le passé sans qu'il soit possible de le tenir responsable de la répétition de ces crimes dans le présent. Le rôle des hautes cours de justice est d'interpréter et de défendre la Constitution qui n'est pas un instrument du peuple mais de la classe dirigeante.

Pendant ce temps, le peuple est divisé par l'incitation aux passions basées sur de fausses croyances idéologiques et des notions de conscience, de droits et de parole définies dans le passé qui ne s'appliquent plus aux conditions actuelles.

Contre la promotion de fausses croyances idéologiques visant à diviser le peuple et à le détourner et pour empêcher l'articulation du mouvement du peuple pour s'investir de pouvoir, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) continuera d'accorder une attention de premier ordre à la définition moderne de la liberté d'expression et à mobiliser le peuple dans la formulation de sa propre opinion politique.

La parole est une qualité humaine. La liberté d'expression existe dans la mesure où les gens se battent pour s'en prévaloir. Elle est toujours limitée, notamment par les limites imposées aux droits au nom de la sécurité et de la lutte contre le discours haineux ou sous la forme de zones de liberté d'expression lors des manifestations par exemple. Nous devons examiner ces choses en les reliant au droit humain à la conscience, qui ne connaît pas de système social. Aujourd'hui, les défenseurs des libertés civiles, l'extrême droite et la gauche libérale parlent beaucoup de la conscience. Ils ne reconnaissent pas que la conscience ne connaît pas de système social ni que les droits sont inviolables du fait que leurs détenteurs sont des êtres humains, quel que soit le système social. Nous ne pouvons pas reconnaître ces droits et répondre à la nécessité de changement sans la liberté de parole. La Constitution canadienne contient la notion de limites raisonnables pour protéger les droits. La Constitution américaine accorde des droits comme moyen de créer une opposition populaire à la machine de coercition du gouvernement. Elle stipule que le Congrès ne doit faire aucune loi contre ces droits, contre l'opinion publique. Cependant, l'idée que les droits peuvent être accordés, retirés et abandonnés demeure.

Aujourd'hui, une fois de plus, face à des concurrents à l'échelle mondiale, nous voyons que le dernier recours pour régler tous les problèmes auxquels sont confrontées la démocratie et l'hégémonie des États-Unis dans le monde est la menace que le président américain a le pouvoir de lancer des armes nucléaires. Il ne s'agit pas seulement de l'arme nucléaire comme technique de guerre, c'est aussi une façon de supprimer la liberté d'expression, ou du moins de prétendre qu'on peut le faire. Sur cette base, le secret, l'espionnage et la trahison sont établis et la loyauté est exigée envers le commandant en chef au lieu de la fidélité à l'ensemble des relations humaines et à ce qu'elles révèlent.

Lorsque nous parlons de liberté d'expression, nous le faisons en gardant à l'esprit la culture, non seulement dans sa forme idéologique et sociale, mais aussi dans sa forme matérielle. Les conditions révèlent la nécessité de définitions modernes pour affirmer les droits en étant fidèles à l'ensemble des relations humaines, les relations entre les humains et les relations entre les humains et la nature, qui révèlent la nécessité d'investir le peuple de pouvoir et nous permettent de définir la voie qui fait avancer cet objectif et de nous y engager.

Les articles de ce numéro du Marxiste-Léniniste abordent aussi ces questions.

(Photos : LML, S. Leigh)


Cet article est paru dans

Volume 52 Numéro 1 - 9 janvier 2022

Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2022/Articles/L520015.HTM


    

Site Web:  www.pccml.ca   Courriel:  redaction@cpcml.ca