Lundi 20 janvier 2025
La présidence de Donald Trump
Trump représente la personne d'État
chargée de briser les barrières constitutionnelles à l'impunité
Marche populaire à Washington contre la présidence Trump le 18
janvier 2025
Une assermentation obscène de 250 millions de dollars
L'investiture de Donald Trump le 20 janvier aurait permis de récolter 250 millions de dollars de dons auprès d'entreprises et de milliardaires qui veulent obtenir les faveurs de la nouvelle administration américaine. Il s'agit d'un conflit d'intérêts d'une obscénité inégalée — la dernière était de 150 millions de dollars pour la première assermentation de Trump en 2017 — et il n'y a aucune règle qui oblige à rendre des comptes sur l'utilisation de tout cet argent. Cela illustre non seulement le type de personne qu'est Donald Trump, mais aussi de la personne d'État que les oligarques et les oligopoles au pouvoir ont choisie pour assumer la présidence des États-Unis.
Il s'agit de la personne d'État chargée de briser les barrières
constitutionnelles à l'impunité totale. C'est précisément cet
aspect que les élites dirigeantes du Canada ne veulent pas
aborder, car elles ambitionnent de faire la même chose : briser
les barrières constitutionnelles à l'impunité. Pour Trump, il
s'agira probablement de recourir à des décrets pour dicter des
actions aux frontières et contre les immigrants et les réfugiés
; de cibler les lois et les fonctionnaires des États et des
collectivités locales, comme la Californie et l'Illinois, les
villes et les États sanctuaires ; de s'emparer des cordons de la
bourse pour utiliser le budget fédéral à ses fins et de
reclasser les travailleurs fédéraux en tant que « nominations
partisanes ». On s'attend à ce qu'il publie des dizaines de
décrets dès son entrée en fonction, brandissant ouvertement ses
pouvoirs de police.
Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas ce qui se passe
actuellement. Beaucoup, non seulement aux États-Unis mais aussi
au Canada et dans d'autres pays, sont traumatisés ou dans un
état d'appréhension. Pour eux, l'élection de Donald Trump à la
présidence des États-Unis est une expérience extrêmement pénible
et troublante. Il semble n'y avoir aucune façon de discuter de
comment Donald Trump a pu se retrouver aux commandes de la
présidence américaine. Tout comme le génocide à Gaza, la chose
semble hors de contrôle de quiconque. Les forces de résistance
ont toutefois réglé cette question. En forçant Israël à signer
le cessez-le-feu, elles lui ont infligé une défaite
irréversible. De même, la classe ouvrière et les peuples des
États-Unis, du Canada et d'autres pays luttent pour ce qui est
juste face à l'impunité de l'État contre eux.
Une autorité est possible dans la mesure où ce qu'elle établit est respecté. Si ce n'est pas le cas, elle perd son pouvoir, son emprise se relâche. Malheureusement, au nom de grands idéaux, le gouvernement libéral du Canada et les premiers ministres provinciaux accordent tout le crédit possible au pouvoir arbitraire de Donald Trump en répondant à ses menaces sans un plan qui favorise le Canada. Ils rampent aux pieds de Trump pour obtenir ses faveurs et « gagner » à leur cause les personnes non qualifiées qu'il va nommées à des postes clés, ainsi que des sénateurs et des membres du Congrès américain.
Les Canadiens se sont habitués à ce genre de comportement, qu'ils méprisent tout à fait. Les personnes non qualifiées avec qui le gouvernement libéral du Canada et les premiers ministres provinciaux veulent frayer dans l'espoir de s'attirer leurs faveurs ne sont pas aptes à occuper les fonctions qui leur sont accordées. Elles ne sont pas dignes de reconnaissance.
Pour leur part, les médias, qu'ils soient traditionnels ou
sociaux, sont en extase devant le faste et la splendeur des «
festivités » de l'investiture, ils se livrent à des conjectures
sur qui est invité et qui ne l'est pas, qui sont les
commanditaires, etc. Les revendications du peuple américain sont
en grande partie absentes des reportages dominés par les ragots,
les scandales et la désinformation. Le niveau du discours
politique est réduit à zéro.
Certains prétendent qu'en négociant avec Trump, les Canadiens montreront qu'ils défendent la raison d'être fondamentale des institutions démocratiques, qui comprend des élections libres et équitables garantissant une transition pacifique du pouvoir. Ils disent: n'agissons pas comme Donald Trump l'a fait quand il a incité à l'insurrection le 6 janvier 2021, après avoira perdu l'élection à Joe Biden; le pilier de notre système démocratique doit être défendu quoi qu'il advienne.
