Nos salutations à la section locale 1005 des Métallos et à l'esprit de 46


Le peuple versus U.S. Steel, rassemblement de masse et marche à Hamilton, le 29 janvier 2011

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) transmet ses salutations les plus chaleureuses à la section locale 1005 du Syndicat des Métallos, à tous ses membres, à sa direction et à ses retraités à l'occasion du 75e anniversaire de sa fondation. Située à Hamilton, au coeur du Canada industriel, la section locale 1005 a joué et continue de jouer un rôle important dans le mouvement de la classe ouvrière.

Dès le début, en 1946, les dirigeants, les militants et les sympathisants de la section locale 1005 ont prouvé, à eux-mêmes et aux autres, qu'il était possible d'organiser un collectif de défense des travailleurs, par les travailleurs et pour les travailleurs. Ils n'ont pas demandé de permission à quelque autorité que ce soit en position de pouvoir; ils ont demandé qu'on les reconnaisse en tant que collectif de défense des travailleurs comme une question de droit. Ils ont tenu bien haut la bannière des producteurs réels avec des revendications et des réclamations concrètes découlant de leurs conditions sociales et de travail. Ils ont démontré concrètement l'importance d'avoir une organisation de défense des travailleurs indépendante de ceux qui possèdent et contrôlent les installations de production et l'État, un syndicat des, pour et par les métallos eux-mêmes.

Les métallos de 1946 ont fait preuve d'un esprit particulier lié à leur époque. Ils faisaient partie du contingent international de la classe ouvrière qui avait vaincu les hordes antiouvrières et antipeuple des nazis, des fascistes et des militaristes dirigés et manipulés par ceux qui possédaient et contrôlaient les monopoles. Les travailleurs et leurs alliés dans le monde entier se sont unis à l'Union soviétique dans un grand flot révolutionnaire pour vaincre les forces au pouvoir qui commettaient des atrocités contre les peuples.

L'essor de la révolution et l'esprit de 46 ont capté l'imagination de millions de travailleurs industriels. Aujourd'hui, cet esprit est défendu par ceux qui voient la nécessité de s'engager dans des actions avec analyse, de penser par eux-mêmes et d'organiser de façon indépendante de l'élite dirigeante. C'est la clé de la défense de nos droits et des droits de tous au Canada.


La section locale 1005 du Syndicat des Métallos organise une marche et une conférence sur l'édification nationale, à Hamilton, le Premier Mai 2010.

De l'esprit de 46 est née la lutte pour des soins de santé et l'éducation publics, pour l'assurance-chômage, les pensions pour tous et la réalisation que ces programmes sociaux ne sont pas des cadeaux de l'élite dirigeante, mais des droits et un mode de vie pour lesquels nous devons combattre et que nous devons défendre avec l'organisation et des actions avec analyse. De l'esprit de 46 est née également notre affirmation que c'est seulement par l'élimination des privilèges de classe et en investissant du pouvoir la classe ouvrière et en la plaçant en position de contrôle des affaires économiques, politiques et sociales du Canada qu'un pays moderne peut être construit, qui garantit les droits de tous et défend la même position dans l'arène internationale.

Les métallos soulèvent aujourd'hui une question importante : à quoi cela sert-il de produire tout cet acier, toute cette valeur si les producteurs réels n'ont pas leur mot à dire et pas de contrôle sur sa production et sur comment la richesse sociale est utilisée et répartie ? La réclamation des travailleurs à la valeur qu'ils produisent individuellement et socialement est leur droit en tant que travailleurs et cette réclamation est à vie et pas seulement pour la période pendant laquelle ils sont en santé, non blessés et dans la fleur de l'âge. L'État a l'obligation sociale de soutenir les réclamations des travailleurs à la valeur qu'ils produisent pendant leur vie entière. Si l'État refuse d'assumer son obligation envers la classe ouvrière, il perd alors toute crédibilité et doit être remplacé par un État moderne qui garantit les droits de tous.

