Le « Sommet pour
la démocratie » des États-Unis
Efforts futiles des États-Unis pour dicter l'issue de la crise de la démocratie
- Kathleen
Chandler -
L'administration Biden a organisé son « Sommet pour la démocratie »
virtuel pour coïncider avec la Journée des droits de l'homme le 10
décembre. Le sommet a été présenté comme une occasion de « soutenir la
démocratie et de défendre les droits humains dans le monde ». Le
président américain Biden
a déclaré : « Nous rassemblons des dirigeants de plus de 100
gouvernements aux côtés de militants, de syndicalistes et d'autres
membres de la société civile, d'experts et de chercheurs de premier
plan, et de représentants du milieu des affaires [pour] faire équipe et
réaffirmer notre engagement
commun à améliorer nos démocraties. » Il s'agit notamment de diverses
organisations et personnes que les États-Unis financent et soutiennent
déjà au niveau international, comme la Communauté des démocraties et son
réseau de jeunes. Ce qui a toujours été appelé organisations non
gouvernementales est
désormais appelé organisations de la société civile (OSC).
La fiche d'information publiée par la Maison Blanche le 9 décembre
décrit ce que l'administration Biden a en tête. Elle indique que le
travail visant à « renforcer la démocratie et à faire progresser le
respect des droits humains » est une question de sécurité nationale pour
les États-Unis : «
L'Initiative présidentielle pour le renouveau démocratique représente un
accroissement significatif et ciblé des actions du gouvernement des
États-Unis visant à défendre, soutenir et développer la résilience
démocratique avec des partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux
partageant les
mêmes idées. Au cours de l'année à venir, les États-Unis prévoient de
fournir jusqu'à 424,4 millions de dollars pour l'Initiative
présidentielle. »
Les États-Unis, dont la démocratie est en lambeaux, parlent de cinq
domaines de travail « essentiels au fonctionnement d'une gouvernance
transparente et responsable ». Ces domaines sont :
- Soutenir les médias libres et indépendants
- Lutter contre la corruption
- Soutenir les réformateurs démocratiques
- Faire progresser la technologie au service de la démocratie
- Défendre des élections et des processus politiques libres et équitables.
L'initiative est une farce compte tenu de l'état actuel de la
démocratie américaine, largement considérée comme un échec sur tous les
fronts, notamment en matière d'élections. De manière significative, aux
États-Unis même, ce que l'on appelle les institutions démocratiques ne
sont plus capables
de résoudre les conflits entre les forces en présence. En outre, étant
donné que les intérêts privés qui se sont emparés des pouvoirs de l'État
sont mondiaux, le discours actuel sur la représentation d'un « intérêt
national » ne correspond plus à la réalité. Les forces en présence se
livrent une
lutte acharnée pour affirmer que leur faction représente l'intérêt
national et que leurs rivaux commettent une trahison. Le Congrès est
tellement dysfonctionnel qu'il ne parvient pas à adopter un budget, qui
aurait dû être adopté en octobre dernier, et menace sans cesse de fermer
le gouvernement.
Ces menaces affectent des centaines de milliers de travailleurs
fédéraux, de personnes âgées, de mères, d'enfants et de chômeurs qui ont
besoin de paiements fédéraux comme la sécurité sociale pour simplement
survivre.
La Cour suprême a également été discréditée, considérée comme une
force politisée au service de l'une ou l'autre faction en lice, non
seulement en ce qui concerne le droit à l'avortement, mais aussi dans
d'autres domaines. Il y a aussi les conflits entre les États et le
gouvernement fédéral, sur
des questions comme l'immigration, les élections, etc. Puis il y a le
contrôle monopoliste et la corruption des médias existants, avec une
technologie de plus en plus utilisée par des forces comme Facebook et le
gouvernement lui-même pour intensifier les divisions et attiser les
passions au sein
de la population, tout en justifiant davantage de violence
gouvernementale, de détentions racistes, d'incarcération de masse et
plus encore.
