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Vendredi 24 janvier 2025

Accord de cessez-le-feu à Gaza

Saluons les forces de la Résistance qui ont mis fin à quinze mois de carnage américano-sioniste


Des résistants et des habitants du nord de Gaza se rassemblent sur une place Al-Saraya à Gaza, le 19 janvier 2025. C'est là que les trois captives israéliennes ont été remises à la Croix-Rouge.

Saluons les forces de la Résistance qui ont mis fin à quinze mois de carnage américano-sioniste

Les Palestiniens célèbrent la fin de 15 mois de carnage américano-sioniste dans la bande de Gaza

Libération des prisonniers palestiniens suite
à l'accord de cessez-le-feu

La jeunesse canadienne exige des comptes

Le soutien de Chrystia Freeland au génocide américano-sioniste à Gaza dénoncé au lancement de sa campagne

Importante discussion

La guerre de Gaza a redéfini la résistance à l'échelle mondiale

L'annexion imminente de la Cisjordanie et
la guerre des milices des colons

Pendant combien de temps l'Autorité palestinienne
sera-t-elle autorisée à jouer le rôle d'exécutant de l'occupation israélienne en Cisjordanie ?


Accord de cessez-le-feu à Gaza

Saluons les forces de la Résistance qui ont mis fin à quinze mois de carnage américano-sioniste


Les Palestiniens de Gaza font la fête et commencent à rentrer chez eux le matin du 19 janvier 2025, une fois le cessez-le-feu entré en vigueur.

Le dimanche 19 janvier est le jour où l'accord de cessez-le-feu imposé à Israël par le mouvement de Résistance palestinien Hamas est officiellement entré en vigueur, à 8 h 30 heure locale. Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) félicite le Hamas et toutes les organisations de la Résistance qui ont forcé Israël à reculer et à signer le cessez-le-feu selon les termes du Hamas.

Le PCC(M-L) salue les sacrifices que tous les combattants de la résistance ont consentis pour mettre fin à l'occupation des criminels américano-sionistes et libérer la Palestine. Il exprime sa profonde sympathie et ses condoléances pour la souffrance de la population de Gaza. Les mots et les larmes n'effaceront pas les blessures, les traumatismes et les pertes qu'elle a subis. La résilience des hommes, femmes, jeunes personnes et enfants qui ont vécu ce traumatisme restera dans les annales de l'histoire. La bravoure, l'ingéniosité et le sacrifice des combattants de la résistance resteront dans les annales de l'histoire.

Il s'agit notamment de la contribution des forces de la Résistance au Liban, au Yémen, en Iran et en Irak. Leurs sacrifices et leurs solides coups contre les occupants américains/sionistes et ceux qui les soutiennent ont montré au monde entier ce que signifie être uni dans la défense de la juste cause du peuple palestinien pour la liberté, la démocratie et la paix.

Le PCC(M-L) salue également les jeunes de ce pays et ceux de tous les horizons qui, depuis 15 mois, expriment leur soutien à la Résistance palestinienne, semaine après semaine, jour après jour, condamnant le génocide, exigeant que les universités et les institutions canadiennes cessent de financer l'apartheid israélien et le génocide et que le gouvernement du Canada cesse de financer et de soutenir le génocide de multiples façons.

L'accord de cessez-le-feu à Gaza doit maintenant être appliqué par les forces de la Résistance en Palestine et dans le monde entier. Pendant ce temps, les forces d'occupation israéliennes (FOI) multiplient les crimes pour s'emparer de la Cisjordanie, tout comme les colons le font, avec le soutien total de la nouvelle administration Trump. Celle-ci a, dès le premier jour de son mandat, levé les sanctions contre 30 groupes de colons sionistes, leur donnant le feu vert pour voler les terres de Palestiniens et se livrer à des violences extrêmes impunément. On ne sera pas surpris de voir que cela renforce l'État génocidaire, qui est son exécuteur au Moyen-Orient.

L'administration Trump ne cache pas son objectif d'imposer l'hégémonie mondiale des États-Unis en ne tenant aucun compte de l'état de droit international, des lois de la guerre, de la condamnation d'Israël en tant qu'État génocidaire, tout en continuant à fomenter le chaos, à recourir à une violence extrême et à criminaliser les forces qui luttent pour la paix, la liberté et la démocratie.

Audace ! Défiance ! Résistance ! sont les mots d'ordre pour l'avenir. L'accord de cessez-le-feu à Gaza ouvre la voie au progrès. Il a redéfini la ligne de marche. Le moment est venu de transformer un succès historique en une victoire historique !


Célébration du cessez-le-feu à Khan Younès, 19 janvier 2025

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Les Palestiniens célèbrent la fin de 15 mois de carnage américano-sioniste dans la bande de Gaza

Les résidents de Gaza sont sortis en masse pour célébrer l'accord de cessez-le-feu qui est entré en vigueur à Gaza le 19 janvier. Les Brigades Al-Qassam du Hamas se sont jointes aux célébrations à bord de véhicules militaires, tandis que la population saluait leurs réalisations, leurs sacrifices et leurs actes héroïques.

