À titre
d'information
Rapport central au VIIIe Congrès du Parti communiste de Cuba
- Raul Castro Ruz -
Texte intégral du discours du général
d'armée Raul Castro Ruz, premier secrétaire du
Comité central du Parti communiste de Cuba, le
16 avril 2021
Camarades,
L'ouverture du VIIIe Congrès du Parti a lieu à
une date marquante dans l'Histoire de la nation :
le 60e anniversaire de la Proclamation, par le
commandant en chef Fidel Castro Ruz, du caractère
socialiste de la Révolution, le 16 avril 1961,
lors des obsèques des victimes tuées, la veille,
par les bombardements des bases aériennes, prélude
à l'invasion mercenaire de Playa Giron, organisée
et financée par le gouvernement des États-Unis
dans le cadre des plans visant à écraser l'exemple
de la Révolution cubaine et à imposer de nouveau
la domination néocoloniale sur l'Île, avec la
complicité de l'Organisation des États américains.
Nous avons prévu de terminer le Congrès lundi
prochain, le 19 avril, lorsque nous commémorerons
également le 60e anniversaire de la victoire sur
l'expédition mercenaire, obtenue en moins de 72
heures par les combattants de l'armée rebelle, de
la police et des miliciens qui, sous la direction
personnelle du camarade Fidel, ne laissèrent pas
un instant de répit aux envahisseurs et versèrent
leur sang pour la première fois dans la défense du
socialisme. Les coups sévères portés par la
Sécurité de l'État aux groupes
contre-révolutionnaires, qui agissaient comme une
cinquième colonne à l'intérieur du pays,
contribuèrent à la victoire sur les plans de
l'ennemi.
L'invasion par Playa Giron, perpétrée sous
l'administration d'un président démocrate, faisait
partie du « programme d'action secrète contre le
régime de Castro », mis en place par le
président Eisenhower, un républicain, qui
comprenait la création d'une opposition unifiée à
Cuba, la guerre psychologique, des plans
d'assassinat des principaux dirigeants
révolutionnaires, en particulier Fidel, le
sabotage de cibles économiques et des actions
terroristes dans les villes, la création et le
soutien aux activités de bandes armées
contre-révolutionnaires qui massacrèrent des
paysans, des travailleurs et des jeunes qui
participaient à la glorieuse campagne
d'alphabétisation.
Nous n'oublierons jamais les 3 478 morts et les 2
099 personnes mutilées et handicapées à vie,
victimes du terrorisme d'État perpétré contre
notre pays.
Nous tenons ce VIIIe Congrès deux ans après la
proclamation de la Constitution de la République,
le 10 avril 2019, un siècle et demi après la
première Constitution des mambis, adoptée
à Guaimaro.
L'adoption de la Constitution exige la mise à
jour d'une bonne partie des lois et autres
dispositions juridiques qui développent ses
préceptes, pour laquelle l'Assemblée nationale du
Pouvoir populaire a approuvé le calendrier
législatif approprié, qui est respecté.
D'avril 2019 à ce jour, le Parlement cubain a
adopté onze lois dans le but d'assurer le
fonctionnement et l'organisation des principales
structures de l'État et du gouvernement. Pour sa
part, le Conseil d'État a publié 33 décrets-lois.
Les dirigeants de l'État et du gouvernement ont
adopté une série de décisions visant à renforcer
la capacité législative avec la participation des
institutions, des universités et de divers centres
de recherche.
Le Rapport central que je vous présente
aujourd'hui a été préalablement approuvé par le
Bureau politique.
À cette occasion, compte tenu des restrictions
que nous impose la lutte contre la pandémie de
COVID-19, le nombre de délégués au Congrès a été
limité à 300, proposés par la base et élus
démocratiquement, et représentant plus de 700 000
militants, regroupés dans environ 58 000 cellules.
C'est dans ces circonstances extraordinaires que
nous tenons notre VIIIe Congrès, respectant ainsi
le 17e objectif approuvé lors de la Première
Conférence nationale du Parti qui établissait la
périodicité de cinq ans pour la tenue de la grande
réunion du Parti, sauf en cas de menace de guerre,
de graves catastrophes naturelles et autres
situations exceptionnelles. Nous ne sommes pas en
période normale, loin de là, mais nous sommes
arrivés à la conclusion qu'il était non seulement
possible, mais aussi nécessaire de tenir notre
Congrès à la date prévue.
Nous arrivons à ce grand événement avec une
augmentation de 27 000 membres du Parti, signe que
le déclin qui s'était manifesté depuis 2006 a été
enrayé.
Ce résultat encourageant a été obtenu en dépit
des pertes causées par les décès, les
désactivations et les sanctions externes
appliquées. Il est également stimulant de
constater qu'en moyenne, plus de 39 400 nouveaux
membres ont rejoint le Parti chaque année, un
tiers d'entre eux provenant des rangs de l'Union
des jeunes communistes.
Toutefois, nous ne pouvons pas ignorer le fait
que, conformément aux tendances démographiques du
pays, l'âge moyen des membres de notre Parti
augmente, 42,6 % d'entre eux ayant plus de 55 ans.
Par ailleurs, l'Union des jeunes communistes, qui
puise sa force dans la masse des étudiants et des
jeunes travailleurs, a vu le nombre de ses membres
augmenter régulièrement. Parmi ces derniers, la
priorité a été donnée aux paysans, aux
travailleurs agricoles et à d'autres secteurs
importants de l'économie, et, pour ce faire, il
existe un potentiel encore inexploité qui pourrait
apporter une contribution précieuse à la
croissance future du Parti.
Une mention à part doit être faite de la lutte
contre la pandémie dans le cadre du plan national
approuvé par le Bureau politique le 30 janvier
2020, qui a été mis à jour et enrichi par les
expériences accumulées au cours des différentes
étapes.
Ce plan comporte des actions intersectorielles
avec l'intégration des organismes de
l'administration centrale de l'État, des
organisations de masse et la participation active
de la population, en particulier des jeunes. Son
principal atout est la volonté politique de
veiller à la santé de la population.
La mise en oeuvre de ce plan a montré qu'il est
possible de contrôler l'épidémie en respectant les
protocoles établis, en accordant une attention
différenciée aux groupes vulnérables, en procédant
au dépistage actif des cas, ainsi qu'à l'isolement
des suspects et des contacts, à l'hospitalisation
et au traitement préventif et thérapeutique avec
des médicaments innovants produits par l'industrie
pharmaceutique et biotechnologique cubaine, qui a
vu le jour sous la direction personnelle du
Commandant en chef.
Les résultats obtenus ne sont possibles que dans
une société socialiste, dotée d'un système de
santé universel, gratuit, accessible et avec des
professionnels compétents et engagés ; cependant,
au cours des derniers mois, nous avons assisté à
une résurgence mondiale, dont Cuba n'est pas
exempte, en raison, entre autres, d'un relâchement
du respect des mesures fixées.
La réponse du pays à la COVID-19 a été marquée
par la contribution de scientifiques et de
spécialistes au développement de la recherche et
des innovations, avec l'introduction immédiate de
leurs résultats destinés à la prévention, au
diagnostic, au traitement et à la rééducation des
patients. Nos professionnels travaillent
activement aux essais cliniques de cinq candidats
vaccins qui pourraient nous permettre d'immuniser
l'ensemble de la population cubaine et contribuer
à la santé d'autres nations. Ces résultats, à eux
seuls, comme je l'ai déjà signalé en d'autres
occasions, renforcent chaque jour mon admiration
pour Fidel (applaudissements).
Le VIIIe Congrès se concentrera notamment sur
l'analyse des résultats des travaux de trois
commissions désignées par le Bureau politique.
La première, présidée par le premier ministre,
Manuel Marrero Cruz, est chargée de l'évaluation
des résultats économiques et sociaux obtenus
depuis la tenue du VIIe Congrès à ce jour et les
projections pour continuer à avancer dans le
développement du pays, du processus de mise en
oeuvre depuis le VIe Congrès des Orientations de
la politique économique et sociale du Parti et de
la Révolution, et la proposition de sa mise à jour
et celle de la Conceptualisation du modèle
économique et social cubain, ainsi que de l'état
d'avancement de la mise en oeuvre de la stratégie
économique et sociale pour la dynamisation de
l'économie et la lutte contre l'impact de la crise
mondiale provoquée par la COVID-19.
La deuxième Commission, placée sous la direction
du camarade José Ramon Machado Ventura, deuxième
secrétaire du Comité central, a pour mission
d'évaluer l'application de la Résolution adoptée
par le VIIe Congrès concernant les objectifs de
travail de la Première Conférence nationale, tenue
en janvier 2012, relatifs au fonctionnement du
Parti, à l'activité idéologique et au lien avec
les masses, ainsi que les projections visant à
améliorer le travail du Parti dans les
circonstances actuelles et futures.
Enfin, la troisième Commission, dirigée par le
président de la République, Miguel Diaz-Canel
Bermudez, présente une évaluation de la situation
de la politique des cadres du Parti, de l'Union
des jeunes communistes, des organisations de
masse, de l'État et du gouvernement, ainsi que du
rôle du Parti dans l'obtention de résultats
supérieurs.
Les documents que nous soumettons aujourd'hui à
votre examen, résultat du travail de ces trois
commissions, ont été préalablement discutés au
sein des comités provinciaux du Parti et des
conseils de gouvernement à cet échelon, avec la
participation des premiers secrétaires du Parti,
des dirigeants des organisations de masse et des
cadres administratifs des municipalités, ainsi
qu'au sein des conseils de direction des
organismes de l'Administration centrale de l'État
et des directions nationales des organisations de
masse et de l'Union des jeunes communistes.