C'est dans ce contexte de rivalité entre les factions au pouvoir,
d'institutions discréditées et dysfonctionnelles et d'un mouvement
grandissant des peuples qui revendiquent leurs droits et un plus grand
contrôle, que l'initiative de Biden est présentée. Joe Biden s'efforce
d'unir ce qu'il
appelle « nous tous », derrière la présidence et au-delà des séparations
habituelles entre les pays, les niveaux de gouvernement et les peuples
qui s'organisent pour affirmer les droits humains. À titre d'exemple,
des maires des États-Unis et d'ailleurs ont été réunis, en contournant
les forces des
niveaux étatique, provincial et fédéral. Les diverses responsabilités et
autorités doivent être écartées de manière à « rassembler » tous ceux
dont on peut dire qu'ils ont rejoint l'initiative du président.
Ce que les impérialistes entendent par soutenir les
médias libres et indépendants
L'USAID (Agence américaine pour le développement international) a
été désignée comme le principal instrument de financement d'un « Fonds
international pour les médias d'intérêt public, un nouveau fonds
regroupant plusieurs donateurs, conçu pour renforcer l'indépendance, le
développement et la
durabilité des médias indépendants, en particulier dans les contextes
fragiles et pauvres en ressources ». En outre, l'USAID fournira jusqu'à 5
millions de dollars « pour lancer un accélérateur de viabilité des
médias » et améliorer « la viabilité financière des médias indépendants
dans les marchés
des médias sous-développés et plus développés ».
L'idée même que les médias financés par le gouvernement américain
soient indépendants montre la grandeur du défi auquel est confrontée
l'imagination de Joe Biden. L'USAID est réputée au niveau international
pour financer les forces politiques les plus réactionnaires et pour
miner le développement
indépendant des économies. Il est clair que la question n'est pas
seulement le financement, mais aussi et surtout la mise en place des
diverses formes d'organisation qui ne sont plus secrètes mais manifestes
dans leur mission d'ingérence dans les affaires de divers pays. Les
médias officiels se sont
joints à l'administration Biden pour promouvoir des organismes tels que
la Central Intelligence Agency (CIA) et ses appendices de la « société
civile » comme des champions des droits humains et de la démocratie.
Seules une imagination et une présidence gravement déficientes peuvent
être détachées de
la réalité au point de penser que cela va se produire.
L'initiative appelle également à une « protection physique, numérique
et juridique des journalistes ». Cela comprend offrir à ceux qu'elle
considère comme des journalistes « une formation en matière de sécurité
numérique et physique, une prise en charge psychosociale, une aide
juridique et
d'autres formes d'assistance ». Étant donné l'exigence de départ que
tous soutiennent ce que les États-Unis déclarent être des « valeurs
démocratiques », cela fait de tout journaliste qui expose les crimes de
génocide, les guerres d'agression et la torture des États-Unis tout en
élaborant des droits
une persona non grata. Ce programme met ainsi en danger tous ceux qui se
considéraient jusqu'à présent comme des membres de bonne foi d'une
société civile. Seuls les réactionnaires doivent postuler à des emplois
et seuls les réactionnaires les conserveront. Les États-Unis trouveront
ainsi une
justification supplémentaire pour s'ingérer dans les affaires
intérieures d'autres pays et pour financer et aider ceux qui participent
à leurs efforts de changement de régime.
Le « Sommet pour la démocratie » pose le problème de la démocratie
comme une opposition entre ce qu'il considère comme le sommet de la
démocratie – le système raciste et misogyne des États-Unis basé sur
l'oppression et l'exploitation – et ce qu'il appelle les « autocraties
». Toute discussion sur
la démocratie qui va au coeur du sujet est taboue. Seule la
désinformation qui cible les efforts des peuples pour donner une
garantie aux réclamations qu'ils sont en droit de faire à la société est
considérée comme valable.
Lutter contre la corruption et soutenir
les réformateurs démocratiques
Sous la rubrique de « soutien aux agents de changement dans la
lutte contre la corruption », 5 millions de dollars serviront à «
soutenir et mettre en relation les acteurs de la lutte contre la
corruption au sein de la société civile, des médias, du monde
universitaire et des organisations
syndicales ». Cinq autres millions de dollars serviront à promouvoir «
des mesures de protection des lanceurs d'alerte, des activistes de la
société civile, des journalistes et d'autres personnes en danger en
raison de leur travail de lutte contre la corruption » et six millions
de dollars serviront
à « mettre en liaison les médias et les organisations de la société
civile ».
