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              du Supplément du Marxiste-Léniniste

Numéro 7

8 mars 2021


Journée internationale des femmes 2021

Les femmes aux premiers rangs de la lutte pour la paix, la liberté et la démocratie

En cette journée du 8 mars 2021, Le Marxiste-Léniniste transmet ses salutations les plus chaleureuses et militantes à toutes les femmes combattantes dans les rangs du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) et aux femmes du Québec, du Canada et du monde qui sont aux premiers rangs de tous les combats historiques pour la paix, la liberté et la démocratie qui est, en essence, une lutte pour investir le peuple, et non les riches, du pouvoir. Partout où se mène la lutte pour humaniser l'environnement naturel et social, les femmes n'ont pas d'égales.

À l'occasion de la Journée internationale des femmes 2020, Le Marxiste-Léniniste dédie ce supplément aux femmes combattantes partout dans le monde. Tout au long des périodes coloniales, anti-esclavagistes, anti-impérialistes, les femmes ont toujours été aux premiers rangs des batailles historiques. À chaque époque, elles se sont attaquées aux conditions auxquelles elles faisaient face et ont agi pour s'opposer à ce qui bloquait l'affirmation de leurs droits et pour donner naissance au Nouveau.

Aujourd'hui, elles réclament leurs droits en tant que femmes, en tant que créatrices de la génération future, en tant que travailleuses opposées à toutes formes d'exploitation et d'oppression, en particulier l'exploitation et l'oppression des plus vulnérables dont les travailleurs migrants. Les femmes luttent en tant qu'êtres humains, pour le droit à un moyen de subsistance selon un standard digne d'une société moderne, le droit au logement, à la santé, à l'éducation et à une retraite en sécurité qui soit garantie. Les femmes agissent d'une seule voix en tant que membres égaux du corps politique, affirmant leur droit de participer aux prises de décisions sur toutes les questions qui les concernent. C'est ce qu'elles doivent faire pour exercer leur humanité et leur féminité et participer à tous les aspects de la vie.

Partout dans le monde, les femmes sont celles qui subissent le plus le fardeau de l'offensive antisociale néolibérale mondiale et des sanctions, de l'agression et de la guerre impérialistes qui l'accompagnent. Elles résistent et s'efforcent de changer la situation en faveur du peuple. La domination de la vie par l'oligarchie financière ne permet pas aux femmes de s'affirmer et d'éliminer les obstacles et la violence brutale qu'elle impose. Les femmes exigent que lorsqu'elles disent non !, leur non ! devienne effectif et réel. Chacune de ces luttes fait ressortir le conflit qui existe entre le mouvement des femmes et les aspirations des femmes et l'autorité politique actuelle et le besoin urgent de se donner du pouvoir pour mettre en oeuvre les solutions pour lesquelles elles se battent.

Nous vivons un tournant historique auquel les femmes sont confrontées tous les jours et notamment en ce jour du 8 mars, Journée internationale des femmes. En utilisant leur parole, leurs arguments, leurs dénonciations et actions, les femmes exigent un changement de la direction de l'économie et le renouveau démocratique. Dans ce sens, la conscience sociale des femmes joue un rôle crucial pour avancer les réclamations de la société pour la paix, la sécurité, la justice et l'humanisation de l'environnement naturel et social et c'est tout à leur honneur.

En cette Journée internationale des femmes 2021, Le Marxiste-Léniniste publie ce supplément pour souligner le rôle héroïque des femmes dans la lutte de l'humanité pour la paix, la liberté et la démocratie. Contrairement à de nombreux récits officiels qui cherchent à reléguer les femmes à des positions secondaires dans ces luttes historiques pour le progrès humain, les femmes n'ont jamais été des « assistantes » et ont toujours été des combattantes courageuses aux premiers rangs de la lutte de l'humanité pour s'investir du pouvoir de décider.

Les origines de la Journée
internationale des femmes


Deuxième conférence internationale des femmes socialistes, 26-27 août 1910, Copenhague, Danemark où des femmes de partout dans le monde ont adopté la résolution pour fonder la Journée internationale des femmes.

C'est le rôle dirigeant combatif joué par les femmes partout dans le monde au coeur de toutes les luttes décisives de leur époque qui a mené à la décision d'organiser une journée internationale pour célébrer leur courage et leur détermination et faire valoir leurs réclamations à la société comme une question de la plus haute importance.

1907 : La communiste allemande Clara Zetkin propose l'idée d'une manifestation annuelle en appui aux femmes ouvrières et aux droits des femmes lors de la Première conférence internationale des femmes socialistes à Stuttgart, en Allemagne.

1909 : Une « Journée de la femme » est organisée aux États-Unis le 28 février, organisée par le Comité national des femmes du Parti socialiste américain. Des manifestations mettent en lumière la revendication du vote des femmes ainsi que des droits des femmes ouvrières, en particulier dans l'industrie du textile. Elles rendent aussi honneur aux milliers de femmes qui mènent de nombreuses luttes grévistes à ce moment-là dans des villes telles que Montréal, Chicago, Philadelphie et New York.


Les ouvrières du textile aux États-Unis organisent plusieurs grèves pour faire valoir leurs
droits en tant que femmes et ouvrières.

1910 : Une résolution proposée par Clara Zetkin à la Deuxième conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, au Danemark, pour créer une Journée internationale des femmes est adoptée.

1911 : Les premiers rassemblements de la Journée internationale des femmes ont lieu en Autriche, au Danemark, en Allemagne et en Suisse le 19 mars, auxquels participent plus d'un million de femmes et d'hommes.

1912 : Les femmes de France, des Pays-Bas et de Suède célèbrent à leur tour la Journée internationale des femmes. Dans la période menant à la Première Guerre mondiale, ces activités sont menées contre la guerre impérialiste, pour exprimer la solidarité entre les femmes ouvrières de différents pays et pour rejeter l'hystérie empreinte de chauvinisme national des cercles dominants.

1913 : Les femmes russes observent leur première Journée internationale des femmes le 23 février selon le calendrier julien (le 8 mars, selon le calendrier grégorien). La réaction tsariste sanguinaire empêche la tenue de manifestations publiques mais, dirigées par les femmes communistes, les femmes trouvent différentes façons de célébrer cette journée.

Première édition de Rabotnitsa
(L'Ouvrière)

1914 : La première édition de Rabotnitsa (L'Ouvrière), un journal pour les femmes de la classe ouvrière, est publiée en Russie. Le Comité central bolchévique crée un comité spécial pour organiser la Journée internationale des femmes. Des réunions ont lieu dans les usines et les lieux publics pour discuter des questions en lien avec l'oppression des femmes et pour élire des représentantes devant veiller à la mise en oeuvre des propositions adoptées à ces réunions au sein du nouveau comité.