À la suite de ces débats, des modifications
importantes ont été introduites qui ont enrichi
son contenu. Plus récemment, elles ont été
soumises à l'examen des délégués au Congrès
regroupés au sein des délégations provinciales
respectives.
Sans prétendre couvrir l'ensemble des questions
figurant dans les travaux des commissions
ci-dessus évoquées, permettez-moi de passer
brièvement en revue certaines d'entre elles.
Il a déjà été signalé que le développement de
l'économie nationale, ainsi que la lutte pour la
paix et la fermeté idéologique, constituent les
principales missions du Parti.
Au cours des cinq dernières années, l'économie
cubaine a fait la preuve de sa capacité de
résistance face aux obstacles posés par la
recrudescence du blocus économique, commercial et
financier des États-Unis, ce qui a permis de
préserver les principaux acquis de la Révolution
dans les domaines de la santé publique, de
l'éducation et de la sécurité sociale, sans
renoncer aux objectifs de développement que nous
nous sommes fixés et à notre soutien solidaire à
d'autres pays.
Des effets négatifs persistent, associés à une
bureaucratie trop lourde, à un contrôle
insuffisant des ressources, cause et condition par
excellence du phénomène néfaste de la corruption
et d'autres illégalités qui entravent
l'augmentation de la productivité et de
l'efficience. Sans compter les problèmes
structurels du modèle économique, qui ne fournit
pas d'incitations suffisantes au travail et à
l'innovation.
Afin de transformer ce scénario de manière
irréversible, il est indispensable de dynamiser le
processus de mise à jour du modèle économique et
social, de manière à favoriser une combinaison
adéquate entre le caractère centralisé de la
planification et l'autonomie et la
décentralisation nécessaires aux niveaux
intermédiaires et de base du système des
entreprises et des gouvernements locaux.
Il est également nécessaire de consolider le
processus d'investissements, sur la base de son
intégralité, sans place pour le travail bâclé et
l'improvisation, afin d'améliorer la productivité
et l'efficience des performances du secteur
étatique de l'économie dans les secteurs
essentiels au développement du pays, tout en
assouplissant et en institutionnalisant les formes
de gestion non étatiques.
Récemment, le champ des activités que peuvent
exercer les travailleurs à leur compte a été
considérablement élargi, passant de 127 activités
autorisées à plus de 2 000. Cette décision,
accueillie avec enthousiasme par l'opinion
publique nationale et étrangère, a été, comme il
fallait s'y attendre, remise en cause quelques
jours plus tard et qualifiée d'insuffisante par
ceux qui rêvent d'une restauration capitaliste
dans le pays et de la privatisation massive de la
propriété du peuple sur les principaux moyens de
production.
Avant même que cette décision importante ne soit
mise en oeuvre, on a exigé l'exercice privé de
certaines professions alors que les autres ne sont
pas autorisées. Il semblerait que l'égoïsme, la
cupidité et la soif d'obtenir des revenus plus
élevés incitent certaines personnes à souhaiter le
début d'un processus de privatisation qui
balayerait les fondements et l'essence de la
société socialiste construite durant plus de six
décennies. Si l'on s'engageait dans cette voie,
les systèmes d'éducation nationale et de santé
publique, tous deux gratuits et universellement
accessibles à tous les Cubains, seraient également
démantelés en un rien de temps.
D'autres, espérant faire voler en éclats le
principe socialiste du monopole de l'État sur le
commerce extérieur, réclament l'autorisation des
importations commerciales privées afin d'établir
un système non étatique de commerce intérieur.
Ce sont des questions qui ne peuvent pas se
prêter à la confusion, et encore moins à la
naïveté des cadres dirigeants et des membres du
Parti. Il y a des limites que nous ne pouvons pas
dépasser car les conséquences seraient
irréversibles et conduiraient à des erreurs
stratégiques et à la destruction même du
socialisme et donc de la souveraineté et de
l'indépendance nationales.
En évoquant ces questions, je ne peux m'empêcher
de penser aux propos tenus par le Commandant en
chef de la Révolution cubaine lors de la clôture
du VIe Congrès de l'Union des jeunes communistes,
le 4 avril 1992 : « Sans fermeté, sans
détermination, sans esprit conséquent, la
Révolution n'aurait même pas triomphé, car ceux
qui font des concessions, ceux qui cèdent, ceux
qui se ramollissent, ceux qui trahissent,
n'arrivent jamais nulle part. » (applaudissements).
Il ne faut jamais oublier que la propriété de
tout le peuple sur les moyens fondamentaux de
production constitue la base du pouvoir réel des
travailleurs.
Le système des entreprises d'État est confronté
au défi de démontrer dans la pratique et de
consolider sa position en tant que forme dominante
de gestion dans l'économie. Cela ne se fait pas
par décret, c'est une condition essentielle pour
la durabilité de la société socialiste, il est
donc inévitable d'opérer un ébranlement des
structures de l'entreprise du haut vers le bas et
vice versa, qui bannisse définitivement l'inertie,
le conformisme, le manque d'initiative et
l'attente confortable d'instructions venant des
niveaux supérieurs. Nous devons changer les
vieilles mauvaises habitudes et développer des
qualités entreprenantes et proactives chez les
cadres de direction de nos entreprises et nos
établissements, qui fonctionneront chaque jour
avec une plus grande autonomie, en recherchant des
productions plus élevées avec une plus grande
efficience.
Tout cela est facile à dire, mais ce qui est
difficile, mais pas impossible, c'est de
matérialiser et de consolider le changement. Il
est nécessaire de cimenter un véritable changement
de mentalité afin de défendre l'accroissement de
la production nationale, notamment des aliments,
de bannir l'habitude néfaste de les importer et de
générer des exportations diversifiées et
compétitives.
Sans cesser d'aspirer et de travailler pour
obtenir des niveaux plus élevés de satisfaction de
nos besoins, nous devons nous habituer à vivre
avec ce que nous avons et ne pas prétendre
dépenser plus que ce que nous sommes capables de
produire en revenus. Agir autrement est une erreur
que nous avons déjà commise et que nous ne devons
pas répéter. N'oublions pas que c'est dans
l'économie que se trouve le revenu le plus rapide
et le plus sûr à notre disposition.
Le secteur du tourisme international, qui avait
connu une croissance régulière jusqu'en 2018, a
subi un ralentissement en 2019 en raison des
mesures adoptées par l'administration des
États-Unis, auxquelles se sont ajoutés les effets
dévastateurs de la pandémie mondiale de COVID-19.
Malgré cette situation, nous avons profité de la
fermeture de la plupart des établissements pour
entretenir et améliorer nos installations
hôtelières, de sorte que nous puissions offrir un
service de meilleure qualité lorsque l'activité
touristique reprendra. Nous sommes optimistes et
confiants dans le fait que ce secteur non
seulement se redressera, mais continuera à se
développer au bénéfice de l'ensemble de notre
population.
Le modèle économique et social de développement
socialiste nous impose de disposer de capacités
suffisantes pour réguler le marché, le plus
harmonieusement possible, par l'utilisation de
méthodes indirectes, de moins en moins
administratives. Nous devons faire en sorte que
les demandes non satisfaites de notre population
constituent une incitation pour les producteurs
nationaux, basée sur l'utilisation efficace et
rationnelle des ressources matérielles et
financières (applaudissements).
Tels sont les objectifs visés par la Stratégie
économique et sociale pour relancer l'économie et
faire face à la crise mondiale provoquée par la
COVID-19, laquelle a été approuvée par les plus
hautes instances du Parti et du gouvernement.
Il n'est pas inutile de répéter que les décisions
en matière d'économie ne peuvent en aucun cas
provoquer une rupture avec les idéaux de justice
et d'égalité de la Révolution et encore moins
affaiblir l'unité du peuple autour de son Parti,
qui défendra toujours le principe qu'à Cuba,
l'application de thérapies de choc contre les
couches les plus humbles de la population ne sera
jamais autorisée et que, par conséquent, personne
ne sera laissé à l'abandon.
En dépit des tensions aggravées auxquelles
l'économie nationale est confrontée, je profite de
l'occasion pour remercier une bonne partie de nos
créanciers pour leur volonté de restructurer les
dettes en souffrance et, en même temps, pour les
assurer de notre volonté de reprendre le respect
de nos engagements financiers internationaux dans
la mesure où nous entamerons le redressement de
notre économie. De même, nous ratifions la
décision de garantir les dépôts bancaires en
monnaie librement convertible et en pesos cubains,
ainsi que les liquidités entre les mains de la
population et des personnes morales étrangères et
nationales.
La situation extrême de manque de liquidités nous
a contraints à réintroduire les ventes en monnaie
librement convertible dans une partie du commerce
de détail, puis dans le commerce de gros.
Cette mesure nécessaire avait pour but initial
d'assurer la présence sur le marché national d'un
ensemble de produits qui, au cours des cinq
dernières années, avaient disparu de l'offre de
l'État, laissant place à l'activité illégale de
l'achat à l'étranger et de revente de ces articles
à des taux de profit très élevés.
Avec les effets de la COVID-19, les ventes en
monnaie librement convertible ont été étendues à
d'autres produits, y compris les denrées
alimentaires, dans le but d'encourager les
transferts de fonds des citoyens cubains à
l'étranger vers leurs proches sur le territoire
national. En outre, le gouvernement a assuré
l'allocation d'un volume considérable de devises
étrangères pour garantir la durabilité de l'offre
en pesos cubains d'un petit groupe de produits de
base de l'alimentation, l'hygiène et l'hygiène
personnelle, et s'efforce de rétablir la présence
des fournisseurs nationaux sur ce marché.
