L'affaire des annuités versées en
vertu des traités Robinson de 1850
Justice refusée
- David Starbuck -
Deux poursuites judiciaires importantes pour
Sudbury et le Nord de l'Ontario ont eu lieu au
cours des derniers jours. L'une progresse depuis
janvier à pas de tortue et l'autre à la vitesse
d'une balle de fusil.
Le 28 avril 2021, la Cour d'appel de l'Ontario a
conclu son audition de l'appel interjeté par le
gouvernement de l'Ontario contre la décision de
stade 1 dans l'affaire des annuités
versées en vertu des traités Robinson de 1850.
Cette affaire comporte une clause sur
l'augmentation dans les traités par laquelle la
Couronne a accepté d'augmenter la rente si la
Couronne pouvait le faire sans perte. La rente a
été augmentée pour la dernière fois en 1875 à 4
dollars par personne par année. En 2014, les
vingt-une Premières Nations signataires des
traités Robinson ont poursuivi le Canada et
l'Ontario devant les tribunaux pour obtenir une
augmentation de la rente. En décembre 2018, la
juge Patricia Hennessy de la Cour supérieure de
l'Ontario a rendu sa décision à l'étape 1,
statuant en faveur des plaignants des Premières
Nations. La cour a conclu, entre autres, que « la
Couronne a l'obligation d'augmenter les rentes
annuelles lorsque les circonstances économiques le
justifient. Les circonstances économiques
entraîneront une augmentation des rentes si les
revenus nets tirés des ressources de la Couronne
permettent à la Couronne d'augmenter les rentes
sans encourir de perte. » C'est de cette décision
que le gouvernement de l'Ontario fait appel.
L'affaire fera l'objet d'un appel de stade
2 plus tard cette année, après quoi les
juges rendront leur verdict.
Les 29 et 30 avril, la Cour supérieure de justice
de l'Ontario a entendu une demande de l'Université
Laurentienne visant à prolonger la protection
contre les créanciers en vertu de la Loi sur
les arrangements avec les créanciers des
compagnies (LACC). En vertu de la LACC,
l'université avait mis fin à 69 programmes et
licencié près de 200 employés, imposé des
concessions à ses employés syndiqués et rompu les
contrats vieux de 60 ans entre elle et ses
universités affiliées. La cour a autorisé
l'Université Laurentienne à passer à l'étape 2 du
processus de la LACC qui consiste à vendre des
terrains, des bâtiments et d'autres actifs jugés
non essentiels aux activités de base de
l'établissement.
Ainsi, dans un cas qui serait favorable aux
peuples autochtones et où l'État canadien et
l'oligarchie financière fourniraient une
indemnisation, l'audition prend de nombreuses
années et aucun dédommagement n'est effectué
pendant que la cause est en appel. Dans l'autre
cas, qui est favorable à l'État canadien et à
l'oligarchie financière et où les membres de la
communauté laurentienne, les autochtones, les
francophones, Sudbury et le nord de l'Ontario ont
beaucoup à perdre, les décisions sont prises et
mises en oeuvre rapidement de telle sorte qu'un
appel devient inutile. L'Université Laurentienne
est saccagée par la LACC.
Telle est la justice canadienne au XXIe siècle.
Pour lire le communiqué de presse du 3 mai du
Fonds des litiges du traité Robinson-Huron,
cliquer ici.
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 6 - 9 mai 2021
Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2021/Articles/L510068.HTM
Site Web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|