Vendredi 7 février 2025
Sommet économique Canada-États-Unis, Toronto, 7 février
Le programme de destruction nationale du gouvernement du Canada

Piquet à Toronto le 7 février 2025 contre l'escroquerie du Forum
économique Canada-États-Unis
• Le programme de destruction nationale du gouvernement du Canada
À titre d'information
• Conseil du premier ministre sur les relations Canada-États-Unis
• Les réunions des premiers ministres
Lettres à la rédaction
• Les tarifs de Trump : un problème avant tout politique
• Quelle arnaque prépare le gouvernement du Canada cette fois-ci?
• Les premiers ministres sont inaptes à gouverner
Sommet économique Canadea-États-Unis, Toronto, 7 février
Le programme de destruction
nationale
du gouvernement du Canada
Dans le cadre du « programme de prospérité à long terme pour le Canada » du gouvernement canadien, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que son « Conseil sur les relations Canada-États-Unis » a convoqué un « Sommet économique Canada-États-Unis » à Toronto le vendredi 7 février. Il est censé « réunir les leaders canadiens du commerce, des affaires, de la politique publique et des syndicats afin d'explorer les moyens de développer l'économie canadienne, de faciliter la construction et le commerce au sein du pays, de diversifier les marchés d'exportation et de relancer la productivité ».
Selon le communiqué de presse : « Le gouvernement du Canada, les entreprises, les syndicats et la société civile du pays ainsi que des dizaines de millions de Canadiens d'un océan à l'autre sont unis autour d'un même objectif : bâtir un Canada plus fort, offrant plus d'emplois et des salaires plus élevés et jouissant d'une prospérité à long terme. »
Pour s'en convaincre, le gouvernement répète : « Le Sommet économique Canada–États-Unis représente ce que le Canada en entier a de mieux à offrir. Nous réunissons des partenaires du monde des affaires, de la société civile et des syndicats pour trouver des moyens de stimuler notre économie, de créer plus d'emplois et des salaires plus élevés, de faciliter la construction de logements et le commerce à l'intérieur de nos frontières et de diversifier les marchés d'exportation. Nous voulons que les entreprises, les investisseurs et les travailleurs choisissent le Canada. »
C'est une fraude totale ce
« tous ensemble pour l'économie, les emplois, les salaires, le
logement pour un Canada plus fort ». Depuis des semaines, les
politiciens des partis cartellisés, les pontifes et les experts
ne cessent de vanter les relations entre le Canada et les
États-Unis, tout en faisant peur en disant que les tarifs
douaniers de Trump vont faire sombrer l'économie canadienne, que
les travailleurs canadiens en paieront le prix, que ceux qu'ils
appellent les « consommateurs » seront les plus durement
touchés, et ainsi de suite.
Ce qui est sur la table en ce moment, en ce qui concerne le gouvernement Trudeau, c'est de saisir l'occasion des tarifs douaniers de Donald Trump pour trouver de nouvelles façons de faire avancer le « programme de prospérité à long terme pour le Canada », un programme néolibéral de destruction nationale. Selon Trudeau, qui ne discute jamais de détails, il s'agit d'un programme qui est « résilient et diversifié sur le plan du commerce mondial, et il doit contribuer à faire tomber les barrières entre les provinces et les territoires ».
Comme s'il lisait des notes d'un exposé en télémarketing, le
premier ministre dit aux Canadiens : « Nous faisons plus que
nous préparer. Nous réunissons les dirigeants des provinces et
des territoires pour accomplir le travail essentiel qui consiste
à éliminer les obstacles au commerce interprovincial, à réduire
les formalités administratives inutiles qui entravent notre
croissance économique et qui empêchent le Canada de réaliser son
plein potentiel. »
Selon Justin Trudeau, l'objectif du « Sommet économique
Canada-États-Unis » d'aujourd'hui est « d'explorer les moyens de
faire croître l'économie canadienne, de faciliter la
construction de logements ainsi que le commerce à l'intérieur du
pays, de diversifier les marchés d'exportation ». Le sommet
porte clairement mal son nom, puisque les relations entre le
Canada et les États-Unis ne semblent pas être à l'ordre du
jour. Néanmoins, il semble clair que son objectif n'est
pas de s'assurer que le Canada ne se soumette pas à la
déclaration du président Trump de faire du Canada un territoire
américain quoi qu'il arrive — ce que les Canadiens n'accepteront
jamais.