J'estime qu'il convient de souligner que, en
raison d'une politique de communication sociale
inadéquate et de la publication d'approches
incorrectes dans plusieurs de nos médias de
presse, une certaine confusion s'est installée
chez certains cadres dirigeants qui se sont
attaqués à la prétendue inégalité découlant de ces
ventes et ont exigé que tout le commerce intérieur
du pays revienne au livret d'approvisionnement. Au
fil des mois et des interventions publiques du
président de la République, du premier ministre et
d'autres responsables gouvernementaux, il a été
possible de faire comprendre que les ventes en
monnaie librement convertible sont nécessaires et
qu'elles dureront aussi longtemps qu'il nous
faudra pour redresser et renforcer l'économie et
assurer ainsi la convertibilité réelle de la
monnaie nationale.
Au milieu de ces circonstances complexes, nous
avons continué à adopter des mesures dans
l'intérêt d'encourager les investissements
étrangers, en éliminant la lenteur, les retards et
les obstacles dans leur fonctionnement qui
compromettent leur contribution décisive à la
performance de l'économie nationale.
Il est temps d'effacer de nos esprits les
préjugés du passé associés aux investissements
étrangers et de garantir une préparation et une
conception adéquates des nouvelles entreprises
avec la participation de capitaux étrangers.
En témoignent les résultats obtenus dans la Zone
spéciale de développement de Mariel, qui est
devenue un important pôle d'attraction pour les
investisseurs étrangers et nationaux qui
bénéficient d'infrastructures impressionnantes,
qui n'ont pas cessé d'augmenter malgré les mesures
prises par les États-Unis pour renforcer le
blocus.
Par rapport à la mise en oeuvre des Orientations
et de la politique économique et sociale du Parti
et de la Révolution, il est juste de souligner
qu'en général, la tendance au progrès se consolide
; cependant, il existe encore certaines lacunes
dans la planification, l'organisation, le contrôle
et le suivi des processus et, dans certains cas,
des réactions lentes et tardives pour corriger les
déviations, ainsi qu'un manque d'exhaustivité et
de vision en ce qui concerne les niveaux de risque
et les déficiences. Les actions de formation et de
communication sociale n'ont pas été menées dans
les délais, la qualité et la portée requis.
La réticence au changement et le manque de
capacité d'innovation persistent, se traduisant
par des attitudes d'inertie et d'immobilisme dans
la mise en oeuvre des mesures adoptées, la crainte
d'exercer les facultés accordées et des préjugés à
l'égard des formes non étatiques de propriété et
de gestion.
La Commission permanente pour la mise en oeuvre
et le développement n'a pas réussi à organiser de
manière appropriée la participation des différents
acteurs impliqués dans la mise en oeuvre des
Orientations et a assumé des fonctions qui
dépassaient le mandat accordé par le Congrès, ce
qui a limité le rôle qui revenait aux organismes,
organisations et entités.
Parallèlement, les organisations politiques et de
masse n'ont pas été suffisamment encouragées à
jouer un rôle plus actif dans ce processus.
En conséquence, le Bureau politique a pris la
décision de répartir les responsabilités de la
mise en oeuvre des Orientations entre la
Commission et les organismes de l'Administration
centrale de l'État et les entités nationales, ce
qui a permis d'accomplir des progrès plus
importants.
Du fait de la mise à jour des Orientations
approuvée lors du VIIe Congrès, il est proposé
d'en maintenir 17, d'en modifier 165, d'en
supprimer 92 et d'en ajouter 18, ce qui porterait
leur nombre à 200.
Comme chacun sait, la Conceptualisation du modèle
économique et social, c'est-à-dire le guide
théorique et conceptuel pour la construction du
socialisme à Cuba, a été approuvée en principe
lors du VIIe Congrès, avec le mandat d'en discuter
au sein des organisations du Parti et de l'Union
des jeunes communistes et avec de larges secteurs
de la société, puis de la soumettre à
l'approbation de la session plénière du Comité
central du Parti.
Dans le cadre des travaux confiés à la Commission
numéro 1, créée par le Bureau politique pour
évaluer la mise à jour du contenu de ce document
programmatique, ses principaux postulats ont été
ratifiés et des modifications ont été introduites,
conformément à la Constitution, visant également à
obtenir une plus grande précision sur certains
points, lesquelles seront discutées par les
délégués dans les commissions respectives.
Le 1er janvier de cette année, après plus de dix
ans d'études et de travail, nous avons entamé la
mise en oeuvre de la Tâche de réorganisation qui,
comme il a été rappelé, n'est pas une solution
magique aux problèmes de notre économie, mais elle
permettra, comme son nom l'indique, d'organiser et
de rendre transparent le travail des différents
acteurs du scénario économique et d'encourager
l'amour du travail comme moyen et sens de la vie
des citoyens. Il faut changer l'idée néfaste, née
sous la protection du paternalisme et de
l'égalitarisme, selon laquelle Cuba est le seul
pays où l'on peut vivre sans travailler. Le niveau
de vie et de consommation des Cubains devra être
déterminé par les revenus légaux qu'ils perçoivent
et non par des subventions excessives et des
gratuités indues.
Les quelques mois qui se sont écoulés ont
confirmé la complexité et l'ampleur de ce
processus, qui touche toutes les composantes de la
société cubaine avec un vaste ensemble de
décisions et d'actions sans précédent dans
l'histoire récente de la Révolution.
Ce n'est pas pour rien que la phase d'idéation et
de conception a duré si longtemps, avec la
participation et la contribution de spécialistes
et de chercheurs hautement qualifiés issus des
sphères productives et universitaires du pays et
la précieuse contribution d'institutions d'autres
nations, ainsi que les expériences de processus
similaires appliqués en Chine et au Vietnam,
abstraction faite des différences.
Comme cela a été largement expliqué, à côté de
réussites irréprochables dans l'instauration de
l'unification monétaire et du taux de change, la
réforme générale des salaires, des pensions et de
l'assistance sociale, ainsi que dans la réduction
des subventions et des gratuités, en veillant à
l'attention accordée aux personnes vulnérables,
des insuffisances ont également été constatées
dans sa mise en oeuvre, causées par une
préparation et une formation insuffisantes, des
négligences, un manque d'exigence, de contrôle, de
sensibilité politique et une communication
institutionnelle insuffisante de la part des
cadres et des fonctionnaires chargés de son
exécution pratique, ce qui a conduit à
l'établissement de prix excessifs et un
mécontentement par rapport aux tarifs des services
publics, à savoir l'électricité, l'eau, le gaz,
les cantines des travailleurs, etc. Il y a
également eu des erreurs et des retards liés à la
réforme des salaires et aux systèmes de paiement.
Tout cela a exigé un travail intense de la part
des dirigeants du Parti, de l'État et du
gouvernement, dans le but de corriger rapidement
les déviations détectées et de modifier celles qui
s'écartaient de la conception attendue.
La Tâche de réorganisation devra poursuivre son
processus d'exécution conformément au calendrier
approuvé jusqu'à sa pleine application et,
surtout, la consolidation de ses postulats et
l'obtention des résultats économiques et
productifs qui contribueront à la construction
d'un socialisme prospère et durable à Cuba.
Le contenu de l'Article 5 de la Constitution de
la République, dont le libellé complet est
l'oeuvre personnelle du commandant en chef Fidel
Castro Ruz, a été maintenu dans la Constitution
actuelle, avec le même numéro et le même contenu
que dans la Constitution promulguée en 1976, et
définit le Parti communiste de Cuba comme la force
dirigeante supérieure de la société et de l'État,
lequel organise et guide les efforts communs vers
la construction du socialisme.
Par conséquent, le texte constitutionnel implique
une énorme responsabilité pour tous les militants,
car l'autorité morale du parti unique qui garantit
et représente l'unité de la nation, émane
précisément de l'accomplissement exemplaire du
devoir et des postulats constitutionnels, ainsi
que de qualités éthiques, politiques et
idéologiques élevées, en lien étroit avec les
masses.
Le Parti, en tant qu'organisation qui rassemble
l'avant-garde révolutionnaire, a la mission
honorable d'être le digne héritier de la confiance
placée par le peuple dans le leader fondateur de
la Révolution, le commandant en chef Fidel Castro
Ruz. Ce n'est pas quelque chose de nouveau, je
l'ai déjà affirmé il y a presque 15 ans afin
d'éviter toute confusion, et je le répète
aujourd'hui parce que j'estime que c'est un
concept qui conserve toute son actualité pour le
présent et l'avenir de la nation (applaudissements).
Fidel lui-même, dès le 14 mars 1974, avait
déclaré : « Le Parti est l'avant-garde du peuple,
la sécurité du peuple, la garantie du peuple.
[...] L'organisation d'avant-garde est
fondamentale. Savez-vous ce qui donne de la
sécurité à la Révolution ? Le Parti. Savez-vous ce
qui donne à la Révolution sa pérennité ? Le Parti.
Savez-vous ce qui garantit l'avenir de la
Révolution, ce qui donne vie à la Révolution, ce
qui assure la destinée de la Révolution ? Le
Parti. Sans le Parti, la Révolution ne pourrait
pas exister. » (applaudissements).
Au cours de la période écoulée depuis le VIIe
Congrès, tenu en 2016, des progrès ont continué à
être réalisés dans l'accomplissement des Objectifs
de la Première Conférence nationale en ce qui
concerne les modifications introduites dans les
méthodes et le style de travail du Parti quant à
l'attention accordée aux organisations de base et
aux principaux problèmes de la vie politique,
économique et sociale de la nation, dans le but de
surmonter l'empiétement et les interférences dans
les fonctions et les décisions qui reviennent à
l'État, au gouvernement et aux institutions
administratives — nous répétons cela depuis plus
de 60 ans et, en réalité, force est de constater
que c'est peu respecté : chacun s'occupe de son
domaine, et le Parti de ce qui lui revient, sans
cesser de mener, avec ces autorités, la lutte
contre les situations qui affectent la population.