1917 : En Russie, la Journée internationale des femmes de 1917 est une période de lutte intense contre le régime tsariste. Les travailleurs, dont les femmes des industries du textile et de la métallurgie, sont en grève dans la capitale, Saint-Pétersbourg. Le 8 mars (le 23 février selon le calendrier julien), des milliers de femmes travailleuses d'usine à Saint-Pétersbourg sont en grève, revendiquant le pain et la paix. Elles revendiquent « Du pain pour nos enfants » et « Que nos époux reviennent des tranchées ». C'est le début de la Révolution de février qui mènera à l'abdication du tsar et à la création d'un gouvernement provisoire qui reconnaît le suffrage universel ainsi que les droits égaux des femmes

Lors de la Journée internationale des femmes en 1917, des milliers de femmes ouvrières des usines de Saint-Pétersbourg font la grève pour du pain et la paix.
Clara Zetkin (gauche) et
Rosa Luxembourg, 1910

1920 : V.I. Lénine a une importante discussion avec Clara Zetkin, qu'elle relate dans la brochure Lénine sur la question des femmes, dans laquelle il affirme qu'il « faut absolument que nous créions un fort mouvement international des femmes, sur une base théorique claire ». Il rappelle que dans l'organisation des femmes :

« Il faut fortement insister sur le lien indissoluble entre la position sociale et la position humaine de la femme, et la propriété privée des moyens de production. Cela permettra d'établir une ligne de démarcation claire et indéracinable entre notre politique et le féminisme. Et cela fournira également la base pour considérer la question féminine comme une partie de la question sociale, du problème des travailleurs, et ainsi la lier solidement à la lutte de classe prolétarienne et à la révolution. Le mouvement des femmes communistes doit être lui-même un mouvement de masse, une partie du mouvement de masse général. Non seulement du prolétariat, mais de tous les exploités et opprimés, de toutes les victimes du capitalisme ou de toute autre domination. C'est en cela que réside sa signification pour les luttes de classe du prolétariat et pour son oeuvre historique, la société communiste. »

1921 : Le 8 mars devient officiellement la Journée internationale des femmes lorsque des femmes bulgares, membres du Secrétariat international des femmes de l'Internationale communiste, proposent une motion voulant que l'événement soit célébré partout dans le monde le 8 mars. Cette date est choisie pour rendre hommage aux femmes de la Révolution russe, reconnaissant ainsi leur rôle comme une contribution à la lutte des femmes pour leur émancipation sur le plan international.

1928 : Le premier rassemblement de la Journée internationale des femmes a lieu en Australie. Il est organisé par des femmes communistes pour exiger une journée de travail de huit heures, à travail égal, salaire égal, des congés annuels payés et un salaire décent pour les sans-emploi.

1937 : Des femmes espagnoles manifestent contre les forces fascistes du général Francisco Franco pour souligner la Journée internationale des femmes.


Grève des travailleurs du textile à Montréal en 1937

1943 : Les femmes italiennes soulignent la Journée internationale des femmes par de militantes manifestations contre le dictateur fasciste Benito Mussolini qui envoie leurs enfants mourir dans la Deuxième Guerre mondiale.

Ainsi, depuis 1911, la Journée internationale des femmes est à la fois une journée de célébration des femmes pour leurs droits et les droits de tous et une journée pour affirmer de manière militante l'opposition des femmes à la guerre et à l'agression impérialiste, et pour le droit des peuples de décider de leur avenir. L'esprit de cette journée a toujours été de souligner que pour remporter les droits des femmes et lutter pour la paix et la sécurité, les femmes doivent elles-mêmes être aux premiers rangs de ces luttes et des gouvernements qui représentent ces revendications.

La contribution des femmes fait progresser la lutte pour l'affirmation politique

Assemblée des chartistes à Kennington Common en 1848


Anne Knight; congrès mondial contre l'esclavage de 1840; Elizabeth  Pease

1836 : Le mouvement des chartistes émerge en tant que mouvement de la classe ouvrière en Grande-Bretagne pour obtenir des droits politiques et investir la classe ouvrière du pouvoir, sur la base des principes démocratiques, mais aussi de la lutte contre la corruption. Bien que l'un de ses premiers objectifs soit le suffrage universel qui était réservé aux hommes propriétaires, les femmes y ont joué un rôle dirigeant. Parmi elles, il y a les femmes qui se sont fait valoir dans le mouvement pour l'abolition de l'esclavage sous l'empire britannique, dont plusieurs étaient des quakers. Plusieurs deviennent plus tard des dirigeantes du mouvement pour le vote des femmes qui s'est développé vers la fin du XIXe siècle.

1871 : Les femmes jouent un rôle exceptionnel dans la création et la défense de la Commune de Paris, qui est la première prise de pouvoir de l'État par le prolétariat et une des plus glorieuses pages de l'histoire de la classe ouvrière internationale. Avec l'Union des femmes comme organisation dirigeante, elles organisent les travailleuses sur les barricades, les postes d'ambulance et les cantines. L'Union des femmes les mobilise également pour lutter pour l'émancipation des femmes. Chaque arrondissement de Paris dispose de comités de l'Union pour le recrutement des femmes travailleuses militantes.

Nathalie Lemel, membre de l'Union des femmes, appelle les femmes à se joindre au travail : « Nous sommes arrivées au moment suprême, où nous devons pouvoir mourir pour notre nation. Plus de faiblesse ! Plus d'incertitude ! Toutes les femmes aux armes ! Toutes les femmes au devoir ! Versailles doit être anéanti ! »

Louise Michel (debout à gauche); croquis de femmes de la Commune de Paris

Une autre combattante exceptionnelle est Louise Michel du Comité de vigilance de Montmartre, qui en est élue présidente. Le comité organise des ateliers, recrute des infirmières ambulancières, aide les femmes de soldats, envoie des conférencières dans les clubs, etc. Elle est combattante et travailleuse médicale au 61e bataillon de Montmartre.

1904 : L'Alliance internationale pour le vote des femmes est fondée à Berlin suite à des décennies de luttes des femmes pour le droit de suffrage universel, affirmant en même temps leur rôle sur toutes les questions brûlantes du jour, telles que l'abolition de l'esclavage et la défense des droits des travailleurs. Les femmes propriétaires obtiennent le droit de voter sur l'Île de Man en 1881. Les femmes de ce qui était à l'époque une colonie britannique, la Nouvelle-Zélande, obtiennent le droit de vote en 1893. En Australie, les femmes obtiennent progressivement le droit de vote entre 1894 et 1911. Au Canada, certaines femmes ont obtenu le droit de vote au niveau fédéral en 1917, alors qu'une grande partie des femmes non-autochtones ont obtenu le suffrage universel en 1918. En Grande-Bretagne et en Allemagne, les femmes peuvent voter dès 1918. En Autriche et dans les Pays-Bas, dès 1919. Et aux États-Unis, en 1920.


Réunion des suffragettes en Angleterre en 1908 ;
Manifestation devant le tribunal de police en 1911

Mouvement des suffragettes aux États-Unis


Lors de la journée internationale des femmes de 1917, des milliers d'ouvrières de Saint-Pétersbourg font la grève pour le pain et la paix qui a mené à la Grande Révolution d'Octobre huit mois plus tard. Après la Révolution d'Octobre, outre l'instauration du suffrage universel, tous les arrangements politiques nécessaires ont été mis en place pour permettre la pleine participation des femmes à la vie sociale, culturelle et politique.

La lutte des femmes pour le droit de vote au Canada


Les femmes du Manitoba, de la Saskatchewan et de l'Alberta ont obtenu le droit de vote au niveau provincial en 1916, avant les provinces de l'Est.

Dans tout le pays, la reconnaissance des droits a toujours été une lutte contre les intérêts de propriété qui considèrent le pouvoir du peuple de décider contraire à leurs intérêts. Les droits ne sont pas reconnus en raison du fait que tous les membres du corps politique sont égaux et ont droit de participer à la gouvernance de la société dont ils dépendent pour leur subsistance. Au contraire, tout le discours porte sur ce que la Couronne veut bien « accorder » comme si les droits étaient une manne qui tombe du ciel.

Au Canada, les droits sont liés à la propriété et aux rapports de propriété, comme le montre le fait que les veuves propriétaires et les femmes célibataires propriétaires au Québec et en Ontario n'ont été autorisées à voter au niveau municipal qu'en 1884. Au Nouveau-Brunswick également, le droit de vote au niveau municipal a été étendu à partir de 1886 à toutes les femmes propriétaires « à moins que leur mari ne soit électeur ». En Nouvelle-Écosse, les femmes ont obtenu le droit de vote au niveau municipal en 1886 et dans l'Île-du-Prince-Édouard, les veuves propriétaires et les femmes célibataires propriétaires ont obtenu ce droit en 1888.

