La conception d'un ordre international fondé sur des règles et le rôle de la mesure, des normes et de l'action humaine pour progresser d'ouverture en ouverture
- Centre d'études idéologiques -
Aujourd'hui, il est devenu courant
d'entendre l'élite dirigeante des démocraties
néolibérales parler d'un ordre international fondé
sur des règles. Cette idée a été répétée depuis la
fin de la Deuxième Guerre mondiale, y compris
pendant la Guerre froide. On dit que les relations
entre les nations suivent des règles, ou
simplement qu'il y a des règles à suivre. L'ordre
fondé sur des règles auquel il est fait référence
est distinct de ce qui constitue le droit
international et de ce que signifie faire
respecter le droit international. En fait, cet
ordre vise à éliminer la conception du droit
international et les normes publiques, les crimes
et les responsabilités que le droit international
établit.
Les règles ne sont pas au niveau du droit. En
utilisant des pouvoirs discrétionnaires, les
règles sont quelque chose dont l'application peut
être contrôlée par ceux qui en décident. La fraude
de ce que l'on appelle un ordre international
fondé sur des règles est qu'il y a ceux qui
contrôlent les règles et décident, à leur entière
discrétion, ce qu'il faut faire pour suivre les
règles et les punitions en cas de non-respect des
règles. La Palestine est un exemple où les
États-Unis et Israël décident des règles, comme la
règle sur la légitime défense, ce qu'est
l'infraction et quelle doit être la punition.
Leurs déclarations et leurs décisions sont vues
comme étant complètement irrationnelles,
intéressées et réactionnaires, car il y a une
absence totale de normes conformes au droit
international. Si les normes sur la base
desquelles les décisions et les déclarations
peuvent être jugées ne sont pas rationnelles, les
décisions et les déclarations révèlent à quel
point elles sont incohérentes et inacceptables
pour les peuples qu'elles visent.
Une des caractéristiques de
l'administration du président des États-Unis Joe
Biden est de promouvoir ce prétendu ordre
international fondé sur des règles. Joe Biden et
le secrétaire d'État Antony Blinken ne manquent
aucune occasion de dire qu'il existe un tel ordre.
Cela fait partie du désir insensé de cette
administration de priver le peuple de son mot à
dire sur tout sujet de préoccupation afin qu'il
puisse exercer un contrôle sur sa vie. En
utilisant des arguments qui prétendent que la
démocratie libérale, et en particulier la
démocratie de type américain, est la forme de
gouvernement la meilleure et la plus élevée que
l'humanité puisse atteindre, la désinformation au
sujet d'un ordre international fondé sur des
règles fait partie d'une attaque contre toute
historiographie intelligible qui aiderait le
peuple à ouvrir une voie vers l'avenir. Les
arguments sont à la fois incohérents et destinés à
désorienter et à diviser les peuples qui
s'efforcent de s'émanciper politiquement.
De même, au Canada et dans d'autres pays, ces
arguments sont utilisés pour diffamer les gens,
criminaliser la conscience et la parole et
infliger des punitions de manière purement
arbitraire, dans le but d'isoler les mouvements
populaires qui affirment les droits.
Lors du Débat général sur le
multilatéralisme au Conseil de sécurité de l'ONU
du 7 mai 2021, l'incohérence de l'argument
présenté par Antony Blinken était évidente. L'idée
que la force fait le droit appartient au passé,
a-t-il déclaré. « Lorsque les pays se sont réunis
après la Deuxième Guerre mondiale pour former les
Nations unies, a-t-il déclaré, pratiquement toute
l'histoire de l'humanité jusqu'à ce jour-là
indiquait que la force faisait loi. La concurrence
mène inexorablement à la collision. La montée
d'une nation ou d'un groupe de nations nécessitait
la chute d'autres. » Et il ajoute au sujet de la
création des Nations unies : « Puis nos pays se
sont unis pour choisir une voie différente. »
Notez comment la perspective de temps qui est
donné, l'impression d'avancer dans le temps
véhiculé par sa séquence de « dans le passé » et
de « alors », mais cet avancement dans le temps
est séparé du réel, de l'« avant et après ». L'«
avant », c'est « la force fait le droit ». Mais
maintenant, dit-il, lorsque c'est la loi du plus
fort qui est appliquée, cela cause des problèmes.