Après 470 jours d'attaques incessantes sur Gaza dont l'objectif était d'éliminer la résistance palestinienne, l'ancien major général des forces d'occupation israéliennes (FOI), Giora Eiland, s'exprimant sur Channel 7 samedi soir, a clairement admis qu'Israël n'avait pas atteint ses objectifs, rapporte Al-Mayadeen. La guerre s'est soldée par un « échec retentissant pour Israël », a-t-il avoué, et le Hamas a été déclaré vainqueur. « Le Hamas se remettra du coup dur qu'il a subi, les otages ne reviendront pas tous et Israël n'éliminera pas l'autorité du Hamas », a-t-il reconnu.

Le génocide américano-sioniste du peuple palestinien à Gaza, qui a duré 15 mois, a provoqué une dévastation presque totale. Le traumatisme causé par la perte de dizaines de milliers de femmes, d'enfants, de nouveau-nés, de jeunes, de personnes âgées, de parents, de médecins, d'enseignants, de travailleurs de la santé, de journalistes, de travailleurs de la fonction publique et de combattants de la Résistance restera à jamais gravé dans la mémoire des résidents de Gaza. Des dizaines de milliers de personnes sont mortes, blessées ou portées disparues. De plus, toute la population du nord de Gaza a été déplacée et c'est la même chose dans les nombreux quartiers qui ont été réduits en ruines par les bombardements incessants des forces américano-sionistes. Les gouvernements américain, britannique, allemand et canadien et tous ceux qui ont soutenu ce génocide ne seront jamais pardonnés.

Le 19 janvier, après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, certains des millions de survivants du carnage américano-sioniste dans la bande de Gaza, déplacés de force, ont entamé leur voyage de retour vers l'endroit où se trouvaient leurs maisons après avoir enduré 471 jours de bombardements incessants, un blocus total, des conditions hivernales difficiles et une lutte pour la survie contre toute attente, écrit Al Mayadeen.


Retour à la maison, 19 janvier 2025

L'accord de cessez-le-feu comporte une première étape de six semaines qui prévoit la libération de 33 prisonniers détenus par la Résistance palestinienne à Gaza en échange de 737 détenus palestiniens.

Les négociations pour la deuxième étape, qui vise à mettre un terme définitif à la guerre, se dérouleront simultanément, a annoncé plus tôt le premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane Al Thani. Les prisonniers israéliens restants doivent être libérés au cours de la deuxième étape.

La dernière étape serait axée sur la reconstruction de Gaza et la restitution des dépouilles des prisonniers israéliens décédés en captivité.

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Libération des prisonniers palestiniens suite à l'accord de cessez-le-feu


Libération de prisonniers palestiniens près de la prison d'Ofer

Quelques heures après la libération par la Résistance palestinienne de trois Israéliennes détenues dans la bande de Gaza, 90 détenus palestiniens ont enfin été libérés de la prison israélienne d'Ofer. Les autobus transportant des femmes et des enfants se sont rendus à la ville avoisinante de Beitunia où les Palestiniens se sont rassemblés pour accueillir les détenus libérés, malgré les menaces et la force brute exercés par les forces de l'occupation pour empêcher les célébrations.

Un correspondant d'Al-Mayadeen a rapporté qu'un Palestinien a été blessé d'un coup de feu par les forces israéliennes à Beitunia, dès que les autobus sont arrivés dans la ville. Le Croissant-Rouge palestinien a aussi dit que ses équipes soignaient deux individus blessés par les tirs israéliens dans la ville. Malgré tout, les Palestiniens ont continué de se rassembler jusque tard dans la nuit pour souhaiter la bienvenue aux détenus libérés, selon Al-Mayadeen.

Le réseau d'information israélien Channel 12 a rapporté qu'il y avait eu des délais en raison d'irrégularités sur la liste de prisonniers devant être libérés ce jour-là, liste fournie par les autorités israéliennes qui ont été observées par le Comité international de la Croix-Rouge. Le Bureau médiatique des prisonniers palestiniens a aussi expliqué qu'une des prisonnières devant être libérées avait été retirée de la liste présentée par les autorités israéliennes. Cependant, le bureau a fait pression sur l'occupant pour régler le problème et ensuite la libération des prisonniers s'est faite comme prévu.

Le Réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun offre des informations détaillées sur les 70 femmes et 20 jeunes libérés le premier jour des échanges de prisonniers. Au cours de la série d'échanges, près de 1 737 Palestiniens seront libérés lors de la première étape du « Déluge des gens libres » (Toufan al-Ahrar). À la deuxième étape, ce sont des dirigeants de la Résistance qui seront libérés, y compris Marwan Barghouti, Ahmad Sa'adat, Abdullah Barghouti, Ibrahim Hamed, Abbas al-Sayyed et Hassan Salameh, que l'occupation a refusé de libérer jusqu'ici.