On parle beaucoup de la nécessité d'éliminer les barrières
commerciales interprovinciales d'une manière qui favorise les
intérêts privés supranationaux étroits. La ministre canadienne
des Transports et du Commerce intérieur, Anita Anand, affirme
que la suppression des barrières existantes pourrait faire
baisser les prix jusqu'à 15 % et ajouter jusqu'à 200 milliards
de dollars à l'économie canadienne. C'est détourner l'attention
du fait que les gouvernements fédéral et provinciaux démantèlent
et privatisent la santé, l'éducation et les programmes sociaux
et s'attaquent à la notion même d'une société responsable envers
ses membres. Les gouvernements fédéraux ont réduit les paiements
de transfert destinés à l'origine à garantir que tous les
Canadiens bénéficient des mêmes normes en matière de santé,
d'éducation et de bien-être social dans l'ensemble du pays. Les
divergences sur les questions économiques apparaissent
constamment en raison du fait que les ressources naturelles et
humaines du Canada sont mises à la disposition d'intérêts privés
étroits qui rivalisent pour s'emparer de la richesse qui
appartient légitimement aux Canadiens, et non aux riches et aux
puissants.
La classe ouvrière et les peuples
du Québec et du Canada doivent secouer l'illusion que ce
gouvernement au service d'intérêts privés étroits a la moindre
intention de satisfaire les réclamations qu'ils sont en droit de
faire à la société. Les appels à l'unité entre le gouvernement,
les entreprises, la société civile et les syndicats ont pour but
de marginaliser les Canadiens et de les empêcher d'avoir leur
mot à dire sur la direction de l'économie et sur la manière de
gérer le très grave coup que le président des États-Unis est en
train d'exécuter. Le président américain utilise ses pouvoirs
présidentiels pour faire tomber tous les obstacles à sa capacité
d'agir en toute impunité pour satisfaire les intérêts des
milliardaires qu'il a habilités à prendre le contrôle de l'État
en bloc.
Le gouvernement du Canada fait tout son possible pour présenter ses « consultations » comme étant inclusives. Il publie fréquemment des communiqués de presse qui donnent l'impression que les Canadiens sont tenus informés des discussions et des mesures prises. Tout cela pour dissimuler que les vastes pouvoirs discrétionnaires confèrent au gouvernement le pouvoir exclusif de décider de ce qui est dans l'intérêt public. Il n'existe aucun mécanisme permettant de garantir que le peuple est partie prenante dans l'ensemble du processus décisionnel, et encore moins de garantir sa participation à ce processus ou de garantir que c'est lui qui a le dernier mot.
Les consultations et propositions actuelles pour établir un « programme de prospérité à long terme pour le Canada » ne sont qu'une mise en scène dans laquelle le gouvernement décide de ce qui est discuté et de comment c'est décidé. Cela ne changera en rien la direction actuelle de l'économie qui consiste à payer les riches. Les consultations qui ont lieu visent à promouvoir les intérêts privés étroits qui se sont emparés du pouvoir étatique au niveau fédéral et à les rendre crédibles.
Changeons la direction de l'économie !
Non à la destruction nationale !
Non à l'intégration à l'économie de guerre des États-Unis !
Arrêtez de payer les riches ; Augmentez les investissements dans les programmes sociaux !
Canada, hors de l'ACEUM, de l'OTAN et du NORAD !
