États-Unis
Les manifestations incessantes montrent que le peuple compte sur ses propres forces pour apporter des changements
- Voice of Revolution -
À Los Angeles, en Californie, le Premier Mai est
célébré dans cette ville comme dans plusieurs
autres villes des États-Unis par des actions
exigeant « La citoyenneté pour tous ».
Comme le nombre de morts racistes aux mains de la
police, les expulsions, les détentions d'enfants à
la frontière continue d'augmenter, les gens ont
été prompts et déterminés à exiger justice et
responsabilité. De nombreuses actions se
poursuivent partout aux États-Unis, notamment des
débrayages d'étudiants, des manifestations des
deux côtés de la frontière, des actions contre les
attaques racistes contre les Asiatiques, des
grèves de la faim, des actions d'information avec
une formation en sécurité, des efforts pour
changer les lois sur le maintien de l'ordre et
définancer et démilitariser la police, des
pétitions, des événements en ligne, des messages
sur les réseaux sociaux, des publications de
nouvelles indépendantes, et beaucoup d'autres. Il
y a une large discussion sur ce que signifie la
sécurité pour le peuple, qui comprend non
seulement le définancement des forces armées et de
la police, mais également sur le droit au
logement, à la santé, à l'éducation, à des emplois
ainsi que la demande que le gouvernement soit tenu
responsable de ses activités criminelles. Il y a
aussi une large reconnaissance que la solution à
la violence raciste organisée de l'État et à
l'impunité généralisées est la résistance du
peuple qui s'appuie sur ses propres forces.
Le président Joe Biden a fait de nombreux efforts
pour détourner le mouvement de cette direction,
avec ses affirmations répétées que le gouvernement
fédéral va agir pour mettre fin à la « justice
basée sur la race » et que « le rêve de la justice
pour tous ne sera plus différé ». Il s'est servi
de la condamnation de Derek Chauvin pour le
meurtre de George Floyd comme une occasion de plus
d'appeler tout le monde à compter sur lui et le
gouvernement fédéral. Il a évoqué le racisme
systémique et a admis que « de tels verdicts sont
d'une grande rareté ». Mais loin d'appuyer, ne
serait-ce qu'en paroles, les principales
revendications comme la réduction du financement
du maintien de l'ordre et l'augmentation du
financement des services sociaux, ou un plus grand
contrôle par la population elle-même du maintien
de l'ordre et des budgets et l'élimination de
l'impunité policière, Joe Biden ne fait que
réitérer qu'il s'agit de quelques « pommes
pourries » : « La plupart des hommes et des femmes
qui portent l'insigne servent honorablement leur
communauté. Mais ceux, peu nombreux, qui ne
respectent pas cette norme doivent être tenus
responsables. » Ensuite il lance l'appel de
compter sur le gouvernement fédéral et son
département de la Justice – qui désormais
porte le nom approprié de « département de
l'Injustice ».
Les actions de la police fédérale au cours de
l'été, les nombreuses « enquêtes » du département
de la Justice qui n'ont mené nulle part, la longue
expérience avec les agissements du FBI, de
l'Agence de l'immigration et des douanes (ICE), de
l'Agence de l'application de la loi sur les
drogues (DEA) et d'autres, montrent clairement que
le gouvernement fédéral existe pour servir et
protéger la propriété privée et l'ordre
constitutionnel existant. Cet ordre est
inéquitable, raciste et violent par sa nature
même, comme le confirme l'histoire depuis le
premier jour avec l'esclavage des Africains et le
génocide des peuples autochtones.
Les mouvements pour la justice et les droits ne
s'essoufflent pas, comptent sur leurs propres
efforts et luttent pour un changement qui est
favorable au peuple. Les étudiants exigent le
retrait de la police de leurs écoles et le
financement pour acheter des livres et pour les
enseignants et les conseillers. Partout des voix
s'élèvent pour réduire considérablement les
budgets du Pentagone et de la police, financer les
programmes sociaux et donner aux communautés le
pouvoir de contrôler et de décider des questions
de sécurité. D'autres luttes incluent mettre fin
aux incarcérations de masse racistes, le génocide
moderne, et mettre fin à aux expulsions et camps
de détention pour les enfants et les familles, et
qu'il y ait légalisation immédiate de tous les
immigrants et réfugiés. Ces revendications ne sont
pas séparées de celles qui exigent la fin de la
violence et de l'insécurité de la pauvreté et les
échecs continus du gouvernement face à la
COVID-19 – comme le droit à la santé et à des
conditions de travail sécuritaires pour tous, au
logement, aux emplois et à l'éducation.