L'absurdité de cette affirmation semble leur échapper
complètement. Comment peut-on parler d'une transition pacifique
du pouvoir quand la présidence Trump et la démocratie américaine
elle-même représente la guerre et la destruction incessantes,
une économie de guerre et d'extrêmes inégalités sociales ? Les
menaces, les tactiques d'intimidation et les méthodes de
négociation de Trump, au pays ou à l'étranger, sont tout sauf
pacifiques. Ses projets de recours accru à l'armée à l'intérieur
et à l'extérieur du pays en sont une preuve supplémentaire.
Se féliciter d'une transition pacifique du pouvoir aux
États-Unis en 2025 relève de l'aveuglement volontaire et
participe à la désinformation. Les principes constitutionnels
n'ont aucune importance pour ceux qui préconisent cette façon de
faire. Dire qu'il faut collaborer avec le pouvoir de Trump, car
c'est ce que signifie défendre le principe démocratique d'une
transition pacifique du pouvoir, c'est déclarer que n'importe
quel milliardaire peut mobiliser sa richesse et son pouvoir pour
atteindre son objectif et qu'il n'y aura pas de conséquences,
peu importe combien de règles et principes sont foulés aux
pieds. Les valeurs démocratiques ne signifient rien pour ces
détracteurs.
Ceux qui participent au génocide américano-israélien du peuple palestinien depuis plus de 15 mois, ou le soutiennent, disent le faire au nom de valeurs démocratiques. Il en va de même pour leur soutien au régime néonazi en Ukraine, à l'hystérie guerrière contre l'Asie-Pacifique, à la mainmise des États-Unis et de l'OTAN sur l'Arctique, à l'ingérence dans les affaires des pays d'Amérique latine et des Caraïbes et tout ce qu'ils font généralement.
Ceux qui ont prorogé le Parlement canadien pour pouvoir gouverner par décrets ministériels pour les trois prochains mois testent également les limites constitutionnelles de l'utilisation crédible de leurs pouvoirs de prérogative. Ces pouvoirs de police sont par définition au-dessus de l'état de droit, utilisés impunément. Ils se sont lancés dans une course à la direction dans laquelle celui ou celle qui veut se qualifier pour être le prochain premier ministre du Canada doit se prouver en payant un droit d'entrée de 350 000 dollars. Cela montre qu'ils ne sont pas qualitativement différents des élites dirigeantes au sud de la frontière, où le pouvoir d'État a été usurpé par une bande de milliardaires. Ce qui ne les empêche pas de parler de la supériorité de leurs institutions démocratiques et d'adopter des lois pour réduire au silence ceux qui, au sein du corps politique, ne succombent pas à leur domination.
Les États qui agissent en toute impunité, qui soutiennent les
génocides, les coups d'État, les assassinats ciblés, les
sanctions illégales et l'ingérence étrangère pour atteindre
leurs fins n'ont rien de pacifique. Dans le cas de Donald Trump,
il répond aux objectifs de la section de l'oligarchie financière
internationale qui est dominée par les États-Unis. Ses intérêts
privés étroits et ses oligopoles ont usurpé les pouvoirs de
l'État aux États-Unis pour montrer au monde que Trump est le Roi
des rois à qui tout le monde doit rendre hommage et obéir. Il en
va de même à l'intérieur du pays, où la guerre civile qui fait
rage entre les factions au pouvoir persiste et risque de devenir
plus violente, en particulier à l'encontre du peuple.
Telle est l'essence de la présidence Trump. Face aux
partenariats en cours de formation par les pays du BRICS
(Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui échappent au
contrôle américain, et à la crise économique qui se profile aux
États-Unis, Trump part dans toutes les directions pour montrer
au monde, par la force brute s'il le faut, qui est « la nation
indispensable. » La « nation indispensable » décrète
qu'absolument rien ne peut se produire sans sa permission,
qu'aucun problème ne peut être résolu sans qu'elle n'en dicte
l'issue, et qu'aucun crime n'est trop grand s'il sert sa quête
de domination mondiale.
La classe dirigeante du Canada et les prétendants à la direction du Parti libéral du Canada sont tous parfaitement d'accord avec cet état de choses et c'est pourquoi ils ne peuvent pas se dresser contre Donald Trump.
Mais la classe ouvrière et les peuples du monde ne s'inclinent
pas devant ces forces qui tentent d'échapper au verdict de
l'histoire. L'avenir dépend de la lutte des peuples du monde
pour les droits de tous et toutes, et non de ceux qui agissent
en toute impunité. Par leurs actes, les forces de résistance
cherchent à régler les comptes avec les élites dirigeantes des
États-Unis, de la Grande-Bretagne, du Canada et d'autres pays
qui pensent pouvoir s'en tirer en toute impunité. La résistance
de ceux qui luttent pour la paix, la liberté et la démocratie
informe les peuples du monde sur les enjeux et les moyens d'y
faire face.
