Rapport sur les infrastructures aux États-Unis par la Société américaine des ingénieurs civils
À chaque quatre ans, la Société américaine des
ingénieurs civils (ASCE) publie un bulletin de
rendement pour les infrastructures américaines,
qui évalue l'état et le rendement des
infrastructures américaines et leur attribue une
note en fonction de leur état physique et des
investissements requis pour les améliorer.
L'administration Biden a eu recours au rapport de
2021 pour souligner les nombreuses défaillances
dans les infrastructures nationales pour faire
valoir la nécessité de son plan de 2,3 billions de
dollars pour payer les riches.
En
réalité, les échecs liés aux infrastructures
crèvent les yeux dans la vie quotidienne des gens
comme en témoignent l'eau courante empoisonnée à
Flint, au Michigan, la souffrance des gens au
cours de la vague de chaleur dans l'ouest du pays
et la détérioration évidente des conditions de vie
et de travail dans plusieurs villes et villages y
compris l'effondrement soudain d'une tour à condos
dans une enclave relativement aisée de la Floride,
coûtant la vie à un grand nombre de personnes. La
construction et l'entretien d'infrastructures
sociales est une nécessité sans faute de toute
société, en particulier de sociétés modernes dans
lesquelles l'économie et la vie elle-même sont
socialisées et interreliées.
Le problème n'est pas de savoir si les
infrastructures sont défaillantes, mais de
reconnaître que l'oligarchie financière qui
contrôle les affaires économiques et politiques
n'est pas en mesure d'organiser ce qui est
nécessaire. Construire des infrastructures dans un
contexte moderne fait partie de l'édification
nationale pour le bien commun. Pour y arriver, il
faut que le but soit de servir le peuple,
l'économie, la nation et l'ensemble de l'humanité,
et que le peuple soit investi du pouvoir souverain
et du contrôle.
Le but des cercles dirigeants des oligarques est
intéressé et compétitif. Leurs actions sont
dictées par leur but et leurs intérêts étroits
divergents qui agissent à l'encontre du caractère
socialisé de l'économie et du monde moderne et des
besoins du peuple. L'économie contemporaine a
besoin de coopération et d'un but visant à
répondre aux besoins du peuple et à affirmer ses
droits, ce qui ne peut se faire que si l'économie
entière – avec tous ses secteurs, toutes ses
entreprises, ainsi que l'environnement social et
naturel – est prise en compte lorsque vient
le temps de décider et de planifier.
Le but des oligarques est basé sur
l'expropriation de nouvelle valeur que les
travailleurs qu'ils contrôlent produisent au pays
et à l'étranger, dans le contexte d'une
concurrence féroce avec d'autres oligarques
mondiaux. Leur but de maximiser leur profit privé
va de pair avec leur obsession de servir leurs
intérêts privés et non les larges intérêts
généraux du peuple et de la nation. Avec ce but
étroit, les oligarques exigent que l'économie et
ses infrastructures servent, d'une façon ou d'une
autre, leurs intérêts privés. Leurs actions
entrent directement en conflit avec l'économie
socialisée moderne qui requiert une coopération
qui bénéficie à tout le monde et non la cupidité
et la concurrence qui ne bénéficient qu'à
quelques-uns. Il en résulte des crises économiques
chroniques, des guerres, des problèmes non résolus
et une détérioration des conditions sociales et
naturelles.
À l'ère moderne, la construction d'une nation
progresse lorsque le peuple lutte pour le contrôle
et la prise de décision. Les travailleurs qui
s'organisent pour affirmer leurs droits et leurs
revendications sur ce qu'ils produisent servent
l'édification nationale et l'économie socialisée
au sens large. Servir les intérêts généraux de la
société et de toute l'humanité exige la
coopération et l'avantage réciproque de tous les
secteurs et entreprises de l'économie.
Le rapport et l'évaluation des infrastructures
aux États-Unis
Selon le plus récent rapport et l'évaluation des
infrastructures aux États-Unis par la Société
américaine des ingénieurs civils, les ponts, les
routes, le transport en commun, les ports, les
aéroports, les voies navigables intérieures, les
approvisionnements en eau, les conduites d'eaux
usées, les systèmes d'égouts et les autres
infrastructures nécessitent des investissements
d'au moins 6 billions de dollars pour répondre aux
besoins de l'économie.
Les auteurs du rapport estiment que plus de 40 %
des routes et des autoroutes de la nation sont en
mauvais état ou moyennement en mauvais état. En
outre, ils affirment que les systèmes
d'infrastructures d'eau potable, représentant 3,5
millions de kilomètres de conduites souterraines,
ont vieilli et ont un urgent besoin de
rénovations. Les services d'approvisionnement en
eau n'ont été remplacés qu'au rythme de 1 à 5 %
annuellement, vraiment trop peu, faute de
financement.
On y souligne aussi que des 617 000 ponts aux
États-Unis, « 42 % d'entre eux ont au moins 50
ans, et 46 154, soit 7,5 %, des ponts du pays sont
jugés structurellement défaillants et dans un état
pitoyable ». Selon le rapport, il y a un retard
dans la réparation urgente de ponts et pour y
arriver il faudrait 125 milliards de plus que ce
que propose Biden pour les autoroutes, les rues et
les ponts. L'administration Biden soulève cette
réalité criante de l'état des infrastructures
comme prétexte pour payer les riches et servir les
intérêts privés étroits de ces oligarques avec qui
son parti cartel au pouvoir est lié.
La question n'est pas de savoir si le
renouvellement des infrastructures est nécessaire
ou non. La question est de savoir qui décide ? Qui
décide de la direction et du but de l'économie ?
En constituant elle-même la nation, en la
construisant à sa propre image et en confiant le
pouvoir de décision au peuple, la classe ouvrière
peut reconstruire la nation avec un nouvel
objectif et une nouvelle direction pour l'économie
et la politique qui servent le peuple et la
société. Cela devient une base pour aider
l'humanité tout entière à aller de l'avant.
Les rapports de l'ASCE sont disponibles ici.
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 19 - 1er août 2021
Lien de l'article:
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