À titre d'information
Conseil du premier ministre sur
les relations Canada-États-Unis
Le 16 janvier, le premier ministre libéral Justin Trudeau a créé un Conseil sur les relations canado-américaines. Le cabinet du premier ministre annonce que son but est de soutenir le gouvernement dans sa réponse à d'éventuels tarifs douaniers. Le Conseil se réunira chaque semaine et « les membres du Conseil, composé de chefs de file dans le domaine des affaires, de l'innovation et des politiques, mettront à profit leur expérience pour soutenir le premier ministre et le Conseil des ministres en cette période cruciale pour les relations entre le Canada et les États-Unis ».
Les 19 membres du Conseil sont :
- Jean Charest, ancien premier ministre du Québec
- Rachel Notley, ancienne première ministre de l'Alberta
- Stephen McNeil, ancien premier ministre de la Nouvelle-Écosse
- David MacNaughton, ancien ambassadeur du Canada aux États-Unis (2016-2019)
- Steve Verheul, l'ancien négociateur en chef du Canada pour l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) et l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne (AECG)
- Wes Hall, entrepreneur et animateur de Dragon's Den
- Arlene Dickinson, entrepreneur et animatrice de Dragon's Den
- Jody Thomas, ancienne conseillère à la sécurité nationale auprès du premier ministre
- Flavio Volpe, président de l'Association des fabricants de pièces automobiles
- Linda Hasenfratz, PDG du fabricant de pièces automobiles
Linamar
- Tabatha Bull, PDG du Conseil canadien pour le commerce autochtone
- Shahrzad Rafati, PDG de la société de médias RHEI
- Lana Payne, présidente d'Unifor
- Hassan Yussuff, sénateur et ancien président du CTC
- Martin Caron, président de l'Union des producteurs agricoles
- Brian Topp, stratège du NPD
- Tim Gitzel, dirigeant du producteur d'uranium Cameco
- Kirsten Hillman, actuelle ambassadrice du Canada aux États-Unis
- Peter Tertzakia, directeur général de la société de capital-investissement ARC Financial Corporation
Le Conseil a tenu sa première réunion le 17 janvier, au cours de laquelle, selon le cabinet du premier ministre, « le premier ministre a présenté l'ensemble des mesures envisagées par le gouvernement fédéral pour garantir une réponse robuste et protéger les Canadiens. Il a souligné les efforts déployés à l'échelle du Canada avec les provinces et les territoires pour renforcer la relation entre le Canada et les États-Unis et protéger les investissements et les emplois canadiens. Le premier ministre Trudeau a aussi parlé des mesures prises pour améliorer la sécurité des frontières et notre système d'immigration dans le cadre du Plan frontalier du Canada d'une valeur de 1,3 milliard de dollars qui a été annoncé récemment. Les membres du Conseil ont fait part de leurs points de vue et ont formulé des conseils pour soutenir les travaux que mène actuellement le gouvernement sur les relations canado-américaines. »
Les réunions des premiers ministres
Au Canada, une conférence des premiers ministres est une
réunion des premiers ministres des provinces et des territoires
et du premier ministre du Canada[1].
Les rencontres ont lieu à l'appel du premier ministre du Canada.
Elles ont généralement lieu à Ottawa mais depuis la pandémie de
la COVID, elles ont lieu en virtuel. Les premiers ministres ont
des réunions virtuelles sur une base hebdomadaire depuis la
deuxième semaine de janvier pour discuter de la riposte aux
menaces de Trump d'imposer des tarifs. Tous les premiers
ministres des provinces et des territoires ainsi que le premier
ministre du Canada y ont participé.