Samidoun souligne que parmi les détenus libérés dès le premier jour de l'échange de prisonniers, il y avait « de nombreux prisonniers qui avait été libérés par la Résistance lors du premier échange de prisonniers du Déluge d'Al-Aqsa, en novembre 2023, mais qui ont été enlevés à nouveau par l'occupation. Parmi eux, il y avait Wala'a Tanja, Ahmed al-Khashan, Rawda Abou Ajamiyeh, et Samah Hijawi, ainsi que plusieurs dirigeants populaires détenus, dont Khalida Jarrar, la distinguée dirigeante politique palestinienne, membre du Bureau politique du Front populaire de la libération de la Palestine et défenderesse des droits humains et des droits des femmes ; Abia Sa'adat, l'épouse d'Ahmad Sa'adat, le secrétaire général du Front populaire de la libération de la Palestine, détenu, et l'écrivaine Zahra Khadraj de Qalilya ; des journalistes, dont Israa Lafi, Bushra al-Tawil et Rula Hassanein ; des étudiants, dont Jenin Amr, Raghad Amr, Shaima Rawajbeh, Tamara Abu Laban, Duha al-Wahsh, Amal Shujaia, Ola Jouda, Dunia Shtayyeh, Aseel Eid al-Yassini, Baraa Fuqaha, Shatha Jarabaa, Dania Hanatsheh, Raghad Mubarak, les soeurs Shaima et Alaa Ramadan, et Al-Yamama Hreinat ; des éducateurs, dont Hadeel Shatara et Fatima al-Rimawi ; et trois membres de la famille Al-Arouri, ciblés et jetés en prison en raison d'un lien de parenté avec le dirigeant assassiné du Hamas, Salah al-Arouri : Dalal al-Arouri, Fatima al-Arouri, et la fille de Fatima, Alaa Saqr.

Samidoun écrit :

« Duha al-Wahsh et Wala'a Tanja ont appris que leurs frères avaient été tués pendant leur détention, ce qui leur avait été caché en raison du blocus sur l'information imposé aux prisonniers. Duha, une étudiante en médecine, a appris que son frère Ahmad, un médecin, avait été tué après qu'elle avait été incarcérée et elle l'a appris seulement au moment de sa libération. Il en fut ainsi pour Wala'a Tanja, qui n'a pu manifester sa joie d'être libérée, puisqu'elle apprenait que son frère Ayman avait été tué pendant son incarcération.

« Ahmad al-Khashan, de Bir-al-Basha, au sud de Jénine, a été enlevée par l'occupation le 25 janvier 2024, le même jour où son frère, Wissam, lui-même un prisonnier libéré, a été tué sous les tirs de l'occupation, et son frère, Mohammed, blessé dans une jambe. Il avait précédemment été libéré lors de l'échange en 2023.

« Plusieurs des femmes prisonnières ont dû recevoir des soins médicaux. Elles portaient des signes évidents de négligence médicale et de violence, contrairement aux trois captives sionistes qui ont été libérées par la Résistance plus tôt dans la journée, toutes en parfaite santé en dépit de leurs conditions de détention dans un contexte de bombardements et de siège à Gaza. Khalida Jarrar est sortie de prison portant, sur son visage et sur son corps, des signes flagrants de maltraitance – dont cinq mois et une semaine d'isolement carcéral où elle ne pouvait respirer l'air que par une légère fente – et lorsque Margaret al-Rai est descendue de l'autobus, elle avait une main fracturée, une blessure infligée par les gardiens de prison sionistes. Plusieurs des prisonniers avaient perdu des dizaines de kilos pendant leur incarcération en raison d'une politique de privation de nourriture imposée aux prisonnières par l'occupation.

« Dunia Shtayyeh, l'étudiante de 20 ans de la Faculté de Charia de l'Université d'An-Najah, a été accueillie par sa grand-mère, Hajja Mahfouz Shtayyeh, devenue célèbre lorsqu'elle a enlacé ses oliviers pour les empêcher d'être coupés et brûlés par les colonisateurs, un geste emblématique du profond lien palestinien avec la terre.

« En fait, les femmes prisonnières ont été maltraitées le jour même de leur libération, tel qu'évoqué par la prisonnière libérée Latifa Mashasha de Jérusalem dans une interview. Après avoir été transférées de la prison de Damon à celle d'Ofer, les femmes se sont fait traîner par les cheveux, ont été jetées par terre pendant que des chiens jappaient autour d'elles. Plusieurs femmes ont été battues, peu avant d'être enfin remises au Comité international du Croissant-Rouge grâce à l'échange.

« Pendant ce temps, les forces de l'occupation terrorisaient les domiciles des prisonniers, appelant les membres de leur famille à comparaître au centre d'interrogation notoire de Moskobiyeh, et interdisant toute manifestation de célébration pour souligner la libération de leurs prisonnières.

« À Beitunia, les forces de l'occupation ont tenté de disperser les foules qui se formaient en attente des prisonnières libérées, blessant six personnes par balles et obligeant les familles des prisonnières à attendre jusqu'aux petites heures du matin.

« Qu'à cela ne tienne, les forces de l'occupation n'ont pas réussi à empêcher le peuple palestinien de célébrer. Les gens ont brandi des drapeaux palestiniens et chanté pour la victorieuse Résistance à Gaza, les brigades Al-Qasssam et Saraya Al-Quds et la libération des prisonniers.

« D'une seule voix, les prisonnières ont exprimé leur amour et leur solidarité avec la population de Gaza. ‘Nos émotions appartiennent aux habitants de Gaza. En prison, malgré la torture et la maltraitance, nous ne pensions que de mettre fin à la guerre à Gaza. Nous les remercions du fond du coeur. Jusqu'au Jour dernier, jamais nous n'oublierons ce qu'ils ont fait pour nous', a dit l'étudiante en médecine libérée Bara'a Fuqaha. »

Samidoun termine en disant : « Une fois de plus, comme à chaque échange de prisonniers, ce qui est exprimé est que c'est la Résistance qui apporte la libération aux prisonniers, à la terre et au peuple de Palestine, une Résistance qui réside au coeur de Gaza et qui se manifeste partout en Palestine, au Yémen, au Liban, en Irak et en Iran, et par la voix de tous les peuples du monde.