Les faits qui se sont déroulés depuis 1946 ont montré que sans renouveler constamment la lutte organisée pour les droits et l'intérêt public général, ces droits peuvent être foulés aux pieds sous la pression continuelle de ceux qui possèdent et contrôlent les forces productives socialisées et l'État. Ils utilisent toute leur richesse sociale, leurs liens, leurs privilèges et leur pouvoir de classe pour promouvoir leurs intérêts privés étroits et le droit de monopole et refuser de résoudre les problèmes économiques, politiques et sociaux qui sont les conditions des crises et des guerres récurrentes.

Au coeur de l'esprit de 46 est la détermination de résoudre les problèmes d'organisation de la classe ouvrière pour défendre ses droits face à tous les obstacles. La question centrale aujourd'hui est de développer la pensée, la théorie et l'organisation indépendantes de la classe ouvrière en opposition à l'ingérence de l'élite dirigeante et de son État.

Aujourd'hui, le pouvoir des monopoles et de l'État a augmenté de façon exponentielle, ce qui a renforcé la détermination de la classe à s'organiser pour défendre ses droits et être à la hauteur des défis. À son grand mérite, la section locale 1005 a été le fer de lance du travail exigé du mouvement des travailleurs au Canada pour se renouveler afin de faire face aux obstacles et au pouvoir de l'élite dirigeante lorsque celle-ci a commencé à utiliser la frauduleuse protection de la faillite pour se débarrasser de ses responsabilités sociales envers les travailleurs et attaquer leur syndicat, leurs salaires et leurs pensions. Sous l'impulsion de la direction forte de l'exécutif de la section locale 1005 avec son président Rolf Gerstenberger, déterminée à résoudre la crise en faveur des travailleurs, et non des propriétaires, les membres et les retraités ont élaboré de nouvelles méthodes qui ont mobilisé tout le monde dans des discussions pour démystifier la désinformation intéressée, examiner les faits, considérer leurs options, décider de la ligne de conduite à adopter et mobiliser la population de Hamilton pour qu'elle soit à leurs côtés. Les réunions du jeudi étaient ouvertes à tous, toutes les questions étaient mises sur la table et examinées ensemble. Tout le monde avait le droit de s'exprimer et chacun était encouragé à formuler son propre point de vue sur la question à l'ordre du jour, sans faire du lobbying pour ou contre tel ou tel point de vue. Aucune attaque de nature personnelle n'était autorisée, ce qui permettait de s'exprimer librement sans craindre de paraître idiot ou inadéquat. Le rôle de chacun était apprécié pour aller au fond des choses et s'assurer que les intérêts de tous étaient pris en compte. Cette méthode de démocratie de masse, fondée sur la reconnaissance que tous les membres sont égaux et ont leur mot à dire, a rendu le syndicat lui-même et sa direction responsables devant les membres et a créé une force avec laquelle l'entreprise a dû compter à chaque moment.

Réunion du jeudi de la section locale 1005 du Syndicat des Métallos, le 19 janvier 2017

L'expérience de la section locale 1005 a prouvé une fois de plus que peu importe les difficultés auxquelles les travailleurs modernes font face dans la production, dans la défense de leurs droits, dans la vie ou la politique, ils sont plus que capables de trouver une solution en organisant leurs pairs par des actions avec analyse en utilisant leur propre matériel de pensée, guidés par des définitions modernes qui s'accordent avec les besoins de l'époque.

Au nom du PCC(M-L) et de tous les Canadiens engagés dans l'édification nationale, nous saluons la lutte menée par les métallos de Hamilton confrontés à l'utilisation brutale de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). Nous saluons tous les métallos, les retraités et les gens de Hamilton qui ont pris des positions audacieuses pour défendre les droits des travailleurs et les droits de tous et toutes. En renouvelant le processus démocratique, ils se sont assurés que les travailleurs puissent s'exprimer librement et aller au coeur du problème qui les confronte. Ils ont consulté toutes les parties intéressées, ont pris des positions audacieuses et se sont organisés avec succès pour obtenir des succès inspirants. Ils ont écrit un nouveau chapitre glorieux de l'histoire du mouvement des travailleurs canadiens. Félicitations !


Cet article est paru dans

Volume 51 Numéro 9 - 1er août 2021

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