Le 15 janvier
Les premiers ministres se sont rencontrés le 15 janvier et ont publié une déclaration qui fait part de leur « réponse unifiée » aux tarifs des États-Unis, que la première ministre de l'Alberta n'a pas signée. Dans leur « riposte unifiée », ils ont annoncé qu'ils « poursuivront leurs efforts conjoints pour tenter de prévenir l'imposition de droits de douane par les États-Unis, y compris les mesures prises par le gouvernement fédéral pour renforcer la sécurité à la frontière et freiner la circulation des drogues illicites, telles que le fentanyl, dans les communautés canadiennes et américaines ». La « réponse unifiée » comprend oeuvrer à « renforcer le système d'immigration et des mesures visant à renforcer la politique d'émission des visas », entre autres mesures. Les premiers ministres et les représentants des territoires « ont convenu de poursuivre leurs efforts conjoints de défense des intérêts auprès des principaux dirigeants de l'administration, du Congrès et des milieux d'affaires américains afin de souligner les répercussions négatives que les droits de douane américains auront sur l'économie des États-Unis », tout en prenant des mesures de « réponse solide » dont la disponibilité rapide de ressources substantielles qui atténueront les répercussions économiques sur les secteurs, les travailleurs et les entreprises.
« Les premiers ministres ont reconnu qu'il fallait augmenter les dépenses en matière de défense et atteindre le plus rapidement possible l'objectif de 2 pour cent fixé par l'OTAN, compte tenu de l'importance que revêt l'organisation pour les infrastructures stratégiques et les partenariats économiques et de sécurité qu'entretient le Canada avec les États-Unis et d'autres alliés. Ils ont également convenu qu'il fallait prendre des mesures collectives pour préserver la sécurité et la souveraineté de l'Arctique. Les premiers ministres ont convenu de faire progresser le développement de projets à fort impact économique, y compris les projets de transport et d'infrastructure, en collaborant avec les peuples autochtones pour favoriser la réconciliation économique », peut-on lire dans la déclaration.
Alors qu'en réalité ces projets minent davantage l'économie du Canada en l'intégrant davantage à l'économie de guerre des États-Unis, les premiers ministres déclarent que « ces projets soutiennent la croissance économique du Canada et lui permettent de fournir aux États-Unis davantage d'énergie, de minéraux critiques et d'autres biens et services nécessaires pour alimenter notre croissance économique commune ».
Le 22 janvier
À la suite d'une réunion en ligne des premiers ministres le 22 janvier, le bureau du premier ministre du Canada a publié une déclaration qui prétend s'attaquer à la relation Canada-États-Unis et le commerce interne. On y rapporte que Justin Trudeau aurait donné les grandes lignes de comment le gouvernement du Canada se plie à la demande de Trump de militariser la frontière, en mettant de l'avant un plan de 1,3 milliards de dollars. Ce plan comprend de nouveaux investissements dans du personnel, la haute-technologie, et une coordination accrue de forces de l'ordre. Il a réitéré que c'est la voie que suivra le Canada en dépit du fait que moins de 0,2 % du fentanyl est saisi par le Service des douanes et de la sécurité des frontières des États-Unis et que les traversées illégales ne représentent qu'une fraction des traversées illicites aux États-Unis. Les deux accusations sont répétées par Donald Trump pour « expliquer » pourquoi les États-Unis doivent imposer des tarifs au Canada si le problème n'est pas réglé.
Les provinces et les territoires ont aussi pris des « initiatives sur la sécurité des frontières », s'engageant à travailler de près avec l'administration Trump sur les questions de sécurité frontalière, selon les médias. Cela renforce en quelque sorte la logique derrière le raisonnement des élites du Canada qui préconisent que c'est correct d'attaquer le Mexique, mais que le Canada, pour sa part, ne mérite pas d'être attaqué. Dans la même veine, lors de cette rencontre virtuelle, le premier ministre Trudeau a réitéré que les tarifs par les États-Unis contre son meilleur allié étaient injustifiés et très préoccupants. Comme d'habitude, il n'a offert aucune analyse pour expliquer pourquoi les États-Unis sous Donald Trump profèrent ces menaces.
Selon les médias, à la rencontre, les premiers ministres ont partagé ce qu'ils avaient retenus de leurs conversations avec leurs homologues américains et le premier ministre a fait valoir la nécessité d'une Équipe Canada forte et unie pour promouvoir les intérêts du Canada et développer une relation productive avec l'administration Trump et prioriser le combat contre les tarifs. On dit que les discussions sont toujours en cours sur quelles mesures les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux sont prêts à adopter en réponse à l'imposition de tarifs par les États-Unis. Ils ont discuté comment réduire les obstacles au commerce à l'intérieur du Canada et le Comité sur le commerce intérieur doit se réunir le plus tôt possible pour proposer des mesures concrètes pour « libéraliser le commerce et renforcer l'économie du Canada ».