« Nous exhortons tous les gens partout dans le monde à se joindre au peuple palestinien à Gaza et partout pour célébrer les réalisations de la Résistance et l'humiliation de l'occupant, et célébrer et accueillir chaque prisonnier libéré en héros de notre mouvement mondial, par des événements publics, des affiches et l'éducation publique, par des actions et des évènements qui, partout, exposent le sionisme et l'impérialisme. »

(Al Mayadeen, Samidoun)

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La jeunesse canadienne exige des comptes

Le soutien de Chrystia Freeland
au génocide américano-sioniste à Gaza dénoncé au lancement de sa campagne

Des jeunes de Toronto ont organisé un feu roulant de protestations lors du lancement officiel de la candidature de Chrystia Freeland à la direction du Parti libéral. Le lancement de la campagne a eu lieu le 19 janvier au St. Alban's Boys and Girls Club dans sa circonscription de University-Rosedale. Depuis le début du génocide contre le peuple palestinien, les électeurs qui soutiennent la lutte du peuple palestinien pour mettre fin à l'occupation et au rôle méprisable du Canada dans cette occupation ont essayé de rencontrer Mme Freeland, sans succès. L'un après l'autre, les groupes de jeunes ont dénoncé le soutien actif de Chrystia Freeland, en tant que députée, vice-présidente et ministre des Finances, au génocide brutal perpétré par les États-Unis et les sionistes.

Un jeune tenant un drapeau palestinien a dénoncé Chrystia Freeland qui a été responsable, en tant que ministre des Finances, du financement de l'État sioniste par le Canada et de la fourniture d'armes à Israël. D'autres ont scandé LIbérez la Palestine ! Un autre a crié Freeland, Freeland tu ne peux pas te cacher, tu es complice d'un génocide. Pendant que Freeland parlait, deux jeunes ont déployé une banderole juste derrière elle : « Freeland : Notre vice-première ministre fossoyeuse ».

Il n'a échappé à personne que Chrystia Freeland a commencé son discours en louant l'excellent travail que le personnel du St. Alban's Boys and Girls Club faisait pour soutenir les enfants avec des programmes après l'école, n'ayant pas une seule fois, en 15 mois de bombardements, de famine et de ciblage des civils à Gaza, prononcé un seul mot contre le massacre de milliers d'enfants palestiniens et de leurs familles par l'occupant militaire américano-sioniste.

Chrystia Freeland, avec l'hypocrisie libérale habituelle, a répondu à la perturbation en disant qu'au Canada, tout le monde a le droit d'exprimer son désaccord et de manifester, parce que « c'est le Canada » et que c'est « notre démocratie », mais qu'en fin de compte, ils doivent respecter son droit à la parole. Ceci de la part d'une députée qui a refusé de rencontrer ses électeurs pour entendre leurs préoccupations tout en se présentant comme la championne de « notre démocratie » qui a financé et aidé un génocide pendant 15 mois. Et ce, après qu'elle-même, étudiante en histoire et spécialiste de l'Ukraine, se soit jointe à une ovation au Parlement le 22 septembre 2023 pour un collaborateur nazi ukrainien, Yaroslav Hunka, membre de la Waffen SS pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Le « droit à la dissidence » des manifestants a été rapidement mis à l'épreuve lorsque treize voitures de police sont apparues dès que les jeunes ont commencé leur manifestation. Dans leur déclaration, les manifestants ont expliqué qu'ils avaient agi pour que Chrystia Freeland rende des comptes pour son soutien au génocide du peuple palestinien et son refus de rencontrer ses électeurs sur cette question cruciale.

(Avec des informations de CPAC. Photo : PYM)

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Importante discussion

La guerre de Gaza a redéfini la résistance
à l'échelle mondiale

L'article qui suit a été écrit par Ramzy Baroud, journaliste et rédacteur en chef de Palestine Chronicle. Il est paru dans Chronique de Palestine le 14 janvier 2025.

Si un accord de cessez-le-feu est finalement accepté par la Résistance palestinienne à Gaza et par l'occupant israélien, il pourrait marquer le début de la fin d'un génocide israélien sans précédent dans l'histoire.

Les estimations varient quant au nombre de Palestiniens qui ont été massacrés, ou qui finiront par mourir, dans la guerre génocidaire d'Israël qui a commencé le 7 octobre 2023.

Mais un fait s'impose, il est clair qu'une part importante des 2,3 millions d'habitants que comptait initialement la bande de Gaza a péri, dans ce qui restera comme un massacre à grande échelle d'une population civile.

Le débat d'après-guerre se concentrera probablement sur ce point : la criminalité des actions d'Israël, qui pourrait conduire à la perte de légitimité d'Israël en tant qu'État paria qui ne respecte pas les droits fondamentaux du genre humain et encore moins le droit international.

Cependant, une autre discussion urgente — que beaucoup souhaiteront éviter — concerne la question de la résistance.

Depuis le début de la guerre, trois perspectives sur la résistance palestinienne se sont dégagées.

