Grande-Bretagne
Des dizaines de milliers de personnes descendent dans la rue pour dire « Non à davantage de pouvoirs de police »
Des dizaines de
milliers de personnes ont pris part à des
manifestations militantes du Premier mai dans pas
moins de 46 villes et villages de Grande-Bretagne.
Le principal objectif des manifestations était
l'opposition au projet de loi sur la police, la
criminalité, la détermination de la peine et les
tribunaux de 2021 en cours d'examen au Parlement
qui confère à la police et aux ministres de
nouveaux pouvoirs arbitraires. L'un de ces
pouvoirs leur permet d'interdire les
manifestations pour des motifs intéressés, comme
causer des nuisances ou être trop bruyant. Les
manifestations exigeaient « Non à davantage de
pouvoirs de police ». Le mouvement contre le
projet de loi s'est développé autour du mot-clic
#KillTheBill. L'un des principaux objectifs est de
s'opposer à la criminalisation des manifestations
que le projet de loi consacre.
Les manifestations révèlent de nombreux aspects
de ce que vise le projet de loi qui, autrement,
resteraient cachés, tels que la manière dont il
aura un impact considérable sur la vie des
communautés tsiganes, roms et des gens du voyage
(GRT) en menaçant de criminaliser les « violations
de propriété ou entrées illégales » dans un État
où 92 % des terres sont propriété privée. Les gens
du voyage ne reconnaissent pas la propriété privée
de la terre et sont continuellement persécutés en
raison de leur mode de vie.
Les manifestations du Premier mai étaient les
plus récentes manifestations contre l'utilisation
et les abus des pouvoirs de la police. Plus de 40
groupes militants ont uni leurs forces dans une
coalition contre le projet de loi depuis mars.
L'examen du projet de loi au Parlement devrait
maintenant reprendre en mai. Plus de 600 groupes
de la société civile ont demandé au gouvernement
d'abandonner ce projet de loi. Son adoption rapide
au Parlement a déjà été retardée.
À Londres, le Premier mai, environ 10 000
personnes se sont rassemblées à Trafalgar Square à
midi et lors d'un rassemblement organisé avec des
conférenciers de Sisters Uncut, une organisation
de responsabilisation des jeunes, le projet
4FRONT, le groupe de campagne d'exclusion
anti-scolaire No More Exclusions, des Gypsy, Roma
and Traveller Socialists, des Women of Colour et
du Sex Worker Advocacy and Resistance Movement
(SWARM). Le large éventail d'organisations
représentées comprenait les syndicats Voix Unies
du monde, le Syndicat indépendant des travailleurs
de Grande-Bretagne, University and College Union,
le Syndicat national des travailleurs des chemins
de fer, des transports maritimes et des transports
et Unison. Ce large éventail d'organisations s'est
reflété dans la manifestation elle-même, avec des
orateurs soulignant : « Nous sommes là pour tout
le monde ! »
Pragna Patel,
directrice de Southall Black Sisters, a déclaré à
Londres : « Le projet de loi représente une
attaque massive contre les libertés civiles et
fait partie d'une tendance plus large du
gouvernement pour mettre fin à la liberté
d'expression, mettre fin aux manifestations, faire
taire les voix dissidentes. Dans un sens, il
s'agit d'une attaque contre une valeur
démocratique fondamentale, le droit d'élever la
voix pour critiquer, protester ou exprimer son
désaccord.
« Nous sommes vraiment, vraiment alarmés par la
poussée du gouvernement vers l'autoritarisme. Cela
fait partie d'une longue série de lois
draconiennes que le gouvernement met en place et
qui auront un impact sur nos droits fondamentaux.
»
Après s'être rassemblés à Trafalgar Square à
partir de midi, les manifestants ont défilé devant
le palais de Buckingham au milieu de torches de
fumée rouges et violettes, puis à Victoria, en
passant par le ministère de l'Éducation et le
ministère de l'Intérieur, et enfin de l'autre côté
du fleuve jusqu'aux jardins de Vauxhall.
Devant du ministère de l'Intérieur, des discours
ont été prononcés du haut d'un autobus à deux
étages, notamment par des étudiants de l'académie
Pimlico qui ont récemment quitté l'école pour
protester contre les politiques racistes des
uniformes scolaires. Les militants ont exprimé
leur solidarité avec Osime Brown, un jeune homme
noir autiste qui risque actuellement d'être
expulsé vers la Jamaïque.
Alors que des hélicoptères de la police
survolaient les lieux, la marche des militants
vers les jardins de Vauxhall s'est concentrée sur
la manière d'intervenir dans les interpellations
et les fouilles de la police, comment résister aux
expulsions et comment arrêter les raids
d'immigration.
L'opposition au projet de loi s'est également
accrue en raison de l'exercice de la violence
policière contre les manifestations pacifiques
pendant le confinement dû à la COVID-19, ainsi que
les révélations sur la corruption endémique de la
police, de son racisme et de ses liens avec les
organisations néonazies. L'enquête Mitting
elle-même, lancée après le meurtre raciste de
Stephen Lawrence le 22 avril 1993, indiquait un
racisme endémique au sein de la police.
L'utilisation de la police secrète depuis les
manifestations contre la guerre du Vietnam et
avant, a également démontré à la fois l'immoralité
et la nature provocatrice de la police secrète qui
fait partie intégrante des pouvoirs de police de
l'exécutif et du judiciaire. Dans cette optique,
les manifestants du Premier mai ont également
lancé le slogan « À qui la rue ? À nous la rue ! »
Les villes où des manifestations ont eu lieu
comprenaient Sheffield, Manchester, Newcastle et
Bristol, où la police a attaqué les 11
manifestations qui se sont tenues en mars 2020,
notamment celle au cours de laquelle la statue du
marchand d'esclaves, Edward Colston, a été
déboulonnée et jetée dans la rivière. D'autres
manifestations ont eu lieu dans les villes de
Margate, Hastings, Oxford, Bath, Doncaster,
Brighton et Aberystwyth au Pays de Galles. À
Truro, en Cornouailles, des manifestants se sont
rassemblés sur Lemon Quay et ont défilé dans la
ville. Les organisateurs ont déclaré avant
l'événement : « Nous descendons dans la rue à
nouveau lors d'une journée d'action nationale pour
tuer le projet de loi. La Cornouailles a montré
que nous sommes à la hauteur de chaque occasion.
Rendons le Premier mai plus grand et plus
spectaculaire qu'aucune de nos manifestations
jusqu'à présent. La Cornouailles se lève ! Nous
avons montré que nous avons un mouvement de
protestation dynamique ici. Nous devons développer
cet élan. Nous devons tuer le projet de loi. »
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 11 - 13 mai 2021
Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2021/Articles/LS51113.HTM
Site Web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|