Au niveau provincial, au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta, les femmes avaient déjà obtenu le droit de vote en 1916. Elles ont formé des organisations qui, tout en ayant comme principal objectif d'organiser les femmes pour qu'elles votent, se sont également occupées de questions sociales et éducatives, notamment en exigeant des améliorations des conditions dans les usines, en particulier celles des ouvrières.

Janvier 1916. Photo de l'équipe de direction de la Women's Equality League prise juste après l'adoption par l'Assemblée législative du Manitoba du projet de loi modifiant la loi électorale pour donner le droit de vote aux femmes.

Au sujet de l'action de la Political Equality League (PEL), active entre 1912 et 1916, formée d'abord au Manitoba, puis dans d'autres provinces des Prairies, Linda McDowell de la Nellie McClung Foundation de Winnipeg écrit :

« Le manque d'argent a été un problème au début car la Ligue devait pouvoir fournir des conférenciers pour transmettre leur message dans les petites villes et les fermes du Manitoba ainsi qu'au public de Winnipeg. Mme Hample a fourni un financement initial. Par la suite, elle a recueilli des fonds en vendant des adhésions et, lorsque Nellie McClung s'est jointe à la Ligue, elle a proposé qu'elle pourrait ajouter une conférence sur le suffrage des femmes aux lectures publiques déjà très réussies de ses livres. Elle demandait 25 cents par personne et pouvait ainsi payer ses propres dépenses. Nellie était extrêmement populaire, et a tenue 100 conférences de lecture au Manitoba en 1911 et elle pouvait faire rassembler jusqu'à 3 000 personnes comme à Brandon. L'activité la plus célèbre de la Ligue, le Parlement des femmes de 1914, a permis de financer la plus grande partie du reste de leur campagne.

« Les conférencières de la Political Equality League ont souvent inspiré des communautés telles que Carberry ou Portage la Prairie (ou Moosomin, Saskatchewan) à créer leurs propres Political Equality League, affiliées au groupe de Winnipeg. La Roaring River Suffrage Association a été créée indépendamment par les soeurs Twilley et leurs amies, mais elles travaillaient également avec la Winnipeg League. Les groupes islandais pour le suffrage ne sont pas affiliés aux groupes anglais, mais ils étaient en contact, et se joignaient généralement à la Political League pour présenter des pétitions et des revendications au premier ministre.

« La Ligue a eu de nombreuses excellentes idées pour mobiliser les citoyens dans leur campagne. Leur bureau des présidents comprenait des membres de la PEL, comme Mme A.V. Thomas, Mlle Francis Beynon, Mlle Winona Flett (qui a épousé Fred Dixon en 1914) et Mme Nellie McClung. Ses journalistes écrivaient constamment des articles pour les journaux et Francis Marion Beynon écrivait sur le suffrage et les droits des femmes dans sa « Page des femmes » du The Grain Growers' Guide. Mme Thomas a également utilisé sa chronique dans le journal et les clubs féminin qu'elle a organisés dans les Prairies pour transmettre le message. En 1913, la Ligue a commandé cent banderoles « Votes for Women » qui ont été placées sur les tramways de Winnipeg. En 1913, elle a également tenu un stand au Stampede de Winnipeg et distribué des pamphlets. C'était un grand avantage que le programme du Stampede comprenne autant de femmes -- des championnes du lasso et de l'équitation ! Le Parlement des femmes de 1914 fut l'activité la plus réussie de la Ligue. Non seulement il a permis de recueillir de l'argent, mais le suffrage des femmes est soudain devenu très respectable et tout le monde a voulu s'impliquer. »

Les femmes de Winnipeg avec des pétitions de la Women's Political Equality League ; Emily Howard Stowe, fondatrice de la Canadian Women's Suffrage Association.

À la fin de 1922, les femmes avaient obtenu le droit de vote dans toutes les provinces, sauf au Québec. Terre-Neuve, qui était alors un pays séparé, a finalement reconnu le droit de vote des femmes en 1925.


Le Conseil de l'organisation des femmes du Québec pour le suffrage des femmes, de la Ligue des droits de la femme.

Au Québec, les femmes ont poursuivi leurs luttes militantes contre le fait d'être traitées par l'Église et les gouvernements comme la propriété de leur conjoint sans la permission duquel elles ne pouvaient même pas avoir de compte bancaire ou agir en leur propre nom de quelque façon que ce soit. Elles ont finalement obtenu le droit de vote en 1940.


La grève des allumettières de la compagnie E.B. Eddy de Hull, Québec, 1919.

Pendant cette période, dans tout le pays, les femmes ont également été les premières à se battre pour leurs revendications : la journée de huit heures et des conditions salariales et de travail décentes.

En ce qui concerne le droit de vote aux élections fédérales ou provinciales, aucune personne d'origine dite « orientale » n'a été autorisée à voter, et encore moins à occuper un poste d'élu, avant la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en 1948. Les Inuits n'ont pas été autorisés à voter avant 1950, et les membres des autres nations autochtones n'ont été reconnus comme citoyennes que si elles renonçaient à leur statut issu de traités. Ce n'est qu'en 1960 que les hommes et les femmes autochtones ont été autorisés à voter aux élections fédérales sans avoir à renoncer à leurs droits issus de traités.


Irene Parlby, Louise McKinney, Nellie McClung, Henrieta Muir Edwards et Emily Murphy, connues comme les « Cinq femmes célèbres », ont remporté leur cause en 1929, une action en justice pour faire reconnaître légalement les femmes comme des personnes au Canada.

Les femmes dans la Guerre civile d'Espagne et la Deuxième Guerre mondiale


Les femmes ont fait des contributions remarquables à la cause de la République durant la Guerre civile en Espagne.

1936-1945 : Les femmes ont fait des contributions remarquables du côté des Républicains dans la Guerre civile espagnole (1936-1939) et dans la défaite du fascisme nazi pendant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945). Les femmes de littéralement tous les pays d'Europe et d'Eurasie, conjointement avec les femmes de toutes les Amériques, ont joué un rôle primordial comme espionnes, messagères, radiotélégraphistes, fabricantes de grenades et de bombes, ambulancières, secouristes, saboteuses, combattantes de guérilla, simples soldats, tireuses d'élite et pilotes. Plusieurs sont torturées sans jamais divulguer des renseignements. Plusieurs sont exécutées — par pendaison, guillotine, peloton ou sous les balles d'un seul bourreau, dans les crématoires nazis, ou à la suite des coups reçus ou aux conditions insupportables des camps de prison nazis.

Neus Català est une femme catalane et une communiste qui, lorsque les troupes de Franco ont envahi la Barcelone en 1939, a conduit 200 orphelins de la guerre civile espagnole au-delà des montagnes enneigées des Pyrénées jusqu'en France. Elle demeure en France afin de combattre le fascisme nazi pendant la Deuxième Guerre mondiale avec la résistance française. Elle est finalement capturée par les Allemands et déportée au camp de concentration pour femmes de Ravensbruck puis à un camp de travaux forcés où elle et ses camarades sabotent les bombes et munitions qu'elles sont forcées de produire. « Nous, femmes, n'étions pas des assistantes », écrivait-elle plus tard dans ses mémoires, « nous étions des combattantes. » Neus Català décède le 13 avril 2019 à l'âge de 103 ans.