Des centaines de manifestations ont eu lieu en
mars et avril dans de nombreuses villes dans la
majorité des États, notamment en Alabama, en
Arizona, en Arkansas, en Californie, au Colorado,
au Connecticut, en Floride, à Miami, en Géorgie, à
Illinois, à Iowa, au Kentucky, au Maryland, au
Massachusetts, au Michigan, au Minnesota, au
Missouri, au Montana, au Nebraska, au New
Hampshire, à New Jersey, au Nouveau-Mexique, à
New-York, à Nevada, en Caroline du Nord, au Dakota
du Nord, en Ohio, en Oregon, à Pennsylvanie, à
Rhode Island, en Caroline du Sud, à Dakota du Sud,
au Texas, au Vermont, en Virginie, à Washington,
en Virginie de l'Ouest, au Wisconsin et à
Washington, DC. La population, loin d'attendre le
gouvernement et de tomber dans ses pièges destinés
à détourner et à diviser le peuple, s'engage dans
des actions unies qui rassemblent des gens de tous
les horizons qui s'organisent ensemble pour un
changement qui est favorable au peuple.
Premier Mai
Seattle, Washington
Portland, Oregon
Coachella, Californie
San Francisco, Californie
Pennsylvanie
Chicago, Illinois
Virginie
Connecticut
New York
New Jersey
Washington
Les travailleurs exclus
Au 100e jour de l'administration Biden, le 30
avril 2021, plus de 40 immigrants sans papiers et
leurs alliés ont bloqué la circulation devant la
Maison-Blanche, au risque d'être arrêtés et
expulsés, pour exiger DES PAPIERS, PAS DES MIETTES
!!
Le 28 avril a été le 22e jour de Fast 4 Relief.
Devant le mémorial de guerre de
New York, des travailleurs essentiels immigrants
exigent que tous les travailleurs soient inclus
dans les plans de relance.
Les travailleurs exclus de New York ont organisé
des actions quotidiennes et une grève de la faim
tout au long du mois de mars jusqu'en avril pour
exiger de l'appui aux travailleurs sans papiers
qui se voient refuser les prestations
d'assurance-chômage et qui sont exclus des
prestations de relance économique pour la COVID.
Le nombre de ces travailleurs est estimé à 11
millions, dont beaucoup assurent des services
essentiels. Le 31 mars, ils se sont joints à une
manifestation qui exigeait un logement pour tous.
Des actions des travailleurs exclus, 31 mars 2021
(en haut) et le 2 avril 2021
Après s'être rassemblés sur la Grand Army Plaza
de New York le 13 mars 2021, des militants
défenseurs des migrants se sont rendus de l'autre
côté de la rue au domicile du sénateur Schumer, à
Park Slope, pour lui retourner ses « fausses
promesses » et celles des démocrates.
Les ponts de Brooklyn et de Manhattan sont fermés
simultanément par des manifestants le 5 mars 2021
pour exiger le financement des travailleurs sans
papiers et souvent essentiels actuellement exclus.
George Floyd
Les gens se rassemblent au Square George Floyd à
Minneapolis, le 20 avril 2021, à l'annonce du
verdict dans le procès de Derek Chauvin.
Le 20 avril 2021, Derek Chauvin a été reconnu
coupable de meurtre au deuxième degré, de meurtre
au troisième degré et d'homicide involontaire au
deuxième degré pour la mort de George Floyd le 25
mai 2020. Cette condamnation fait suite aux
manifestations de masse exigeant la justice,
l'égalité et la responsabilité dans des dizaines
de villes l'été dernier, certaines ayant duré plus
de 100 jours. À Milwaukee les manifestants ont été
dans la rue pendant plus de 340 jours consécutifs,
exigeant que justice soit faite pour George Floyd,
Breonna Taylor, Duante Wright et bien d'autres,
ainsi que pour les droits des immigrants.