« Au cours des années qui ont suivi, nous avons
fait face à des défis considérables : les
divisions de la Guerre froide, les vestiges du
colonialisme et les moments où le monde est resté
muet devant des atrocités de masse. Et
aujourd'hui, les conflits, les injustices et les
souffrances à travers le globe mettent en évidence
le nombre de nos aspirations qui restent à
réaliser. »
Ce qu'il veut dire, c'est que pour les
États-Unis, il existe un avenir qui n'est pas basé
sur la loi du plus fort. La loi du plus fort,
c'est « dans le passé ». Aujourd'hui, dit-il, nous
avons un engagement : nous avons commis ces crimes
dans le passé, mais maintenant nous sommes engagés
à changer. Les gens regardent alors la politique
américaine sur la Palestine et se demandent
comment cet engagement s'applique à la Palestine
où le soutien américain à l'utilisation de la
force par les Israéliens cause une dévastation et
une souffrance indicibles. Le sentiment est très
fort dans conscience populaire que cela est
inacceptable. Mais ce qui n'est pas nécessairement
compris, c'est qu'il y a des règles en vigueur sur
lesquelles les peuples n'exercent aucun contrôle.
Il s'agit justement de l'ordre international fondé
sur des règles, prôné par les impérialistes
américains et les pays comme le Canada qu'ils ont
subordonnés à leur quête de domination mondiale
par tous les moyens qu'ils jugent appropriés.
Voyez comment Joe Biden présente les règles
concernant la Palestine. Tout d'abord, il dit
qu'Israël a le droit de se défendre. En d'autres
termes, l'agression et les bombardements d'Israël
ne sont pas considérés comme des actes criminels.
Ensuite, devant la résistance acharnée des
Palestiniens et leur grève générale, Joe Biden
déclare qu'avant qu'il y ait un cessez-le-feu, il
faut une « désescalade ». Comment peut-on dire que
d'abord il n'y a rien à reprocher à personne -
tout va bien, Israël a le droit de se défendre, ce
qu'il fait est correct, puis le lendemain dire
qu'il y a escalade et avant d'arrêter ce que nous
faisons, il faut une désescalade ? Cela manque de
cohérence. Les peuples du monde posent la question
très légitime : pourquoi ne pas simplement arrêter
? Lorsqu'une personne en position d'autorité,
comme Biden ou Blinken, fait des déclarations
aussi incohérentes qui ne respectent aucune norme,
comment les gens peuvent-ils juger l'une ou
l'autre de ces déclarations ? Leur « ordre
international fondé sur des règles » ne peut être
considéré que comme irrationnel.
Une règle est censée être quelque chose que tout
le monde peut prendre en compte. Elle établit une
norme avec laquelle chacun peut mesurer ce qui se
passe. Chacun peut voir si ce qui se passe est à
la hauteur de cette norme. Prendre la mesure de
quelque chose implique reconnaître publiquement
une norme qui est indépendante de soi et d'adhérer
à cette norme. Suivre des règles ne consiste pas à
inventer des choses au fur et à mesure ou à
interpréter les choses de manière incohérente ou
intéressée. Il s'agit de la reconnaissance d'une
mesure et d'une norme établies d'une manière qui
s'accorde avec une réalité extérieure à soi. Le
génocide et l'agression, par exemple, peuvent être
mesurés en fonction des normes publiques qui ont
été établies sur la base d'une procédure
régulière. On peut dire la même chose pour les
règles dans le sport, par exemple, qui doivent
être suivies indépendamment de l'interprétation ou
des sentiments individuels de tel ou tel joueur.
Même le pouvoir discrétionnaire accordé à un
arbitre obéit à une norme permettant de mesurer si
les règles sont respectées ou non. Il en va de
même pour le code de la route ou de tout autre
domaine. Il y a reconnaissance d'une mesure et
d'une norme à suivre.
Suivre des règles implique une relation de cause
à effet. Cependant, lorsqu'on parle d'un « ordre
international fondé sur des règles », cette
relation de cause à effet est utilisée par les
gouvernants pour semer la confusion. C'est le
principal problème auquel les peuples sont
confrontés face à cette conception d'un « ordre
international fondé sur des règles » qui est en
fait l'utilisation de la fraude dans la
désinformation perpétrée par l'État pour priver
les gens d'une conception du monde. En termes
pratiques, cela entraîne une désorientation dans
le rapport de cause et d'effet.
La nécessité de suivre des règles se fonde sur la
reconnaissance de l'existence d'un problème à
résoudre. Mais s'il n'y a pas de fidélité à un
principe, comme le droit d'être de la Palestine,
alors l'exigence de suivre les règles en
prétendant qu'elles vont régler le problème ne
sert qu'à désorienter. C'est l'une des façons de
falsifier l'histoire.
Le fait est que la création d'Israël est le
résultat des développements après la Deuxième
Guerre mondiale et de la formation des Nations
unies, cependant le droit international établit la
norme qui permet de juger qu'Israël est une
puissance occupante qui viole toutes les normes de
conduite acceptables pour l'humanité. Il faut
garder à l'esprit que dans la période qui a suivi
la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis, la
Grande-Bretagne et d'autres puissances
impérialistes et anciennes puissances coloniales
ont couramment utilisé la partition comme une arme
contre les peuples, comme en Inde/Pakistan,
Chine/Formose, au Vietnam, en Corée, en Allemagne,
sans parler de la façon dont les nations d'Afrique
et d'Asie occidentale ont été découpées en pays de
toutes les façons possibles pour satisfaire les
intérêts de ces puissances.