Note
1. Bien qu'on les appelle « Conférences des premiers ministres » seulement depuis les années 1960, on peut en retrouver leur origine dans la première convention constitutionnelle des années 1980 à Charlottetown, à l'Île-du-Prince-Édouard. Après la confédération, deux conférences des premiers ministres provinciaux ont eu lieu, en 1887 et en 1902, où le gouvernement fédéral n'était pas représenté.
Au total, 76 conférences des premiers ministres ont eu lieu depuis que la première a été convoquée par le premier ministre sir Wilfrid Laurier en 1906, à la demande des provinces. Certaines conférences notables des premiers ministres furent celles menant aux accords du Lac Meech et de Charlottetown. L'Accord de Charlottetown, rejeté, comprenait une clause qui aurait fait des conférences des premiers ministres un évènement annuel.
Les conférences sont importantes pour plusieurs raisons. Comme des sommes considérables pour le financement des provinces (les paiements de transfert) proviennent du gouvernement fédéral, les conférences permettent aux premiers ministres de faire du lobbying pour plus de financement. Aujourd'hui, il est normal que les premiers ministres se réunissent afin de former un front commun pour faire face au gouvernement fédéral. En outre, elles sont importantes parce que dans le système fédéral du Canada, les compétences entre le fédéral et les provinces se chevauchent amplement et la plupart des grandes initiatives requièrent un certain soutien des provinces.
La vaste majorité des activités lors d'une conférence des premiers ministres sont à huis-clos, suite à quoi un communiqué est publié.
Anciennement, les dirigeants des gouvernements des territoires n'étaient invités qu'occasionnellement à ces conférences, par exemple si une question abordée impliquait le nord. Aujourd'hui, ces dirigeants participent normalement aux rencontres. Le chef national de l'Assemblée des Premières Nations peut aussi être invité si l'ordre du jour aborde des questions qui touchent particulièrement les communautés des Premières Nations. Le groupe a fait du lobbying pour exiger une plus grande inclusion.
(Wikipedia)
Le Conseil de la fédération
Le Conseil de la fédération est composé des 13 premiers ministres provinciaux et territoriaux. Son objectif est de permettre aux premiers ministres de « travailler ensemble, de tisser des liens plus étroits, de favoriser des relations constructives entre les provinces et les territoires et de faire preuve de leadership sur des questions importantes pour les Canadiens ». Il se réunit deux fois par an. Son président actuel est le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford.
Le 6 janvier, au nom du Conseil, Doug Ford a envoyé au premier ministre une lettre qui se lit comme suit :
« Les premiers ministres des provinces et territoires se sont réunis à Toronto le 16 décembre 2024 pour discuter de questions importantes pour les Canadiens, notamment des relations Canada — États-Unis, de la sécurité énergétique et des soins de santé. Les premiers ministres ont réaffirmé leur soutien à la collaboration avec le gouvernement fédéral pour les questions du commerce, de la sécurité de la frontière, ainsi que de la sécurité et la souveraineté de l'Arctique, notamment en présentant un front uni devant l'intention déclarée du président élu Trump d'imposer des droits de douane sur les importations provenant du Canada.
« Au cours de notre rencontre, mes homologues et moi avons convenu de soutenir les mesures appropriées du gouvernement fédéral en réponse à tout tarif imposé par les États-Unis, tout en rappelant que la priorité doit être de poser des actions pour éviter ces tarifs. Nous avons aussi souligné que l'imposition de tels droits sur les importations canadiennes serait néfaste pour les Canadiens comme pour les Américains. Les provinces et les territoires doivent participer activement à l'élaboration de la réponse du Canada à d'éventuels droits de douane et jouer un rôle concret dans l'examen à venir de l'ACEUM. Les premiers ministres des provinces et territoires ont aussi convenu que le gouvernement fédéral doit adopter une approche proactive afin de sécuriser la frontière pour les Canadiens.