- La perspective qui domine laisse de côté la question de la résistance, se concentrant plutôt sur le nombre de tués et le niveau inimaginable de destructions à Gaza. Si ce point de vue met en lumière les atrocités commises par Israël dans le territoire assiégé, il ne répondra pas à des questions fondamentales : pourquoi Israël est-il contraint de quitter [au moins partiellement] Gaza après 15 mois de combats, et quelles sont les forces qui ont rendu la victoire impossible pour l'état génocidaire dans l'un des endroits les plus peuplés, les plus pauvres et les plus isolés de la planète ?

- Le second angle de vue rend les Palestiniens responsables des atrocités israéliennes. Ce point de vue est défendu par certaines chaînes de médias arabes — ainsi que par de nombreux médias occidentaux — et souvent par l'Autorité palestinienne (AP) elle-même, ainsi que par son cercle de plus en plus restreint d'obligés, dont certains sont prétendument membres du mouvement pro-palestinien.

La logique qui sous-tend leur position est que, puisque l'opération du déluge d'Al-Aqsa était essentiellement un choix palestinien, la Résistance est en quelque sorte tenue pour responsable du génocide israélien. L'Autorité palestinienne se sert de cet argument pour faire peur aux Palestiniens de Cisjordanie et l'a répétée lors de l'assaut brutal qu'elle mène actuellement contre le camp de réfugiés de Jénine.

En d'autres termes, l'Autorité palestinienne justifie ses meurtres de Palestiniens en affirmant qu'elle le fait pour prétendument éviter d'autres morts aux mains d'Israël.

- La troisième perspective célèbre le rôle de la résistance, bien que parfois sans comprendre pleinement la nature de la résistance palestinienne à Gaza.

Il est clair que sans résistance, Israël aurait conquis Gaza en quelques jours et aurait déjà construit plusieurs colonies juives dans le territoire assiégé. Cette dernière perspective est donc la plus exacte, mais une meilleure compréhension de ce qui constitue la résistance est encore nécessaire.

La nature de la résistance palestinienne

La résistance en cours à Gaza comprend non seulement la lutte armée, mais aussi la constance légendaire (sumoud) du peuple palestinien. Une erreur majeure souvent commise est de considérer la résistance comme étant à part et de différencier la résistance culturelle, populaire et armée.

Cette approche limitée divise la résistance en catégories violentes et non violentes, ce qui affaiblit le discours palestinien et la compréhension collective de la situation à Gaza.

À Gaza, toutes les formes de résistance sont intrinsèquement liées. La résistance spirituelle, liée à la foi, est l'épine dorsale de la communauté palestinienne, y compris des minorités chrétiennes de Gaza qui, comme la majorité musulmane, ont subi d'immenses pertes.

Ce lien s'exprime de multiples façons : la langue que les gens parlent, les chansons qu'ils chantent, l'art qu'ils créent, même en temps de guerre et de famine.

Alors qu'Israël a utilisé toutes ses capacités de destruction, qui semblaient illimitées grâce au soutien indéfectible des États-Unis, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, entre autres, les Palestiniens ont riposté par la foi, la patience, les prières, l'esprit de communauté et l'ingéniosité, survivant contre vents et marées.

Bien qu'Israël a détruit Gaza, il a fait des habitants survivants une seule et même famille.

C'est l'apogée de la résistance palestinienne.

Cette résistance s'est exprimée de multiples façons, notamment par la résistance armée, qui a alimenté le front palestinien avec de jeunes combattants prêts à mourir pour protéger leurs communautés. Ces communautés, déplacées dans toute la bande de Gaza, sont devenues l'épicentre du mouvement de résistance.

Nombreux sont ceux qui continueront à ne pas vouloir débattre de la véritable nature de la résistance palestinienne, craignant les répercussions et les accusations israéliennes et de ses alliés occidentaux. Mais cette discussion s'imposera et façonnera la psyché collective palestinienne pour les générations à venir.

Elle sera probablement inscrite à jamais dans leur longue histoire.

Mais en toute indépendance, les Palestiniens ont déjà intériorisé l'importance de la résistance et ils s'en serviront pour se libérer d'un ennemi qui ne respecte aucune loi, n'adhère à aucune règle et dont le langage se limite à la force et à la violence.

Les Palestiniens, grâce à leur résistance singulière, se sont révélés imbattables et disposent de l'expérience nécessaire pour donner des leçons au reste du monde.

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L'annexion imminente de la Cisjordanie et la guerre des milices des colons


Des personnes en deuil participent aux funérailles, le 26 décembre 2024, de Palestiniens tués lors de raids israéliens dans la ville de Tulkarem dans le nord de la Cisjordanie occupée.

L'article suivant de Robert Inkalesh, intitulé « L'avenir de la Cisjordanie est en jeu », a été publié par Al-Mayadeen le 25 décembre 2024.

Malgré des efforts concentrés pour éliminer les bastions de la résistance, malgré le nettoyage ethnique, les déplacements massifs et l'escalade de la violence, la Cisjordanie connaîtra-t-elle une troisième Intifada ?

À la veille de l'annexion de la Cisjordanie et d'une guerre des milices de colons contre les civils palestiniens, l'avenir du territoire sera en fin de compte déterminé par la résistance populaire aux conspirations israéliennes. Alors que l'entité sioniste verra probablement bientôt un gain territorial, son projet pourrait se retourner contre elle.

