Le Vietnam connaît 40 ans de croissance économique impressionnante


Le terminal à conteneurs international de Hai Phong

Les impérialistes américains, pendant leur guerre d'agression pour conquérir le Vietnam, ont causé une destruction inimaginable au peuple et à son économie. Depuis la défaite des forces armées américaines et leur départ forcé en 1975, le peuple du Vietnam et ses dirigeants ont fait des progrès remarquables dans leurs efforts pour surmonter les difficultés et rebâtir le pays et l'économie pour atteindre ce qu'aujourd'hui ils qualifient de « prospérité modérée ». Suivant une voie d'indépendance et de détermination à devenir une économie moderne et développée avec une base industrielle scientifique de production de masse, ils ont réussi à apporter d'importants changements pour améliorer la productivité de la classe ouvrière et de la paysannerie et améliorer le niveau de vie de tous.

Selon Nhan Dan, l'organe central du Parti communiste du Vietnam, et l'Agence vietnamienne d'information, les réalisations économiques ont été en effet remarquables.

Entre 1986 et 1990, après avoir surmonté le traumatisme initial et les destructions de la guerre d'agression des États-Unis, la croissance annuelle du PIB a commencé à atteindre une moyenne de 4,4 %. À partir de cette croissance initiale du développement de la base industrielle et de la productivité de la classe ouvrière et de la paysannerie, le PIB a atteint une croissance annuelle de 7 % entre 1996 et 2000.

Ces dernières années, tout en maintenant une importante croissance économique annuelle, l'accent a été mis sur la qualité du développement. Selon Nhan Dan, ces efforts ont fait en sorte qu'en 2020 le Vietnam a réussi « à maintenir un taux de croissance de près de 3 % malgré les énormes impacts négatifs de la pandémie de la COVID-19, une des rares économies dans le monde ayant une croissance positive ».

Toujours selon Nhan Dan : « La taille de l'économie a augmenté de façon importante à 262 milliards de dollars US en 2019, montant 18 fois plus élevé qu'en 1986 [...], tandis que le revenu par habitant a atteint 2,800 dollars US, le plaçant au rang des pays à revenu moyen. La productivité du travail a aussi augmenté, passant d'une moyenne annuelle de 4,3 % au cours de la période de 2011 à 2015, à 5,8 % au cours de la période de 2016 à 2020. La contribution de la productivité totale des facteurs des cinq dernières années a été évaluée à 45,2 %, alors que la cible était de 30-35 %[1]. »

L'économie dans son ensemble se transforme d'une économie agricole rurale grandement dépendante du travail manuel à une base urbaine plus industrielle de production de masse au moyen de machineries sophistiquées employant des travailleurs instruits.

Une réglementation rigoureuse de l'offre de la monnaie vietnamienne en circulation a maintenu l'inflation annuelle à près de 4 % pendant la période de 2016 à 2020. Pour y arriver, d'énormes efforts ont été nécessaires dans le marché international du commerce et des devises étrangères pour réduire la « dollarisation » de l'économie. Cela a entraîné une augmentation des réserves en devises étrangères de la richesse et une confiance internationale accrue dans la monnaie nationale, le Dong vietnamien.

Nhan Dan rapporte : « Le système national d'infrastructure a été grandement modernisé, en particulier les infrastructures du transport. [...] La consommation et les investissements intérieurs continuent d'être les deux importants piliers de l'économie. Le revenu total du commerce de détail et des services a augmenté de façon constante, atteignant en moyenne 12,8 % au cours de la période de 2011 à 2014. Avec le développement de la technologie, le marché du commerce de détail se transforme, passant de moyens traditionnels à des moyens modernes. Les détaillants se sont vite adaptés aux changements dans le comportement et les goûts des consommateurs, avec une croissance des achats en ligne. La mobilisation des ressources pour l'investissement dans le développement a été encouragée, l'investissement total dans le développement ayant augmenté de 10,6 % en moyenne pendant la période de 2011 à 2020. » Des améliorations dans l'accès au crédit ont aussi été un facteur important pour fournir des investissements additionnels dans l'économie.

Nhan Dan souligne que la richesse sociale venant du budget de l'État et de l'émission d'obligations du gouvernement a été principalement dépensée dans des projets d'infrastructure socio-économique clés. Ces investissements de l'État représentent 20,8 % du total des investissements sociaux. Les investissements provenant du secteur non étatique ont rapidement augmenté de 36 % en 2010 à 46 % dix ans plus tard. Les investissements directs de l'étranger ont aussi joué un rôle dans la modernisation de l'économie avec de grands projets de haute technologie.