Les statuts de notre Parti le définissent comme
le continuateur du Parti révolutionnaire cubain,
créé par Marti pour mener la lutte pour
l'indépendance, du premier Parti communiste fondé
par Carlos Baliño et Julio Antonio Mella et de
celui né de l'intégration volontaire des trois
organisations révolutionnaires qui menèrent la
lutte contre la tyrannie de Batista.
L'existence à Cuba d'un parti unique a été, et
sera toujours, sous le feu des campagnes de
l'ennemi, résolu à fragmenter et à désunir les
Cubains avec les chants des sirènes de la
sacro-sainte démocratie bourgeoise, basée sur la
tactique séculaire du « diviser pour régner ».
L'unité de l'immense majorité des Cubains autour
du Parti, de l'oeuvre et des idéaux de la
Révolution, a été notre arme stratégique
fondamentale pour affronter avec succès toutes
sortes de menaces et d'agressions. C'est pourquoi
il faut préserver avec zèle cette unité et ne
jamais tolérer de division entre révolutionnaires
sous de faux prétextes d'une plus grande
démocratie, car ce serait le premier pas vers la
destruction, de l'intérieur, de la Révolution
elle-même, du socialisme et par conséquent de
l'indépendance nationale et le retour sous la
domination de l'impérialisme nord-américain.
Toutefois, si nous n'avons qu'un seul parti, nous
devons promouvoir, dans son fonctionnement et en
général dans notre société, la démocratie la plus
large et un échange permanent d'opinions sincères
et profondes, pas toujours concordantes, renforcer
le lien avec les masses laborieuses et la
population et assurer la participation croissante
des citoyens aux décisions essentielles.
L'attention accordée par le Parti à l'Union des
jeunes communistes, aux organisations d'étudiants
et aux mouvements de jeunesse a été renforcée,
afin d'accroître leur rôle de premier plan et de
consolider leur travail politique et idéologique,
tout en préservant leur indépendance organique.
Afin de continuer à consolider l'unité des
Cubains, le gouvernement a continué à lutter
contre les préjugés et les discriminations en tous
genres qui persistent.
De même, la politique d'attention aux
institutions religieuses et aux associations
fraternelles qui sont de plus en plus impliquées
dans les différentes sphères de l'activité
nationale a été actualisée.
Quant aux organisations de masse, nous sommes
arrivés à la conclusion qu'il est nécessaire de
revitaliser leurs actions dans toutes les sphères
de la société et d'actualiser leur fonctionnement
en fonction de l'époque dans laquelle nous vivons,
qui est très différente de celle des premières
années de la Révolution où elles sont nées. Il
s'impose de relancer le travail à la base, dans
les usines, dans les fermes, dans les rues et les
quartiers pour défendre la Révolution et lutter
contre les manifestations délictueuses et les
indisciplines sociales. Il est nécessaire d'élever
la combativité et l'intransigeance
révolutionnaires et de renforcer leur contribution
au travail idéologique, à la lutte contre les
plans subversifs de l'ennemi, à la création et à
la consolidation de valeurs.
Le Parti continue de soutenir le travail de la
Fédération des femmes cubaines et d'autres
institutions pour défendre les droits des femmes
et dénoncer la violence de genre. La lutte contre
les préjugés liés à l'orientation sexuelle et à
l'identité de genre sera approfondie.
Conformément au mandat constitutionnel, le
Conseil d'État a approuvé la commission chargée de
la rédaction de l'avant-projet du Code des
familles pour analyse au Parlement et discussion
ultérieure avec la population, activité sur
laquelle les travaux sont déjà en cours.
La mise en place du programme gouvernemental et
de la commission conduite par le président de la
République Diaz-Canel pour traiter de la question
de la discrimination raciale permettra de lutter
plus efficacement contre cet héritage du passé et
d'assurer une plus grande cohérence dans la
présentation et la conduite du débat public sur
ces thèmes.
Par ailleurs, bien que le travail idéologique
figure parmi les principales orientations du
travail du Parti, je me dois d'avouer que je ne
suis pas satisfait des progrès réalisés.
S'il est vrai que nos médias se caractérisent par
leur attachement à la vérité et au rejet du
mensonge, il est également vrai qu'il existe
encore des manifestations de triomphalisme, de
stridence et de superficialité dans la façon de
traiter la réalité du pays. On présente parfois
des articles journalistiques qui, au lieu
d'éclairer, tendent à embrouiller. Ces approches
nuisent à la crédibilité de la politique
d'information et de communication sociale
approuvée. L'immédiateté dans l'approche des
affaires nationales ne doit pas être en
contradiction avec l'objectivité, le
professionnalisme et, surtout, l'intentionnalité
politique.
Dans le travail politique et idéologique, il ne
suffit pas de faire toujours la même chose, il
faut de la créativité, s'adapter efficacement au
contexte dans lequel nous vivons, approfondir
l'étude de l'histoire du pays, transmettre à
chaque Cubain le message d'optimisme et la
confiance qu'ensemble nous saurons faire face et
surmonter tout obstacle. En bref, nous avons
besoin d'une transformation profonde visant à
renforcer l'essence et les valeurs qui émanent de
l'oeuvre de la Révolution.
Le programme de subversion et d'influence
idéologique et culturelle visant à discréditer le
modèle socialiste de développement s'est
intensifié et tend à nous présenter la
restauration capitaliste comme la seule
alternative.
La composante subversive de la politique
étasunienne à l'égard de Cuba vise à saper l'unité
nationale. En ce sens, la priorité est donnée aux
actions destinées aux jeunes, aux femmes et aux
universitaires, au secteur artistique et
intellectuel, aux journalistes, aux sportifs, aux
personnes issues de la diversité sexuelle et aux
religions. Des questions d'intérêt pour des
groupes spécifiques liés à la protection des
animaux, de l'environnement, ou des manifestations
artistiques et culturelles sont manipulées, le
tout dans le but d'ignorer les institutions
existantes.
Ils continuent de financer les actions
d'agression en utilisant des stations de radio et
de télévision basées aux États-Unis, alors que
dans le même temps, le soutien monétaire augmente
en vue de la création de plateformes pour la
génération de contenus idéologiques qui exhortent
ouvertement à renverser la Révolution, lancent des
appels à des manifestations dans des espaces
publics, incitent à l'exécution de sabotages et
d'actes terroristes, y compris l'assassinat
d'agents des forces de l'ordre et de représentants
du pouvoir révolutionnaire. Sans la moindre
vergogne, ils révèlent les montants des sommes
versées depuis les États-Unis aux exécutants de
ces actes criminels.
N'oublions pas que le gouvernement des États-Unis
a créé le « Groupe de travail Internet
pour Cuba », qui vise à transformer les
réseaux sociaux en voies de subversion, en créant
des réseaux sans fil échappant au contrôle de
l'État et en menant des cyberattaques contre les
infrastructures critiques.
Nous avons parlé des avantages et des dangers de
l'utilisation d'Internet et des réseaux sociaux il
y a plusieurs dizaines d'années au sein de ce
Parlement qui se réunit ici, y compris en évoquant
la vieille fable d'Ésope sur les langues, des
vecteurs de communication qui peuvent être
utilisés pour les meilleurs objectifs, mais aussi
pour les pires. À ce stade, il ne doit exister
aucun espace pour la naïveté ou un enthousiasme
démesuré pour les nouvelles technologies sans
assurer au préalable la sécurité informatique.
Le mensonge, la manipulation et la propagation de
fausses nouvelles ne connaissent plus de limites.
À travers ces pratiques, on façonne et diffuse aux
quatre vents une image virtuelle de Cuba,
présentée comme une société moribonde et sans
avenir, sur le point de s'effondrer et de sombrer
dans l'explosion sociale tant attendue. Cependant,
la vérité est différente, la contre-révolution
interne, qui manque de base sociale, de leadership
et de capacité de mobilisation, continue de voir
diminuer le nombre de ses membres et d'actions
d'impact social, et concentre son activisme sur
les réseaux sociaux et Internet.
Nous sommes fermement convaincus que les rues,
les parcs et les places appartiennent et
appartiendront aux révolutionnaires et que nous ne
refuserons jamais à notre peuple héroïque le droit
de défendre sa Révolution (applaudissements).
Ces circonstances en soi exigent cette
transformation urgente dont j'ai parlé sur le
terrain idéologique.
En matière de politique des cadres, nous avons
continué à travailler au respect des accords des
derniers Congrès du Parti et de la Première
conférence nationale. Nous avons avancé dans la
conception organisationnelle et dans la
matérialisation de la politique de renouvellement
progressif des postes de décision. De même, nous
observons une augmentation graduelle et soutenue
de la promotion de jeunes, de femmes, de Noirs et
de mulâtres sur la base du mérite et des qualités
personnelles, bien que les résultats atteints
soient absolument insuffisants au regard des
principales responsabilités dans le Parti, l'État
et le gouvernement. La promotion des cadres de
l'Union des jeunes communistes à un travail
professionnel au sein du Parti se poursuit.
Dans le même temps, des faiblesses persistent
dans l'application de la politique des cadres, qui
se traduisent par la tendance au formalisme et à
la superficialité d'un certain nombre de cadres
qui se considèrent comme indispensables et ne
s'occupent pas de la formation des réserves. Il en
ressort un lien limité avec le peuple, un manque
de sensibilité et une incapacité à mobiliser les
collectifs dans la résolution des problèmes et un
faible travail envers les subordonnés.
Il existe une culture insuffisante de la
communication qui limite la capacité à motiver,
comprendre, participer et débattre des questions
qui préoccupent la masse des travailleurs. On
constate encore des cas de camarades qui sont
promus à des postes de direction sans que leur
capacité et leur préparation à les exercer n'aient
été prouvées, tandis que se manifeste une
faiblesse dans l'intentionnalité et la projection
pour améliorer la composition du vivier de cadres
pour ce qui est des femmes, des Noirs et des
mulâtres.