En gardant à
l'esprit cette pratique de la partition, deux
conditions ont été posées pour qu'Israël soit
accepté au sein de l'ONU : 1) il devait être «
binational », comme on disait alors, c'est-à-dire
deux sous-systèmes coexistant, palestinien et
juif, et 2) il devait faire respecter le droit au
retour. Une fois que l'on a pris conscience que
c'étaient les conditions pour qu'Israël soit
accepté comme membre des Nations unies, on peut
aussi prendre conscience que jamais ces conditions
ont été respectées. Chaque année, des résolutions
sont adoptées par l'Assemblée générale concernant,
entre autres, le droit au retour. L'État sioniste
israélien a fait tout ce qui était possible de
faire pour s'opposer aux exigences mandatées par
ces résolutions. La conscience que c'est le cas
existe dans le monde entier.
Néanmoins, l'un des effets de la désinformation
qui consiste à désorienter les gens sur les
réalisations de l'histoire est l'idée que l'État
sioniste tel qu'il existe doit être défendu. Cette
idée est contraire aux conditions établies pour
qu'Israël puisse se qualifier en tant que membre
des Nations unies, mais l'idée est qu'il doit
néanmoins être défendu.
L'histoire est présentée comme une chaîne
d'événements du passé. Mais l'histoire est faite
de relations, d'avancées et de reculs, de
réalisations importantes et de leurs effets, comme
la défaite mondiale du fascisme et tout ce que la
lutte antifasciste a engendré, y compris
l'établissement du droit international. La
désinformation des dirigeants sert à cacher les
développements historiques des sociétés qui
existent et des mouvements qui existent et leurs
effets sur la société.
Israël a été l'une des premières créations de
l'ONU. Cette création a été conçue pour détourner
l'attention des réalisations historiques issues de
la Deuxième Guerre mondiale. Cela prend la forme
d'une désorientation dans le temps : ce qui a
conduit à quoi, ce qui est venu avant et après, ce
qui est cause et effet. Il existe également une
désorientation spatiale. Ce sont deux conceptions
importantes dans le traitement des causes et des
effets : la désorientation temporelle et la
désorientation spatiale.
Selon les groupes de réflexion et les
propagandistes américains, dont Joe Biden, il
existe des règles et ceux qui ont créé les règles
doivent avoir leur mot à dire parce qu'ils les
connaissent. De plus, ceux qui sont d'accord avec
les règles avancent grâce à ces règles. Pour ceux
qui ne sont pas d'accord avec les règles, leur
problème est qu'ils refusent de suivre les règles.
Il n'y a jamais de discussion sur les règles.
Néanmoins, un certain nombre de pays contestent la
conception d'« un ordre international fondé sur
des règles » parce qu'il ne respecte pas les
normes établies par le droit international. De
plus, un nombre croissant de pays commencent à
contester ouvertement les créateurs des règles en
question, à savoir les États-Unis.
La conception américaine de « l'ordre
international fondé sur des règles » est
clairement en faveur de la défense d'Israël à
l'encontre des Palestiniens et non en conformité
avec l'ordre international fondé sur le droit et
les normes internationales. La défense de l'État
israélien sioniste tel qu'il existe aujourd'hui
n'a pas pour seul but de désorienter le mouvement
de résistance face aux crimes commis, elle vise
aussi à saper, à subvertir et même à renverser les
bases de ce qui est sorti de la Deuxième Guerre
mondiale, avec son antifascisme, son opposition à
l'agression et l'égalité des nations, grandes ou
petites, et le respect de leur souveraineté et de
leur droit à l'autodétermination. Cela explique en
partie comment le front uni antifasciste des
peuples qui a vu le jour pendant la Deuxième
Guerre mondiale s'est transformé en un front uni
anticommuniste dans lequel les peuples n'ont plus
eu l'initiative ni joué un rôle décisif.
La cause et l'effet et la perversion de
l'histoire
Un point essentiel ici est la relation de cause à
effet et qu'il y a un rapport. Par exemple, il y a
la cause des Palestiniens pour la libération et
l'indépendance qui implique la défense des
principes qui sous-tendent le droit international,
et il y a la cause de l'impérialisme américain et
de ses alliés qui implique la défense de leur
soi-disant ordre international basé sur des
règles. Les États-Unis, le Canada et d'autres
partent de leur soi-disant ordre international
fondé sur des règles, avec une histoire
interprétée de manière abstraite et irrationnelle,
comme quand ils disent qu'« avant, la force
faisait loi » et maintenant, nous avons des règles
qui font que la force est juste pour ceux qui font
la loi, comme les États-Unis et pas pour les
autres.