La demande de protection des dénonciateurs intervient à un moment où
les États-Unis ont réussi à obtenir l'extradition de Julian Assange de Grande-Bretagne vers
les États-Unis et à emprisonner d'autres personnes qui ont exposé les
crimes des États-Unis, en invoquant l'espionnage. Il s'agit d'un
indicateur clair de
la façon dont les États-Unis décideront qui est et n'est pas un « acteur
de la lutte contre la corruption », tout en utilisant la corruption des
fonds de l'USAID pour essayer d'unir « la société civile, les médias,
le monde universitaire et les organisations syndicales ». Tous avaient
des
représentants participant au sommet sous diverses formes.
En outre, des millions de dollars supplémentaires seront alloués à «
une plateforme de partenariat pour trouver des solutions participatives
innovantes auprès d'entreprises, de technologues, de philanthropies et
d'autres acteurs » afin « de dynamiser et d'institutionnaliser
l'engagement existant
du secteur public dans la lutte contre la corruption avec le monde des
affaires ». Il semble également qu'au nom de la lutte contre la
corruption des efforts seront faits pour augmenter le contrôle financier
à l'échelle internationale. Combattre la corruption par la corruption
fait partie de
l'arsenal des guerres de territoire mafieuses, et c'est en fait ce qui
se passe aux niveaux gouvernementaux aux États-Unis et, par extension,
au Canada également. Avec des réformes et des initiatives telles que
celles
décrites dans le « Sommet pour la démocratie », les conflits entre ceux
qui rivalisent pour le pouvoir aux États-Unis ne peuvent que poser
davantage de dangers pour les peuples des États-Unis et du monde.
L'institutionnalisation des différents partenariats et la mise en
place de moyens intégrés sous le commandement des pouvoirs exécutifs
américains visent à placer les fonctions du gouvernement, du secteur
public et de la « société civile » sous l'emprise d'intérêts privés
étroits. Rien de plus et
rien de moins ne fera l'affaire en ce qui concerne ces pouvoirs
exécutifs.
Ceci est encore plus évident dans la section intitulée « Soutenir les
réformateurs démocratiques ». Le langage et les demandes de droits
formulés dans le monde entier sont utilisés pour confondre la résistance
et l'amener à soutenir la soi-disant initiative démocratique. Il s'agit
notamment de «
renforcer l'autonomie des groupes historiquement marginalisés et veiller
à ce que tous aient leur mot à dire dans la démocratie », ainsi que de
cibler les femmes, les filles et la communauté LGBTQI+. Le secrétaire
d'État Anthony Blinken s'est exprimé en ces termes : « Nos démocraties
dépendent de
leur réussite et la réussite dépend de la participation d'un plus grand
nombre de jeunes – en votant, en se présentant aux élections, en
s'impliquant dans la vie civique, en améliorant nos démocraties ».
Dans cette veine, il y a une section « Soutenir les activistes, les
travailleurs et les dirigeants réformateurs » et une autre intitulée «
Initiative ‘Bridging Understanding, Integrity, and Legitimacy for
Democracy (BUILD)' ». « BUILD » fait référence au slogan de Biden «
Build Back Better »
(reconstruire en mieux) et est ouvertement destiné à des fins
d'ingérence pour « poser les bases pour fournir aux professionnels de
carrière dans des espaces politiques fermés les compétences et les
ressources nécessaires pour tirer parti des ouvertures démocratiques
lorsqu'elles se produisent
».
Un autre volet de l'initiative présidentielle comprend l'octroi par
USAID de 15 millions de dollars pour l'initiative « Powered by the
People » (animé par le peuple), qui est spécifiquement conçue pour
déstabiliser les vastes mouvements sociaux pour l'égalité, la justice et
les droits. Elle vise
à intervenir dans « les mouvements sociaux non violents en renforçant la
coordination par le biais d'échanges, de subventions de démarrage et
d'engagement avec des acteurs prodémocratie plus jeunes ».