La pratique consistant à maintenir en tant que
chefs adjoints et remplaçants des camarades dont
tout le monde sait qu'ils ne possèdent pas les
conditions pour être promus persiste, ce qui nuit
à l'autorité du chef, au lieu de la préserver, et
gèle le développement normal et la promotion des
nouveaux dirigeants.
Il me paraît opportun de me référer au contenu de
l'article 4 de la Constitution de la République,
qui stipule : « La défense de la Patrie socialiste
est le plus grand honneur et le devoir suprême de
tout Cubain. »
Ce postulat important de la Constitution doit
être pris en compte dans le travail de tous les
militants communistes, y compris dans la politique
des cadres. Nous ne saurions accepter la promotion
à des postes supérieurs de camarades qui, pour des
raisons injustifiées, n'ont pas accompli leur
service militaire actif, qui constitue la
principale voie de formation militaire que tous
les citoyens doivent accomplir, en premier lieu
les cadres. Cette question devient plus importante
à mesure que passe le temps. La tendance à un
faible taux de natalité d'ici à 2030 constituera
un problème grave à bien des égards, aussi
devons-nous trouver d'autres solutions.
Dans ce domaine, nous avons le précieux exemple
de la décision, prise à la demande du ministère
des Relations extérieures, depuis 2002, il y a 19
ans, que tous les étudiants de l'Institut
supérieur des Relations internationales, des deux
sexes, avant leur admission, fassent leur service
militaire pendant un an dans la Brigade de la
frontière, face à la base navale illégale de
Guantanamo. Tout cela a été respecté durant toutes
ces années sans aucun problème.
À la lumière de la tendance au vieillissement de
la population cubaine - comme je vous le disais -
qui, parmi de nombreux autres effets négatifs,
limite le nombre de citoyens qui atteignent l'âge
légal pour accomplir leur service militaire,
l'expérience de l'Institut supérieur des Relations
internationales devrait être étudiée afin de
généraliser progressivement le fait que tous les
étudiants de l'enseignement supérieur remplissent
au préalable ce devoir.
Le président de la République lui-même,
Diaz-Canel, à l'appel du Commandant en chef, a
volontairement accompli son service militaire dans
des unités de la Défense antiaérienne pour
assimiler la nouvelle technique, après avoir
obtenu son diplôme d'ingénieur en électronique à
l'Université centrale de Las Villas, et, comme il
me l'a dit lui-même, cette période, dans son cas,
de trois ans, a été très utile à sa formation de
cadre révolutionnaire.
Je voudrais applaudir le président pour l'exemple
qu'il a donné (applaudissements).
En raison de son caractère stratégique, la
politique des cadres exige un perfectionnement et
une mise à jour constants, afin de garantir la
sélection, la formation et la promotion de cadres
qui se caractérisent par leur engagement envers la
Révolution, leur humilité, leur modestie, leur
exemple personnel, leur leadership et leurs fermes
convictions face à tout vestige d'élitisme, de
vanité, d'autosuffisance et d'ambitions.
La politique des cadres du Parti communiste de
Cuba devra assurer le vivier des dirigeants de
demain, en union étroite avec les masses, avec la
capacité de mobiliser, de dialoguer, d'argumenter
et d'être capables d'apporter des solutions,
d'élever la sensibilité politique et humaine, la
responsabilité, la discipline, l'exigence et le
contrôle, en faisant appel à la direction
collective comme seul moyen de trouver les
meilleures solutions aux problèmes.
J'aborderai maintenant des questions de politique
étrangère.
Le scénario international auquel nous sommes
confrontés aujourd'hui est nettement différent de
celui d'avril 2016, lorsque nous avons tenu le
VIIe Congrès. Ces cinq années ont été
caractérisées par une montée sans précédent de
l'agressivité du gouvernement des États-Unis.
Historiquement, l'hégémonisme impérialiste des
États-Unis a constitué une menace pour le destin
et la survie de la nation cubaine. Ce n'est pas un
phénomène nouveau. Il a accompagné les Cubains
depuis les origines de la Patrie, lorsque sont
apparues au sein de notre peuple les premières
aspirations à la souveraineté et à l'indépendance.
C'était déjà un défi pour les héros qui
entreprirent la lutte contre le colonialisme
espagnol au 19e siècle. Nous, les générations de
Cubains qui avons poursuivi la lutte au XXe
siècle, l'avons affronté et le peuple qui défend
de nos jours, en étroite unité, liberté et justice
conquises y fait face également.
Cet hégémonisme s'est concrétisé avec une dureté
particulière durant l'occupation militaire de
notre pays entre 1898 et 1902, et l'imposition
ultérieure de l'amendement Platt comme annexe à la
Constitution.
Il a été renforcé par le Traité des relations, en
1934, un sujet dont j'ai pu observer qu'il est peu
maîtrisé, à travers des conversations avec
différentes personnes, à savoir qu'il a été imposé
par le voisin du nord au gouvernement cubain en
place, sous la présence menaçante d'unités navales
de la marine étasunienne dans la baie de La
Havane. Ainsi, dans un geste d'amitié apparent et
hypocrite, l'amendement Platt fut remplacé, tout
en maintenant les dispositions les plus
insupportables dans le nouvel instrument, ainsi
que les engagements politiques et économiques qui
consolidèrent la subordination et la dépendance de
Cuba vis-à-vis des États-Unis jusqu'en janvier
1959.
Il s'agit d'un défi intimement associé à la
conception impérialiste du Destin manifeste, à la
brutale Doctrine Monroe et aux visions du
panaméricanisme à travers lesquelles ils ont
cherché à assujettir notre région depuis l'époque
de Simon Bolivar.
Au cours des quatre dernières années, à l'immense
et inégale puissance des États-Unis et à
l'escalade de l'agression contre Cuba s'est
ajoutée l'impunité. Le gouvernement étasunien
semblait convaincu qu'il jouissait de la liberté
d'agir à sa guise et du droit d'imposer sa volonté
au monde avec le simple soutien de l'usage de la
force et il s'est évertué à plonger dans la crise
politique, juridique et morale les piliers sur
lesquels ont reposé les relations internationales
depuis des décennies.
La communauté internationale a semblé incapable
d'endiguer les outrages et les abus les plus
flagrants de la part de la première puissance
économique, militaire et technologique, dont les
actions irresponsables ont constitué la plus
grande menace pour la paix, la stabilité,
l'équilibre écologique et la survie de la vie sur
Terre.
Ce contexte explique en partie l'effet
particulièrement néfaste du blocus économique à
travers lequel les États-Unis attaquent notre
pays. Cela s'explique également par les conditions
d'une économie internationale de plus en plus
interconnectée, interdépendante et de plus en plus
soumise aux diktats des centres de pouvoir
financiers contrôlés depuis Washington.
En dépit du rejet répété et massif de la
communauté internationale, le blocus porte
préjudice aux relations économiques de Cuba avec
pratiquement toutes les nations de la planète,
quelle que soit la position politique d'un pays ou
sa relation avec nous.
Dans de nombreux cas, les gouvernements n'ont
même pas la capacité de faire respecter leurs
prérogatives souveraines sur les actions des
entités nationales installées sur leur propre
territoire, car souvent elles se subordonnent
docilement à Washington, comme si nous vivions
dans un monde soumis à la puissance unipolaire des
États-Unis.
Il s'agit d'un phénomène qui s'exprime avec un
impact particulier dans le secteur financier,
lorsque les banques nationales de plusieurs pays
privilégient les dispositions de l'administration
étasunienne par rapport aux décisions politiques
de leurs propres gouvernements. Ces réalités se
réaffirment à mesure que s'étend la mondialisation
néolibérale.
Ce blocus, auquel notre peuple a fait face
pendant plus de 60 ans, avec effort, sacrifice et
créativité, aurait été capable de dévaster
l'économie et la stabilité sociale de n'importe
quel pays, y compris ceux qui sont plus riches et
plus puissants que Cuba. Il s'agit de la guerre
économique la plus vaste, la plus inégale et la
plus longue jamais déclenchée contre une nation.
Ce n'est que dans les conditions du système
socialiste, fondé sur la justice sociale, l'unité
du peuple autour du Parti et l'effort uni et
solidaire pour défendre le pays, qu'une nation
sous-développée et relativement petite comme la
nôtre, aux faibles richesses naturelles, peut
éviter l'effondrement et même progresser dans son
développement.
La politique contre Cuba déclenchée par le
gouvernement précédent des États-Unis a été
renforcée précisément dans les conditions
difficiles de la pandémie de COVID-19. La nature
impitoyable de l'impérialisme a été mise en
évidence de façon flagrante.
Parfois, les données objectives sur les dommages
que les États-Unis ont causés à l'économie cubaine
et l'impact réel des plus de 240 mesures
coercitives adoptées depuis 2017 ne sont pas
suffisamment compris ou évalués avec attention. Il
faut comprendre qu'il ne s'agit pas de simples
actions visant à renforcer le blocus, mais de
nouvelles méthodes, dont certaines sont sans
précédent, qui ont porté l'ampleur de la guerre
économique à un niveau qualitativement plus
agressif, ce qui se reflète dans les pénuries
matérielles qui accompagnent la vie quotidienne de
chaque Cubain.
À cela s'ajoute la campagne éhontée financée
depuis Washington pour promouvoir le mensonge
selon lequel le blocus n'est pas réel, qu'il ne
nuit pas vraiment à l'économie cubaine, qu'il ne
constitue pas un problème important pour notre
développement et notre stabilité économique. C'est
une contrevérité qui est diffusée par les
puissants médias au service de l'impérialisme et
les réseaux numériques conçus pour influencer la
pensée de beaucoup de gens, y compris de certains
de nos compatriotes.