Il n'y a rien à comprendre dans leurs arguments,
rien qui indique qu'ils s'efforcent d'élaborer
quelque chose, comme pendant la période des
Lumières en Europe, lorsque la bourgeoisie était
la classe montante et avait besoin de s'armer
d'arguments et de formes sur la base desquels
organiser sa rébellion contre l'ancien ordre
féodal. Cet accent mis sur l'ordre fondé sur des
règles est très différent de ce que les Lumières
ont fourni à la bourgeoisie pour devenir la
nation. Au lieu de reconnaître qu'il existe une
histoire, avec ses triomphes et ses tragédies,
l'histoire est détournée par les dirigeants dans
un mouvement de désinformation. C'est le cas
quelle que soit la question soulevée : qu'il
s'agisse d'Israël, de la guerre civile, de
l'esclavage, du génocide des peuples autochtones
ou de l'élaboration de la Constitution américaine
ou de toute autre question, il y a un déni de
l'histoire elle-même et du monde tel qu'il est
aujourd'hui.
À titre d'exemple, lorsqu'il est intervenu au
débat de l'ONU sur le multilatéralisme, Antony
Blinken a dit : « Soyons clairs : les États-Unis
ne cherchent pas à faire respecter cet ordre fondé
sur des règles pour maintenir les autres nations
dans un état de faiblesse. L'ordre international
que nous avons contribué à construire et à
défendre a permis l'essor de certains de nos
concurrents les plus acharnés. Notre objectif est
simplement de défendre, de maintenir et de
revitaliser cet ordre. »
Antony Blinken dit explicitement que les
États-Unis ne défendent ni ne soutiennent le droit
international et ses normes. Il dit qu'il existe
un ordre fondé sur des règles que les États-Unis
vont « défendre, maintenir et revitaliser ». Il
tente également de fausser l'histoire de la
fondation de l'ONU qui reconnaît un monde qui
s'est uni contre le fascisme pour donner naissance
à l'ONU et au droit international, qui va au-delà
du droit humanitaire. Sous les pressions des
impérialistes anglo-américains et en particulier
des États-Unis, des tentatives ont été faites sans
relâche pour forcer tout le monde à accepter leur
perversion de cette histoire, la déformant pour en
faire un monde uni contre le communisme.
Dans son intervention au débat de l'ONU, Antony
Blinken a poursuivi dans ce sens en prétendant que
les États-Unis sont les défenseurs des droits
humains. « Deuxièmement, les droits et la dignité
de l'homme doivent rester au coeur de l'ordre
international. L'unité fondatrice des Nations
unies – dès la première phrase de la
charte – n'est pas seulement l'État-nation.
C'est aussi l'être humain. Certains affirment que
ce que les gouvernements font à l'intérieur de
leurs frontières ne regarde qu'eux et que les
droits de l'Homme sont des valeurs subjectives qui
varient d'une société à l'autre. Mais la
Déclaration universelle des droits de l'Homme est
dite ‘universelle' parce que nos nations sont
convenues qu'il existe certains droits auxquels
toute personne, partout, peut prétendre.
L'affirmation de la compétence nationale ne donne
à aucun État un blanc-seing pour asservir,
torturer, faire disparaître, nettoyer ethniquement
son peuple ou violer ses droits fondamentaux de
quelle que manière que ce soit. »
Le problème ici n'est pas que souvent les gens ne
reconnaissent pas les crimes que les États-Unis
commettent contre les droits humains. L'aspect qui
n'est souvent pas reconnu est qu'il y a perversion
de l'histoire, que l'histoire est falsifiée. Il
existe des lois et des normes pour des crimes
comme le génocide et les crimes contre l'humanité
et sur la base de ces lois et normes nous pouvons
mesurer ce qui se passe. Mais une fois que ces
règles et normes sont perverties, la confusion
s'installe qui empêche de juger de ce qui se
passe.
L'exemple de la Palestine en dit long sur la
perversion qui est faite du rapport de cause à
effet et sur la fraude de l'histoire. La
conception israélienne de la Nakba, qui signifie
la catastrophe, le fait que les Palestiniens ont
été chassés de leurs foyers et de leur patrie, est
qu'il s'agit d'une version palestinienne de la
création d'Israël utilisée pour s'opposer à l'État
israélien. Israël dit que la cause est
l'établissement de l'État d'Israël, qu'il défend,
et l'effet est que les Palestiniens appellent cela
la Nakba. On dit souvent que l'histoire est écrite
par les vainqueurs. Israël répondrait bien sûr que
c'est ainsi. Une réponse donnée à l'histoire
écrite par les vainqueurs est qu'il existe une
histoire « alternative », une « histoire du peuple
», comme si deux histoires pouvaient exister. Mais
ni l'histoire des vainqueurs ni l'histoire
alternative ne permettent de déterminer s'il
existe une norme permettant de mesurer ce qui
était avant et de ce qui était après et les
conséquences. C'est là le coeur du problème.