Alors que le génocide de Gaza, la guerre au Liban et le changement de régime en Syrie ont fait la une des journaux au cours des 14 derniers mois, la Cisjordanie a également connu une période de difficultés qui pourrait bientôt lui valoir le statut de sujet d'actualité.

Depuis le 7 octobre 2023, l'armée d'occupation israélienne et les colons militants qui lui sont alliés ont assassiné plus de 720 Palestiniens en Cisjordanie, ce qui en fait la période la plus meurtrière depuis la deuxième Intifada (2000-2005). De plus, des centaines de milliers d'emplois ont disparu dans le territoire, alors que l'économie locale continuait de décliner.

Pire encore, les colons israéliens ont établi plus de 60 nouveaux avant-postes de colonisation sur les terres palestiniennes, tout en collaborant avec l'armée d'occupation pour procéder au nettoyage ethnique d'au moins 26 villages et communautés. La violence des colons atteint un niveau historique, alors que le régime israélien continue d'armer ses milices extrémistes, a créé l'unité militaire extrémiste des colons de la Frontière du désert, qui fait partie de son armée, et a permis des attaques continues contre les biens, les terres agricoles et les vies des Palestiniens.

Dans le même temps, l'armée israélienne a installé des centaines de nouveaux barrages routiers, murs et barrières, tout en maintenant une présence plus imposante sur l'ensemble du territoire et en adoptant une posture très agressive envers les civils de Cisjordanie. Cela signifie que même les petites zones du territoire sont devenues plus dangereuses et plus difficiles à traverser pour les Palestiniens.

Les Palestiniens doivent désormais agir avec grande prudence aux points de contrôle et aux barrages routiers improvisés mis en place pour eux, où ils peuvent se faire voler au hasard divers objets, être privés de la possibilité de se rendre à leur travail ou, pire encore, faire l'objet d'une détention arbitraire, d'humiliations, de passages à tabac et d'exécutions. Les civils sont de plus en plus prudents lorsqu'il s'agit de se déplacer la nuit, en raison de la forte probabilité d'attaques aléatoires de colons, contre lesquelles ils ne reçoivent aucune protection.

Les Palestiniens vivant en Cisjordanie endurent des souffrances financières, physiques et psychologiques, aggravées par un sentiment accru d'horreur face aux événements qui se déroulent non loin dans la bande de Gaza.

De nombreux habitants de Cisjordanie sont restés relativement calmes pendant le génocide à Gaza, poussés par un sentiment de désespoir et de peur, une situation influencée par divers facteurs qui sont sur le point de changer radicalement.

Jusqu'à présent, les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie se sont révélés être les véritables centres de la résistance et de l'action révolutionnaire. Le camp de Jénine, le camp de Nour Shams à Tulkarem et les camps de réfugiés comme Balata et Al-Ain à Naplouse ont été des îlots isolés de résistance armée. Cependant, sans action populaire, leurs capacités restent confinées à des manoeuvres défensives à l'intérieur de leurs camps.


Des milliers de Palestiniens participent au cortège funèbre de l'adolescent Rayan Bani Odeh, tué le 25 décembre 2024 lors d'une frappe aérienne israélienne sur la ville de Tammoun en Cisjordanie occupée.

Avec le soutien des États-Unis, l'Autorité palestinienne intensifie sa répression contre les groupes de résistance des Brigades de Jénine, signe d'un effort concerté pour éliminer les bastions de la résistance en Cisjordanie. Cette répression coïncide avec un moment critique pour l'Autorité palestinienne, confrontée à la menace existentielle de la promesse imminente d'Israël d'annexer le territoire.

Le régime sioniste cherche à conquérir les zones C et certaines parties de la zone B, à l'intérieur de la Cisjordanie, dans le but d'établir un contrôle de jure sur ces régions, plaçant environ 70 % du territoire sous son contrôle civil.

Si ce scénario se réalise, l'Autorité palestinienne sera confrontée à trois options viables : se dissoudre entièrement, se transformer en mouvement de résistance ou tenter de conclure une sorte d'accord qui la maintiendrait en place en tant que simple contractant qui gère les principales enclaves palestiniennes.

Comme l'Autorité palestinienne jouit actuellement de la reconnaissance aux Nations Unies en tant que représentant de l'État de Palestine et est prête à jouer un rôle dans tout scénario d'après-guerre à Gaza, elle conserve encore une certaine pertinence. Or, sans la capacité d'ouvrir la voie à un État palestinien en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza par des négociations, elle sera confrontée au défi inévitable de poursuivre la résistance armée comme seule option, ce qu'elle rejette pour l'instant.

L'annexion par Israël déstabilisera inévitablement la Cisjordanie et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déjà nommé un successeur pour la phase de transition, ce qui indique que son âge avancé l'empêchera bientôt de remplir ses fonctions. Si le Hamas parvient, par un échange de prisonniers, à libérer des hauts responsables du Fatah, l'autorité palestinienne basée à Ramallah, il est possible qu'ils jouent un rôle constructif dans l'unification du mouvement palestinien depuis l'étranger et qu'ils ouvrent une autre voie pour l'avenir.

Un autre facteur pourrait être l'agitation qui pourrait se produire en Jordanie, ainsi que l'émergence imprévisible de groupes de résistance palestiniens du climat instable à l'intérieur de la Syrie.