« Il n'a jamais été aussi important pour le Canada de faire preuve de stabilité, de force et d'unité. Au nom des premiers ministres des provinces et territoires, je demande que des échanges réguliers aient lieu avec les premiers ministres en vue de favoriser une approche unifiée de type « Équipe Canada » dans les relations Canada — États-Unis — en commençant par une Réunion des premiers ministres qui se tiendra en personne la semaine du 13 janvier 2025. Cette approche nous permettra d'agir rapidement et de coordonner notre action, en particulier à la lumière de la situation qui se développe avec votre gouvernement et de l'entrée en fonction de la nouvelle administration américaine. »
Le 10 janvier, le Conseil de la Fédération a publié une annonce qui se lit comme suit :
« Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, en tant que président du Conseil de la fédération, dirigera une mission conjointe des premiers ministres du Canada à Washington, D.C., le 12 février 2025.
« Les premiers ministres des provinces et territoires rencontreront les principaux dirigeants politiques américains pour plaider en faveur du maintien de solides relations entre le Canada et les États-Unis en abordant des questions communes telles que l'emploi et l'économie, l'énergie, les chaînes d'approvisionnement en minéraux critiques, la sécurité des frontières et l'immigration. »
« Les États-Unis vendent plus de biens et de services au Canada qu'ils le font pour la Chine, le Japon et l'Allemagne réunis. Notre partenariat économique a une valeur de plus d'un milliard de dollars par année et contribue au maintien de millions d'emplois chez nous comme chez nos voisins du Sud.
« Les Américains et les Canadiens sont comme une famille, et nous sommes alliés depuis des générations, a déclaré le premier ministre Doug Ford, président du Conseil de la fédération. En travaillant ensemble, les États-Unis et le Canada ont une énorme opportunité de faire croître nos économies et de ramener de bons emplois des deux côtés de la frontière. Aujourd'hui plus que jamais, les premiers ministres des provinces et territoires sont les mieux placés pour transmettre ce message et travailler avec des législateurs et des chefs d'entreprise américains. »
« Outre la mission conjointe du 12 février, certains premiers ministres se rendront également à Washington à l'occasion de la rencontre annuelle de la National Governors Association, qui se tiendra du 20 au 22 février. » [...]
Le Conseil de la Fédération s'est réuni virtuellement le 15 janvier. (Pour le rapport du Bureau du premier ministre, cliquez ici.
Le Conseil s'est réuni à nouveau le 22 janvier (pour le rapport du Bureau du premier ministre (BPM), cliquez ici) et le 29 janvier (pour le rapport du BPM cliquez ici.)
Lettres à la rédaction
Les tarifs de Trump :
un problème avant tout politique
Dans l'article « Le dilemme existentiel des élites canadiennes : unies elles échouent, désunies elles échouent » de Pauline Easton, paru dans LML, on lit : « Si les répercussions des menaces de Donald Trump semblent être d'ordre économique, le problème fondamental est d'ordre politique. Les Canadiens et les Québécois sont accablés par de vieilles formes de représentation qui confient le pouvoir décisionnel souverain à une personne d'État qui ne rend aucun compte au peuple. »
Sur fond de parlement canadien prorogé jusqu'en mars, le Parti libéral mène sa course à la chefferie qui, de pair avec le psychodrame des tarifs, place le Parti libéral, qui était en chute libre, sous les projecteurs, dans ce qui prend nettement l'allure d'une campagne électorale tous azimuts. En témoigne la plus récente déclaration du chouchou des élites libérales, Mark Carney, anciennement gouverneur de la Banque de Canada et de la Banque d'Angleterre, rien de moins, et, juste avant d'annoncer sa candidature à la chefferie du Parti libéral, président des investissements chez Brookfield Asset Management. Carney a annoncé que le Parti libéral allait couper la taxe de carbone, ce qui a sans doute comme objectif, entre autres, de couper l'herbe sous les pieds du chef conservateur, qui en a jusque-là fait son principal cheval de bataille.