Assunta Adelaide Luigia Modotti Mondini, connue sous le nom de « Tina Modotti », née à Oudine, dans la région Frioul-Vénétie Julienne, Italie, en 1896, était photographe et communiste révolutionnaire et a contribué à la lutte contre le fascisme au sein du Secours rouge international. Utilisant différents pseudonymes, elle se rend dans des pays sous domination fasciste pour aider les familles des prisonniers politiques. Pendant la guerre civile espagnole, elle organise l'évacuation vers le Mexique et l'Union soviétique des enfants orphelins de la guerre. En 1939, lorsque Barcelone est occupée par les forces fascistes de Franco, elle parvient à fuir au Mexique, y poursuivant son travail auprès des réfugiés de la guerre civile espagnole. Elle y est décédée en 1942.

En Hollande, en 1940, les jeunes soeurs Freddie et Truus Oversteegen participent avec leur mère, une communiste, dans la distribution de journaux et de tracts illégaux pour la résistance. En 1941, les adolescentes commencent à entreprendre des missions plus périlleuses : sortir clandestinement des enfants juifs du pays, dynamiter des ponts et des chemins de fer, et attirer, embusquer et tuer des Allemands nazis et leurs collaborateurs hollandais.

Née dans une famille indienne patriotique, Noor Inayat Khan est née à Moscou en 1914 et grandit en France. Son arrière-arrière-arrière-grand-père Tipu Sultan est mort en combattant le pouvoir britannique en Inde en 1799. Sa famille déménage en Grande-Bretagne en 1940. Dans sa volonté de contribuer à la défaite du fascisme hitlérien, elle devient membre des femmes auxiliaires de l'armée de l'air en Grande-Bretagne où elle suit une formation de radiotélégraphie, mais pas sans être interrogée par les agents recruteurs au sujet de sa loyauté envers la couronne britannique. Inayat leur a répondu que tant que durera la guerre contre l'Allemagne, ils pouvaient compter sur sa loyauté envers la couronne et le gouvernement britanniques, mais qu'après la guerre elle pourrait devoir revoir sa position et soutenir l'Inde dans sa lutte pour l'indépendance contre la Grande-Bretagne. En 1943, elle est envoyée au coeur de la France occupée en tant qu'agent secret avec le réseau Prosper de la Résistance française. Le réseau, cependant, est hautement infiltré et la plupart de ses membres sont arrêtés. Dans une citation posthume saluant son courage moral et physique, il est dit que « Khan a refusé d'abandonner ce qui était devenu le poste le plus important et dangereux en France, bien qu'on lui ait offert la possibilité de retourner en Angleterre, parce qu'elle ne voulait pas laisser ses camarades français sans communications et elle espérait aussi pouvoir reconstituer son groupe ». Quelques mois plus tard, Khan est trahie et faite prisonnière par la Gestapo. Elle subit un interrogatoire des plus brutaux, mais ne divulgue que de faux renseignements. Elle est ensuite envoyée dans un camp de prisonniers en Allemagne et éventuellement à Dachau où elle et trois autres femmes agents sont exécutées en septembre 1944. Le dernier mot de Khan avant son exécution devant le peloton est : « Liberté ! »

Olga Benàrio Prestes est née en 1908 dans une famille juive de Munich. À l'âge de 15 ans, elle commence à travailler avec l'organisation clandestine de la jeunesse communiste allemande. Après son arrestation à la suite des accusations de « haute trahison » et après avoir aidé une camarade à fuir de prison, elle s'enfuit de l'Allemagne pour aller en Union soviétique où elle suit une formation militaire et stratégique. En 1934, elle a la responsabilité d'accompagner et de protéger le communiste brésilien Luis Carlos Prestes lorsque celui-ci sort de l'exil pour retourner au Brésil. Ils arrivent à Rio de Janeiro en plein coeur du soulèvement qu'appuie le Parti communiste contre le dictateur Getulio Vargas. Benàrio et Prestes sont arrêtés et en septembre ils sont extradés en Allemagne nazie. Au camp de prisonniers de Ravensbrück, elle poursuit son travail révolutionnaire antifasciste au sein d'un réseau clandestin de prisonniers communistes. En 1942, elle est envoyée aux chambres à gaz avec des centaines d'autres prisonniers politiques.

En Union soviétique, 800 000 femmes se rendent directement au Front de l'Est pendant la Grande Guerre patriotique, appellation de la Deuxième Guerre mondiale. Elles font partie des troupes régulières de l'Armée rouge et d'autres unités de combat.

Des tireuses d'élite de l'Armée rouge prêtes à aller au front ; des ouvrières sur les lignes de production à l'usine de tracteurs de Stalingrad


Le 588e régiment des bombardiers de nuit de l'Armée rouge

Deux Ukrainiennes qui se sont démarquées sont la tireuse d'élite Lyudmila Pavlichenko qui a à son actif 309 ennemis tués, et la pilote Nadezhda Popova, membre du redouté escadron de bombardiers de nuit que les Allemands nommaient les « Sorcières de nuit ». Popova a mené 852 missions dangereuses en basse altitude dans un vieux biplan en contreplaqué et bien que son avion ait été abattu à de nombreuses reprises, elle en est sortie indemne.

Étudiante en quatrième année d'histoire à l'Université de Kiev, Pavlichenko s'engage immédiatement lorsque l'Allemagne commence son invasion de l'Union soviétique en juin 1941. Pavlichenko fait partie du premier groupe de volontaires au bureau de recrutement, où elle demande à s'engager dans l'armée au lieu de devenir infirmière. Formée comme tireur d'élite, elle se bat pour défendre Odessa puis Sébastopol dans la péninsule de Crimée. Après avoir été blessée au combat en juin 1942, Pavlichenko est envoyée au Canada et aux États-Unis pour une visite publicitaire et devient la première citoyenne soviétique à être reçue par un président américain lorsque Franklin Roosevelt l'accueille à la Maison-Blanche. Pavlichenko est ensuite invitée par Eleanor Roosevelt à faire une tournée américaine pour raconter ses expériences. À Chicago, elle se tient devant de grandes foules, réprimandant les États-Unis pour qu'ils soutiennent le second front.

« Messieurs, dit-elle, j'ai 25 ans et j'ai tué 309 occupants fascistes à l'heure actuelle. Ne pensez-vous pas, messieurs, que vous vous cachez depuis trop longtemps? » Ses paroles se sont répandues parmi la foule qui a répondu par des cris d’appui. Les États-Unis lui offrent un pistolet semi-automatique Colt.

Elle reçoit un fusil à lunette Winchester, maintenant exposé au Musée central des forces armées à Moscou. Pavlichenko, Vladimir Pchelintsev (camarade tireur d'élite) et Nikolai Krasavchenko (commissaire aux carburants de Moscou) sont accueillis par des milliers de personnes à la gare Union de Toronto.

Ayant atteint le grade de major, Pavlichenko devient instructeur et forme des tireurs d'élite soviétiques jusqu'à la fin de la guerre. En 1943, elle reçoit l'étoile d'or d’héroïne  de l'Union soviétique et est commémorée sur un timbre-poste soviétique.

En 1941, Zoïa Kosmodemyanskaïa, 18 ans, participe à une unité de sabotage menant des activités de guérilla contre les forces nazies qui occupent un village soviétique. Elle est capturée en pleine mission et torturée sans divulguer de renseignements. Le matin suivant, elle est pendue devant les villageois locaux, mais avant de mourir elle déclare du haut du gibet : « Je ne crains pas de mourir, camarades. C'est une joie que de mourir pour son peuple ! » Et à l'intention de ses exécuteurs allemands : « Vous me pendez maintenant, mais je ne suis pas seule. Nous sommes deux cents millions. Vous ne pouvez pas tous nous pendre. Je serai vengée par eux. » Zoïa est la première femme à être déclarée Héros de l'Union soviétique pendant la guerre et elle devient un symbole populaire de la résistance.


L'adolescente Zoïa Kosmodemyanskaïa défie ses bourreaux.