On peut légitimement énumérer tous les crimes,
exprimer une juste colère et lutter contre
l'agression américano-israélienne et pour la
Palestine, comme le font les gens dans le monde
entier. Or, le problème est que pour être
effectif, il faut défaire la perversion de cause à
effet des impérialistes. Les peuples sont
certainement unis dans une cause puissante et
l'effet qu'elle peut avoir sur le monde est
reconnaissable, comme son efficacité à exposer les
crimes des sionistes et à rallier les peuples pour
qu'ils rejettent les prétentions
américaines/israéliennes concernant le droit
d'Israël de se défendre. De même, si nous prenons
un exemple lié aux droits humains, nous pouvons
examiner ce qui constitue la mesure de la
personnalité, les qualités de la personne
proposées par les États-Unis et Israël. Israël
fait tout pour imposer la conception fasciste
selon laquelle une personne n'est pas
nécessairement un être humain, avec les qualités
de ce qui rend quelqu'un humain. Ces qualités
d'êtres sociaux pensants ayant des réclamations à
faire à la société sont liées à l'histoire. Nous
ne parlons pas ici de ce que l'on peut reconnaître
comme un humain émergeant de ses conditions
d'espèce descendue du singe. Plusieurs êtres sont
descendus du singe, mais nous avons abouti à
l'homo sapiens. Ce résultat n'est pas basé sur une
séquence d'événements, comme on le présente
souvent, tout comme l'émergence d'une personnalité
démocratique moderne et les qualités de la
personne d'aujourd'hui ne sont pas non plus une
question de séquence d'événements. L'histoire
n'est pas une suite d'événements. L'histoire,
c'est l'intervention des êtres humains dans le
monde pour apporter des changements et faire
progresser l'humanité.
De la même manière, la capacité d'une
Constitution d'établir l'égalité, par exemple, se
mesure par les conditions du peuple. Les
conditions générales et persistantes d'inégalité,
de racisme d'État, d'injustice et d'absence de
rendre des comptes auxquelles les Américains sont
confrontés - et que la Constitution américaine ne
fait rien pour empêcher - sont la mesure de la
Constitution et de son invalidité pour le présent.
Pour masquer l'incohérence des
arguments avancés par les États-Unis et leur
désespoir de cause à se perpétuer en tant que «
nation indispensable » en imposant leur « ordre
international fondé sur des règles », Antony
Blinken crée l'impression que cet ordre et le
droit international sont une seule et même chose.
S'attaquant avec véhémence à ceux qui sapent les
règles, il dit : « Lorsque les États membres de
l'ONU – en particulier les membres permanents du
Conseil de sécurité – bafouent ces règles et
bloquent les tentatives de mettre face à leurs
responsabilités ceux qui violent le droit
international, ils envoient le message que
d'autres pays peuvent enfreindre ces règles en
toute impunité. » Il insiste sur les règles dans
le but de les assimiler au droit international.
Néanmoins, la majeure partie de son discours fait
référence aux règles et à l'ordre fondé sur les
règles, et il limite la référence au droit
international à l'une de ses parties – le droit
humanitaire.
Les arguments qu'il avance servent à défendre les
actions des États-Unis et utilisent les droits
humains comme des munitions pour l'intervention
contre la souveraineté des pays au nom d'un être
humain abstrait. Le leadership des États-Unis
serait censé être jugé sur ses actes à venir et
non par ce qu'il a fait dans le passé. C'est
carrément la fraude qui est donnée comme contenu.
C'est comme lorsque Obama n'a pas voulu s'attaquer
à la question de la torture, des opérations
secrètes et des expulsions vers la torture en
disant : le passé est le passé et nous devons nous
tourner vers l'avenir. Ce qu'ils ne disent pas,
c'est que l'avenir n'existe pas encore. Ce qu'ils
vendent, c'est une sorte d'avantage futur. De la
même manière, les États-Unis vendent des menaces
futures pour justifier ce pour justifier ce qui ne
peut l'être. Cela comprend leur discours sur la
violence potentielle des manifestants ou les actes
terroristes potentiels. On ne peut pas apporter de
preuves pour s'attaquer à ces menaces, alors ils
s'engagent à s'y attaquer le moment venu.
L'engagement est envers un avenir qui n'existe pas
encore. Il ne s'agit pas d'actes dans le présent.
Obama a justifié son refus d'engager des
poursuites contre l'ancien président Bush pour
crimes de torture et d'agression en disant que «
le passé est le passé ». Autrement dit, les
États-Unis n'ont pas besoin de rendre des comptes
dans le présent.