Entretemps, à l'émission Tout le monde en parle du 2 février, deux des invités étaient la ministre d'Affaires mondiales, Mélanie Joly, et le ministre de l'Industrie, François-Philippe Champagne. L'animateur a demandé, entre autres, si c'était nécessaire de rappeler le parlement face aux menaces de Trump, évoquant la demande de Pierre Poilievre en ce sens.
« Non ! », ont répondu les deux invités, d'une seule voix. Joly a dit que le gouvernement avait tout fait ce qu'il faut pour prendre des décisions. « Les rencontres avec les premiers ministres provinciaux ont eu lieu. Les tarifs ont été annoncés, la riposte est faite », a répondu Mélanie Joly.
L'animateur a insisté pour demander si ce ne serait pas la chose démocratique à faire, que de rappeler le parlement en bonne et due forme en présence de l'opposition. Joly a répondu qu'il y avait eu des rencontres avec les chefs d'opposition, et qu'ils avaient aussi dit à Poilièvre que c'est le temps de faire partie de l'Équipe Canada, c'est le temps d'être uni, parce qu'il y a des emplois en jeu, la souveraineté canadienne est en jeu et il faut « s'élever au-dessus de la politique partisane ».
Au cours de l'entretien, les deux invités ont répété inlassablement que les États-Unis et le Canada étaient les meilleurs des « voisins, amis et alliés ». Il est intéressant de noter que le titre d'une déclaration de la Maison-Blanche annonçant en février 2021 la création de la Feuille de route pour un partenariat renouvelé États-Unis-Canada, est : « Les États-Unis et le Canada : voisins, amis et alliés ». On se souviendra que cette organisation devait renforcer les liens économiques – comme, entre autres, les ententes sur les minéraux critiques, les corridors commerciaux, et autres – ainsi que la coopération en défense, y compris l'OTAN et le NORAD, la coopération dans l'Arctique, et « faire la promotion de la démocratie, la paix et la sécurité dans le monde ».
Rappelons que, pendant ce temps, un groupe, « Pledge for Canada », a été mis sur pied par, entre autres, le député du NPD Charlie Angus, en chômage en quelque sorte, qui déclare que les gens de différentes couleurs politiques appuient leur initiative, parce qu'il s'agit de défendre la souveraineté du Canada, de défendre « notre démocratie », et que c'est une cause « au-dessus de la politique partisane ». « Pledge for Canada », qui ne soulève pas la nécessité de renouveler le système de représentation pour que ce soient les Canadiens qui définissent la direction de l'économie et prennent les décisions politiques, ne commence même pas à constituer une réponse digne de ce nom à ce que fait Trump et se contente de concilier les tentatives du gouvernement Trudeau de l'apaiser en lui donnant précisément ce qu'il veut.
Tout cela souligne le point soulevé dans l'article de Pauline, à savoir que le problème fondamental auquel sont confrontés les Canadiens est d'ordre politique, et non économique.
Un lecteur en Outaouais
Quelle arnaque prépare le
gouvernement
du Canada cette fois-ci?