Un des engagements les plus importants du point de vue financier,
soit l'octroi de 122 millions de dollars provenant des départements du
Travail et d'État et de l'USAID, permettra « d'établir un partenariat
multilatéral pour l'organisation, l'octroi de pouvoir aux travailleurs
et les droits
(M-POWER) ». Ce partenariat est censé « aider les travailleurs du monde
entier à faire valoir leurs droits et à améliorer les salaires ainsi que
les conditions de travail, en renforçant les organisations de
travailleurs démocratiques et indépendantes et en soutenant la réforme
et l'application du
droit du travail ».
Il est clair que les États-Unis craignent le mouvement grandissant de
résistance organisée des travailleurs et leurs nombreuses luttes pour
le changement qui cherchent à résoudre la crise en faveur des intérêts
du peuple. L'hypocrisie de l'initiative est mise en évidence par le fait
que les
millions d'infirmières aux États-Unis et dans le monde réclament des
conditions de travail sécuritaires et des soins de santé pour tous, dont
des dizaines de milliers sont en grève présentement. « L'application du
droit du travail » est inexistante. Loin d'avoir pour objectif de
donner du pouvoir au
peuple, il s'agit de créer des formes d'organisation qui éliminent
l'état de droit et les normes existantes et d'institutionnaliser l'ordre
américain fondé sur des règles où l'exécutif décide seul des règles. La
classe ouvrière américaine ne sera jamais d'accord avec cela, et les
peuples du monde
non plus. Les tentatives de prétendre que ces mesures sont une
alternative aux guerres de destruction et d'occupation sont carrément
stupides.
Faire progresser la technologie au service de la démocratie
L'utilisation et la restriction de l'Internet est un autre
domaine abordé par l'Initiative présidentielle. Cette section mentionne à
plusieurs reprises le besoin de « concrétiser les avantages des
technologies numériques qui soutiennent les valeurs démocratiques et
respectent les droits humains,
plutôt que les compromettre ». Là encore, c'est l'exécutif qui
déterminera qui est dans le tort et qui est dans le droit. Des pays
comme Cuba, le Venezuela, l'Iran et la République populaire démocratique
de Corée sont déjà des cibles parce que, selon les États-Unis, elles
minent les « valeurs
démocratiques ». L'USAID va maintenant fournir jusqu'à 20,3 millions de
dollars pour « s'appuyer sur la programmation soutenant les écosystèmes
numériques ouverts, sécurisés et inclusifs. Cette programmation aidera
les gouvernements à inscrire les principes démocratiques dans
l'utilisation, le
développement et la gouvernance des technologies dans leur pays, tout en
permettant à la société civile, aux technologues et au secteur privé de
les encourager. »
Les États-Unis sont habités par la croyance en leur propre
supériorité. Ils sous-estiment donc toujours la créativité et les
capacités des peuples libres à les surpasser dans de nombreux domaines.
Toujours dans le but de justifier davantage l'intervention dans les
affaires des autres pays, l'« Initiative » appelle également à « se
défendre contre l'autoritarisme numérique ». Cette initiative est censée
« réduire le risque de violation des droits humains que permettent
certaines
technologies à double usage » et laisse présager une guerre brutale pour
le contrôle de l'espace. Dans ce contexte, à l'issue du sommet, les
États-Unis, l'Australie, le Danemark et la Norvège ont annoncé
l'initiative « Contrôle des exportations et les droits humains » visant
tous ceux qui ne se
rallient pas à la « vision des technologies ancrées dans les valeurs
démocratiques » définie par les États-Unis. Les quatre pays ont été
rejoints par le Canada, la France, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne.
Cette initiative de « contrôle des exportations » est censée s'attaquer à
la «
cyberintrusion, à la surveillance et à d'autres technologies à double
usage » qui sont « utilisées à mauvais escient pour étouffer la
dissidence, harceler les défenseurs des droits humains, intimider les
communautés minoritaires, décourager les dénonciateurs, refroidir la
liberté d'expression,
cibler les opposants politiques, les journalistes et les avocats, ou
interférer arbitrairement ou illégalement dans la vie privée ».
Tout cela sert à souligner que la bataille pour la démocratie et la bataille de la démocratie ont vraiment éclaté au grand jour.