Comment faire face à un monde qui a donné naissance à une personne d'État tel que Trump est précisément l'ordre du jour, que l'élite dirigeante au Canada, aux États-Unis, en Grande-Bretagne et dans d'autres pays refuse de discuter et d'aborder de manière cohérente. Elles refusent d'informer les peuples de ce qui est en jeu et s'efforcent au contraire de les empêcher d'avoir leur propre conception du monde, sur la base de laquelle établir leur propre programme pour le Nouveau et le poursuivre avec enthousiasme.
Marche populaire à Washington le 18 janvier 2025
De l'importance de ne pas considérer les provocations verbales de Trump comme une distraction
Lors d'une émission d'information aux États-Unis, le premier ministre Justin Trudeau a dit que les propos provocateurs de Donald Trump à propos de son intention de faire du Canada le 51e État américain sont une distraction. Au lieu d'analyser ces méthodes qui servent à humilier des chefs de gouvernement et des chefs d'État du monde entier pour montrer qui est le « vrai maître » du monde, certains qualifient les propos provocateurs de Donald Trump d'« arme de distraction massive ».
Dans les sports, lorsque vous êtes confronté à un adversaire qui utilise le « trash talk » pour vous déconcentrer, vous devez vous en tenir à votre plan de match, votre stratégie. Il faut se concentrer sur l'objectif que votre équipe s'est fixé, sinon vous faites le jeu de l'équipe adverse, déterminée à gagner coûte que coûte.
Après avoir qualifié les provocations verbales de Donald Trump de distraction, Justin Trudeau a dit que l'important est de gérer sa menace sur les droits de douane en l'amenant à négocier. Il a qualifié Donald Trump de « brillant négociateur ».
C'est un langage de mafieux. Comment un criminel reconnu coupable peut-il être qualifié de « brillant négociateur » ? Trump est connu comme celui qui s'est enrichi par l'escroquerie. Il a réussi en affaire grâce à la corruption et en contournant les lois à tous les niveaux. Sa promotion des méthodes méprisables des propriétaires de taudis, des trafiquants de femmes pour le plaisir de ses semblables et de ses compagnons dégénérés est méprisée par les peuples du monde. Son manque de culture dans tous les domaines, son racisme odieux et son ignorance de la géographie et de l'histoire mondiales conviennent parfaitement aux milliardaires et aux dirigeants dégonflés qui le veulent précisément parce qu'il enfreint les limites constitutionnelles à l'impunité totale. Ceux qui ont amassé des fortunes l'admirent précisément pour cette raison et ceux qui concilient avec lui aimeraient qu'il fasse tout cela avec plus de délicatesse ! Il n'y a pas d'honneur à dire que le Canada a besoin d'élire un fin négociateur capable de jouer à son jeu.
La méthode Trump va à l'essence même de la personnalité de l'État américain d'aujourd'hui. Avec ou sans le « trash talk », si Kamala Harris avait été élue, sa tâche n'aurait pas été différente. Non plus pour Biden, Obama et les Clinton qui l'ont précédé, chacun dans son temps et son espace.
La personnalité de la personne de l'État n'est pas seulement un problème pour la classe ouvrière et le peuple des États-Unis, c'est aussi un problème pour la classe ouvrière et le peuple du Canada, de la Grande-Bretagne et de tous les pays modelés sur l'État-nation européen. Ce n'est pas une diversion à écarter.
Si les propos provocateurs de Trump ne sont qu’une « distraction massive » pour obtenir ce qu'il veut, les dirigeants et les experts canadiens ne devraient-ils pas expliquer pourquoi eux-mêmes, au nom du libre-échange, épousent la voie de l'intégration à la machine de guerre américaine pour, entre autres, « éviter les tarifs douaniers », et pourquoi ni l'économie ni l'État canadiens ne sont indépendants des États-Unis de quelque manière que ce soit ?
L'exercice de notre souveraineté est également un sujet de préoccupation majeur
L'ancien premier ministre Jean Chrétien est intervenu récemment
pour dire qu'en réponse aux menaces de Trump à propos des tarifs
douaniers, le gouvernement doit défendre la souveraineté
canadienne. M. Chrétien semble convaincu que cela sonne bien.
Cela a du sens pour lui. Rappelons qu'avec sa définition de la
souveraineté, le gouvernement de Jean Chrétien a vendu le Canada
en bloc lors de ses voyages d'Équipe Canada au début des années
1990. Nous sommes souverains si c'est nous qui décidons de
vendre le pays avec les accords de libre-échange, disait-il
quand il était premier ministre. La preuve que nous sommes
souverains est que c'est nous qui décidons de le faire !