Toutefois, les Israéliens comprennent bien tous ces éléments et chercheront à empêcher tout développement régional jouant en faveur du peuple palestinien. Ces possibilités doivent donc être reconnues, mais l'accent doit être mis sur la réaction inévitable de l'ensemble de la population de Cisjordanie.

Avec une Autorité palestinienne gravement affaiblie, une escalade de la violence, un nettoyage ethnique des villages et d'inévitables déplacements massifs de civils, sur fond d'annexion israélienne, la population de Cisjordanie pourrait se retrouver dans une situation difficile qui nécessiterait une troisième Intifada. Si l'Autorité palestinienne s'effondre complètement, cela obligera l'armée israélienne à se déployer dans les grandes villes palestiniennes, ce qui entraînera des conflits quotidiens à une échelle bien plus grande que celle observée depuis des décennies.

Une révolte populaire massive de la Cisjordanie sera nécessaire pour contrecarrer les plans israéliens de confiscation des terres et de nettoyage ethnique, qui plongeront alors l'ensemble du territoire dans le chaos. La question est de savoir si l'entité sioniste est capable de faire face pendant longtemps à une révolte de grande ampleur. Il lui faudrait déployer des centaines de milliers de soldats, d'agents de sécurité privés, de gardes-frontières et de policiers.

En plus d'être une charge financière énorme, cela poserait un risque de sécurité dans le cas où d'autres fronts se réactiveraient. À titre d'exemple, à différents moments de la guerre contre Gaza, l'armée israélienne a en fait déployé plus de soldats en Cisjordanie qu'elle n'en a déployé dans la bande de Gaza.

Ce n'est pas sans raison que le régime sioniste n'a jamais déclaré ses frontières : il a toujours cherché à occuper davantage de territoire aux dépens des nations voisines, un objectif auquel il s'approche à un rythme rapide. Bien qu'il réussisse à court terme, le sort ultime de ce projet usurpateur sera déterminé par la volonté des masses.

(Traduction : LML)

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Pendant combien de temps l'Autorité palestinienne sera-t-elle autorisée à jouer le rôle d'exécutant de l'occupation israélienne en Cisjordanie ?


Manifestation de soutien à la Résistance et contre les attaques israéliennes dans le camp de Jénine en Cisjordanie, 14 décembre 2024

L'article qui suit de Ramsy Baroud est paru dans Palestine Chronicle le 25 décembre 2024 sous le titre « Les hommes de la CIA en Cisjordanie : pourquoi l'Autorité palestinienne tue des Palestiniens ? »

Après l'avoir assiégé durant dix jours, l'Autorité palestinienne (AP) a lancé le 14 décembre un violent raid sur le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. Les forces de sécurité de l'AP ont utilisé des tactiques semblables à celles employées habituellement par les forces d'occupation israéliennes dans la région.

D'une superficie d'à peine un demi-kilomètre carré, le camp accueille une population sans cesse croissante. Il compte aujourd'hui quelque 24 000 réfugiés, pour la plupart des descendants de Palestiniens ayant subi un nettoyage ethnique par les milices sionistes lors de la grande catastrophe, la Nakba de 1948.

Le raid a commencé par un siège intensif, suivi d'une attaque multidirectionnelle qui s'est soldée par le meurtre d'un jeune non armé, Rebhi Al-Shalabi, 19 ans, puis par celui d'un garçon de 13 ans, Muhammad Al-Amer. Les forces de l'Autorité palestinienne ont également tué Yazid Ja'ayseh, le commandant des Brigades de Jénine. Israël avait déjà essayé de l'assassiner à plusieurs reprises à cause de son rôle de leader dans la réunification des différents combattants de la résistance palestinienne.

Sans surprise, Israël s'est montré largement satisfait de l'action de l'AP contre la Résistance palestinienne. Mais il en attend davantage. « L'Autorité palestinienne a agi avec détermination contre les combattants du Hamas et du Jihad islamique au cours des dernières semaines, ont déclaré des sources de l'armée et du Shin Bet, mais les responsables israéliens ont exprimé l'espoir que son efficacité puisse être améliorée », a rapporté Haaretz.

De fait, Israël a tenté de soumettre Jénine à 80 reprises rien qu'au cours de l'année écoulée. Tuant au passage plus de 220 personnes, comme l'a rapporté Al Jazeera en citant des sources du ministère palestinien de la Santé.

En attaquant Jénine, l'AP aide l'armée israélienne à plus d'un titre. Elle tue et détient des résistants à l'occupation anti-israélienne ; elle use l'énergie et les ressources de la Résistance ; et elle permet à Israël d'économiser des milliers de soldats afin qu'ils puissent poursuivre le génocide à Gaza.

Pour beaucoup, en particulier les partisans de la Palestine à travers le monde, l'action de l'AP est pour le moins déroutante. Toutefois, ceux qui seraient surpris par la politique anti-résistance de Mahmoud Abbas et son autorité basée à Ramallah sont en réalité animés par une hypothèse erronée : l'AP serait une représentante légitime du peuple palestinien et se comporterait de manière cohérente avec les aspirations légitimes de tous les Palestiniens.