Défendre des élections et des processus politiques
libres et équitables
Comme pour le reste de l'« Initiative », les États-Unis sont
tellement discrédités sur le front électoral que peu de gens prêtent
attention à leurs prétentions. En fait, la plupart s'en moquent, sachant
qu'elles sont, au mieux, creuses. Néanmoins, Joe Biden affirme que le
droit de voter, de
voter librement, est « sacré ». « Le droit de voir son vote compté est
le seuil de la liberté pour la démocratie, pour toute démocratie. Avec
ce droit, tout est possible. Sans lui, pratiquement rien n'est possible
», a-t-il déclaré. Ses efforts pour intégrer « la société civile, les
médias, le monde
universitaire et les organisations syndicales » visent tous à miner la
résistance et à institutionnaliser la domination sous les pouvoirs
exécutifs directs des États-Unis.
Cette institutionnalisation doit fournir jusqu'à 17,5 millions de dollars pour créer un «
Fonds de défense des élections démocratiques » afin de « piloter,
d'élargir et d'appliquer des réponses factuelles aux menaces à
l'intégrité électorale et aux processus politiques connexes dans le
monde entier. Ce Fonds
s'attaquera à des problèmes tels que la cybersécurité, la manipulation
électorale nationale et étrangère, la violence électorale, y compris la
violence basée sur le genre, le financement politique national et
étranger illicite, la désinformation liée aux élections et les obstacles
à la participation
politique des populations marginalisées. »
Bien que cela ne s'adresse pas seulement aux forces à l'étranger mais
aussi à l'intérieur des États-Unis, il est difficile de concevoir
comment les élections, qui ne servent plus à résoudre les conflits entre
les factions en présence mais les intensifient, vont miraculeusement
servir à unir les
intérêts divergents ou à éliminer les divergences. Ce qui est évident,
cependant, c'est que dans le grand schéma des choses, 17,5 millions de
dollars, ce n'est pas beaucoup d'argent, ce qui signifie que des pays
comme le Canada sont censés utiliser leurs propres pouvoirs exécutifs
pour imposer la
même chose dans les domaines qui relèvent de leurs compétences.
L'ensemble de l'« Initiative » est un effort grossier et désespéré
pour faire face à la résistance et au rejet croissant, dans le monde
entier, des institutions démocratiques libérales anglo-américaines
existantes. Pour y parvenir, « deux nouveaux programmes transversaux de
réponse rapide »
seront également développés.
Le premier, « Prouver que la démocratie tient ses promesses » pour
les pays « en transition démocratique », fournira 55 millions de dollars
pour lancer des « Partenariats pour la démocratie ». Ce programme est
censé permettre aux États-Unis de « renforcer l'assistance
intersectorielle aux
gouvernements réformateurs partenaires, afin de les aider à produire des
bénéfices visibles pour leurs populations dans des domaines tels que
les soins de santé et l'éducation ».
Le second, destiné au « renforcement de l'état de droit, la lutte
contre la corruption, le renforcement de la sécurité civile et la
promotion des droits humains », est le « Fonds pour le renouveau
démocratique (FDR) ». Ce « fonds d'intervention rapide et flexible
permettra aux bureaux du
département d'État » de « réagir de manière collective et collaborative
pour soutenir les partenaires qui travaillent sur les lignes de front de
la démocratie ».
Le mot « partenaires » fait référence à une variété de forces en
dehors des gouvernements existants. La pauvreté de leur matière
intellectuelle est telle que tous les efforts sont faits pour diriger
l'attention vers le passé, vers « l'Alliance pour le progrès » de
Kennedy et le « New Deal » de
Franklin Delano Rosevelt. Il s'agit d'une tentative futile de cacher ce
qui ne peut l'être, à savoir que la sécurité et l'avenir du monde sont
dans la volonté des peuples de s'émanciper. Décrire l'échec et le
dysfonctionnement de la démocratie et des valeurs de type américain est
une perte de temps
et d'efforts. Leur prétention à garantir les droits humains des peuples
dans leur pays et à l'étranger est creuse. Tous les efforts devraient
être dirigés vers la satisfaction des demandes de l'époque pour que les
peuples eux-mêmes gouvernent et décident.
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 15 - 12 décembre 2021
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