Il existe également une notion ancienne chez les
gouvernants selon laquelle il est nécessaire de
prendre des mesures dans le monde entier pour se
protéger contre ce qui n'est pas faisable et
d'évaluer ce qui est faisable. Pour les idéologues
de l'impérialisme américain, la possibilité se
confond avec la nécessité. Ils n'évaluent pas ce
que sont les besoins, puis ce qui peut être fait
sur la base d'une évaluation des ressources, des
forces disponibles, des coûts et ainsi de suite.
Autrement dit, ils ne tirent pas les conclusions
qui s'imposent. C'est parce qu'ils ignorent
complètement les normes dans leurs décisions -
comme cela se voit dans les directives
quotidiennes données pendant la pandémie de la
COVID qui changent sans rime ni raison et
contribuent à créer une atmosphère d'irrationalité
et d'incohérence. En ce qui concerne la guerre en
Afghanistan, on dit maintenant que le coût de la
guerre est trop élevé ou que le temps nécessaire
pour la mener à bien est trop long. Qu'est-ce qui
est trop élevé ou trop long ? Cela peut être
n'importe quoi, mais la seule chose certaine est
que le coût humain en termes de morts, de blessés
et de destruction des forces productives humaines
ne compte pas. L'ex-ambassadrice des États-Unis à
l'ONU, Madeleine Albright, l'a très bien dit en
1996, lors d'une entrevue à l'émission 60 Minutes
sur les sanctions contre l'Irak qui ont tué plus
d'un demi-million d'enfants. Elle a dit : « Je
pense que c'est un choix très difficile, mais nous
pensons que le prix payé en valait la peine. »
L'argument intéressé à la base des positions des
États-Unis est que, parce qu'ils sont dans une
position supérieure, ils ont le droit de prendre
ces décisions. L'argument d'Antony Blinken est que
les États-Unis se sont débarrassés des crimes du
passé et qu'ils sont désormais supérieurs. C'est
l'avant et l'après. Par exemple, puisque ce sont
eux qui ont créé les diverses institutions
commerciales et financières, ils sont mieux en
mesure de décider de leur utilisation. L'illogisme
est que ce qui était premier reste premier ; il
est le plus important, donc supérieur et le
meilleur possible et devrait donc être le juge. Le
passé est supplanté, il est dépassé par le présent
et la conception est que le passé a créé – causé –
le présent et l'effet est le présent. Le rôle de
l'action humaine, des êtres humains qui changent
les conditions, qui interviennent pour ouvrir une
voie favorable à l'humanité, est totalement
absent.
Quand on parle ainsi de ce qui était premier,
puis de ce qui est venu en second, ce dernier est
toujours un dérivé du premier. Le premier reste
primaire et le second reste secondaire. On nie que
ce qui est secondaire, ou qui est venu après,
renverse ou subvertit ce qui était là en premier.
Ce déni conduit à la crise à laquelle est
confronté ce que l'on appelle l'ordre
international fondé sur des règles.
Si l'on accepte la logique de Blinken et Biden,
alors la norme pour une règle telle que présentée
est un paradoxe et prête à confusion. Mesurer
implique suivre une norme, indépendante de soi,
comme 1+1=2 n'est pas une question d'opinion. La
confusion se présente quand on pose la question :
la règle détermine-t-elle la conduite de l'action
? On peut être pour ou contre la règle, mais
est-ce le fait d'être pour ou contre la règle qui
détermine vos actions ? L'action humaine
découle-t-elle d'une prise de position pour ou
contre la règle ? C'est présenter la règle comme
la cause de l'action et l'action comme étant
séparée de l'origine de la règle. Les Palestiniens
se soulèvent pour défendre leur droit d'être et
leur droit de résister, cela n'est pas basé sur
l'opposition aux règles américaines/israéliennes.
Une autre façon d'exprimer le droit à la
résistance est la suivante : « Quand l'injustice
devient loi, la résistance est un devoir. » Ce
n'est pas une question de règles. C'est une
question de cause juste et de responsabilité
sociale d'intervenir pour la justice, pour les
droits. C'est l'action humaine qui affirme les
droits. Elle est proactive et ne consiste pas
principalement à réagir aux règles imposées par
les impérialistes.
L'histoire n'est pas une question
d'interprétation
Si l'on se penche à nouveau sur l'histoire et la
fraude de l'histoire, certains disent qu'il y a à
la fois une histoire « du peuple » et une histoire
des oppresseurs, comme s'il y avait deux histoires
différentes. L'histoire est donnée comme une
question d'interprétation, l'une donnée du point
de vue du peuple, l'autre du point de vue des
gouvernants. L'une prétend établir les causes et
les effets, l'autre dit que ce n'est pas le cas
parce que l'interprétation est fausse.
