Bolivie
L'édification nationale reprend, les forces du coup d'État sont traduites en justice
Le gouvernement du Mouvement bolivien vers le
socialisme (MAS), dirigé par le président Luis
Arce, fête ses six mois au pouvoir, le 8 mai 2021.
Le peuple bolivien – tant chez lui que dans la
diaspora – est actif, tout comme son nouveau
gouvernement, s'efforçant de consolider les acquis
de la victoire électorale d'octobre dernier qui a
balayé du pouvoir les forces de coup d'État
soutenues par l'étranger qui avaient usurpé le
pouvoir depuis plus d'un an. Le gouvernement du
Mouvement vers le socialisme (MAS) dirigé par le
président Luis Arce va aujourd'hui de l'avant,
rétablissant d'importants projets d'édification
nationale et des services publics qui ont été mis
de côté, privés de financement ou privatisés par
le gouvernement putschiste illégitime de Jeanine
Añez.
L'une des premières mesures prises par le nouveau
gouvernement a été de restituer un prêt de plus de
340 millions $US contracté illégalement et à des
conditions inacceptables de la part du Fonds
monétaire international. Il a également repris la
politique étrangère indépendante et
anti-impérialiste instituée par le gouvernement
d'Evo Morales. Il s'est retiré du groupe de Lima
illégitime formé par les États-Unis et le Canada
pour attaquer le Venezuela, est revenu à
l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre
Amérique (traité de commerce des peuples
(ALBA-TCP) qui défend l'intégration de l'Amérique
latine et des Caraïbes) et s'est joint à une
coalition de 17 pays se faisant appeler le «
Groupe des amis pour la défense de la Charte des
Nations unies » qui promeut les moyens juridiques
plutôt que la force pour régler les problèmes au
niveau international et faire respecter les buts
et principes consacrés dans la Charte des Nations
unies. Il a également agi rapidement pour annuler
les effets des pratiques d'exclusion et de
discrimination du gouvernement du coup d'État
éphémère de l'oligarchie raciste, visant à
humilier la population autochtone majoritaire
bolivienne, une base fière et importante du MAS.
Le gouvernement a également agi pour traduire en
justice les responsables des massacres et de la
répression perpétrés à Huayllani, Senkata et
Sacaba au début du coup d'État, ainsi que de la
torture et de l'emprisonnement politique des
manifestants anti-coup d'État et des dirigeants du
MAS et autres.
Actuellement, l'ancienne sénatrice Jeanine Añez,
certains anciens ministres de son gouvernement «
de facto » et commandants de l'armée et de la
police qui ont mené la mutinerie qui a permis au
coup d'État de réussir, et certains autres qui se
sont livrés à des violations flagrantes des droits
humains dans le cadre de la vengeance déchaînée
par les putschistes, sont en prison ou en
résidence surveillée, en attente de jugement ou
sous enquête pour diverses infractions pénales.
Cela a provoqué un tollé et des cris de «
persécution politique » de la part de leurs
patrons du département d'État américain, de son
homme de main à l'OÉA qui a incité le coup d'État,
de quelques voix coloniales de la vieille Europe
et de certains oligarques racistes en Bolivie, pas
encore remis de leur défaite mais toujours
déterminés à reprendre le pouvoir.
Les demandes des familles des victimes ne sont
pas un appel à la vengeance, mais à punir ceux qui
ont assassiné ou blessé leurs proches pour leurs
opinions politiques connues ou présumées, ainsi
que ceux qui ont donné les ordres.
Selon le bureau du médiateur national, 35
personnes ont été tuées, 533 blessées et plus de 1
500 arrêtées ou détenues dans les jours suivant le
coup d'État. Des représentants du gouvernement
et/ou des membres de leur famille ont vu leurs
maisons saccagées et incendiées par des foules
violentes, tandis qu'Evo Morales et Luis Arce ont
été soumis à des accusations ridicules et fausses
de sédition et de terrorisme. Eux-mêmes et
d'autres ont accepté des offres d'asile dans
d'autres pays jusqu'à ce qu'il soit possible de
rentrer en Bolivie en toute sécurité. Certains se
sont vu offrir l'asile mais ont été empêchés de se
rendre à l'aéroport, contraints de rester à
l'intérieur de l'ambassade du Mexique pendant un
an sous la menace d'une arrestation s'ils
sortaient. D'autres encore ont été incarcérés à
tort pendant des mois.
Aujourd'hui, les Boliviens sont très actifs, ils
s'organisent et prennent la parole au pays et à
l'étranger, organisent des webinaires, des
discussions en ligne et s'engagent sur les réseaux
sociaux pour s'assurer que la demande de justice
est largement prise en main afin que ceux qui ont
commis des crimes contre la population, y compris
ceux qui ont donné les ordres, soient punis. Leurs
slogans « Ce n'est pas de la persécution
politique, c'est de la justice ! », « Ce n'est pas
de la vengeance, c'est la justice » et « C'était
un coup d'État » expriment la conscience du peuple
et ses revendications en réponse aux cris de «
persécution politique » alors que précisément la
persécution politique et la vengeance étaient les
caractéristiques du règne court et corrompu d'Añez
et compagnie.
La réponse aux accusations des États-Unis, de
l'OÉA et d'autres a été rapide, non seulement de
la part des Boliviens patriotes et organisés, mais
d'une longue liste de personnalités d'État,
d'anciens présidents, de ministres des Affaires
étrangères et d'autres personnalités qui se sont
joints à eux pour appeler à l'arrêt de cette
ingérence illégitime et mal intentionnée dans les
affaires souveraines de la Bolivie.
En restant vigilant dans la défense de son projet
d'édification nationale et en affirmant les droits
de tous les membres de l'État plurinational de
Bolivie, sans exception, le peuple bolivien
contribue au développement de la révolution
sociale et culturelle libératrice dans laquelle il
s'est engagé il y a 15 ans.
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 6 - 9 mai 2021
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