Les gens partout au pays ont célébré la
condamnation de Derek Chauvin, mais reconnaissent
aussi qu'elle ne résout pas le problème de la
violence policière et des meurtres racistes ni
celui des injustices répétées et de l'absence de
responsabilité du gouvernement. D'ailleurs,
plusieurs autres morts aux mains de la police,
sans que personne n'ait eu à rendre des comptes
jusqu'à maintenant, ont eu lieu pendant le procès.
Comme cela a été rapporté, seuls sept policiers
ont été condamnés depuis 2005 pour des fusillades
mortelles impliquant la police.
New York, le 20 avril 2021
Des manifestations ont eu lieu tout au long du
procès pour exiger la justice, l'égalité, la fin
des brutalités policières et l'arrêt de la
militarisation de la ville. Dans les jours qui ont
précédé la condamnation, Minneapolis a été
militarisée par le déploiement de la Garde
nationale, de la police de la ville et de la
police de l'État, des clôtures ont été érigées
autour du Palais de justice, etc. Un juge fédéral
a dû rendre une injonction pour interdire à la
police de brutaliser les manifestants, et même des
journalistes qui couvraient le procès. Les
organisateurs comptent poursuivre leurs actions
contre les morts racistes aux mains de la police
et pour les droits.
Le 20 avril, les élèves de plus de 100 écoles
secondaires de Minneapolis débrayent pour exiger :
Garde nationale, dehors !
Un rassemblement de solidarité entre Noirs et
Asiatiques a lieu au Square George Floyd, le 19
avril 2021, à l'occasion du procès de l'assassin
de George Floyd et en signe de deuil pour Daunte
Wright et les Asiatiques-Américains tués récemment
aux États-Unis.
Rassemblement de solidarité
Noirs-Asiatiques, Minneapolis, le 18 avril 2021.
Des médecins de l'Université
du Minnesota se sont joints à une manifestation le
17 avril 2021 et ont publié les chiffres suivants
: 89 personnes blessées par des armes #LessLethal
lors des manifestations de #GeorgeFloyd, 32
personnes hospitalisées aux urgences à cause des
gaz lacrymogènes, 10 touchées à l'oeil par des
balles en caoutchouc, 16 ont souffert de
traumatisme crânien et 7 ont dû être opérées en
urgence.
Le 4 avril 2021, une action de guérison
collective a lieu au Square George Floyd.
Le 8 mars 2021, le premier jour du procès de
Derek Chauvin, des milliers de personnes se
rassemblent pour discuter et manifester. Des
actions ont eu lieu à Chicago, Los Angeles, New
York et dans d'autres villes.
À la veille du procès de Derek Chauvin pour le
meurtre de George Floyd, 1 000 personnes ont
manifesté dans le centre-ville de Minneapolis, au
Minnesota, avec un registre sur lequel était
inscrit plus de 470 noms de personnes tuées par la
police de Minneapolis, le 7 mars 2021.
Daunte Wright
À Minneapolis, au Minnesota, le 11 avril 2021, des
centaines de personnes se rassemblent après qu'un
jeune noir ait été tué par la police.
Des centaines de personnes se sont immédiatement
rassemblées pour exiger justice après que la
police ait tué Daunte Wright, un Afro-Américain
âgé de 20 ans, lors d'un contrôle routier à
Brooklyn Center, dans la banlieue de Minneapolis,
le 11 avril. Les manifestants ont défié le
couvre-feu de 19 heures décrété par le gouverneur
le 12 avril, exigeant qu'on rende des comptes. Ce
sont les manifestants qui ont été arrêtés et non
les policiers. Malgré une nouvelle mobilisation de
la Garde nationale, plusieurs personnes ont
continué de se rassembler à Brooklyn Center, à
l'endroit où s'est tenue la vigile et où est érigé
un monument à la mémoire de Daunte Wright. Un
immense poing levé en bois fabriqué initialement
pour le Square George Floyd de Minneapolis est
maintenant érigé comme monument à la mémoire de
Daunte.
Un grand poing en bois se trouve désormais au
mémorial de Daunte Wright à Brooklyn Center.
Manifestation après que Daunte Wright ait été tué
par la police, le 12 avril 2021, à New York.