Parmi les premières actions visant à renforcer le
siège économique contre Cuba, il y a eu la
constitution en novembre 2017 d'une liste
d'entités commerciales cubaines qui seraient
soumises à des restrictions supplémentaires à
celles déjà imposées par le blocus. Cette liste,
qui a été mise à jour à plusieurs reprises, compte
aujourd'hui 231 entités, dont beaucoup ayant des
responsabilités dans le réseau du commerce de
détail dans le pays, le système
d'approvisionnement pour satisfaire les besoins
les plus importants pour l'économie et la
population, ainsi que toutes les installations
hôtelières du pays et plusieurs institutions du
secteur financier.
Le gouvernement des États-Unis justifie cette
action sous prétexte de restreindre l'activité
d'entreprises appartenant au secteur de la défense
et de la sécurité, qu'il accuse de soutenir la
répression des droits de l'Homme à Cuba et
l'intervention cubaine au Venezuela.
Notre peuple est bien conscient que cette traque
illégitime est dirigée contre des entités
prospères dont la fonction sociale est entièrement
économique et commerciale, comme c'est le cas
partout dans le monde, et qui apportent une
contribution significative à l'économie nationale.
Il sait également avec certitude et par
expérience historique que l'objectif de cette
mesure est d'étendre le siège économique pour
saboter le système des entreprises, entraver le
processus de mise à jour de l'économie, briser la
gestion de l'État et imposer l'informalité,
l'atomisation de l'activité économique et le
chaos, dans le but déclaré d'étrangler le pays et
de provoquer une explosion sociale.
Dans le cadre de la tâche extraordinaire que
représente la lutte contre la pandémie de
COVID-19, nous avons dû consacrer d'importantes
ressources pour obtenir d'urgence les équipements
et le matériel nécessaires à nos hôpitaux et à nos
établissements de soins. Le coût aurait été moins
lourd si Cuba n'avait pas dû recourir à des
marchés lointains et souvent indirects pour
acquérir des technologies soumises aux
interdictions du blocus.
Par ailleurs, la traque financière a pris les
caractéristiques d'une véritable chasse aux
transactions cubaines, ce qui porte préjudice à
notre capacité à payer les produits et les
services que nous importons et à encaisser ceux
que nous exportons, avec pour conséquence
l'augmentation du coût du commerce extérieur dans
son ensemble.
Afin de punir Cuba et les Cubains vivant à
l'intérieur et à l'extérieur du pays, les
États-Unis ont d'abord limité, puis coupé
pratiquement toute possibilité d'envoyer de
l'argent à Cuba.
Ces réalités se traduisent par une pénurie de
produits essentiels à la consommation de la
population. Elles sont également à l'origine de
nombreuses difficultés que rencontre l'industrie
cubaine pour disposer à temps, avec la qualité et
les normes requises, des intrants nécessaires à la
production. Cela comprend tout autant les biens de
consommation que les médicaments et les produits
de l'industrie alimentaire.
Le durcissement du blocus complique le respect
des engagements financiers internationaux, malgré
notre ferme volonté de les honorer et les efforts
que nous déployons pour effectuer des paiements
qui, bien que modestes, impliquent de grands
sacrifices.
De plus en plus, des mesures ont été mises en
oeuvre pour restreindre les voyages à Cuba, tant
par voie aérienne que maritime, ce qui a porté un
coup brutal à une partie considérable du secteur
non étatique de l'économie consacré aux services.
Les dommages causés par ces mesures au niveau de
vie de la population ne sont ni fortuits ni le
résultat d'effets collatéraux ; ils sont la
conséquence d'une volonté délibérée de punir, dans
son ensemble, le peuple cubain.
L'une des actions les plus significatives, pour
son degré de cruauté, pour son caractère
inadmissible face au Droit international et pour
l'impunité avec laquelle les États-Unis
l'exécutent, est la volonté, depuis avril 2019, de
priver Cuba d'approvisionnement en carburant. Pour
ce faire, ils appliquent des mesures propres à la
guerre non conventionnelle afin d'empêcher que ces
livraisons n'arrivent jusqu'au territoire
national.
C'est l'une des actions qui illustre le mieux la
nouvelle dimension acquise par la guerre
économique contre Cuba. Pour y faire face, nous
avons traversé des périodes de grande tension et
si le coût n'a pas été dévastateur, comme
l'attendaient les États-Unis, c'est grâce à la
force de la société que nous avons construite et
défendue et à la capacité de résistance de notre
peuple héroïque.
Un autre des actes qui décrivent le mieux la
nature de l'impérialisme et l'escalade de son
agression contre la nation est la campagne
immorale déclenchée contre la coopération médicale
internationale fournie par Cuba.
Notre trajectoire sur ce front n'a pas
d'équivalent dans le monde. C'est un effort qui
est consubstantiel aux principes moraux sur
lesquels se construit la société cubaine. Il
repose sur l'idée que nous partageons ce que nous
avons, et non ce que nous avons en trop.
L'avantage d'avoir constitué, avec persévérance et
dévouement, une quantité importante de ressources
humaines et de disposer d'un Système de santé
publique robuste, efficace et durable nous donne
l'occasion de partager avec d'autres.
Il s'agit d'un engagement de solidarité qui se
poursuivra quelles que soient les campagnes. Il a
sauvé des vies, fait face à des maladies, soulagé
des souffrances et amélioré les conditions de
santé et de bien-être de millions de personnes
dans le monde, presque toujours parmi les
populations les plus vulnérables ou les plus
défavorisées, dans les zones les plus reculées,
parfois dans des conditions d'extrême difficulté,
voire de danger. Il comporte un travail important
et louable d'assistance à des pays qui ont subi
des catastrophes naturelles.
L'attaque des États-Unis vise à discréditer un
travail aussi noble que reconnu et à priver Cuba
des revenus justes, honnêtes et légitimes que des
milliers de professionnels du pays, formés sur le
plan technique et éthique, garantissent grâce à
leurs efforts.
L'accès à la santé est un droit humain universel
et le gouvernement des États-Unis commet un crime
lorsque, pour nous attaquer, il s'applique à
saboter la seule source de services médicaux à
laquelle ont accès des millions de personnes dans
le monde.
En plus de tout ce qui précède, en avril 2019, et
dans le but d'intimider les investisseurs
étrangers, les entreprises et les entrepreneurs
qui misent sur une relation économique et
commerciale avec Cuba, les États-Unis ont décidé,
pour la première fois, de permettre, en vertu du
Titre III de la tristement célèbre Loi
Helms-Burton, l'admission devant les
tribunaux de ce pays de plaintes déposées par de
soi-disant requérants de propriétés, qui furent
justement et légitimement nationalisées dans les
premières années de la Révolution.
Il ne s'agit pas d'une nouvelle loi, mais d'une
aberration datant de 1996, qui codifie en loi le
blocus et établit comme une obligation du
gouvernement des États-Unis d'attaquer Cuba
économiquement, à l'échelle internationale et de
manière globale. Elle établit également comme
mandat légal la promotion de la subversion
politique visant à détruire l'ordre
constitutionnel cubain, avec le soutien chaque
année de millions de dollars de financement
officiel provenant du budget fédéral.
Elle va jusqu'à concevoir le programme
d'intervention politique dans notre pays et
l'établissement d'une tutelle qui soumettrait la
nation cubaine au statut de territoire assujetti
et subordonné à la souveraineté des États-Unis
sous la direction d'un gouverneur nommé par ce
pays.
Il s'agit d'un instrument politique et juridique
méprisable, conçu avec un grand opportunisme dans
les moments les plus durs de la Période spéciale
et alors qu'à Washington, ils entretenaient
l'espoir que la Révolution ne serait pas capable
de se soutenir ni d'être fidèle à l'engagement de
maintenir à un haut niveau les bannières du
socialisme et de sauvegarder la cause que nos
martyrs ont défendue.
C'est pourquoi nous disons que c'est une loi que
notre peuple doit bien connaître et qu'il ne peut
pas se permettre le luxe d'oublier, même si un
jour elle devait être abrogée.
Lorsqu'en décembre 2014, nous avons décidé
conjointement avec le gouvernement des États-Unis,
alors dirigé par le président Barack Obama,
d'avancer vers une meilleure entente entre nos
pays respectifs, j'ai déclaré devant l'Assemblée
nationale du Pouvoir populaire : « [...] un pas
important a été franchi, mais l'essentiel reste à
résoudre, à savoir la fin du blocus économique,
commercial et financier contre Cuba, qui s'est
intensifié ces dernières années, notamment dans le
domaine des transactions financières, avec
l'application d'amendes énormes et illégitimes
contre les banques de différents pays ».
Le comportement agressif déclenché par
l'administration étasunienne précédente réaffirme,
avec de preuves claires, que toute perspective de
véritable évolution positive des relations entre
les deux pays, pour qu'elle soit durable, devrait
être associée à l'élimination du blocus économique
et de l'appareil législatif qui le sous-tend.
Nous ne nous leurrons pas sur le fait qu'il
s'agit de quelque chose de facile et de simple ;
au contraire, cela exigera une volonté politique
raisonnable et respectueuse de la part de celui
qui gouvernera les États-Unis. Cuba a maintenu et
maintient que nous ne considérons pas le peuple
étasunien comme un ennemi, que les différences
politiques et idéologiques ne sont pas un obstacle
à une relation respectueuse et civilisée avec
notre voisin.
Nous avons même déclaré que nous pouvions
développer une relation de coopération sur de
nombreuses questions, au bénéfice des deux pays et
de la région.