L'intégration du Vietnam au marché mondial d'échange et de commerce s'est faite par des négociations et la conclusion de plusieurs ententes commerciales bilatérales et multilatérales. En novembre dernier, le Vietnam a été l'hôte du sommet virtuel de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), et un Partenariat économique global régional a été conclu en marge du sommet. Ce partenariat économique est le plus important au monde et comprend non seulement les 10 membres de l'ANASE, mais aussi cinq autres pays représentant 2,2 milliards de personnes. Les pays signataires sont les dix pays membres de l'ANASE : le Vietnam, la Thaïlande, les Philippines, le Laos, le Cambodge, le Myanmar, la Malaisie, Singapour, l'Indonésie et le Brunei ainsi que l'Australie, la Chine, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la Corée du Sud.

Nhan Dan rapporte : « L'intégration économique internationale a fortement stimulé le commerce international du Vietnam. D'un pays ayant un déficit commercial considérable, le Vietnam a réussi à atteindre un équilibre commercial, et même un surplus commercial ». Selon le journal, les ententes internationales ont aidé le Vietnam à « diversifier ses relations économiques extérieures, réduisant ainsi sa dépendance envers un marché unique. Le Vietnam exporte en ce moment ses produits vers plus de 200 pays et territoires. »

Nhan Dan poursuit : « Malgré l'impact de la COVID-19, le Vietnam a encore enregistré un excédent commercial record de 20,1 milliards de dollars US au cours des 11 premiers mois de 2020[1]. »

Aussi : « Dès les débuts du XXIe siècle, le monde a connu un grand nombre de changements rapides et les relations internationales deviennent de plus en plus complexes et incertaines. La pandémie de la COVID-19, les changements climatiques, les conditions météorologiques extrêmes et les graves désastres naturels en 2020 ont accru cette tendance.

Aucun système de solutions normatif et rigide ne peut être efficace pour la gestion socio-économique du pays. En étant conscients de ce facteur, le Parti et l'État ont déterminé que de meilleurs mécanismes sont requis pour favoriser une plus grande résilience économique aux chocs.

« Le Vietnam a construit de manière proactive une structure économique moderne, créé les fondements et l'espace pour la mise en oeuvre d'une politique macro-économique, progressivement maîtrisé la technologie de production avancée, amélioré la position des entreprises et de l'économie dans les chaînes de valeur de l'économie mondiale et a diversifié ses marchés et ses partenaires commerciaux.

« On peut constater qu'avec chaque défi relevé, l'économie vietnamienne peut apprendre de son expérience, vérifier le résultat de ses politiques sur la vie et la relation entre la théorie et la réalité afin de tirer les leçons pour la prochaine étape. La culture de l'apprentissage de la mise en oeuvre de la politique macro-économique aidera le Vietnam à être toujours préparé face aux incertitudes. »

Notes

1. La productivité du travail est généralement définie comme le nombre d'heures de travail normalement requises pour produire une certaine qualité et quantité de biens ou de services. Une réduction du temps de travail nécessaire pour produire une qualité et une quantité similaires de produit social est considérée comme un gain de productivité. La croissance de la productivité veut dire généralement que la valeur fixe et circulante des machines et des matériaux utilisés dans la production est plus importante que le temps de travail normalement requis de travailleurs actifs. La productivité peut aussi augmenter grâce à une meilleure organisation et formation des travailleurs participant à la production.

La productivité totale des facteurs est une mesure de la productivité calculée en divisant la production totale de toute l'économie, habituellement mesurée en produit intérieur brut (PIB), par la moyenne calculée du montant du temps de travail et de la valeur fixe et circulante (machines et matériel) qui a été utilisée pour la production du PIB ou du produit social total. La croissance de la production réelle de produit social, et non sa valeur en temps de travail habituel, par rapport aux intrants du temps de travail habituels et de valeur fixe et circulante représente une croissance réelle de la productivité totale des facteurs (plus de produits alimentaires et autres biens et services avec moins de temps de travail habituel). Cela est généralement possible en raison des améliorations dans l'application de la science et de la technologie à la production, au recours à moins de travailleurs, mais à des travailleurs mieux formés, instruits et organisés et des machines et de l'équipement améliorés et plus performants, etc.

(Sources : Agence vietnamienne d'information et Nhan Dan. Les citations sont traduites de l'anglais par LML. Photos : VNA)


Cet article est paru dans

Volume 51 Numéro 4 - 14 février 2021

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