La nécessité d'une définition moderne du droit à la liberté d'expression
Dans leur tentative désespérée de se maintenir à
flot, le président américain Joe Biden et l'élite
dirigeante canadienne parlent de la nécessité de
protéger « les médias libres et indépendants ».
Lors du « Sommet pour la démocratie » qu'il a
convoqué à Washington les 9 et 10 décembre 2021,
Joe Biden a dit que les médias libres et
indépendants sont le « fondement de la démocratie
», qui garantit que le public reste informé et «
que les gouvernements sont tenus de rendre des
comptes ». Tout cela ne sert qu'à justifier le
recours de plus en plus fréquent aux pouvoirs de
police, aux pouvoirs exécutifs, pour maintenir en
place les médias qui doivent leur allégeance à la
présidence et réduire au silence ceux qui ne
peuvent pas être contrôlés.
La
reddition de comptes est l'une des plus
importantes préoccupations soulevées par les gens
au Canada, aux États-Unis et partout dans le
monde, les peuples étant de plus en plus
confrontés à la réalité qu'il n'y a aucun moyen
d'exiger des comptes aux gouvernements dits
représentatifs. Aux États-Unis, le président ne
peut pas être accusé de crimes de guerre ou de
crimes contre l'humanité. Même les efforts actuels
pour accuser le gouvernement de génocide doivent
d'abord être acceptés comme légitimes par les
tribunaux dont l'existence a la même source que la
présidence et le système lui-même. De même, au
Canada, le premier ministre peut présenter des
excuses sans fin pour les crimes commis contre les
peuples autochtones dans le passé sans qu'il soit
possible de le tenir responsable de la répétition
de ces crimes dans le présent. Le rôle des hautes
cours de justice est d'interpréter et de défendre
la Constitution qui n'est pas un instrument du
peuple mais de la classe dirigeante.
Pendant ce temps, le peuple est divisé par
l'incitation aux passions basées sur de fausses
croyances idéologiques et des notions de
conscience, de droits et de parole définies dans
le passé qui ne s'appliquent plus aux conditions
actuelles.
Contre la promotion de fausses croyances
idéologiques visant à diviser le peuple et à le
détourner et pour empêcher l'articulation du
mouvement du peuple pour s'investir de pouvoir, le
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
continuera d'accorder une attention de premier
ordre à la définition moderne de la liberté
d'expression et à mobiliser le peuple dans la
formulation de sa propre opinion politique.
La
parole est une qualité humaine. La liberté
d'expression existe dans la mesure où les gens se
battent pour s'en prévaloir. Elle est toujours
limitée, notamment par les limites imposées aux
droits au nom de la sécurité et de la lutte contre
le discours haineux ou sous la forme de zones de
liberté d'expression lors des manifestations par
exemple. Nous devons examiner ces choses en les
reliant au droit humain à la conscience, qui ne
connaît pas de système social. Aujourd'hui, les
défenseurs des libertés civiles, l'extrême droite
et la gauche libérale parlent beaucoup de la
conscience. Ils ne reconnaissent pas que la
conscience ne connaît pas de système social ni que
les droits sont inviolables du fait que leurs
détenteurs sont des êtres humains, quel que soit
le système social. Nous ne pouvons pas reconnaître
ces droits et répondre à la nécessité de
changement sans la liberté de parole. La
Constitution canadienne contient la notion de
limites raisonnables pour protéger les droits. La
Constitution américaine accorde des droits comme
moyen de créer une opposition populaire à la
machine de coercition du gouvernement. Elle
stipule que le Congrès ne doit faire aucune loi
contre ces droits, contre l'opinion publique.
Cependant, l'idée que les droits peuvent être
accordés, retirés et abandonnés demeure.
Aujourd'hui, une fois de plus, face à des
concurrents à l'échelle mondiale, nous voyons que
le dernier recours pour régler tous les problèmes
auxquels sont confrontées la démocratie et
l'hégémonie des États-Unis dans le monde est la
menace que le président américain a le pouvoir de
lancer des armes nucléaires. Il ne s'agit pas
seulement de l'arme nucléaire comme technique de
guerre, c'est aussi une façon de supprimer la
liberté d'expression, ou du moins de prétendre
qu'on peut le faire. Sur cette base, le secret,
l'espionnage et la trahison sont établis et la
loyauté est exigée envers le commandant en chef au
lieu de la fidélité à l'ensemble des relations
humaines et à ce qu'elles révèlent.
Lorsque nous parlons de liberté d'expression,
nous le faisons en gardant à l'esprit la culture,
non seulement dans sa forme idéologique et
sociale, mais aussi dans sa forme matérielle. Les
conditions révèlent la nécessité de définitions
modernes pour affirmer les droits en étant fidèles
à l'ensemble des relations humaines, les relations
entre les humains et les relations entre les
humains et la nature, qui révèlent la nécessité
d'investir le peuple de pouvoir et nous permettent
de définir la voie qui fait avancer cet objectif
et de nous y engager.
Les articles de ce numéro du Marxiste-Léniniste
abordent aussi ces questions.
(Photos
: LML, S. Leigh)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 1 - 9 janvier 2022
Lien de l'article:
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