Rien n'est plus faux. Depuis de nombreuses années, l'AP a cessé de jouer un rôle qui s'écarte des intérêts d'une petite clique de riches élites pro-américaines et pro-israéliennes. Ils ne pensent qu'à leur enrichissement personnel, alors que des millions de Palestiniens continuent de subir un génocide israélien à Gaza et un système violent d'apartheid et d'occupation militaire en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Un exemple particulièrement parlant et récent : à moins de 70 kilomètres de Jénine, des colons juifs israéliens illégaux et violents ont incendié la mosquée Bir Al-Walidin dans la ville de Murda, près de Salfit ; les services de sécurité de l'AP n'ont absolument rien fait pour affronter ces milices juives armées. Rien non plus par rapport aux centaines de pogroms perpétrés par des colons contre des Palestiniens en Cisjordanie au cours de l'année écoulée et même avant. Ne parlons même pas des crimes de l'armée d'occupation.

Mais comment l'AP est-elle passée d'un soi-disant projet national — du moins en théorie — à une autre branche de l'occupation israélienne ?

On pourrait avancer que l'AP a été conçue, dès sa création en 1994, comme un organisme dont l'existence ne devait servir que l'occupation israélienne. De nombreux éléments viennent étayer cette affirmation, notamment les arrestations, les tortures et les assassinats de Palestiniens dissidents peu après la création de l'Autorité palestinienne.

La Central Intelligence Agency (CIA) des États-Unis s'est directement impliquée dans le soutien à l'AP dès le début. Elle a même élargi son rôle dès 1996, à la suite d'une série d'attaques palestiniennes de représailles contre des cibles israéliennes dans les grandes villes. Le directeur de la CIA, George Tenet, a alors joué un rôle important dans l'élaboration des politiques des forces de sécurité de l'AP, les préparant à une répression massive des groupes de résistance palestiniens. Cette implication était une condition du soutien financier des États-Unis sous l'administration de Bill Clinton, le type de soutien qui a semé les graines de la discorde entre le Fatah et le Hamas, discorde ayant atteint son apogée au cours de l'été 2007.

L'implication des États-Unis — et des autres forces armées des régimes clients de Washington dans la région — est devenue encore plus évidente sous la direction du lieutenant général Keith Dayton. Il a aidé à former, préparer et équiper les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne (NSF), produisant plusieurs bataillons de jeunes recrues (entre 20 et 22 ans) pour combattre leurs compatriotes palestiniens au nom du rétablissement de la loi et de l'ordre.

Ce prétendu rétablissement de la « loi et de l'ordre » a commencé sérieusement dès 2005 et se poursuit encore aujourd'hui. Il est intéressant de noter que c'est le même langage que l'AP utilise actuellement pour justifier sa guerre contre le camp de réfugiés de Jénine. Un porte-parole des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne, Anwar Rajab, a récemment déclaré à Al Jazeera que l'objectif du raid sur Jénine était de « poursuivre les criminels » et les contrevenants à la loi, et d'« empêcher que le camp ne devienne un champ de bataille comme Gaza ».

Assimiler les combattants de la Résistance à des criminels et lier cette criminalité supposée à la Résistance de Gaza est le discours typique de l'AP sur la résistance légitime contre l'occupation israélienne de la Palestine. C'est un discours que les États-Unis et Israël ont mis des années à élaborer et à perfectionner, faisant de l'AP sans doute la plus grande réussite de l'État d'occupation et de Washington au cours des dernières décennies.

Ce comportement et ce langage remontent à une célèbre déclaration de Dayton lui-même qui, dans un discours prononcé en 2009, a célébré la plus grande création des États-Unis en Palestine : « Et ce que nous avons créé — et je le dis en toute humilité — ce que nous avons créé, ce sont des hommes nouveaux... au retour de ces hommes nouveaux de Palestine, ils ont fait preuve de motivation, de discipline et de professionnalisme, et ils ont fait une telle différence ».

En effet, les « hommes nouveaux de Palestine » font toute la différence requise par les États-Unis et Israël ; ils combattent la même Résistance palestinienne qui défend Jénine contre l'assaut israélien, Naplouse contre les pogroms des colons armés et Gaza contre le génocide.

Aucun de ces « hommes nouveaux » — dont le nombre se compte en dizaines de milliers — n'a levé le petit doigt pour aider ses compatriotes palestiniens qui continuent à mourir de faim dans la bande de Gaza, à être torturés et violés en masse, et à être brûlés vifs à Jabaliya et à Khan Younès, alors qu'ils se battent et meurent par milliers sans aucune aide de l'Autorité de Ramallah.

L'AP n'a jamais été créée, financée et armée par les États-Unis et Israël comme une force de libération ; elle a toujours été destinée à être un obstacle à la liberté des Palestiniens. Nous sommes témoins de la dernière preuve de cette affirmation. Cela se passe actuellement à Jénine ; en fait, dans toute la Cisjordanie occupée.

Bien sûr, l'AP ne sera pas en mesure d'écraser la résistance palestinienne. La « puissante » armée israélienne n'y est déjà pas parvenue au cours de nombreuses années. Mais la question demeure : combien de temps l'AP sera-t-elle autorisée à jouer le rôle d'exécutant de l'occupation israélienne et de protecteur des colons juifs illégaux, tout en se présentant simultanément comme le gardien des droits, de la liberté et de l'État palestiniens ?

Ramzy Baroud est journaliste, auteur et rédacteur en chef de Palestine Chronicle. Son site web est www.ramzybaroud.net.

(Traduction : Investig'Action)

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