En 1943, Lepa Radi, 17 ans, une communiste serbe bosniaque et membre des partisans yougoslaves, est capturée alors qu'elle protège les femmes et les enfants qui fuient les forces nazies par un barrage de tirs sur les troupes SS qui avançaient. Elle est pendue après avoir été torturée sans rien divulguer. Avant d'être pendue, elle exhorte son peuple à se battre pour sa liberté et à ne pas capituler. Lorsqu'on lui offre un pardon de dernière minute à condition qu'elle divulgue le nom de ses camarades et dirigeants, elle réplique qu'elle ne trahira pas son peuple et que ses camarades se feront connaître le jour où ils vengeront sa mort.

D'autres femmes, comme Mala Zimetbaum, une juive de Belgique, a aussi confronté ses bourreaux de façon semblable, en se moquant d'eux et en les défiant, attirant sur elle un sort encore plus cruel. Mala est la première femme à s'évader du camp de prisonniers d'Auschwitz-Birkenau, mais a été capturée et exécutée.


La cinéaste de l'Armée rouge Ottilia Reizman

10 février 1945 - Ottilia Reizman, cinéaste de l'Armée rouge, filme les combats de rue à Budapest. Avant 1944, elle travaillait dans les détachements de partisans biélorusses. Son travail a permis de filmer les partisans de Biélorussie.


Le 26 octobre 1941, Maria Brouskina, combattante de la résistance antifasciste, capturée et exécutée par les nazis, reste défiante jusqu'à la fin.

Maria Brouskina, une jeune juive de 17 ans, fille d'un sculpteur renommé de Minsk, en Biélorussie, aide les prisonniers de guerre de l'Armée rouge à fuir les camps de concentration, falsifie des documents pour eux et fournit aux prisonniers de la nourriture et des vêtements. En octobre 1941, elle établit des contacts avec d'autres résistants antifascistes de la ville. Ils organisent l'évasion de plusieurs prisonniers de guerre de l'Armée rouge capturés mais sont trahis aux nazis. Le groupe est arrêté et pendu publiquement à Minsk (tous ont entre 16 et 21 ans).

Exécution d'Alexandra Pavlovska-Afinogenova et Maria Sakharova
en Finlande en décembre 1941

Alexandra Pavlovska-Afinogenova et Maria Sakharova sont deux combattantes antifascistes en Carélie. Toutes deux ont tenté d'organiser des groupes de résistance antifasciste dans la ville de Medvejiegorsk et ont été exécutées par les troupes finlandaises en décembre 1941.


Des combattantes partisanes en Ukraine, Russie, Pologne, Bélarus, Yougoslavie et Italie

Les héroïnes des Amériques à la fin du XIXe siècle

Du XVIe au XIXe siècle : Une période de lutte anticoloniale et anti-esclavagiste dans les Amériques s'ouvre avec le début de la colonisation européenne vers la fin du XIVe siècle. Elle connaît un développement prodigieux au début du XIXe siècle avec le triomphe des anciens esclaves africains sur les Français lors de la Révolution haïtienne de 1804.

Anacaona à Hispaniola

Anacaona est la première femme des Amériques à se soulever contre les conquérants espagnols. Elle naît en 1474 sur l'île d'Hispaniola (maintenant Haïti et République dominicaine), où Christophe Colomb a débarqué pour la première fois en décembre 1492. Lorsqu'elle apprend les abus que commettent les colonialistes contre les femmes des Caraïbes, elle mène le peuple de Xaragua à la résistance contre les Espagnols. Le Xaragua resta le seul territoire insoumis à l'arrivée d'Ovando (nouveau gouverneur espagnol) en Ayiti en 1502. Elle sera pourchassée par Ovando pendant six mois. Lorsqu'elle est capturée, il lui propose de l'épargner si elle devient sa concubine. Elle refuse et est pendue publiquement en 1504. Elle avait 29 ans.

Aqualtune Ezgondidou Mahamoud

Aqualtune Ezgondidou Mahamoud da Silva Santos (circa 1635-675), la fille du roi de Mani-Kongo, dirige une armée de près de 10 000 guerriers pour défendre le règne de son père en Afrique contre les Portugais. Elle est capturée en 1665 à l'âge de trente ans par des mandataires, enchaînée et expédiée comme esclave, des rives d'Elmina (aujourd'hui le Ghana) jusqu'à Recife, au Brésil. Au huitième jour du voyage, elle se met à la tête d'une insurrection à bord du bateau d'esclaves. À Recife, elle tente à nouveau de prendre la fuite en plongeant dans la mer. Elle est vendue à une plantation à Puerto Calvo dont la spécialité est l'élevage de bétail et d'hommes, à proximité de Palmares. Six mois plus tard, elle et ses camarades détruisent la Casa Grande et ses hôtes. Elle est à la tête d'un groupe grandissant de 200 Africains kidnappés, elle fonce sur Palmares, démolissant et incendiant tout ce qui se trouve sur son passage. Elle devient la commandante du quilombo de Subupuira, au nord-est de Macoco, la cité royale et la capitale de Palmares qui deviendra le Mocambo de Subupuira (les mocambos sont les villages qui constituent un quilombo).

Aqualtune devient l'une des dirigeantes de la première République noire indépendante de Palmares (Quilombo dos Palmares, circa 1600-1695), une redoute dans une région montagneuse de 30 000 habitants dans le nord-est du Brésil, établie par des marrons (des Africains fugitifs), des Amérindiens et des Blancs pauvres qui fuient la misère des plantations de canne à sucre.

Quilombo dos Palmares, le plus connu des quilombos et des palenques d'Amérique latine, s'inspire de la pensée africaine de son peuple. Ce n'est pas qu'un refuge où les Noirs convergent, c'est aussi un grain de sable dans l'engrenage du système d'esclavage imposé au Brésil par les colonisateurs portugais. Palmares est la république élue d'un peuple libre, uni, vivant en communauté et dans la prospérité. Le peuple y crée un nouvel ordre social qui s'inspire de la gouvernance, de l'expérience et de l'héritage africains. La nécessité d'une production capable de nourrir des milliers de personnes et l'urgence de promouvoir une fraternité partagée font en sorte que le quilombo est organisé comme un petit État. Les décisions les plus importantes sont prises en assemblée.

Contrairement à la monoculture de la canne à sucre des colonisateurs à des fins d'exportation, à Palmares on plante le maïs, les haricots, le manioc, la canne à sucre, la pomme de terre et des légumes. La terre appartient à la collectivité, une tradition venant d'Afrique, et la population entière déménage d'endroit de temps à autre pour se protéger des attaques des colonisateurs. Les habitants de Palmares font fréquemment des incursions dans les villes avoisinantes pour y libérer d'autres esclaves, obtenir des armes, de la poudre et des outils et pour veiller à ce que justice soit rendue aux esclavagistes.

De nombreuses expéditions militaires ont été organisées par les colonisateurs portugais et les hollandais contre Palmares. Entre 1672 et 1694, Palmares tient le coup contre en moyenne une attaque à tous les quinze mois. Les habitants de Palmares ont recours à ce qu'on appelle la guerre de la jungle, évitant l'ennemi, l'attaquant soudainement à l'improviste pour ensuite se cacher dans la jungle. Les Palmariens comptent aussi sur les nouvelles des expéditions ennemies grâce aux esclaves des plantations et les colons à qui ils achètent des armes et des outils. On dit qu'Aqualtine est tombée au combat vers 1675 dans un assaut des troupes de Manuel Lopez Galvao, qui a rapporté 2 000 paires d'oreilles à Bahia.