Manifestation après que Daunte Wright ait été tué
par la police, le 12 avril 2021 à Philadelphie, en
Pennsylvanie
Manifestation « Justice pour Daunte Wright » à
Tampa, en Floride, le 18 avril 2021.
Adam Toledo
Une manifestation à Chicago,
en Illinois, le 16 avril 2021, exige que cessent
les morts racistes aux mains de la police.
À Chicago, des manifestants sont à nouveau
descendus dans la rue le 16 avril pour exiger que
cessent les morts racistes aux mains de la police
et qu'il y ait obligation de rendre des comptes
après la diffusion d'une vidéo de caméra
corporelle de la police en train de tirer et de
tuer Adam Taylor, âgé de 13 ans, le 29 mars. On
voit Adam Toledo les mains en l'air et sans arme
au moment de la fusillade. Malgré cela, la police
a tenté de justifier l'injustifiable en prétendant
que Toledo était une menace parce qu'il « venait
de laisser tomber une arme de poing ». Les gens
ont répondu à ce meurtre comme pour tous les
autres : J'ai les mains en l'air, ne tirez pas !
Inculpez tous les responsables !
Manifestation à La Villita, en
Illinois, le 18 avril 2021, après que Adam Toledo
a
été tué par la police.
Andrew Brown
Des manifestations ont éclaté à Elizabeth City,
en Caroline du Nord et ailleurs, le 21 avril,
après que la police ait abattu et tué
l'Afro-américain Andrew Brown, qui n'était pas
armé. Andrew Brown était assis dans sa voiture,
les mains sur le volant, ne représentant aucune
menace lorsque la police a criblé sa voiture de
balles, l'atteignant au bras et derrière la tête.
La police était venue signifier un mandat, mais à
la place, comme l'avocat de la famille l'a dit, a
procédé à une exécution. Il n'y avait aucune arme,
aucune menace d'aucune sorte.
Malgré un impressionnant déploiement de la police
anti-émeute et l'annonce d'un état d'urgence par
le gouverneur avant la diffusion d'une petite
partie des images de la caméra corporelle de la
police, les gens d'Elizabeth ont continué d'exiger
que justice soit faite pour Andrew Brown et sa
famille. Comme pour les autres morts racistes aux
mains la police, il y a eu des actions de
solidarité dans d'autres villes.
L'anniversaire de la mort de Breonna Taylor
À Louisville, au Kentucky, le 13 mars 2021 est le
premier anniversaire de la mort de Breonna Taylor,
tuée par la police.
Le 13 mars, dans des actions partout aux
États-Unis les gens ont à nouveau lancé l'appel «
Justice pour Breonna Taylor ». Les manifestants se
sont rassemblés à Louisville, où vivait Breonna
Taylor, à New York, Los Angeles, Atlanta, Maryland
et ailleurs. Louisville est une des villes où les
manifestations se sont poursuivies pendant plus de
100 jours l'été dernier et les revendications de
rendre des comptes se poursuivent à se jour. Trois
policiers ont tiré 32 balles, tuant Breonna dans
sa maison, mais aucun n'a été inculpé pour sa
mort.
Louisville, au Kentucky, le 13 mars 2021
Des actions à Washington DC (à gauche) et dans la
ville de New York, le 13 mars, soulignent
l'anniversaire de la mort de Breonna Taylor, tuée
par la police.
Ma'Khia
Bryant
Des étudiants occupent l'édifice de l'Ohio Union
après que Ma'khia Bryant a
été tuée par la police.
Alors que le verdict de culpabilité de Derek
Chauvin était annoncé, la police de Colombus, en
Ohio, a abattu par balles une jeune femme
afro-américaine, Ma'Khia Bryant, âgée de16 ans.
Ma'Khia Bryant a reçu quatre balles dans la
poitrine devant son domicile. Des manifestations
ont eu lieu le soir même. L'édifice de l'Ohio
Union a été occupée le 21 avril, au lendemain de
sa mort, par des étudiants qui ont rempli la cour
intérieure et les premiers étages en signe de
protestation.
Colombus, en Ohio, le 20 avril 2021,
manifestation après que Ma'khia Bryant ait été
tuée par la police.
Voice of Revolution est publié par
l'Organisation marxiste-léniniste des
États-Unis.
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 11 - 13 mai 2021
Lien de l'article:
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