Jean Chrétien a spécifiquement mentionné que le passage du Nord-Ouest est à nous, point final. Pourquoi, dans ce cas-là, n'a-t-il pas désavoué la ministre libérale des Affaires étrangères, Mélanie Joly, qui annonçait quelques semaines auparavant, au nom du Canada, que l'Arctique canadien serait désormais connu sous le nom d'« Arctique nord-américain » ! C'est peut-être elle qui a donné à Trump l'idée de nommer le golfe du Mexique « golfe d'Amérique » !
La souveraineté aujourd'hui est une phrase facile pour les forces de l'establishment qui ne sont pas tenues de rendre des comptes de ce qu'elles font et disent. Parler de cette façon, c'est écarter toute discussion sérieuse sur ce que constitue précisément la souveraineté dans les conditions d'aujourd'hui.
Il est important de noter que le Canada est aujourd'hui entraîné dans la guerre civile qui fait rage entre les factions américaines dominées par différents oligopoles. Cela montre la nécessité de changer la direction de l'économie, de réformer le système électoral qui porte au pouvoir des gouvernements de partis cartellisés qui agissent en toute impunité, et de nous doter d'une constitution moderne qui confère la souveraineté au peuple de ce pays, et non à une personne d'État fictive appelée le roi d'Angleterre, et encore moins à la présidence des États-Unis.
Les Canadiens ne respecteront jamais ceux qui font des pieds et des mains pour s'attirer les faveurs de Trump ou des oligarques pour obtenir leur clémence. Ce gouvernement fédéral, ainsi que les gouvernements provinciaux du même acabit, refusent de négocier avec les travailleurs de ce pays. Aujourd'hui, les négociations ont cédé la place à des résultats décrétés, à l'imposition de ce qui convient aux intérêts privés étroits des entreprises et de ceux qui ont usurpé les pouvoirs de l'État. Nous assistons à la manipulation des lois et des règlements, et à l'adoption de nouvelles lois et de nouveaux règlements, pour atteindre le résultat exigé par l'élite dirigeante. Nous voyons les travailleurs et ceux qui protestent contre le génocide, les peuples autochtones, les jeunes, les femmes, les sans-abri, être criminalisés. Nous voyons l'élite dirigeante recourir à la diffamation, aux calomnies et aux mensonges pour parvenir à ses fins. La seule chose qui tient en échec la classe dominante et les intérêts privés qu'elle sert, c'est la résistance des travailleurs et du peuple qui ont appris de l'expérience profonde que leur sécurité ne réside pas dans la clémence des dieux de la peste, elle réside dans leur lutte pour les droits de tous et toutes.
La sécurité du Canada réside dans la lutte de la classe
ouvrière et du peuple canadiens pour les droits de tous et
toutes, et non dans la soumission à des gens comme Donald Trump.
Face aux menaces américaines, l'esprit des travailleurs a
toujours été et demeure : Viens-t'en Donald, nous allons te
montrer de quoi les Canadiens sont faits ! Nous ne faisons qu'un
avec les travailleurs des États-Unis, nous ne faisons qu'un avec
tous ceux qui défendent la justice et se battent pour ce qui est
juste. Viens, nous allons te montrer à qui tu as affaire. Cela
vaut aussi pour tous ceux qui veulent concilier avec toi.
C'est ce que font les travailleurs face au génocide qui se poursuit contre l'héroïque peuple palestinien. C'est ce qu'ils font lorsqu'il s'agit de défendre les réclamations qu'ils sont en droit de faire à la société. C'est la résistance à l'oppression, à l'exploitation, à la trahison et à l'infamie, et non les « talents de négociateur » de Donald Trump, qui donne lieu à des résultats favorables au peuple.
Mais les élites dirigeantes du Canada vivent dans un monde de rêve et croient pouvoir négocier avec des gens comme Donald Trump. Si elles n'ont pas leur propre plan de match, qui ne peut être basé que sur le courage de changer la direction de l'économie pour en faire une économie qui profite au peuple de ce pays et de pratiquer le commerce avec d'autres pays sur la base de l'avantage réciproque, alors que valent les ressources du Canada ? Elles sont déjà cédées pour moins qu'une bouchée de pain. Et c'est bien là le problème.
C'est la question existentielle à laquelle le Canada est confronté. Cela n'a rien à voir avec les « brillantes tactiques de négociation » de Trump ou avec l'élection d'un « bon négociateur » à 350 000 dollars ! Ce n'est pas une diversion, c'est de la désinformation de premier ordre pour priver les travailleurs et le peuple de ce pays de leur propre marche à suivre.
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