Abus et représailles contre les grévistes de la faim dans les centres de détention des immigrants aux États-Unis
Nous publions ci-dessous une partie du
résumé d'un récent rapport de Physicians for
Human Rights (Médecins pour les droits humains)
et de l'American Civil Liberties Union (Union
américaine pour les libertés civiles) concernant
la résistance des réfugiés détenus faisant des
grèves de la faim, dont beaucoup sont des
femmes, et les violations de leurs droits
humains par les États-Unis.
Alors que le rapport parle d'alimentation
forcée, d'utilisation de chambres froides et
d'isolement cellulaire, les femmes grévistes de
la faim ont également souligné que des menaces
sont proférées en utilisant leurs enfants. Les
agents de l'Immigration and Customs Enforcement
(Services d'immigration et de douane des
États-Unis) ou ICE, menacent par exemple de
retirer les enfants ou d'empêcher les mères de
les voir afin de les contraindre à mettre fin
aux grèves. À ce jour, la plupart des centres de
détention concernés restent ouverts.
M. Otieno (un pseudonyme), un demandeur d'asile
originaire d'Afrique de l'Est, est l'une des
nombreuses personnes détenues par l'Immigration
and Customs Enforcement (ICE) aux États-Unis qui
ont entamé une grève de la faim pour protester
contre les mauvaises conditions et demander leur
libération pendant la pandémie de COVID-19. Plutôt
que d'écouter sa requête, l'ICE a riposté en
l'enfermant dans une pièce glaciale, en le
nourrissant de force par une sonde nasogastrique
contre son gré et en le transférant dans trois
établissements différents. Ce n'est qu'après
l'avoir soumis à tout cela que l'ICE l'a
finalement libéré de détention à la fin de 2020.
M. Otieno, qui a perdu 28 livres et prend
maintenant des médicaments pour le trouble de
stress post-traumatique (SSPT) et la dépression,
l'a décrit comme « une expérience que je ne
souhaiterais pas à mon pire ennemi. » Il a dit : «
Ils m'ont mis sur un lit et m'ont menotté à une
civière médicale d'urgence. » Il a ajouté : «
[Ils] vous ligotent par la poitrine, la taille,
les jambes, de manière très serrée, il ne sert à
rien de riposter parce que vous êtes là avec six
officiers masculins forts et trois infirmières, et
il n'y a rien que vous puissiez faire. » Le
médecin a prétendu avoir une ordonnance
judiciaire, mais il a refusé de la lui montrer. M.
Otieno a vu deux autres grévistes de la faim qui
ont également été gavés de force.
La décision d'entamer une grève de la faim en
détention pour migrants n'est pas prise à la
légère. Le refus de manger d'une personne détenue
peut être la dernière option disponible pour
porter plainte, après l'échec de toutes les autres
méthodes de pétition. Des personnes détenues et
emprisonnées dans le monde entier ont entamé des
grèves de la faim pour plaider en faveur de
conditions humaines de détention ou de libération
de captivité et pour attirer l'attention sur des
appels plus larges à la justice.
Chaque jour, le
gouvernement des États-Unis enferme de façon non
nécessaire des milliers de personnes en détention
civile pour immigrants, y compris des enfants,
dans plus de deux cents centres de détention pour
immigrants partout au pays.
Les gens peuvent être enfermés pendant de
nombreux mois, voire des années, en attendant le
jugement final de leur cas ou leur expulsion.
Piégées dans un système marqué par les mauvais
traitements et les abus, la négligence médicale et
la négation d'une procédure régulière, des
centaines de personnes en détention pour
immigrants s'engagent chaque année dans des grèves
de la faim comme moyen de protestation. Le refus
de l'ICE de fournir des conditions de détention
sécuritaires et humaines pendant la pandémie de
COVID-19 n'a fait qu'aggraver les problèmes des
personnes détenues. Bien que certains détenus, à
l'occasion, soient en mesure d'attirer l'attention
de l'extérieur sur leurs grèves de la faim, on
sait très peu de choses sur la réponse systémique
de l'ICE aux détenus en grève de la faim.
Ce rapport fournit pour la première fois un
examen approfondi à l'échelle nationale de ce qui
arrive aux personnes qui font la grève de la faim
pendant leur détention par l'ICE. Pour le résumé
complet,
cliquez ici.
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 18 - 4 juillet 2021
Lien de l'article:
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