Le refus criminel des sionistes de fournir des vaccins aux Palestiniens

Alors que divers pays connaissent des problèmes dans la livraison large et en temps requis des vaccins pour la COVID-19, Israël est présenté comme un modèle d'efficacité et des chiffres sont donnés pour illustrer la vitesse et la précision avec lesquelles il a vacciné sa population.

Ce discours est un déni total du traitement brutal et raciste par Israël du peuple palestinien. Sur près de 14 millions de Palestiniens dans le monde, quelque 5,2 millions vivent sous occupation israélienne. Bien que les sionistes voudraient avoir les mains libres pour commettre leurs crimes en toute impunité, le droit international impose certaines obligations à une puissance occupante[1]. Cela comprend s'assurer que les personnes sous occupation soient vaccinées contre la COVID-19.

Le 14 janvier, deux rapporteurs spéciaux des Nations unies ont publié une déclaration qui dit : « Israël n'a pas veillé à ce que les Palestiniens sous occupation en Cisjordanie et à Gaza aient accès dans un proche avenir aux vaccins disponibles. La pandémie de la COVID-19 a fait des ravages en Cisjordanie et à Gaza au cours des derniers mois, et a fracturé un système de soins de santé palestinien déjà très à court de ressources. Nous sommes particulièrement préoccupés par la détérioration de la situation sanitaire à Gaza, qui souffre d'un blocus qui dure depuis 13 ans, de pénurie sérieuse d'eau et d'électricité et de pauvreté et de chômage endémiques. » Ils ont noté à ce moment que les vaccins commandés par l'Autorité palestinienne n'étaient pas attendus avant de nombreuses semaines. « Cela signifie que plus de 4,5 millions de Palestiniens resteront non protégés et exposés à la COVID-19, tandis que les citoyens israéliens vivant à proximité et parmi eux – y compris la population de colons Israéliens – seront vaccinés. Moralement et légalement, cet accès différent aux soins de santé nécessaires au milieu de la pire crise sanitaire mondiale depuis un siècle est inacceptable[2]. »

À la fin février, un conseiller médical de Médecins Sans Frontières a noté qu'Israël avait réussi à vacciner près de 4,2 millions de personnes (environ 50 % des Israéliens) avec une première dose et 2,8 millions de personnes avec deux doses (environ 30 % des Israéliens), mais que « seules plusieurs milliers de doses sont disponibles en Cisjordanie palestinienne, et une livraison de 20 000 doses qui seraient arrivées en fin de semaine dernière à Gaza effleure à peine la surface des besoins. Tout au plus, en supposant que les 35 000 vaccins Spoutnik et Moderna signalés sont tous disponibles, cela toucherait environ 0,8 % de la population palestinienne. » Il a noté qu'à ce moment-là, Israël s'apprêtait à vacciner des segments jeunes et en bonne santé de la population considérés comme à faible risque. « Si on me demande pourquoi les personnes vulnérables ne peuvent pas être vaccinées en Palestine, je ne sais pas comment répondre. C'est inexplicable et incroyable. Pire que cela – c'est injuste et cruel », a-t-il ajouté.

Le conseiller a ensuite décrit les difficultés dans diverses régions de la Palestine, et a souligné la situation particulièrement désastreuse à Gaza où « ils ont des pénuries beaucoup plus graves de fournitures médicales et de produits pharmaceutiques parce que le blocus est si strict. Leur capacité de traitement de la COVID-19 est plus faible, de sorte que leur besoin de vaccins est encore plus élevé. Et la livraison récente de 20 000 vaccins ne suffira pas à protéger à la fois les travailleurs de la santé et les personnes les plus vulnérables du besoin d'avoir des soins médicaux critiques contre la COVID-19[3]. »

Jusqu'à la mi-mars, c'était même la politique officielle du ministère israélien de la Santé de refuser la vaccination aux Palestiniens vivant en Israël. On prétend que le ministère autorise maintenant les Palestiniens en Israël qui ont des permis de travail à se faire vacciner.

Un aspect important de la lutte mondiale contre la pandémie de COVID-19 en ce moment est de faire en sorte que le plus de personnes possible soient vaccinées. L'Organisation mondiale de la Santé et d'autres ont même mis en place l'initiative COVID-19 Vaccines Global Access (COVAX) pour distribuer plus largement les vaccins, en particulier face au stockage par des pays riches, tels que les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et Israël, entre autres.

La BBC a rapporté le 22 mars que « le premier envoi de vaccins fournis par le programme COVAX pour aider les pays les plus pauvres à accéder aux fournitures est maintenant arrivé en Cisjordanie et à Gaza.

« 37 440 doses du vaccin Pfizer-BioNTech et 24 000 doses du vaccin AstraZeneca ont été livrées, selon un communiqué de l'UNICEF.

« Le programme international COVAX, soutenu par l'OMS, devrait couvrir jusqu'à 20 % des besoins en vaccins des Palestiniens.

« Les Palestiniens se sont procuré des quantités limitées de vaccins ailleurs.

« Une livraison de 10 000 doses de vaccin de fabrication russe [Spoutnik V] est arrivée, dont 2 000 ont été envoyées à Gaza. Gaza a également reçu 20 000 doses de vaccin russe données par les EAU. [...]

« Un rapport récent de la Banque mondiale indique que les Palestiniens auront besoin de plus d'aide financière et logistique pour couvrir 60 % de la population.

« Il a exhorté Israël à envisager de donner aux Palestiniens des doses supplémentaires qu'il a commandées, mais dont il n'a pas besoin.

« Israël dit qu'il donne 5 000 doses aux Palestiniens, dont 2 000 ont été livrées en Cisjordanie jusqu'à présent. »

Notes

1. En vertu de la Quatrième Convention de Genève, Israël a la responsabilité, en tant que puissance occupante, d'assurer l'approvisionnement en fournitures médicales aux populations occupées, « notamment en adoptant et en appliquant les mesures prophylactiques et préventives nécessaires pour combattre la propagation des maladies contagieuses et des épidémies », « dans toute la mesure de ses moyens ».

2. « Israel/OPT : UN experts call on Israel to ensure equal access to COVID-19 vaccines for Palestinians », Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, 14 janvier 2021

3. « In Israel, you're 60 times more likely to have a COVID vaccine than in Palestine », Matthias Kennes, Conseiller médical de Médecins Sans Frontières, Palestine, 22 février 2021

4. « COVID-19 : Palestinians lag behind in vaccine efforts as infections rise », BBC News, 22 mars 2021



Cet article est paru dans

Volume 51 Numéro 5 - 4 avril 2021

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