Dandara dos Palmares

Dandara dos Palmares, une des dirigeantes les plus célèbres et la conjointe du petit-fils d'Aqualtine, Zumbi, lutte contre l'esclavage à partir du quilombo de Palmares. Bien que ses origines soient peu connues, Dandara, dont le nom veut dire « la plus belle » (a mais bela), est — contrairement à l'histoire officielle qui la marginalise comme étant uniquement une conjointe — une guerrière et une reine de plein droit. La plus représentative des femmes dirigeantes de la République de Palmares, selon les dires, Dandara participe est de tous les combats dans ce qui est créé, organisé, vécu et souffert dans cet État. Dandara contribue à la construction de la société de Palmares, à son organisation socioéconomique et politique.

En 1678, le peuple de Palmares s'oppose au Traité de Paix conclu avec le gouverneur portugais pour accommoder les quilombolas en proposant une promesse de paix et de liberté pour les esclaves fugitifs, et ainsi tenter de subvertir le mouvement de résistance pour la libération de tous les esclaves. Le peuple ne peut accepter que certains Noirs soient libres et d'autres maintenus en esclavage. L'entente négociée exige que les habitants de Palmares se rendent sur les terres de Vale do Cacau ( a Vallée du Cacao). Dandara meurt le 6 février 1694 après la destruction du Quilombo dos Macacos appartenant à Palmares. Elle et plusieurs autres quilombolas (les habitants de quilombo) se lancent du plus haut promontoire plutôt que de se soumettre à l'esclavage.

Tereza de Benguela

Tereza de Benguela est la dirigeante quilombola et conjointe de Quilombo de Quartere ou de Piolho, dirigeant des marrons dans l'État de Mato Grosso. Elle commande la structure politique, économique et administrative du quilombo, et maintient un système défensif d'arme échangées avec les Portugais ou saisies par les esclaves. Ils survivent jusqu'au moment des soulèvements des Indiens boliviens qui perturbent les autorités des couronnes espagnole et portugaise. Tereza est arrêtée dans une de ces confrontations et, refusant d'accepter l'esclavage, elle se suicide.

Na Agontimé, la reine du Bénin, est vendue comme esclave à (l'État de) Maranhao, où on lui donne un nouveau nom, Maria Jesuina. Elle fonde la Casa das Minas (la Maison des mines) et la reconstruit en tant que maison pour le culte des Ancêtres.

Tia (Aunt) Simoa dirige la lutte contre l'esclavage dans l'État de Ceara. Elle fait partie du Grupo de Mulheres Negras do Cariri (le Groupe de femmes noires de Cariri), le Prestas Simoa.

Maria Aranha est la dirigeante de Quilombo de Mola, dans l'État de Tocantins. Elle vainc toutes les attaques visant à réduire le peuple à l'esclavage et organise toute la société en cet endroit.

Nanny

« Nanny » également connue sous le nom de « Reine des Maroons » est née dans ce qui est aujourd'hui le Ghana en Afrique. Au début du XVIIIe siècle, elle dirige dans les collines de la Jamaïque une communauté d'Africains anciennement réduits en esclavage, connus sous le nom de Windward Maroons. Elle organise des raids dans les plantations britanniques pour libérer des centaines de personnes de l'esclavage qui continuent à lutter contre les colonialistes britanniques. Elle est une héroïne nationale de la Jamaïque, célèbre pour son succès en tant que dirigeante, tacticienne et stratège militaire.


Bartolina Sisa; statue de Sisa et Tupac Katari à El Alto, Bolivie

Bartolina Sisa est une femme aymara qui se bat aux côtés de son mari, le chef Tupac Katari, et sa soeur Gregoria Apaza, à la tête d'une armée de 40 000 personnes dans une rébellion indigène contre les colonialistes espagnols dans le sud du Pérou (aujourd'hui la Bolivie). Ils assiègent la ville de La Paz pendant 184 jours, se retirent seulement après l'arrivée de nouvelles troupes coloniales de Lima et de Buenos Aires. Sisa et Katari sont trahies et capturées. Sisa est brutalement torturée mais ne divulgue aucune information. Après avoir été forcée de voir son mari noyé et écartelé publiquement, elle subit un sort tout aussi horrible moins d'un an plus tard. Son corps est ensuite coupé avec sa tête et ses membres exposés dans les villages autochtones pour envoyer un message d'avertissement le 5 septembre 1782. En son honneur, le 5 septembre est reconnu en Bolivie comme la Journée internationale de la femme autochtone.

Micaela Bastidas

Micaela Bastidas est la conseillère de son mari, le dirigeant indépendantiste inca Tupac Amaru II, et elle-même une dirigeante révolutionnaire à part entière. Elle commande un bataillon d'insurgés et est connue comme une stratège militaire audacieuse et remarquable. En 1781, après un soulèvement raté, elle est capturée par les Espagnols et exécutée sur une place publique avec son mari et un de leurs fils pour avoir organisé la rébellion.

Solitude

Une révolution des travailleurs asservis des plantations à Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti), commencée en août 1791, a obligé la France à abolir légalement l'esclavage dans ses colonies moins de trois ans plus tard. En 1802, cependant, les forces de Napoléon ont cherché à ressusciter l'économie basée sur le sucre de Saint-Domingue, de la Guadeloupe et d'autres exploitations françaises dans les Caraïbes en ré-asservissant les esclaves libérés qui vivaient en tant que citoyens français depuis huit ans. Les Africains et leurs descendants ont résisté avec acharnement aux forces françaises - avec succès à Saint-Domingue, sans succès en Guadeloupe. Solitude est une héroïne en Guadeloupe pour son rôle dans cette lutte pour une liberté durable en 1802.

Solitude avait rejoint la colonie marron de La Goyave au milieu des années 1790, et lors d'une attaque du général français Desfouneaux, elle devint le chef d'un petit groupe qui s'échappa sur les collines de la Guadeloupe, échappant à la capture. Le 5 mai 1802, des navires français arrivent à Pointe-à-Pitre avec des troupes prêtes à appliquer le décret de Napoléon pour rétablir l'esclavage dans les îles. Des batailles éclatent alors que les Africains et leurs descendants, dont Solitude et ses partisans, se battent pour préserver leur liberté. Les rebelles marrons, surpassés en nombre par les troupes françaises, décidèrent de faire un dernier geste en laissant les Français avancer sur leur territoire avant de faire exploser des stocks de poudre à canon, se tuant ainsi avec des centaines de soldats français. Solitude et plusieurs autres ont survécu et ont été capturés et condamnés à mort par un tribunal militaire français. Comme elle était enceinte à l'époque, Solitude ne devait être pendue qu'après la naissance de son enfant, car celui-ci allait devenir la propriété d'un propriétaire d'esclaves. Le matin suivant l'accouchement, selon les récits, Solitude est sortie de prison paisiblement alors que le lait maternel tachait sa chemise de nuit. « Vivre libre ou mourir » seront ses derniers mots avant d'être pendue, devenant ainsi une martyre et un symbole pour toutes les femmes et les mères qui se sont sacrifiées et ont lutté contre vents et marées pour défendre les idéaux de liberté et d'égalité. Près de 200 ans plus tard, une statue a été placée en sa mémoire sur le boulevard Héros aux Abymes en Guadeloupe.


Catherine Flon, Sanité Bélair et Cécile Fatiman en Haïti ont joué un rôle important dans les luttes anticoloniales de leur pays.

Les femmes jouent un rôle central dans tous les aspects de cette révolte en organisant d'autres esclaves pour qu'ils refusent un travail dangereux, en pratiquant des rituels spirituels qui inspirent à se joindre à la cause de la liberté, par un travail de renseignement et en combattant contre les Français. Peu de temps après qu'Haïti ait gagné son indépendance et rejeté le joug de l'esclavage, une vague d'insurrections se produit dans les colonies établies par les Espagnols. Les femmes jouent également un rôle crucial dans ces rébellions, notamment en tant que dirigeantes au combat, et font preuve d'une bravoure exemplaire.

