Rassemblement de masse des travailleurs devant le siège
social de BlackRock à New York

Les mineurs de charbon de l'Alabama en grève adoptent le slogan audacieux Nous sommes un!

Des centaines de mineurs de charbon en grève de l'Alabama et leurs partisans se sont rassemblés le 28 juillet devant le siège social de l'énorme fonds spéculatif BlackRock, le principal investisseur de Warrior Met Coal, Inc. Plus de 1 100 travailleurs de deux mines de charbon Warrior Met Coal à Brookwood, en Alabama, sont en grève depuis le 1er avril pour des salaires, des avantages sociaux et des conditions de travail correspondant au travail qu'ils accomplissent. Les mineurs sont membres des sections locales 2245, 2397, 2368 et 2427 de United Mine Workers of America (UMWA), qui représentent les travailleurs de la mine numéro 4, de l'usine de traitement de la mine numéro 5, de la mine numéro 7 et de l'atelier central de la société, tous situés près de Brookwood.

Les grévistes présents au rassemblement de New York, portant des t-shirts avec les slogans « We Are One » (Nous ne sommes qu'un) et « We Are Everywhere » (Nous sommes partout), ont scandé « Pas de convention, pas de charbon ! » et « Warrior Met Coal n'a pas d'âme ! » tandis que les camions et les voitures qui passaient klaxonnaient en signe de soutien. Ils ont été rejoints par des collègues mineurs de Pennsylvanie, de Virginie occidentale, du Kentucky et de l'Ohio, ainsi que par des membres du mouvement syndical de la ville de New York. L'actrice Susan Sarandon a également apporté son soutien.

Les travailleurs ont dressé leur piquet de grève devant l'entrée des bureaux de BlackRock où ils ont parlé de leur lutte pour subvenir aux besoins de leurs familles.


« Warrior Met est la création d'un réseau ténébreux de fonds spéculatifs et de banques d'investissement new-yorkais », a déclaré le président international de l'UMWA, Cecil E. Roberts. Il a expliqué qu'en 2016, les travailleurs ont subi une réduction de salaire de 6 dollars de l'heure et une réduction de leurs avantages sociaux dans leur convention collective après que Walter Energy, qui est finalement devenu Warrior Met Coal, a déclaré faillite en 2015. « Les travailleurs ont renoncé à plus de 1,1 milliard de dollars en salaires, en prestations de soins de santé, en pensions et plus encore pour permettre à Warrior Met d'émerger de la faillite il y a cinq ans de cela. L'entreprise a bénéficié de revenus de plus de 3,4 milliards de dollars pendant cette période. Mais elle ne veut pas reconnaître les sacrifices que ces travailleurs ont consentis pour lui permettre d'exister en premier lieu. Tous ces milliards se sont retrouvés à New York pour engraisser les comptes bancaires de ceux qui sont déjà riches, a déclaré M. Roberts. BlackRock est le plus grand détenteur d'actions de Warrior Met. Nous ne faisons que suivre l'argent et nous exigeons que ceux qui ont créé cette richesse en reçoivent leur juste part. »

L'UMWA a rejeté une convention collective proposée par l'entreprise en avril, quelques semaines seulement après le début de la grève, qui aurait donné aux travailleurs une augmentation de salaire de 1,50 $ l'heure sur cinq ans. Les travailleurs exigent un salaire et des avantages sociaux correspondant à ce qu'ils recevaient avant la convention collective qui a été signée en 2016. L'offre actuelle de Warrior Met est de 2 $ d'augmentation par heure sur les cinq prochaines années. L'entreprise a récemment versé des primes aux cadres supérieurs, indique le syndicat.

« Il est grand temps d'obtenir ce que nous méritons. Nous avons sorti cette entreprise de la faillite, a déclaré un mineur en grève. Nous méritons de récupérer ce que nous avions. »

Les mineurs informent également que la société leur a imposé des conditions de travail intenables, où en plus des conditions difficiles et dangereuses auxquelles ils sont confrontés dans la mine, ils doivent être prêts à travailler sept jours sur sept, jusqu'à 16 heures par jour, et risquent d'être licenciés s'ils manquent plus de quatre jours de travail, sauf en cas de décès dans la famille.

Brian Kelly, 50 ans, mineur de troisième génération et président de la section locale 2245 de l'UMWA, a participé à la manifestation avec sa femme, ses deux filles et son petit-fils. Il a souligné que de nombreux travailleurs ont du mal à payer leurs factures médicales car les soins de santé sont devenus plus onéreux pour eux.

« Nous avons des percepteurs de dettes qui nous harcèlent de partout parce que nous ne sommes pas capables de payer ces factures, a dit Kelly. Il y avait autrefois un peu de respect pour ceux qui descendent dans la mine... et cette entreprise a justement perdu tout respect pour nous. »

L'entreprise a fait venir des travailleurs de remplacement pour briser la grève. Cependant, les travailleurs signalent que les conditions de sécurité se sont détériorées et que l'entreprise fonctionne en dessous de ses capacités, réduisant la production d'une mine et en fermant une autre. La grève a également contraint l'entreprise à interrompre le développement d'un nouveau projet, ainsi que les rachats d'actions.

Carl White, 35 ans, président de la section 2397 de l'UMWA, a déclaré que BlackRock s'aperçoit probablement « que cette entreprise n'est pas aussi performante que lorsque c'était les travailleurs syndiqués qui travaillaient dans ces mines de charbon. Nous ne demandons pas grand-chose ici, a déclaré White. Il est temps de s'asseoir à la table et de nous donner une convention collective juste et décente. »

Ce sont les travailleurs qui produisent la richesse, à partir de laquelle Warrior Met et BlackRock tirent leurs profits pharamineux par leur exploitation croissante et intenable. Pourtant, dans une déclaration à Bloomberg, Warrior Met présente le monde sens dessus dessous et décrit son existence comme étant menacée par les justes revendications des travailleurs : « Nous avons travaillé et continuerons à travailler avec l'UMWA pour parvenir à une convention collective juste et raisonnable qui offre à nos employés des conditions concurrentielles tout en protégeant les emplois et en assurant la longévité de l'entreprise. »

La manifestation à New York est une des multiples manifestations organisées par l'UMWA dans le cadre de la grève actuelle. Environ douzaine de travailleurs ont été arrêtés et accusés d'intrusion lors d'une manifestation organisée le 25 mai devant une mine de Warrior Met Coal à Tuscaloosa, en Alabama, où l'entrée a été bloquée pour empêcher les travailleurs de remplacement d'entrer et de sortir de la mine lors du changement de quart de travail.

L'UMWA indique qu'il a organisé « de nombreux rassemblements de solidarité au Tannehill State Park à Bessemer, en Alabama, afin de réunir les mineurs, les familles et les sympathisants pour discuter de l'importance de demeurer vigilants dans la lutte contre la compagnie de charbon. L'UMWA a reçu un immense soutien de la part de nos frères et soeurs syndiqués, des politiciens locaux et des communautés environnantes depuis qu'il a annoncé sa grève. »

(Avec des fichiers provenant de l'UMWA et d'agences de presse. Photos : J. Noor, AFL-CIO, CWA, RWDSU.)


Cet article est paru dans

Volume 51 Numéro 9 - 1er août 2021

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