Nous n'oublierons jamais le contenu de l'article
16, paragraphe a) de la Constitution, qui
réaffirme que les relations économiques,
diplomatiques et politiques avec tout autre État
ne seront jamais négociables sous la pression de
l'agression, de la menace ou de la coercition.
Je réaffirme depuis ce Congrès du Parti la
volonté de nouer un dialogue respectueux et de
construire un nouveau type de relations avec les
États-Unis, sans que l'on prétende que pour y
parvenir Cuba devra renoncer aux principes de la
Révolution et du Socialisme, faire des concessions
inhérentes à sa souveraineté et à son
indépendance, céder dans la défense de ses idéaux
et dans l'exercice de sa politique extérieure,
engagée dans les causes justes, la défense de
l'autodétermination des peuples et le soutien
historique aux pays frères.
En même temps, nous avons le devoir de rester
vigilants, d'assumer avec responsabilité les
leçons de l'Histoire et de protéger notre pays et
le droit souverain d'exister pour lequel tant de
générations de Cubains se sont sacrifiées.
Nous devons le faire sans négliger la défense et
avec un effort constant et engagé, visant à
construire les bases économiques qui nous
permettront d'affronter avec succès une guerre
économique incessante et asymétrique d'une
puissance prête à profiter de sa grandeur et de
son influence économique pour attaquer notre
Patrie.
Camarades,
Il y a exactement cinq ans aujourd'hui, nous
avons averti que la région de l'Amérique latine et
des Caraïbes subissait les effets d'une
contre-offensive forte et articulée promue par
l'impérialisme et les oligarchies régionales
contre les gouvernements révolutionnaires et
progressistes qui avaient accédé au pouvoir grâce
à la résistance et à la lutte des peuples contre
les effets néfastes des modèles néolibéraux.
Cette contre-offensive s'est renforcée lorsque la
direction de la politique étrangère des États-Unis
est tombée entre les mains de personnages
sinistres, liés à des épisodes d'ingérence et
d'interventionnisme dans notre région, et associés
à des éléments de l'extrême droite
cubano-américaine, dont plusieurs ont des
antécédents connus de terrorisme et de corruption.
Ils n'ont jamais caché leur engagement envers la
validité de la Doctrine Monroe. Ils ont mélangé le
fanatisme anti-socialiste avec leur désespoir
d'atteindre des objectifs à court terme. Ils ont
eu recours à des méthodes de guerre non
conventionnelles et à des opérations de
déstabilisation qui se sont avérées extrêmement
dangereuses pour toute la région.
Ils ont fait preuve de mépris envers nos peuples
et nos institutions. Ils n'ont pas respecté les
droits souverains de toutes les nations de
l'hémisphère et menacé dangereusement la paix et
la sécurité régionales. Plusieurs gouvernements de
la région ont prétendu ignorer la Proclamation de
l'Amérique latine et des Caraïbes comme zone de
paix, signée à La Havane par les chefs d'État et
de gouvernement d'Amérique latine et des Caraïbes
en janvier 2014.
Cet instrument politique important est fondé sur
des principes essentiels pour la pleine
indépendance, la jouissance réelle des droits
souverains et pour les aspirations à l'unité et à
l'intégration de notre région.
Il s'agit notamment du respect des principes et
des normes du Droit international et des buts et
principes de la Charte des Nations unies, du
règlement pacifique des différends, de
l'obligation de ne pas intervenir, directement ou
indirectement, dans les affaires intérieures de
tout État et d'observer les principes de
souveraineté nationale, d'égalité des droits et
d'autodétermination des peuples ; l'engagement des
pays de la région à favoriser des relations
d'amitié et de coopération entre eux et avec les
autres nations, quelles que soient les différences
entre leurs systèmes politiques, économiques et
sociaux ou leurs niveaux de développement ; à
pratiquer la tolérance et à vivre ensemble en paix
comme de bons voisins ; et l'engagement à
respecter pleinement le droit inaliénable de
chaque État de choisir son système politique,
économique, social et culturel, en tant que
condition essentielle pour assurer la coexistence
pacifique entre les nations.
Le recours fréquent au mensonge pour justifier
des actions a été associé à de cruelles mesures
coercitives unilatérales et à des menaces
constantes, avec des coûts élevés pour les peuples
de Notre Amérique. Le gouvernement étasunien a
décidé de lancer à partir de la fin de l'année
2018 une offensive spécifique d'agression contre
le Venezuela, le Nicaragua et Cuba, dans le but
évident d'obtenir à court terme le renversement
des gouvernements de ces trois pays.
Bien qu'il ait échoué dans son entreprise, cette
prétention nous rappelle avec cruauté que les
ambitions de domination de l'impérialisme dans la
région ne sont pas des menaces issues d'un passé
lointain et sombre, désormais dépassé, mais un
danger actuel au sein des cercles du pouvoir
politique aux États-Unis.
Dans le cadre de cette offensive, nous avons
assisté au sauvetage de la malfamée OÉA, en tant
qu'instrument de domination néocoloniale et
d'agression, ainsi que son bras armé, le Traité
interaméricain d'assistance réciproque, le TIAR,
toujours au service des intérêts hégémoniques des
États-Unis. De même que la tentative de saboter la
CÉLAC et la destruction de l'UNASUR.
Si un doute subsistait, force est de constater
que le néolibéralisme a une fois de plus démontré
son incapacité à répondre aux problèmes sociaux de
la région. Son rôle dans le démantèlement des
structures de justice sociale et l'attaque
doctrinaire contre toute notion de justice sociale
ont laissé la plupart des pays impuissants et sans
défense face au fléau de la COVID-19. Son héritage
a été l'accroissement des inégalités,
l'approfondissement de la polarisation sociale et
l'aggravation de la crise de stagnation et
d'instabilité dont souffrent de nombreuses
sociétés de Notre Amérique.
En conséquence, nous avons observé le délabrement
accéléré des gouvernements qui promeuvent des
politiques néolibérales, des manifestations
d'instabilité sociale, l'irruption de
manifestations populaires et la mobilisation de la
jeunesse, ainsi que l'activation de la gauche et
des forces progressistes, comme le démontre le
Forum de Sao Paulo, un espace de concertation
politique des forces politiques de gauche et des
mouvements sociaux.
Nous avons également observé comment ces forces
progressistes ont été soumises à des processus
judiciaires à motivation politique et à des
campagnes de dénigrement et de diffamation avec le
soutien des médias corporatifs, afin de les
affaiblir et d'empêcher ainsi leur participation
ou leur accès aux gouvernements.
Nous, Cubains, réitérons notre solidarité avec le
Venezuela, avec l'union civile et militaire de son
peuple héroïque et avec son seul président
légitime, le camarade Nicolas Maduro Moros.
Nous réitérons notre solidarité avec le Nicaragua
sandiniste, avec son peuple et avec son président,
le commandant Daniel Ortega Saavedra.
Nous saluons le président Luis Arce de l'État
plurinational de Bolivie, une nation où le peuple
a remporté une victoire populaire qui a constitué
un camouflet pour les États-Unis et leur
instrument, l'Organisation des États américains,
qui avaient organisé le coup d'État contre le
camarade Evo Morales Ayma.
Nous observons avec espoir, respect et solidarité
les processus politiques menés par les présidents
Andrés Manuel Lopez Obrador au Mexique et Alberto
Fernandez en Argentine, dans leurs efforts pour
inverser les conséquences de la mise en oeuvre des
politiques néolibérales qui ont causé tant de
dommages à leurs nations.
Nous saluons et nous soutenons les tentatives des
deux gouvernements en vue de récupérer les
processus d'intégration authentiquement
latino-américains.
Nous réitérons notre soutien indéfectible aux
efforts de la République argentine pour recouvrer
sa souveraineté sur les îles Malouines, Géorgie du
Sud et Sandwich du Sud.
Nous réaffirmons notre solidarité avec l'ancien
président Luiz Inacio Lula da Silva, leader du
Parti des travailleurs du Brésil, contre lequel
des poursuites judiciaires politisées ont été
lancées. Nous insistons sur le fait que son
innocence, sa pleine liberté et tous ses droits
politiques doivent être rétablis.
Nous continuerons à défendre les intérêts
légitimes des nations des Caraïbes et nous
soutenons leurs revendications d'indemnisation
pour les conséquences de l'esclavage et du
colonialisme. Les Caraïbes pourront toujours
compter sur Cuba. En particulier, nous réaffirmons
notre engagement envers le peuple frère d'Haïti, à
l'égard duquel la communauté internationale
devrait faire beaucoup plus.
Nous réaffirmons notre soutien total à
l'autodétermination et à l'indépendance de Porto
Rico.
L'engagement de Cuba envers l'unité de l'Amérique
latine et des Caraïbes est inébranlable, la
loyauté dans la défense de la souveraineté et du
droit à l'autodétermination des peuples est un
principe de la Révolution, et la volonté de
promouvoir la coopération et l'intégration
régionales fait partie de notre cause. Nous ne
cesserons pas un instant de contribuer à faire de
notre Amérique la patrie commune de tous ses
enfants.
Camarades :
Au cours de ces cinq années, nous avons renforcé
d'excellentes relations avec les partis et les
gouvernements de la République populaire de Chine,
de la République socialiste du Vietnam, de la
République démocratique populaire lao et de la
République populaire démocratique de Corée, des
pays socialistes asiatiques auxquels nous sommes
unis par une amitié et une solidarité historiques.
Nous mettons en oeuvre avec la Chine et le Vietnam
dans différents domaines de notre économie des
projets économiques importants, qui contribuent au
Plan de développement économique et social à
l'horizon 2030.
Au cours de ces années également, les relations
politiques de haut niveau se sont approfondies
avec la Fédération de Russie, un pays avec lequel
nous partageons de larges coïncidences sur les
questions les plus diverses de l'agenda
international et qui a maintenu une position ferme
de rejet du blocus économique, commercial et
financier imposé par les États-Unis à Cuba.