Juana Azurduy de Padilla

Juana Azurduy de Padilla est une combattante de la guérilla qui se bat aux côtés de son mari, Manuel Ascencio Padilla, pour l'indépendance bolivienne. Elle se mérite le grade de lieutenant-colonel. Elle est connue pour son appui indéfectible aux peuples autochtones du Haut-Pérou et son leadership militaire. En 1815, au cours d'une bataille à Pintatora, elle quitte le champ de bataille pour donner naissance à son quatrième fils, revient quelques heures plus tard sur les lignes de front pour rallier ses troupes, et capture personnellement l'étendard des forces espagnoles vaincues.

« La Pola » affrontant la mort avec défiance

En Colombie, Policarpa « La Pola » Salavarrieta est une espionne courageuse et efficace pour les forces révolutionnaires, faisant rapport sur les forces loyalistes et gagnant leurs soldats à la cause de l'indépendance. Capturée en 1817, à 22 ans et condamnée à mort pour haute trahison. Les mains liées, La Pola marche jusqu'à sa mort accompagnée de deux prêtres. Au lieu de répéter les prières qu'ils lui demandent de réciter pour sauver son âme, elle maudit les Espagnols et prédit leur prochaine défaite. Ses derniers mots devant le peloton d'exécution sont de rallier ses camarades d'armes : « J'ai plus qu'assez de courage pour subir cette mort et encore mille autres. N'oubliez pas mon exemple. » La Pola est une héroïne nationale de la Colombie.


Manuela Saenz

L'héroïne révolutionnaire d'origine équatorienne Manuela Saenz rejoint son compagnon, le libérateur Simón Bolívar, sur le champ de bataille et joue un rôle politique important pendant les guerres pour libérer la Nouvelle-Grenade (aujourd'hui le Venezuela, la Colombie et l'Équateur) de la domination coloniale espagnole.

Maria Andrea Parado de Bellido

Maria Andrea Parado de Bellido, une révolutionnaire indigène péruvienne, transmet des informations aux forces patriotes pour les aider dans leur lutte contre les royalistes espagnols. Capturée et amenée devant un peloton d'exécution en 1822, elle rejette l'offre de dernière minute de ses ravisseurs de lui épargner la vie si elle divulgue le nom de ses collaborateurs, déclarant : « Je ne suis pas ici pour vous divulguer des informations, mais pour me sacrifier pour la cause de liberté. » En 1925, une statue a été érigée à sa mémoire à l'endroit où elle a été exécutée.

Murale en hommage au sacrifice de Gertrudis Bocanegra pour l'indépendance du Mexique
sur la place publique qui porte aujourd'hui son nom à Morelos, Michoacan, Mexique

María Gertrudis Teodora Bocanegra Mendoza rejoint les forces de la guerre d'indépendance du Mexique (1810-1821) à ses débuts. Elle est une messagère qui aide à former un réseau de communication entre les principaux lieux de la rébellion. Elle est capturée en 1817 et soumise à la torture pour révéler les noms d'autres rebelles, ce qu'elle refuse fermement de faire, et est exécutée pour trahison.


Zacimba Gaba; Zéférina; Maria Quitéria de Jesus

Zacimba Gaba, une princesse angolaise, incite une révolte des esclaves dans l'État d'Espirito Santo contre la Casa Grande et dirige le quilombo où elle est reine. Pendant plusieurs années, elle commande des attaques contre des bateaux d'esclaves, apparaissant au coeur de la nuit dans des détroits périlleux pour rescaper les esclaves africains. Elle meurt au cours d'une de ces confrontations.

Zeferina, la dirigeante du quilombo d'Urubu à Bahia, enfant, est transportée au Brésil de l'Angola. Zeferina mène la révolte contre les capitaes-do-mato (les capitaines de la forêt, des mercenaires) en 1826. Selon plusieurs histoires, elle les confronte munie d'un arc et de flèches.

Maria Quitéria de Jesus de Bahia, au Brésil, combat dans la guerre d'indépendance contre le Portugal (1822-24) dans un uniforme d'homme. Elle est promue au grade de lieutenant et décorée de l'Ordre impérial pour sa bravoure et ses compétences et est reconnue comme une héroïne nationale de son pays.

Mariana Crioula, une mucama (femmes esclave) dans Vila das Vassouras, à Rio de Janeiro, avec son conjoint Manuel Congo, dirige la plus importante révolte à Rio de Janeiro le 5 novembre 1838 et forme ensuite un quilombo avec lui.

 Juana Saltitopa

Juana de la Merced Trinidad (1815-1860), mieux connue sous le nom de Juana Saltitopa, militante dominicaine et femme militaire, est reconnue comme un symbole de l'héroïsme féminin pour ses efforts pendant la guerre d'indépendance.

Carlota, une femme esclave d'origine Yoruba originaire d'Angola, saisit la machette le 5 novembre 1843 et dirige l'héroïque soulèvement à la raffinerie de sucre dans la province de Matanzas à Cuba. La grande plaine de Havana-Matanzas est l'emporium de l'oligarchie propriétaire d'esclaves, en raison de la richesse de la terre et de l'essor de l'industrie de la canne à sucre. La population esclave de Cuba s'accroît de près de 30 000 en 1774 à 436 000 en 1841, lorsque les esclaves constituent 45 % de la population. Au XIXe siècle, plus de 600 000 Africains sont transportés dans l'île comme esclaves.

Carlota et ses capitaines, suivant leur plan secret, partent de Triunvirato pour se diriger vers la plantation de canne à sucre d'Arcana pour libérer leurs frères et soeurs, particulièrement Fermina, qui avait été très active dans une rébellion antérieure le 2 août, et un homme du nom d'Evaristo. Fermina est arrêtée, enchaînée et incarcérée. Fermina et d'autres sont libérées mais Carlota est capturée au cours d'une bataille inégale et tuée brutalement.

La révolte dirigée a des répercussions internationales. Quelques jours après le début de la rébellion, le Vandalia, une corvette de la marine américaine, se pointe dans le port de la Havane sous le commandement du contre-amiral Chauncey, le porteur d'une lettre « officielle » de l'attaché d'affaires espagnol à Washington, qui avise le capitaine général O'Donnell qu'il peut compter sur l'aide des États-Unis pour écraser la rébellion « afro cubaine », un document que le commandant Chauncey, accompagné de M. Campbell, le consul des États-Unis à la Havane, présente au gouverneur colonial lors d'une cérémonie diplomatique qui se déroule en grande pompe.

Pour lui rendre hommage, on donne son nom à l'Opération Black Carlota de Cuba en 1980 en Afrique du Sud, dont le haut fait est la bataille de Cuito Cuanavale et la défaite de l'armée raciste et fasciste de l'Afrique du Sud lors d'une bataille acharnée.

Monument à la rébellion de Carlotta

Ana Bétancourt

Ana Betancourt, combattante de l'indépendance cubaine, s'adresse en 1869 à l'Assemblée constitutionnelle des patriotes cubains à Guáimaro et déclare à l'occasion de la proclamation de la première constitution anticoloniale insurrectionnelle de Cuba : « Citoyens : la femme cubaine a attendu avec patience et résignation dans le coin sombre et calme de sa maison, cette heure sublime, pour une juste révolution pour briser son joug et libérer ses ailes. [...] Vous avez détruit l'esclavage basé sur la couleur en émancipant l'esclave. Le moment est venu de libérer la femme ! »

1837-1838 : Les femmes prennent place aux côtés des hommes lors de la Rébellion de 1837 pour établir la nation québécoise et lutter contre la domination coloniale britannique. Lors de réunions publiques au printemps de 1837, avant la rébellion, des femmes comme Emily Boileau-Kimber jouent un rôle crucial. Parmi les autres femmes notables, mentionnons Julie Papineau, épouse de Louis-Joseph Papineau, chef du Parti patriote. Elle est une personnalité politique à part entière et participe à la fondation d'un comité de femmes patriotes. Lorsque la lutte armée commence, les femmes aident à produire les balles et à fabriquer des cartouches pour la poudre à fusil.