La propagande américaine répète sans cesse
qu'Israël ne fait que se défendre contre les
attaques à la roquette du Hamas. La réponse est
souvent qu'Israël a commencé les affrontements,
une notion couramment utilisée pour détourner le
mouvement de sa juste cause. Qui a tiré le premier
coup de feu était l'argument utilisé par les
États-Unis contre la Corée. Ils ont accusé le Nord
de lancer une agression contre le Sud, niant ainsi
le fait que les États-Unis avaient divisé la Corée
au 38e parallèle et que c'était l'agresseur qui
n'avait rien à faire là, à s'immiscer dans les
affaires coréennes et à financer les troubles.
Elle a été utilisée au Vietnam en créant
l'incident du golfe du Tonkin. Le fait est que «
qui tire le premier coup » n'est pas pertinent. La
question est de savoir si l'on résiste ou non à
l'agression. Accepter l'argument « qui a tiré le
premier », c'est tomber dans le piège qui dit que
le premier est le meilleur et c'est lui qui doit
décider tandis que le second qui est un dérivé du
premier, il est secondaire et le reste toujours.
L'idée de suivre une règle est donnée comme
suivant une ligne d'action. La présentation de
l'histoire du peuple par rapport à celle de
l'oppresseur est considérée comme une
interprétation – pro ou anti-peuple, raciste ou
antiraciste – ce qui pose le problème immédiat de
cette conception du monde, à savoir qu'à un moment
donné, on peut dire une chose et à un autre
moment, on peut dire quelque chose de très
différent. Lorsque les Israéliens ont détruit un
gratte-ciel de la ville de Gaza qui abritait le
siège de l'Associated Press et d'autres agences de
presse, Israël a déclaré que c'était parce que le
Hamas utilisait le bâtiment pour se cacher. La
réaction, y compris celle de l'Associated Press
qui répète régulièrement la propagande américaine
contre le Hamas et la Palestine, a été que non, ce
bâtiment abritait la presse et non le Hamas et
devait donc être protégé. D'autres avancent l'idée
que le Hamas est le gouvernement légitime de Gaza
et d'autres disent que non, il ne l'est pas. Ce
qui est caché, c'est que l'agression et la
résistance existent objectivement, elles ne sont
pas une question d'interprétation de quel « côté »
a agi en premier ou de qui est présent dans le
bâtiment. Le fait est que suivre des règles n'est
pas une question d'interprétation mais plutôt la
reconnaissance d'une mesure et d'une norme.
Il y a aussi le fait qu'une norme est une chose
publique, pas privée. Une norme n'est pas une
question d'interprétation ou de nouvelles
informations qui pourraient faire changer d'avis.
La résistance et l'agression se poursuivent
indépendamment du fait que quelqu'un change
d'argument.
Quelle est la différence entre la conception
d'une mesure qui est publique et la conception que
la mesure est sujette à interprétation ? Une règle
mesure 30 centimètres et les centimètres sont
normalisés ; il s'agit d'une mesure publique. On
peut dire la même chose des mesures basées sur le
Système international d'unités. Mais lorsqu'il
s'agit de définir un être humain moderne,
contemporain, réel, la question est présentée
comme une affaire d'interprétation. Les
Palestiniens disent que leur histoire n'est pas
simplement une affaire de chiffres, que chaque
personne a sa propre histoire, sa vie entière, les
contributions qu'elle apporte, qui devraient être
placées en première place. Comment mesurer cela ?
Ils essaient de trouver un visage public pour la
norme. Comment le faire ?
L'argument que chacun a sa propre perspective de
l'histoire, par exemple l'histoire du peuple par
rapport à celle des dirigeants, soulève le
problème suivant : si l'histoire est une question
d'interprétation par une personne ou un groupe de
personnes, cela revient à dire que si vous pensez
suivre la règle, c'est la même chose que de suivre
la règle. Il y a une incapacité à saisir la
mesure. C'est ce que font les États-Unis
lorsqu'ils disent que nous ne devons pas regarder
le passé et comment il se mesure au droit et aux
normes internationales. Le passé est le passé,
disent les États-Unis. Suivre une règle n'est pas
quelque chose qui se passe dans la tête de
quelqu'un, ou le fait d'un consensus au sein d'un
groupe donné. Si c'était le cas, alors cela
devient la règle d'Antony Blinken, son
interprétation à lui.
Ouvrir une voie
La promotion
par les États-Unis du complexe militaro-industriel
et, plus généralement, de l'affirmation qu'en
raison de sa complexité, la société ne peut être
comprise que par ceux qui sont supérieurs, est en
conflit avec ce qui a été caractérisé par Marx
comme étant le trait caractéristique de la société
bourgeoise moderne, son trait distinct, qui est la
simplification de l'ensemble de la société et de
ses nombreux antagonismes. Il y a un conflit entre
la simplification – l'ensemble de la société se
divisant de plus en plus en deux, ce qui est la
base de l'existence de deux camps, l'un défendant
l'Ancien, l'autre avançant le Nouveau – et les
choses devenant de plus en plus complexes, comme
le complexe militaro-industriel, qui se complique
avec le capital financier, etc. Le monde, comme
chaque pays, serait confronté à cette complexité.
Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de
complexité, mais bien que le trait distinctif de
la société moderne est la simplification,
l'ensemble de la société se divisant en deux.
S'il existe un processus historique qui conduit à
la simplification des antagonismes, et cet ordre
différent dit que le monde est de plus en plus
complexe, alors comment mesure-t-on la complexité
? Aucune norme n'est donnée pour mesurer la
complexité. Elle est juste affirmée comme une
réalité. Comment établir une mesure de cette
complexité qui ne tombe pas dans le piège de
suivre une règle, basée sur une interprétation
après l'autre, et le piège de penser que parce
qu'on la suit, c'est la même chose que de donner
la mesure basée sur une norme ? Autrement dit,
penser que l'on a un choix à faire n'est pas la
même chose que d'occuper un moment décisif où des
choix sont faits à votre place et vous voulez en
tirer avantage et éviter de donner l'avantage aux
gouvernants.
La confusion sur la mesure et les normes sert à
donner une base à la fraude de l'histoire. Tout
est fait pour saper la réalité que l'histoire
existe, que des voies précises sont suivies et que
nous pouvons regarder ces actions de notre point
de vue. Comment envisage-t-on d'ouvrir une voie ?
Pour les dirigeants, toute action entreprise peut
se résumer à agir suivant une règle donnée, et
pour le peuple, chacun peut décider d'ajouter son
interprétation des prétentions des riches. Comme
rien n'a de sens, cette approche est très
désorientante; elle ne fournit pas de guide pour
l'action.
Il faut plutôt s'intéresser aux causes et aux
effets. Le peuple a une cause. Mais comment
mesurer la cause et l'effet ? La cause a quelque
chose à voir avec l'orientation temporelle, du
passé au présent et au futur, ainsi qu'avec
l'orientation spatiale, qui implique le rapport
entre la forme et le contenu. La cause et l'effet
sont confondus et mélangés d'innombrables façons
qui nuisent aux mouvements des peuples. Une
confusion sans fin est entretenue sur la cause et
l'effet et le rôle de l'action humaine dans la
situation réelle du présent - en relation avec le
passé, le présent et l'avenir.
Quelle est l'orientation nécessaire, la direction
? Les arguments de la « fin de l'histoire »
s'avèrent être une grande arnaque. Mais les
peuples ont une mémoire collective contre laquelle
ces arguments se heurtent – comme l'attestent la
Palestine, ou l'esclavage américain et les
génocides d'aujourd'hui, etc. Pour nous, l'action
humaine, l'activation du facteur humain et la base
de l'information nécessaire, tout cela doit être
abordé.
Notre argument selon lequel il faut partir du
présent et examiner le passé pour éclairer le
présent et formuler un guide pour l'action se
réfère à l'analyse et à la synthèse sous forme de
guide pour l'action. Il ne s'inscrit pas dans la
ligne de la relation de cause à effet dont on
parle habituellement, selon laquelle le passé a
causé le présent qui à son tour est la cause du
futur. Selon cette thèse, si vous savez ce qui
s'est passé dans le passé, vous allez savoir ce
qui se passera dans le futur. C'est une thèse
dangereuse de l'équilibre entre continuité et
changement, où le premier reste le premier et ce
qui vient en second est un dérivé de ce qui vient
en premier. Selon cette logique, les États-Unis
sont le meilleur exemple d'empire. Ils sont
arrivés en premier, sont « indispensables » et
doivent le rester.
Nous disons qu'il y a une ligne de marche que
l'on peut tracer, comme des empreintes de pas dans
le sable, et que notre responsabilité est de
marcher. Mais gardez à l'esprit que le changement
n'est pas un événement particulier. Il y a des
soulèvements et des luttes. Il y a des traces de
pas dans le sable. Vous ne pouvez pas voir les
traces de pas qui vont de l'avant tant que vous ne
les faites pas avec l'action humaine. La ligne de
marche, le chemin à suivre, implique le concept
d'ouverture de ce chemin.
Il y a souvent confusion sur ce qui est fermé et
ce qui est ouvert, sur la manière de tirer parti
des ouvertures et sur la place l'action humaine
dans ce processus. Un acte de participation
consciente de l'individu est une intervention, une
action humaine, le chemin est l'acte de découvrir.
Le passé a lié et fermé l'information. Cependant,
la base pour trouver une ouverture est qu'il
existe déjà différents chemins, des traces, qui
constituent le passé. C'est la base pour libérer
une partie de l'information qui est liée à
l'ensemble du système.
L'histoire est faite de relations réelles et
n'est pas une liste d'événements du passé. Elle
implique des causes et des effets. Pour faire
l'histoire, il faut que cette action humaine,
profite des ouvertures et progresse d'ouverture en
ouverture.
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 13 - 11 juin 2021
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