Malgré les différences politiques existantes,
nous avons progressé dans nos liens avec l'Union
européenne grâce à la mise en oeuvre de l'Accord
de dialogue politique et de coopération, sur la
base du respect mutuel et de la réciprocité. Il
convient de mettre l'accent sur la promotion des
relations de coopération dans des secteurs tels
que les énergies renouvelables, l'agriculture et
la culture.
Nous maintenons notre coopération et notre
solidarité avec les pays d'Afrique, un continent
auquel nous sommes liés par des liens forts
d'histoire, de culture et de fraternité. Des
milliers de coopérants du secteur de la santé et
d'autres secteurs y travaillent dans plus de 30
pays. Nous sommes reconnaissants de la position
unanime de l'Union africaine en solidarité avec
Cuba et contre le blocus pendant ces années.
Notre soutien aux causes des peuples palestinien
et sahraoui restera un engagement inchangé.
Le scénario décrit ci-dessus et son évolution
probable dans l'avenir exigent de nous tous que
nous assurions, de manière permanente, la priorité
de la défense, en totale correspondance avec les
réflexions avisées de Fidel contenues dans le
Rapport central au Premier Congrès : « Tant que
l'impérialisme existera, le Parti, l'État et le
peuple accorderont la plus grande attention aux
services de la défense. La garde révolutionnaire
ne sera jamais négligée. L'Histoire enseigne de
manière trop éloquente que ceux qui oublient ce
principe ne survivent pas à l'erreur. »
La conception stratégique de la Guerre de tout le
peuple maintient toute sa vigueur, comme le
confirme l'article 217 de la Constitution de la
République de Cuba, ce qui se traduit par le fait
que chaque citoyen sait et a un moyen, un lieu et
une manière de lutter contre l'ennemi, sous la
direction du Parti.
Cette doctrine suppose de porter une attention
permanente au renforcement de la capacité et de la
disposition combative, la mise à jour des plans
défensifs du pays et la préparation des
dirigeants, chefs et organes de direction aux
différents niveaux pour mener les actions prévues.
Dans ce sens, nous considérons qu'il est
nécessaire de rétablir, dès que les conditions de
la lutte contre la COVID-19 le permettront, la
réalisation des Journées nationales de la défense
avec la participation massive du peuple, en les
dépouillant de tout formalisme ou publicité et en
assurant ainsi leur efficacité et leur utilité
pour la préparation de la population. N'oublions
pas que l'invulnérabilité militaire s'obtient par
un perfectionnement constant.
Durant cette période, les Forces armées
révolutionnaires ont poursuivi la préparation des
troupes, la production, la modernisation,
l'entretien et la conservation de la technologie
militaire et des armements, la préparation du
théâtre des opérations militaires, ainsi que la
participation à la lutte dans des situations
exceptionnelles et de catastrophes de toutes
sortes, parmi lesquelles se distingue la COVID-19.
L'Union de l'industrie militaire a assuré, à
partir du potentiel scientifique atteint, la
préparation et la modernisation d'une partie
importante de l'armement et de la technologie
militaire et a assumé, de manière croissante, la
production de pièces de rechange et d'articles de
grande demande pour la population.
Dans son rapport central au premier Congrès du
Parti, le camarade Fidel avait déclaré : « L'Armée
rebelle fut l'âme de la Révolution et de ses armes
victorieuses a émergé la nouvelle Patrie, libre,
belle, puissante et invincible. » Cette
déclaration conserve toute sa validité à l'heure
actuelle, c'est pourquoi je réaffirme que les
Forces armées révolutionnaires, nées de l'Armée
rebelle, n'ont pas renoncé et ne renonceront pas à
être pour toujours l'âme de la Révolution (applaudissements
prolongés).
Les combattants du ministère de l'Intérieur, en
liaison étroite avec le peuple, le Parti et les
organisations de masse, les Forces armées
révolutionnaires et les autres institutions de
l'État et du gouvernement, ont continué à
renforcer la prévention et la lutte contre les
activités ennemies, les plans subversifs, la
criminalité, les illégalités et la corruption,
ainsi que l'indiscipline sociale et les
comportements négatifs.
Au cours des cinq dernières années, cet organisme
a atteint un niveau supérieur d'organisation et de
cohésion dans les structures de commandement et
l'attention portée aux unités de base, une
question dans laquelle il est juste de reconnaître
la contribution décisive du vice-amiral Julio
César Gandarilla Bermejo, membre du Comité central
du Parti, député à l'Assemblée nationale du
Pouvoir populaire et ministre de l'Intérieur
jusqu'à son décès à la fin de l'année dernière. À
ses brillants états de service à la Révolution, je
dois ajouter aujourd'hui la sélection et la
préparation correctes et prévoyantes des nouvelles
générations qui garantissent la continuité avec la
relève sûre à la direction de l'institution.
J'estime qu'il convient de reconnaître la
contribution des Forces armées révolutionnaires et
du ministère de l'Intérieur en matière de
production alimentaire, qui a permis aux deux
institutions d'être autosuffisantes pour la
plupart des produits nécessaires à l'alimentation
de leur personnel. Les niveaux de satisfaction
atteints représentent 83 % et 72 % des demandes
des Forces armées révolutionnaires et du ministère
de l'Intérieur, respectivement.
Comme nous l'avions prévu, le VIIIe Congrès du
Parti marquera la conclusion du processus de
passation ordonnée des principales responsabilités
de la Génération historique à la nouvelle
génération.
Lors du VIe Congrès du Parti, il y a dix ans,
j'ai déclaré que, bien que nous ayons fait
plusieurs tentatives pour promouvoir des jeunes à
des postes de direction, les sélections n'ont pas
toujours été couronnées de succès et, par
conséquent, nous ne disposions pas à l'époque
d'une réserve de remplaçants bien préparés, dotés
d'une expérience et d'une maturité suffisantes
pour assumer les nouvelles tâches complexes de
direction dans le Parti, l'État et le
gouvernement.
J'ai également indiqué que nous devions résoudre
cette question progressivement, sans précipitation
ni improvisation, ce qui nécessiterait également
de renforcer l'esprit démocratique et le caractère
collectif du fonctionnement des organes de
direction du Parti et du pouvoir étatique et
gouvernemental et de garantir le rajeunissement
systématique de toute la chaîne des postes
administratifs et du Parti dans le pays.
Bien que nous ne puissions pas considérer ce
front de travail stratégique comme acquis, je suis
satisfait du fait que nous transmettions la
direction du pays à un groupe de dirigeants
préparés, formés par des décennies d'expérience
dans leur passage de la base aux plus hautes
responsabilités, attachés à l'éthique et aux
principes de la Révolution et du Socialisme,
identifiés aux racines et aux valeurs de
l'Histoire et de la culture de la nation,
imprégnés d'une grande sensibilité envers le
peuple, pleins de passion et d'esprit
anti-impérialiste et conscients qu'ils
représentent la continuité de l'oeuvre commencée
par Céspedes le 10 octobre 1868, poursuivie par
Gomez, Maceo, Calixto Garcia et Agramonte ;
relancée par Marti à la tête du Parti
révolutionnaire cubain ; par Baliño et Mella avec
la fondation du Premier Parti communiste de Cuba ;
par Villena, Guiteras, Jesus Menéndez, Abel, José
Antonio, Frank País, Camilo, le Che, Blas Roca,
Celia, Haydée, Melba et Vilma, Almeida et notre
commandant en chef, Fidel (applaudissements).
L'un de ces camarades, sélectionné à temps, parce
que nous avons commencé à voir en lui une série de
qualités, est le camarade Miguel Diaz-Canel
Bermudez, membre du Bureau politique et président
de la République depuis trois ans, une fonction
que, selon l'évaluation de la direction du Parti,
il exerce avec de bons résultats.
Nous avons déjà dit que Diaz-Canel n'est pas le
résultat d'une improvisation, mais d'une sélection
réfléchie d'un jeune révolutionnaire ayant les
conditions pour être promu à des postes plus
élevés. Pendant 15 ans, il a occupé avec succès le
poste de Premier secrétaire du Parti dans les
provinces de Villa Clara et Holguin, après quoi il
a été nommé ministre de l'Enseignement supérieur,
vice-président du Conseil des ministres et Premier
vice-président du Conseil d'État et du Conseil des
ministres, des fonctions qu'il a exercées en même
temps que l'attention du front idéologique du
Parti.
Au cours de ces trois dernières années,
Diaz-Canel a su former une équipe et favoriser la
cohésion avec les organes supérieurs du Parti, de
l'État et du gouvernement.
En ce qui me concerne, ma tâche de premier
secrétaire du Comité central du Parti communiste
de Cuba s'achève avec la satisfaction du devoir
accompli et la confiance dans l'avenir de la
Patrie, avec la conviction réfléchie de ne pas
accepter de propositions pour rester dans les
organes supérieurs du Parti, dans les rangs duquel
je continuerai à militer comme un combattant
révolutionnaire de plus, prêt à apporter ma
modeste contribution jusqu'à la fin de ma vie (applaudissements
prolongés).
Rien ne m'oblige à cette décision, mais je crois
ardemment à la force et à la valeur de l'exemple
et à la compréhension de mes compatriotes et que
personne ne doute que tant que je serai en vie, je
serai prêt, le pied à l'étrier, à défendre la
Patrie, la Révolution et le Socialisme.
Avec plus de force que jamais, crions :
Vive Cuba Libre ! (Exclamations : Vive !)
Longue vie à Fidel ! (Exclamations : Vive !)
La Patrie ou la Mort !
Nous vaincrons !
(Ovation)
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 10 - 4 mai 2021
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