Drapeau des patriotes

Madame Masson et Madame Dumouchel, parmi les plus ardentes des Patriotes, conçoivent et tissent le premier drapeau québécois planté en décembre 1837 par les combattants de Saint-Eustache. Les femmes sont réputées pour leur compassion exceptionnelle dans le traitement de toutes les victimes du conflit, de quelque côté qu'elles soient. Émilie Gamelin se fait connaître pour son aide aux prisonniers politiques et aux rebelles capturés.

Sojourner Truth

Aux États-Unis, Sojourner Truth est une abolitionniste afro-américaine et militante des droits des femmes, plus connue pour son discours sur les inégalités raciales prononcé en 1851 à l'Ohio Women's Rights Convention. Elle est née esclave. Vendue aux enchères à l'âge de 9 ans et deux fois de plus par la suite, elle s'échappe avec sa petite fille en 1826, prend le nom de Sojourner Truth et consacre sa vie à la cause de l'abolition de l'esclavage, des droits politiques des femmes et de la réforme pénitentiaire. Connue comme l'une des principales dirigeantes des abolitionnistes, elle insiste sur le fait que la communauté abolitionniste doit lutter pour les droits civils des femmes noires comme des hommes. En 1865, près de 100 ans avant le mouvement pour les droits civiques aux États-Unis, Truth tente de forcer la déségrégation des tramways à Washington en utilisant des voitures destinées aux blancs. Elle décède en 1883.








Harriet Tubman 

Née vers 1822, Harriet Tubman est une abolitionniste afro-américaine et militante politique pour le suffrage des femmes. Elle échappe à l'esclavage et devient connue comme la plus célèbre « chef de train » du chemin de fer clandestin, le réseau secret de maisons sûres utilisé pour ramener les fugitifs de l'esclavage vers le nord. Année après année, elle revient dans le sud pour servir de guide aux personnes qui fuient l'esclavage. Elle n'est jamais capturée malgré la récompense de 10 000 $ pour son arrestation. Tubman souffre toute sa vie de son traitement brutal, y compris d'un traumatisme crânien qui l'a laissée partiellement sourde, mais cela ne l'arrête pas. Pendant la guerre civile, elle travaille pour l'armée de l'Union en tant que cuisinière et infirmière, mais également en tant que scout et espionne armée. Première femme à diriger une expédition armée pendant la guerre, elle a dirigé le raid sur la rivière Combahee, qui a libéré plus de 700 esclaves en Caroline du Sud. Elle est décédée à l'âge de 93 ans et a été enterrée avec les honneurs militaires au cimetière de Fort Hill à Auburn, New York.

Mary Ann Shadd Cary

Mary Ann Shadd Cary, née en 1823 dans le Delaware, est une activiste anti-esclavagiste et pour les droits des femmes et la première femme noire à fonder un journal en Amérique du Nord. En 1850, lorsque le Congrès des États-Unis adopte la Loi sur les esclaves fugitifs visant à décourager toute aide aux esclaves en fuite et à ordonner leur arrestation, Shadd s'établit au Canada où le reste de sa famille vient rapidement la rejoindre. En 1858, son père Abraham devient le premier noir à être élu au Canada, au poste de conseiller de la municipalité de Raleigh en Ontario. À Windsor, en Ontario, Mary Ann Shadd fonde une école intégrée racialement, démontrant son engagement à la lutte contre le racisme par l'éducation. Elle fonde également et est la rédactrice d'un journal hebdomadaire anti-esclavagiste, le Provincial Freeman. C'est le premier journal qui donne une voix aux Afro-Américains. Elle le publie jusqu'en 1861 dans le sud de l'Ontario. Après la guerre civile, Shadd retourne aux États-Unis où elle devient la deuxième femme afro-américaine à obtenir un diplôme de droit et se joint à l'Association nationale pour le suffrage des femmes et fait campagne aux côtés de Susan B. Anthony et Elizabeth Cady Stanton.


La bataille de Little Big Horn dépeinte par Kicking Bear

1864-1879 : Les événements marquants pour les Cheyennes sont le massacre de Sand Creek en 1864 et la bataille de la rivière Washita en 1868. Dans les deux cas, c'est l'armée américaine qui attaque des colonies cheyennes manifestement pacifiques. Plusieurs centaines de Cheyennes sont tués au cours de ces deux batailles, pour la plupart des civils, des vieillards et des enfants.

Certains récits de Sand Creek en particulier racontent l'histoire de Mo-chi, une femme qui, après le massacre de Sand Creek, repousse un violeur, aide à mettre les survivants à l'abri chez des parents du nord et devient guerrière.

Muts-i-mi-u-na

Une série de batailles ont lieu, connues plus tard sous le nom de Grande Guerre des Sioux. Chez les Cheyennes, la bataille de Rosebud est connue sous l'épithète de «Bataille où la fille a sauvé son frère ». Muts-i-mi-u-na (Femme du sentier du jeune buffle) des Tsitsistas (Cheyennes) sauve son frère blessé, Me'enonehne'e (Chef vient en vue). Sa bravoure inspire les Cheyennes qui remportent la victoire. Plus tard la même année, elle se bat aux côtés de son mari Coyote Noir dans la célèbre Bataille de Little Bighorn. La tradition orale cheyenne du Nord lui attribue le mérite d'avoir fait tomber de son cheval le lieutenant-colonel George Armstrong Custer. Pour ses actions à Rosebud et à Little Bighorn, Muts-i-mi-u-na s'est mérité l'épithète de «femme brave ».

Thasina Mani  

On raconte qu'un Sioux nommé Fast Eagle a ensuite tenu Custer à terre pendant qu'une autre Sioux, Thasina Mani (Femme à la robe changeante), le poignardait. Une autre femme qui a combattu l'armée de Custer est Minnie Hollow Wood, qui a acquis le droit de porter le couvre-chef de guerre pour sa bravoure au combat. Éhyophsta (Femme aux cheveux jaunes), elle aussi membre des Sociétés guerrières cheyennes, a également pris part à la fameuse bataille.

Osh-Tisch

L'héroïsme de deux autres femmes à la bataille de Rosebud mérite une mention : Osh-Tisch, dont le nom se traduit par Trouve-les et tue-les, et L'Autre Pie, toutes deux femmes de la Nation-des-Corbeaux qui défendent férocement leur peuple sur le champ de bataille. À la fin des années 1890, Osh-Tisch est emprisonnée par un agent du gouvernement américain. La Nation-des-Corbeaux se rassemble à sa défense et exige le départ de l'agent, qui est renvoyé peu après. Osh-Tisch meurt en 1929.

 
Guerrière apache Lozen

Lozen est née vers 1840 et est morte le 17 juin 1889 chez les Apaches de Chihenne Chiricahua. Elle était la soeur du célèbre guerrier Victorio. Selon les légendes, Lozen était capable d'utiliser ses pouvoirs au combat pour apprendre les mouvements de l'ennemi. Le mot « lozen » est un titre de guerre apache, qui signifie celle qui a volé des chevaux lors d'un raid.

(Sources : archives du LML, des archives du CRHB, Wikipedia, Peoples' Dispatch, Global Research, ww2today, Unesco, Redfish, Upworthy.com, Allthatisinteresting.com, Nellie McClung Foundation : Catherine Cleverdon ; The Woman Suffrage Movement in Canada, Toronto (1950) p. 50 ; The Country Homemakers, The Grain Growers' Guide, (19 novembre 1913), p. 10)

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