Le communiqué de presse publié par le ministère des Finances du Canada après que le président américain Donald Trump a imposé des tarifs douaniers sur une série de marchandises entrant aux États-Unis en provenance du Canada annonce une série de contre-tarifs que le Canada a décidé d'imposer sur certaines marchandises entrant au Canada en provenance des États-Unis. On y lit notamment : « Comme première ligne de défense, le solide système canadien de programmes de soutien économique est disponible pour aider les entreprises et les travailleurs directement touchés par les tarifs américains. Cela comprend du financement et du soutien consultatif pour les entreprises par l'intermédiaire de sociétés d'État à vocation financière et des mesures de soutien aux travailleurs dans le cadre du programme d'assurance-emploi. Alors que le gouvernement redouble d'efforts pour améliorer l'investissement, la productivité et la compétitivité du Canada, en collaboration avec les provinces, les territoires et le milieu des affaires, il surveillera de façon proactive les répercussions dans tous les secteurs et dans l'économie, et il proposera d'autres mesures pour soutenir les travailleurs et les entreprises, au besoin. »
Personne ne sait quelles mesures seront prises exactement, mais l'expérience, comme durant la pandémie de COVID, permet de croire que rien ne sera fait pour protéger les travailleurs. Beaucoup sont encore harcelés par Revenu Canada pour le remboursement du soutien financier qu'ils ont reçu, et auquel ils ont droit suivant les critères énoncés par le gouvernement lui-même. C'est un cauchemar qui ne finit pas !
Pendant la pandémie, les Canadiens et les petites entreprises ont dû essayer de deviner tout seuls ce à quoi ils avaient droit. Le gouvernement a payé une armée de comptables qui semblent avoir commis un paquet d'erreurs, et les Canadiens ont dû payer pour. Il a emprunté des masses d'argent auprès de banques privées, pour lesquelles nous paierons des intérêts jusqu'à la fin de nos jours. Certaines couches se sont enrichies pendant le COVID alors que beaucoup trop de Canadiens sont morts et que de nombreuses personnes reçoivent encore des lettres de menace du gouvernement au sujet du remboursement du soutien auquel elles n'auraient pas eu droit. Le gouvernement laisse entendre que les travailleurs canadiens ont tenté de l'escroquer alors que c'est lui qui les a escroqués !
Il est légitime de se demander qui bénéficiera des tarifs imposés par les États-Unis et le Canada. Le gouvernement transforme chaque crise en une occasion de lancer une nouvelle arnaque. L'expression latine cui bono, à qui cela profite-t-il, est utilisée dans les enquêtes criminelles pour déterminer qui bénéficie du crime.
Un lecteur du Québec
Les premiers ministres sont inaptes à gouverner
Les Canadiens en ont assez de la réaction de l'élite dirigeante et des premiers ministres qui sont tout sauf fidèles aux aspirations des peuples du Canada et du Québec. L'exemple de Danielle Smith montre non seulement une soumission totale, mais aussi un empressement à servir les objectifs de la machine de guerre des États-Unis. Nous devrions acheter plus de nourriture et d'autres produits aux États-Unis, dit-elle. Nous devrions vendre plus de pétrole. Le pétrole de l'Alberta est une bonne affaire pour les États-Unis, dit-elle, parce que le Canada le vend à bas prix, ce qui augmente les marges de profits des raffineurs américains.
«
Nous pensons que nous pouvons être la solution non seulement
pour que l'énergie américaine soit abordable, mais aussi pour
que les États-Unis dominent le marché de l'énergie »,
propose-t-elle. Dans un monde où la production de pétrole
dépasse déjà la demande et où l'humanité est confrontée à une
crise climatique, Mme Smith affirme que le rôle du Canada est
d'aider M. Trump à intensifier les sanctions brutales, à
continuer de s'emparer des ressources pétrolières et gazières
qui appartiennent aux peuples de tous les pays ou à les
détruire, et à maintenir son diktat et sa domination. Il s'agit
d'une réponse belliciste, mais aussi futile puisque les peuples
du monde sont aux antipodes : ils veulent développer de
nouvelles relations commerciales mutuellement bénéfiques et
veulent que le Canada devienne une zone de paix.
Telle est la « vision » de ceux qui démontrent qu'ils sont inaptes à gouverner, et cela montre qu'aujourd'hui plus que jamais, c'est au peuple de s'organiser pour donner à l'économie une nouvelle direction basée sur l'autosuffisance et le commerce pour l'avantage réciproque, et pour renouveler la démocratie pour établir cette nouvelle direction et faire du Canada un facteur de paix, et non de guerre impérialiste.
Une lectrice d'Edmonton
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